12 ~ Moonlight & Shadows

Kala

« Je n’arrive pas à croire que tu aies finalement accepté ! –Ricane Michael, ce qui me fait rougir- toi , ma petite Kala, la fille la plus associable au monde, tu vas enfin aller chez un autre garçon que moi

-Pas la peine d’en faire tout un plat –Dis-je en marmonnant- c’est qu’une soirée

-Il peut se passer beaucoup de choses en une soirée ! –Roucoule-t-il tout en tapotant mon canapé-

-Si tu continues je vais appeler Ashton pour annuler…

-Bon par contre il va falloir que tu sois un peu plus aimable tu ne penses pas ?

-Il est habitué, enfin je crois mais de toute façon il m’a dit d’être moi-même.

-Mh. Qu’as-tu prévu de mettre au fait ? –Dit-il pour changer de sujet-

-Michael tu es pire qu’une fille ! »

Cependant je devais m’avouer que je ne m’étais pas posé la question. Pour moi ce n’est rien de plus qu’une soirée en compagnie d’Ashton. Un simple ami.

Simple est donc le maitre mot, alors pourquoi m’embêter à choisir une tenue ?

        A vrai dire je ne connais rien de tout ça, je n’ai jamais assisté à une seule soirée depuis mon arrivée à Sydney. Je n’avais pas la tête à ça. Sortir tout en faisant semblant d’oublier mes problèmes le temps d’une soirée. Quelle hypocrisie.

J’ouvre ma penderie et observe mes quelques affaires ‘élégantes’ d’un œil las, Michael dans mon dos.

« Pas très sexy tout ça –Soupire-t-il-

-Merci de souligner la pauvreté de ma garde-robe –Dis-je en grognant-

-Mh et cette robe ? –Il ouvre un peu plus franchement ma penderie et sort une magnifique robe noire qui me fait me braquer-

-Non ! –Je la reprends d’un geste brusque et la repose sur le cintre-

-Pourquoi ? Elle est très jolie cette robe ! –Proteste-t-il-

-E…Elle n’est pas à moi.

-Ah ? Et c’est à qui ? –Demande-t-il, curieux- Oh mais c’est qu’il y a d’autres robes !

-Cette partie de la penderie ne m’appartient pas –Dis-je tout bas-

-C’était à ta mère ? –sa voix se couvre se gêne et je finis par baisser la tête-

-Non, à ma sœur –Je le sens qui se crispe derrière moi avant de caresser mon bras-

-Bien que je ne comprenne pas grand-chose je… Je trouve que ses robes sont très jolies et je pense que tu devrais les porter, au moins pour elle.

-Je n’en ai pas le courage –Je regarde la robe noire sur le cintre et referme d’un coup ma penderie- Bref, je pense que je porterai un simple jean avec une chemise.

-Kala si tu as peur de faire les magasins seules, dis-le moi et on se réserve une journée tous les deux –Il me fait me tourner vers lui-

-Je n’ai pas peur !

-Alors pourquoi as-tu aussi peu de vêtements ? –Il me regarde d’un œil triste tout en caressant mon épaule de son pouce- Je ne te juge pas, mais saches que je suis là.

-Je le sais –Je fixe mon regard au sol- J’ai juste peur qu’il m’arrive un truc.

-Tu es en sécurité ici Kala –Il nous assoit sur mon lit et me tourne doucement face à lui- l’Australie c’est différent de l’Allemagne, différent d’Hawaii. Tu as recommencé ta vie à 0 ici.

-N…Non Michael –Dis-je avec un sourire triste sur le visage- Ils sont partout.

-Non je t’assure qu…

-Ils ont pris ma sœur Michael –Je me force à sourire mais des larmes viennent jurer sur mon visage-

-Quoi ?!

-I…Ils ont enlevé ma sœur»

        Le visage de mon meilleur ami vire au blanc avant que je ne puisse plus rien voir du tout, mes yeux embués par les larmes qui m’assaillent. C’est vrai que comme lui j’avais cru être en sécurité ici. Mon père nous a amenées en Australie, Ohani et moi, car il y avait des amis de la famille, notamment une ancienne collègue de maman qui avait fui l’Allemagne en même temps qu’elle. On aurait dû pouvoir faire confiance à tout le monde, j’aurais dû pouvoir m’ouvrir comme Ohani avait commencé à faire. Mais le mal est partout.

