Chapitre 30 : Cerise

A mon grand étonnement, Jakiel se porte bien ET ne se laisse pas abattre. Je dis que ça m'étonne car tout le monde m'a dit - sauf Mme Bégart, évidemment - que Lyo sera sans pitié avec elle et que dans mon souvenir, c'est pas la fille la plus courageuse au monde.

Bref, je lance :

- Lyo, par où était partie cette petite peste ?

- Vers la source de la rivière, Cerise, répond Lyo.

- Notre Sauveuse ! le corrige Zenon.

- Et que faisait - elle là - bas ? je lui demande

- Je l'ignore, me répond le chien de garde.

- Je peux t'expliquer, si tu daigne m'adresser la parole, Cerise, intervient Jakiel.

- Notre Sauveuse ! la reprend - il

- Vas - y, explique, je fais, exaspérée.

- Eh bien, réplique - t - elle, figure - toi que je cherchais à réparer mes bêtises, Cerise.

- Notre Sau - commence mon garde

- Elle fait exprès, je le coupe. Elle pense que notre pseudo - amitié d'une semaine lui permet d'être familière avec moi. Et comment comptais - tu réparer tes bêtises ? je continue en me tournant vers le "démon". Et surtout, pourquoi tu ne l'a pas déjà fait ?

- Primo, riposte l'intéressée, je t'appelle comme ça parce que c'est ton prénom - au cas où tu l'aurais oublié - et que tu m'as sauvée de rien, au contraire. Mais si ça te fais plaisir, je veux bien t'appeler Leur Sauveuse. Secundo, je voulais faire fondre la neige au départ de la rivière pour la réalimenter. Tertio, je ne l'ai pas fait car j'ai pensé que tu revendiquerais la réapparition d'eau et que tu me laisserai croupir ici, en passant encore une fois pour la sauveuse de l'humanité. C'est pour ça que je profite que tu sois là pour te demander d'inviter tout les Cornants à se placer de la source de la rivière au village afin de prouver que c'est moi qui est fait ça.

- Et pourquoi je ferais ça, petite peste ? j'objecte.

- Parce que sinon le village va mourir de soif, donc tu ne sera plus la maître de rien et tu sais très bien que je le ferais que sous mes conditions.

- Zenon, ton avis ? je soupire.

- Vous devriez accepter, je pense.

- Bien : je vais donc chercher les Cornants, je conclue. Lyo, fait en sorte qu'elle ne bouge pas. Zenon, tu me suis ?

- A vos ordres, font Lyo et Zenon en coeur.

Je redescends donc cette fichue montagne en courant presque pour faire l'annonce rapidement. Mais avant, je prends le temps de me changer : je troque ma répugnante tenue de camouflage pleine de transpiration pour une somptueuse robe de cérémonie, afin de faire bonne impression. Puis je fais mon discours :

- Habitants de Cornal, j'ai une requête : placez - vous au bord du Shatter d'ici jusqu'à la source. Et vous verrez de l'eau couler !

La foule est partagée entre extase et méfiance. Mais bon, ils s'exécutent et je fais en sorte que le moins de personnes possible soit à la source, pour la simple et bonne raison qu'il faut que le moins de personnes possible sache que c'est en réalité Jakiel qui va raviver la rivière.

Bientôt, je suis de retour à la source de cette rivière avec deux de mes gardes, le démon et son cerbère, et quelques habitants dont - malheur - les membres du Conseil. Je tremble, mais je sais ce que je dois faire :

- Lyo, retire les menottes de... de ce monstre.

- Bien, répond - il.

- Bien Notre Sauveuse, marmonne Zenon à côté de moi.

- Aucune bonne manière ce chien, réenchérit Samuel. En même temps, vu ses parents... Entre sa mère morte et son père à l'ouest, il doit être paummé comme chien ! conclue - t - en ricanant.

Pendant ce temps, Lyo, s'exécute et Jakiel s'accroupit dans la neige. J'entends la petite foule faire des messes basses. Il est temps que j'explique :

- J'ai ordonné au monstre de faire fondre la neige pour que l'eau réapparaisse.

- Menteuse ! proteste - t - elle, tout en commençant à faire fondre la neige. C'est mon idée de faire fondre la neige et c'est moi qui es demandé à ce que le village vienne voir ça pour qu'ils me croient.

- Quelles sottises ! je rétorque. Je n'ai même pas envie de me fatiguer à répondre...

Mais j'entends bien que les spectateurs croient Jakiel et pas moi. Après tout, qu'est -ce j'ai véritablement fais pour les aider...

Au bout d'un quart d'heure, la rivière s'écoule. Jakiel a réussi précisément là où moi j'ai échoué. Toute la foule l'a prend dans ses bras et l'a bombarde de questions. Cela sent la fin pour moi... Mais jen'ai pas dis mon dernier mot.

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