Chapitre 23 : Jakiel

Je suis réveillée par les bruits d'une discussion, mais je ne bouge pas. J'attend. C'est deux voix d'hommes, mais je n'entends pas ce qu'ils se disent. Puis, les pas s'éloignent. Quelques secondes après que je ne les entendent plus, d'autres pas se rapprochent de moi. C'est seulement à ce moment là que j'ouvre les yeux et que je m'assoie.

- Salut, me fait "Lyo", bien dormi ?

- Hmm... Aussi bien qu'on puisse dormir dans la neige.

- Désolé, je vais essayer de te trouver une couverture

Il a l'air sincère, ça fait plaisir. J'espère que c'est pas pur mieux me piéger derrière, comme Cerise...

- Merci, je dis doucement.

- Je sais pas si tu as vu, mais on a reçu une visite

- J'ai entendu, répond - je. Tu peux me dire c'était pour quoi ?

- Oui, j'aillais y venir, fait - il en souriant. C'est l'un des 5 chiens de garde de "notre sauveuse" qui venait m'apporter à manger et me donner une bordée de consignes te concernant.

- Comme par exemple?

- Ne pas t'enlever tes menottes, et il montre mes poignets du menton.

- Ah.

Il prend une barquette en aluminium à côté de lui que je n'avais pas vu, et la pose sur ses genoux. J'y jette un coup d'oeil :

- Tu n'as pas encore mangé ? Je m'étonne.

- Si, mais il y avait une si grosse portion que j'en ai mangé que la moitié.

- Y'en avais le double, sérieusement ? Mais il te prennes pour un ogre !

- Oui, c'est énorme, n'est ce pas ?

Puis il se tourne vers moi, attrape mes poignets et enlève mes menottes. Je le regarde faire, et lui fais remarquer :

- Je croyais que tu n'avais pas le droit de me libérer.

- Je vais pas te laisser partir non plus - j'ai pas envie de mourir - mais tu as besoin de l'usage de tes mains...

Il reprend la barquette, me la tends et reprend en souriant :

- ...pour manger, par exemple.

- Sérieusement ? Mais, tu as vraiment mangé à ta faim avant j'espère ?

- Mais oui, allez mange. Tu le dis à personne par contre, hein ?

- Tu veux que je raconte ça à qui ? Je fais tout en commençant à manger.

Il rigole, puis me laisse manger en silence.

- Tu t'appelles comment ? Me demande - t - il après un moment.

- Jakiel, et toi ?

- Lyo.

Il y a un court blanc, puis j'enchaîne :

- Tu as quel âge?

- 17 et toi ?

- J'ai 16 ans. Je t'aurais imaginé plus âgé, sachant que t'es sensé me garder, je remarque.

- C'est vrai. Mais on m'aime pas beaucoup là - bas, ils ont dû se dire que ça me calmerais...

- A propos de quoi ?

- J'ai pas envie d'en parler pour le moment, fait - il après un moment d'hésitation. Faut bien garder des sujets pour plus tard, on a un petit moment à rester ensemble...

J'éclate de rire, et je met longtemps à me calmer. Pourtant, c'est plus triste que drôle...

- Et toi, comment tu t'es retrouvée au bord de la noyade ?

Et je passe le reste de la journée à lui expliquer comment j'ai finis dans ces montagnes. Finalement, Lyo est plus sympa que je l'aurai cru. Et puis il est gentil - ou en tout cas il a pas très envie de me laisser mourir - mais un peu réservé. Ca lui passera, à force de me parler...

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