Et maintenant je n’ai plus confiance en qui que ce soit, me demandant même s’il existe un lieu en ce monde où je pourrais réellement être tranquille un jour.

D’autant plus que je ne sais pas pourquoi c’en est arrivé là. Je n’ai jamais vraiment su sur quoi ma mère travaillait, ni même la raison pour laquelle on a kidnappé Ohani devant mes yeux neuf ans auparavant.

Je ne comprends rien.

« Raconte-moi tout Kala –Dit-il en embrassant ma tempe-

-Pourquoi ?

-Car j’ai l’impression de réapprendre à te connaitre –Il semble hésitant- J’aime dire que tu es ma meilleure amie mais je me rends compte que tu caches énormément de souffrances et j’aimerais les partager avec toi, histoire de te soulager un peu.

-Tu penses que j’ai besoin de me soulager de ça ?

-Pour aller vers les autres oui.

-Je ne cherche pas spécialement à aller vers les autres.

-Pourtant c’est ce que tu as commencé à faire avec Ashton –Il sourit doucement- Et tu devrais continuer comme ça.

-Pourquoi ?

-Ce n’est pas en restant seule que tu vas réussir à te sortir de cette situation. Je sais que tu es une brave fille, mais il y a des choses qu’on ne peut garder pour soi, des épreuves qu’on ne peut endurer seul. Crois-moi, j’ai beaucoup changé depuis que je suis gosse et c’est parce que je fais l’effort d’aller vers les autres.

-Très bien, mais jure moi de n’e parler à personne, pas même à Elga.

-Ce qui se passe entre toi et moi ne concerne personne d’autre, pas même mes parents –Il sourit- Tu sais que tu peux me faire confiance. »

        J’hoche la tête et commence à réfléchir. Je ne sais comment commencer, je me rappelle de tout comme si j’y étais encore, mais j’ai du mal à organiser ma pensée. Je panique à l’idée de replonger dans mes souvenirs mais aussi de savoir que je suis sur le point de tout raconter à Michael.

Je m’étais juré de garder ça pour moi.

Mais lorsqu’il prend mes mains dans les siennes, je sens un courant de chaleur traverser mon corps et le détendre. Je n’ai pas à avoir peur de m’ouvrir à Michael.

*

Kala

Neuf ans plus tôt

 

Un courant d’air provenant de la fenêtre ouverte me traverse et je me blottis contre le corps tiède de mon ami. Lui non plus ne dort pas car rapidement je sens son bras dans mon dos. Il fait terriblement chaud dans la chambre et au dehors, ce qui est d’ailleurs hors du commun en cette période, mais malgré tout, je tremble de froid.

 

« Tu veux que je ferme la fenêtre ? –Me chuchote-t-il-

-Non non j’ai juste un petit coup de froid ça va passer.

-D’accord. »

 

Il vient nicher sa tête dans mon cou et y fait s’échouer son souffle brulant, sûrement dans l’optique de me réchauffer. Mais ça ne marche qu’un court instant car un bruit plutôt inhabituel provient de la chambre presque en face.

C’est la chambre que je partage avec Ohani.

Que fait-elle debout à cette heure ? Elle va sûrement remarquer que je me suis encore échappée en douce de mon lit et si jamais elle a la bonne idée d’entrer ici, je serais dans de beaux draps. Délicatement je m’extirpe de l’étreinte de mon camarade et enfile un petit gilet par-dessus mon pyjama, préparant mon excuse ‘Je suis sortie dehors pour prendre l’air, j’étouffais dans la chambre’. Puis je m’avance, entendant de nouveaux bruits dans la chambre voisine.

Pas de doutes elle doit être en train de me chercher.

