Je suis à table avec les membres du conseil, quand la fille de Mme Bégart - Harmonia il me semble - vient nous voir :

- Maman, je peux faire une annonce ? C'est super important !

- C'est pas pour une bêtise au moins ? répond l'intéressée.

- Bah non, sinon je l'aurais fait sans te demander.

- Et c'est à propos de quoi ? demande M. Duran.

- Vous verrez en même temps que tout le monde, réplique la jeune fille en me fixant.

Comprenant que c'est de moi qu'il s'agit, je lui fais des signes de menaces discrètement mais elle m'a déjà tourner le dos.

Nous attendons que tout le monde arrive pour faire l'annonce, et je cherche Harmonia des yeux pour lui faire signe de se taire. Je la repère enfin : elle est dos à moi - mince ! - assise avec des copines, Lyo - peu étonnant, sa mère nous avait bien dit qu'il s'occupait d'elle - et... Jakiel ?!?!?! Elle n'a que des mauvaises influences décidément, cette fille. Si ça se trouve, elle va dire quelque chose de bien pire que cette histoire de baffe et qui sera complétement faux, sous l'influence de Jakiel et Lyo... Il faut absolument que je la fasse taire ! Sauf que, trop tard : sa mère commence :

- Bonsoir à tous, et bon appétit ! Avant de commencer le repas, ma fille à une annonce à faire. Harmonia, je te laisse la parole.

Elle se lève, se met debout sur la table pour que tout le monde la vois, et a un petit moment d'hésitation. Par chance, son regard est vers moi. Je tente une dernière fois de lui dire de se taire. Elle prend alors une grande inspiration, puis lance :

- J'ai deux informations à vous révéler ce soir. Tout d'abord, certaines filles de mon âge et moi, qui ressemblons physiquement à " Notre Sauveuse", nous nous faisons battre par nos parents - mon père dans mon cas - parce qu'on est pas Cerise. Les parents concernés sont ceux de Léanne, Hasley, Alexia, Shirleen, Maéva et Clara, les papas de Tessa, Debra, Juliet et le mien, et la maman de Cléo.

Elle marque une pause. Ces copines l'applaudissent, les adultes cherchent leur parents pour les punir, ces derniers ce font petits. Mme. Bégart hurle :

- Robert, tu es où ?! Robert, je vais te tuer pour avoir fait ça à notre fille !!! Robert, je te quitte et il est hors de question que tu nous reparles, à moi et à ma fille !

- OH SILENCE ! crie Lyo de l'autre bout de la pièce. Elle n'a pas fini. Après, on pourra taper sur leurs parents.

Tout le monde se tait. Harmonia reprends :

- Ma deuxième et dernière information, concerne Cerise. Pendant la période de sécheresse, Je suis venue la voir pour lui expliquer le problème et demander de l'aide. Seulement, je n'ai pas eu le temps de faire la deuxième chose qu'elle m'a mis une claque et m'a dit de me taire sinon elle me laissait mourir de soif.

- N'écoutez pas cette enfant, je répond à peu près calmement. Cette discussion n'a jamais eu lieu. Regardez qui elle fréquente, et la vérité éclatera. Elle est avec Lyo, qui n'a bizarrement jamais cru à la prophétie, et... Oh tiens ! Jakiel, alias le démon. Ils l'ont tout les deux forcés à faire ce discours pour me nuire et faire monter en puissance notre ennemi commun ! Le diable en personne.

- N'importe quoi ! fait une voix dans la foule. Tu m'as le même genre de menace, à moi aussi.

Les "moi aussi" fuse de partout dans la salle. Je vois au loin Lyo qui se rapproche de moi. Vite, j'interviens :

- Combien d'entre vous ont - ils payés pour que vous disiez ça ?

- Apparemment tout le village sauf les membres du conseil, dis Lyo, arrivé à ma hauteur.

- C'est bien, tu l'assume au moins.

- J'ai dit apparemment. Car on sait tous très bien qu'ils disent vrai, et que je n'aurai jamais pu convaincre et payer tout le village en une journée, sachant que tout le monde sait que je ne roule pas sur l'or.

- Cerise, me fait M. Bekaa, on dirais bien que c'est vrai. Alors, je vais être obligé de te démettre de tes fonctions. Tu ne fais plus partie du conseil.

- QUOI ?

- Vous avez bien fait, rajoute Lyo. C'est une manipulatrice de mes deux. Par chance, on peut voir encore ses failles, puisqu'on est ses premiers cobayes.

- Vous n'allez pas croire ce traitre qui ne croit pas à la prophétie, si ?j'essaye de me défendre.

- Je crois à la prophétie, me corrige cet exaspérant garçon. Je crois juste que la majorité des gens se sont trompé sur l'interprétation à en faire - et vous en êtes la preuve. D'ailleurs, à la place des parents de ces jeunes filles, j'aurai honte d'avoir voulu que ma fille soit comme vous.

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Après m'avoir chassé du réfectoire, ainsi que les parents de la ribambelle de filles qui se font battre, je retourne dans la maison qu'on m'a laissé - elle est toujours à moi, on ne me la pas enlevée - et m'allonge. Si ce village ne voulais plus me faire confiance, tant pis pour eux ! Ils le paieront. Je réfléchis toute la nuit pour trouver un moyen de me venger...