Chapitre 24 : Cerise
Deux jours. Ça fait déjà deux jours que la rivière est à sec. Les premiers signes de déshydratation commence à apparaître chez les plus fragiles. J'ai souvent de la visite du coup. Au moins, ceux qui viennent me voir prennent confiance en moi.
Deux jours que je me bute à trouver un autre point d'eau avec le conseil. J'ai essayé de chercher des napes phréatiques, de rendre l'eau du lac de la cabane potable ou encore de remonter la rivière pour trouver de l'eau, rien.
Deux jours que les seuls moments où je suis tranquille c'est pour dormir et manger, et encore. Deux jours que je dois essayer de faire abstraction des différentes remarques voire insultes. Deux jours... Bref, deux jours extrêmement fatiguant.
Deux jours que je ne vois plus Jakiel. Et comment ça fait du bien! Je n'ai plus cette nunuche trop émotive et naïve, voire bête, dans mes pattes. Une vraie libération ! Certes, elle me pose toujours problème, du fait qu'elle est encore en vie, mais au moins elle est loin de moi. Avec un garde qui ne manquera à personne si elle décide de s'échapper et de le tuer. Une situation proche de la perfection...
Je suis dans la salle du Conseil, salle que je quitte rarement ces derniers jours, malheureusement. Tout le monde m'attends, tout le monde est fatigué. Je m'installe à ma place habituelle, en attendant que le maire commence la réunion.
- Bien ! Tu es enfin là, Cerise, fait m. Bekaa
- Désolé, je m'occupais de...
- On sait bien que vous sauviez le monde, me coupe sèchement m. Duran. Si on pouvait commencer cette réunion, m. Békaa...
Je sens que ça va mal tourner...
- Oui, dit l'intéressé, j'y viens. Cela fait deux jours que nous sommes dans la sécheresse, et il nous faut une solution durable au plus vite... Ou l'on va se retrouver avec la population à dos.
- A - t - on essayé de suivre le cours de la rivière jusqu'à la mer ? je demande. Je pense qu'il est plus facile de dessaler une eau que de la saler - comme nous avons essayer de le faire avec le lac. Si il le faut, je m'engage à le faire...
- Paroles en l'air ! intervient Mme Annecie. Si, certes, votre raisonnement est pertinent, vous n'irez pas chercher l'eau de la mer car on a besoin de vous ici pour soigner les malades. Or, il se trouve que nous ne prendrons aucun risque : pour envoyer quelqu'un en expédition, il lui faut des réserves, notamment d'eau, et nous n'enverrons personne à la mort. Ne prenez pas trop la confiance à cause de votre position avantageuse de la prophétie d'Oxoford. D'ailleurs, il nous aiderait bien si il était là... Dommage qu'il est souhaiter garder son anonymat.
- Mais...
- Cerise, me coupe m. Bekaa, j'aurai voulu te le dire en privé. Je sais que je t'ai promis ma place de maire grâce à ton destin serein, mais en ces temps difficiles et devant un - je suis désolé, mais il faut dire les choses comme elles sont - un échec cuisant de ta part, il va falloir faire tes preuves.
Je les regarde tous un par uns. M. Duran et Mme Annecie répriment tout les deux un sourire, se moquant bien de moi. M. Bekaa est contrarié, il a l'air sincère en disant qu'il aurai préféré me le dire en privé. Moi aussi, d'ailleurs. M. Jean, quant à lui, à l'air gêné et voudrais visiblement être autre part. Enfin, Mme Bégart est mitigée, ne sait plus où se ranger. Je réfléchis un instant puis me lance, fixant M. Bekaa :
- J'apprécie votre sincérité, il est normal que je n'ai pas de traitement de faveur, et j'essayerais de me montrer digne de vous, j'ajoute en regardant Mme Annecie et M. Duran. Mais ayez confiance : pas en moi peut - être...
pause, je jette un coup d'oeil à Mme Bégart et M. Jean
"... mais en votre oracle, qui dit que vous n'avez rien à craindre de moi.
Enfin, je me reconcentre sur M. Bekaa en souriant
" Certes, je dois quand même faire mes preuves, mais laissez moi le temps, d'accord ? Je ne suis pas surhumaine au point de résoudre tout les problèmes en un claquement de doigts.
Je reregarde le Conseil, et j'ai l'impression de les avoir convaincu. Je m'autorise un petit sourire satisfait.
- Bien, la séance est levée, Fait M. Bekaa.
Je rejoins la maison qu'on m'a accordée, et je vois une foule devant ma porte. Il y a plus de gens touché par le manque d'eau que je l'aurais cru... Je regagne la pièce que j'ai aménagé pour les accueillir, et utilise les forces qu'il me restent - avec le peu de sommeil auquel j'ai le droit - pout utilisé mon pouvoir pour calmer leur soif.
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