Je mordille ma lèvre et joue nerveusement avec mes cheveux avant d’ouvrir la porte. Le couloir est désert et sombre, seulement éclairé par la blafarde lumière de la lune qui filtre à travers les velux ouverts au plafond. Je m’avance sur la pointe des pieds avant de toquer à la porte, me préparant à affronter le regard noir d’Ohani.

La porte s’ouvre enfin et à peine ai-je ouvert la bouche pour commencer mon monologue bien ficelé qu’on vient violement écraser quelque chose contre celle-ci. Une main.

Une main d’homme.

Face à moi il n’y a non pas ma sœur mais la silhouette d’un garçon qui est découpée par la lumière bleuté provenant de ma chambre derrière lui. Je suis tétanisée, que fait-il ici ?

Sûrement est-ce un des nombreux prétendants de ma sœur et qu’il essaye de partir en douce lui aussi, un peu comme moi il y à cinq minutes. Rien de bien grave, il va se rendre compte de qui je suis et s’en aller comme si de rien n’étais. Mais à peine me suis-je réconfortée avec cette idée qu’un nouveau bruit se fait entendre et me fait pencher la tête, me permettant de voir la scène derrière la forme masculine qui jusque-là m’obstruait la vue.

Et finalement je regrette d’avoir penché la tête.

Il y a d’autres personnes dans la chambre, d’autres ombres qui semblent se mouvoir en tout sens et qui me donnent la nausée. Ce ne sont pas des prétendants. Ils fouillent, je les vois qui remuent toutes nos affaires, je discerne mes vêtements au sol, signe qu’ils ont vidé la penderie.

Que cherchent-ils ? Et que fait Ohani ?

Si ça se trouve elle dort dans une autre chambre, ce qui est probable mais aussi surtout ce que je souhaite. Je tente de me détendre, cherchant à tout prix à ce que mon ravisseur me laisse repartir. Mais il ne desserre pas sa poigne et j’ai bientôt la tête qui tourne. Il fait terriblement chaud à présent et je respire mon propre oxygène, moite et concentré dans la main tremblante d’un inconnu.

Qu’est-ce qu’il se passe ? Est-ce une mauvaise blague d’Hayden ? Tout ça parce que j’ai gagné contre lui en sport ce matin ? Je commence à me poser beaucoup trop de questions lorsqu’un cri étouffé me parvient aux oreilles et me brise de l’intérieur.

C’est ma sœur.

Elle est dans la chambre, entourée par ces ombres qui envahissent la pièce.

J’entreprends de me libérer, donnant des coups au garçon qui à présent se tient derrière moi, son avant bras serrant mon cou et sa main emprisonnant à la fois mon nez et ma bouche. Il doit être plus vieux que moi, ce n’est pas Hayden. Je ne connais pas ces gens. Et j’ai terriblement peur.

Il faut que je m’en aille, que je retourne dans l’autre chambre qui n’est même pas à une cinquantaine de centimètres derrière moi. Je dois le prévenir. Mais je ne peux pas bouger. Je suis impuissante et tout ce que je peux faire c’est regarder la scène qui se déroule en face de moi. Notre grande fenêtre est ouverte, sûrement ont-ils dû entrer par là et ils repartent également par là car je vois quelques ombres disparaitre à cet endroit, avant de discerner l’une d’elle.

Ohani.

Elle est maintenue par deux hommes et je ne remarque que ses jambes fines qui se balancent en tout sens, cherchant à toucher ses agresseurs mais elle n’y arrive pas et je ne peux rien faire pour l’aider. Laissant mes larmes ruisseler face à cette abominable vision.

Un des hommes lui maintient la bouche, comme moi puis il utilise une de nos taies d’oreiller pour couvrir son visage. Je n’entends plus que des bruits sourds. Ils ont dû la bâillonner avant et cette fois-ci ils l’attrapent solidement pour la faire passer par la fenêtre où doivent attendre les autres ombres.

Le silence.

Un affreux silence de plomb règne dans la pièce ainsi que dans ma tête. Je ne sais plus quoi penser. Je viens de voir ma sœur se faire enlever devant mes yeux.

Sans que je n’ai pu riposter.

