Chapitre 21 : Jakiel
La nuit est tombée. J'ai passé l'après midi dans cette foutue cage. Comment ai je pu me retrouver ici? Est-ce vraiment de ma faute? Au départ, je pensais que oui, mais après avoir passé l'après midi dans cette prison... j'ai des doutes.
Cerise arrive, flanquée de 4 - 5 gardes du corps. Sérieusement? Depuis quand je tue des gens moi?
Avant de m'ouvrir - j'espère - elle se penche vers moi :
- Tu sais ce qui t'attends?
- Ouais, je suppose que tu - non pardon, vous - allez me faire exécuter d'une mort lente et douloureuse... Je me trompe?
- C'est ça, me répond - t - elle. Une dernière volonté?
- Rester en vie.
Elle fait la moue, et s'apprête à parler. Je la coupe :
- Non, bien sûr que tu n'accepte pas ma demande, puisque je suis "trop dangereuse". Ma vraie dernière volonté c'est que tu répondes à cette question : Qu'est ce qui c'est passé pour que tu aie envie de me tuer aussi subitement ? On était amies, non ?
- Amies ? répond - elle d'un ton froid. Quand est- ce que j'ai fait un geste amical envers toi ?
J'ouvre la bouche, mais elle continue :
- Quand je t'ai accueillie chez moi ? C'était pour que tu m'aide à prendre confiance en moi. Quand je suis allée chercher la prophétie "pour toi" ? C'était pour me trouver un prétexte pour aller au village. Je n'ai jamais été ton amie, Jakiel.
Je ne bouge plus, trop hébétée. Elle m'a manipulée... A ce point là ?! Au moment où je me suis retrouvée ici, je me suis mise à douter de la sincérité de Cerise, évidemment. Mais je pensait pas qu'elle était aussi calculatrice...
- Sinon, reprend - elle, pour information, tu meures noyée. Emmenez - la à la rivière du Shatter, ajoute - t - elle pour ses 5 grosses armoires à glace.
Elle ouvre, deux entrent et me menottent, puis ils m'escortent tous vers cette rivière où je dois mourir. Sur le chemin, je demande à Cerise :
- Combien y aura - t -il de spectateurs à cette pièce macabre ?
- Tout le village, répond - elle posément, sauf les traitres qui veulent la destruction de ce village... Pourquoi tu prend un ton aussi insultant quand tu pose cette question Jakiel ? Ne serai pas tu heureuse à leur place de voir le danger exterminé en vrai ?
Je ne répond rien, mais je pense que ce village est qu'une grosse bande de sadique pour regarder et apprécier voir quelqu'un mourir. J'espère que tous le monde ici n'est pas comme ça et qu'il y aura quelques absents... Cerise relance la conversation :
- Tu savais que comme j'ai bien réussi à m'occuper de toi, je deviendrais probablement maire ?
- Maire d'un village de sadique, ça te vas bien, je marmonne.
- Pardon ?
- Non rien. Je disais juste que tu avais de la chance.
- C'est pas de la chance, c'est du talent, triomphe - t - elle.
Mais qu'est -ce qu'elle est prétentieuse celle - là !! A ce moment - là, nous arrivons devant le lieu de ma mort, et Il y a tellement de monde ! Des vieux, des jeunes, des femmes, des hommes, des enfants ?!?! Ca me semble impossible que quelqu'un ne soit pas venu.
Au moins on t'oubliera pas, murmure une voix dans ma tête. N'empêche que, je pense que j'aurai préféré mourir à 75 ans dans un anonymat le plus total. Un des gros baraqué me donne un coup dans le ventre pour mettre à genoux, un autre me tient par les cheveux pour plonger ma tête dans l'eau et le troisième me prend les poignets pour m'empêcher de me débattre, si bien que je me retrouve sous l'eau en quelques secondes seulement. Je ferme les yeux, je ne veux pas me voir mourir. Je sens qu'on m'enfonce de plus en plus profond, sans savoir vraiment je suis à quelle distance de la surface. Pour l'instant je tient bon...
Après je ne sais combien de temps, je tombe sur du dur. J'ouvre les yeux, et je suis en fait dans le fond de la rivière sèche. Comment est - ce possible ? Tout le monde me regarde d'un air haineux. Quoi ? Ai - je envie de leur dire, mais je me retiens. Les 5 tas de muscles me récupèrent et m'emmènent vers une montagne. Parmi le brouhaha que j'ai provoqué, j'entends la voix de Cerise qui se dirige vers nous :
- Plan B les gars, c'est ça. C'est bien, vous êtes réactifs. Vous, fait -elle en désignant les deux plus musclés du lot, allez chercher Lyo.
- Oui mademoiselle, font - ils en coeur.
- Cerise, où vous m'emmener ? je hurle.
- Sur le mont Kreay, dans les neiges éternelles
- Neiges éternelles ? Je supporte très mal le froid, moi !!
- Justement Jakiel, réplique - t - elle d'un ton gelé.
- Et qui est ce "Lyo"? Pourquoi la rivière s'est - elle asséchée ?
- Lyo est celui qui va te garder dans les neiges éternelles, et pour la deuxième question c'est moi qui devrais te la poser...
- Je ne sais pas moi, j'avais les yeux fermés ! je rétorque.
- C'est ça ! Mon oeil !
On s'arrête enfin. Je suis à bout de souffle. Sur ma droite, une petite tente, qui n'est sûrement pas pour moi mais pour mon chien de garde.
- Voici le plateau où tu vas passer le restant de tes jours, annonce Cerise. On attend Lyo, et on te laissera tranquille. Attache lui les mains, Samuel.
"Samuel" me met des menottes spéciales, qui recouvre mes mains.
- Ces "menottes" contiennent ton pouvoir, il est enfermé dedans. Alors ne te fatigue pas à essayer, m'explique "Samuel". Tiens, voilà ton garde. On vous laisse ! ricane - t -il.
Lui, les autres baraqués et Cerise redescendent vers le village, me laissant avec "Lyo". Je me tourne vers lui :
- Bon, je propose qu'on fasse un minimum connaissance, vu que je dois passer les derniers jours de ma vie avec toi. Je suis Jakiel.
Il me dévisage, me fixe un moment puis répond :
- Tu ferais mieux de te reposer pour l'instant, tu dois être fatiguée. J'ai cru comprendre qu'on t'avais faire un petit plongeon... Je me présenterais demain.
- Tu n'étais pas parmi les spectateurs de ma mort ? je m'étonne.
- Demain, répète - t -il en se dirigeant vers la tante.
Sympathique, dites donc! Et dire que c'est le dernier visage que je verrais avant de mourir... Je penche vers la neige, essaye tant bien que mal de m'allonger et commence à sentir la fatigue.
Faut vraiment que je profite de mes derniers jours...
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