L’homme derrière moi retire enfin sa main mais je suis bien trop tétanisé pour crier ou pour réagir. Le souffle me manque et je n’arrive pas à comprendre ce qui vient de se passer. C’est impossible, je dois être en train de rêver.

Dans notre chambre il reste encore un garçon et cette fois-ci il se dirige vers moi. Je sens ma gorge se nouer et dois luter pour ne pas vomir tant la chaleur et la panique m’oppressent de toutes parts. Je n’aurais jamais dû me lever car à présent je sens le canon d’un flingue contre mon front.

Je vais m’évanouir.

Je pensais que c’était fini.

Je pensais qu’ils ne voulaient que maman et que nous étions à présent en sécurité.

Alors pourquoi suis-je obligée de revivre ça ?

 

« Tu vas pas tuer une gamine de 14 ans quand même ?! –Lance l’homme derrière-moi-

-Et pourquoi pas ? –Répond froidement l’homme au revolver-

-On a l’ainée c’est tout ce qu’il nous fallait !

-Elle en sait beaucoup trop –Un clic se fait entendre et je ferme violemment mes yeux, serrant mes dents à l’idée que dans moins d’une minute une balle traversera mon crâne-

-C’est ridicule, ça va ameuter tout le monde !

-Tu veux la protéger ? A la bonne heure, ce sera toi en premier. »

 

Le flingue s’écarte de mon front pour aller, je présume, se loger contre celui du garçon qui jusque-là avait agi comme un ravisseur mais qui vient de signer son arrêt de mort pour moi. Je déglutis et finalement, dans un état second, je me met à pousser un hurlement strident.

Avant de recevoir un coup violent dans la mâchoire qui envoie mon corps tout entier percuter de plein fouet le mur derrière-moi.

Je m’effondre comme une marionnette au sol, immobile et effrayée. Il va me tirer dessus, son arme est pointée sur moi, je la devine à travers la lumière provenant des velux.

Je devine aussi leurs deux visages. On du moins certains traits, l’un semble plus habile que l’autre, plus dur même et bien que son camarade il ne baisse pas son arme.

C’est seulement lorsque la porte à côté s’ouvre à la volée qu’il se détourne enfin de moi et appuie sur la gâchette, me provoquant une nouvelle crise d’hystérie.

 

« LUKE NON ! »

Les lumières s’allument dans le couloir et de nombreuses portes s’ouvrent, laissant apparaitre les visages curieux et réveillés dans la précipitation, alors que les deux hommes vêtus de noir prennent la fuite devant moi. Je tremble et n’arrive pas à me relever, si bien que je me traine jusqu’à la porte de Luke, le cœur battant à l’idée de voir son corps sans vie au sol.

 

« L…Luke ! »

 

J’arrive enfin face à la porte et manque de m’évanouir à la vue du sang face à moi.

Luke est à mon niveau, au sol, se maintenant l’épaule de laquelle s’écoule un interminable flot rougeâtre. Je suis prise d’un haut le corps et me met de nouveau à crier, appelant à l’aide alors que le blond tente de me rassurer.

Pourquoi était-ce arrivé ?

Pourquoi suis-je encore une fois épargnée mais témoin de l’inhumain. Comme si c’était un jeu que me faire souffrir.

*

        Alors que j’achève mon récit Michael reste silencieux. Que dire à cela ? Après lui avoir appris le décès de ma mère je lui apprends l’enlèvement de ma sœur. C’est vrai qu’on pourrait croire à un mauvais feuilleton dramatique.

Sauf que c’est la vérité et que chaque joue je souhaite n’avoir jamais rien vu de tout cela.

C’est terriblement dur de se reconstruire après la mort d’un parent, alors subir une nouvelle perte avait été le point fatal pour moi.

C’était à partir de là que j’avais totalement arrêté de croire en l’être humain. A partir de ce soir que j’avais décidé de me murer dans mon silence et de ne plus jamais faire confiance à qui que ce soit.

«  Et donc ehm… Luke n’est pas mort ?

-Non –Dis-je en fixant le sol- et il semblerait qu’il habite avec Ashton maintenant.

-Mh je vois, comme quoi le hasard –Il marque une pause- Et Ohani ? Tu…. Tu ne l’as jamais revue ?

-Pas une seule fois en neuf ans.

-Tu penses qu…

-Je pense qu’ils l’ont tuée oui –Dis-je d’une voix sans teint- Pareil pour le gars qui m’a maintenue hors de tout ça.

-Au final lui il a essayé de t’aider non ?

-Avec du recul j’ai compris que oui, il m’a gardé éloignée dans le but de me laisser partir une fois le carnage fini, mais c’était sans compter sur son collègue –Je déglutis-

-Je suis content que tu sois en vie –Dit-il en tournant mon visage vers le sien-

-J’aimerais ne pas l’être Michael.

-Je sais bien, mais c’est une belle revanche sur eux tu ne trouves pas ?

-Je suis la seule fille qu’il reste et je ne sais même pas pourquoi j’en suis arrivée là.

-Le principal c’est que tu sois là

-J’aimerais comprendre ! Je suis sûre qu’ils ont enlevé Ohani car elle savait quelque chose à propos de notre mère. Tout était lié, c’est impossible autrement !

-Hey du calme !

-Non je ne veux pas me c…

-Kala –Il enroule nos doigts ensemble- Regarde-moi, tu vas arrêter de penser à ça, je suis désolé de t’avoir remis ces images en tête mais là tout ce qui compte c’est ta soirée avec Ashton. Lui tu sais que tu peux lui faire confiance. Alors vas de l’avant.

-Je ne le connais pas vraiment…

-Tu sais que si quelque chose ne va pas tu pourras m’appeler, je viendrai te chercher –J’hoche la tête- En tout cas, je pense que tu devrais porter la robe de ta sœur. Ce sera comme ressentir sa présence, comme si elle t’épaulait face à cette nouveauté.

-Je n’ose pas…

-Tu veux que je te dise ? En cachant cette robe au fond de la penderie, c’est comme si tu enfouissais le souvenir de ta sœur. Comme si tu l’enterrais alors qu’elle pourrait, comment dire, revivre à travers toi –Il se lève et saisit la robe qu’il place devant moi- Tu dois être toi-même Kala et ta sœur fait partie de toi. Alors porte cette robe. »

        Je la regarde longuement, essayant de me rappeler les fois où je l’avais vu dedans. Elle était magnifique et je l’enviais. Elle plaisait aux garçons et elle ne s’en cachait pas tandis que moi je restais dans mon coin, ne parlant à personne hormis Luke Hemmings.

Je fais glisser mes doigts le long des discrètes plumes noires posées sur les manches avant de ressentir un léger frisson.

Je n’aurais pas dû en hériter, elle aurait dû la garder, continuer de la porter et de séduire les garçons. Mais tout est révolu et à présent tout ce qu’il me reste d’elle ce sont ses vieilles affaires de l’époque, toujours aussi belles et vivantes comme si rien de fâcheux ne s’était produit.

« Essaye-la- Me propose Michael-

-Je ne suis pas sûre qu’elle m’aille, elle avait 17 ans quand elle portait cette robe…

-Et bien tu mettras un collant en dessous si elle est trop courte. »

        Il me gratifie d’un large sourire avant de me laisser me changer dans la salle de bain. Bizarrement je rentre dedans, seule la taille semble être un peu trop serrée pour moi et la longueur un peu courte, mais comme dit Michael, il suffit d’un collant.

Je ne me reconnais pas.

Je ne porte quasiment jamais de robes et en cet instant j’ai l’impression de revoir ma sœur.

Sauf que c’est moi.

«  Tu es vraiment très belle –Se réjouit Michael-

-Je ne t’ai pas dit d’entrer ! –Je sursaute-

-Je sais mais je me le suis permis moi-même –Il glousse avant de se poster devant-moi- je suis sûr que ça plaira à Ashton.

-Michael pour la centième fois je ne vais pas à cette soirée pour lui plaire ! Il a une petite amie et il a été clairement établi que lui et moi n’étions que de simples amis.

-Si tu le dis. »

Il sourit en coin et me tourne autour telle une couturière.

Si Ohani me voyait.

Elle me gronderait sûrement de lui avoir piqué sa robe favorite.

*

Je prépare mon sac et enfile mes chaussures rapidement, toujours sous le regard de mon meilleur ami qui semble énumérer les choses qu’il me reste à faire avant mon départ.

«  Coiffure ?

-Fait –Je souffle-

-Cadeau ?

-Fait –Je glisse la boite de chocolats dans mon sac-

-Préservatifs ?

-Michael ! –Je grogne tout en laissant échapper un petit rire nerveux-

-Quoi c’est bien connu ‘Sortez couverts’ –Il sourit et je me contente de l’ignorer-

-Spray au poivre ?

-Pour quoi faire ? –Je demande surprise-

-Bah si jamais il entreprend quelque chose et que tu n’es pas consentante.

-Merde Mikey tu ne peux pas arrêter de penser au sexe pour une fois ? Ashton n’a pas l’air d’être ce genre de gars.

-On ne sait jamais !

-Je n’en ai pas de toute façon –Il me glisse une petite bombe de laque-

-Ca je pense que ça calmera ses ardeurs –Il me fait enfiler mon manteau- Mh ton téléphone a de la batterie ?

-Oui oui

-Tu as pris Fletcher ? –Je fais oui de la tête et montre la petite cage à côté de mon sac- amènes-lui une couche au cas où il pisserait partout –Je lève les yeux au ciel- Bon parfait ! Maintenant une vraie lady se doit d’arriver en retard.

-Et pourquoi ?

-Parce qu’il faut savoir se faire désirer ma chère et aussi éviter de passer pour l’hystérique de base qui n’attendait que ça. »

        Une fois encore je souffle d’exaspération avant de nourrir tous les chats. Je ne sais pas à quelle heure je rentrerais alors je préfère m’occuper d’eux avant. Quand nous sortons j’enclenche mon alarme et prends la cage de Fletcher, lequel semble ronronner bruyamment.

Au moins un qui est enthousiaste à l’idée de cette soirée avec Ashton.

« Passes une bonne soirée –Me dit Michael en embrassant longuement ma joue-

-Merci et surtout merci à ton père de m’avoir laissé ma soirée

-Oh c’est normal, quand je lui ai dit que tu avais un rendez-vous il était tellement content pour toi qu’il n’a pas hésité un seul instant.

-C’est gentil à lui mais ce n’est pas un r…

-Allez vas le rejoindre et surtout n’oublies pas de m’envoyer des messages pour me dire si tout se passe bien –Il reprend son sérieux- c’est d’accord ?

-Promis Michael. »

Nous échangeons une dernière étreinte et ce dernier m’accompagne jusqu’à l’adresse que m’avait donné Ashton. Il reste un instant, le temps que j’appuie sur l’interphone.

« Oui ?

-Ashton, c’est Kala.

-Oh tu es enfin là ! -Dit-il d'une voix bienheureuse- Je t‘ouvre, je suis au troisième.

-D’accord merci. »

        Michael me fait un signe de la main et je m’engouffre à l’intérieur, grimpant jusqu’au troisième étage. Mes mains sont moites et je risque même de faire tomber la cage de Fletcher lorsque j’arrive au bout de l’escalier. Je dois me calmer, ce n’est rien de plus qu’une soirée.

Et si jamais Luke est là ?

Je suis tétanisée et m’arrête de bouger, réflechissant à faire demi-tour lorsqu’une porte s’ouvre presque trop rapidement face à moi.

~ Bonsoir :) bon je me rattraperai avec le chapitre suivant :) j'espère que vous avez bien aimé ce chapitre bien qu'il soit un peu plat, en dehors des souvenirs de Kala ^^

Sinon je vous remercie encore pour votre soutien :) AYWK a atteint les 1M et mon Instagram les 1K et je sais que c'est grâce à vous dans les deux cas, donc je vous remercie :)

Vraiment j'espère que vous avez aimé et que la suite vous plaira ^^

Kactus

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