Chapitre 18 : Cerise

Je suis arrivée au village Cornal en une demie heure grâce à la carte. Il me semblait beaucoup plus loin avant. Durant tout le trajet, je me suis répété tout plein de petites phrases pour me rassurer et me motiver, sans grand succès. J'arrive donc au village tout tremblante.

Il était très loin de l'image du village de monstres dont Jakiel m'avait parlé. Toutes les personnes croisées étaient souriantes, polies, aimables. Mêmes que les premières personnes que j'ai croisée ont directement vu mon air perdu et m'ont indiqué le chemin très gentiment.

Une fois arrivée au bâtiment de la mairie, le maire - du nom de Richard Bekaa - m'a accueillie comme si j'était de sa famille et à bien voulu répondre à toutes mes questions. Nous avons principalement parlé de ma place si je venais ici, et il a résumé en rigolant mon rôle :

" Si vous vous venez vivre ici, je pers mon boulot!"

Bien sûr, c'est tentant. Qui n'a jamais rêvé de pouvoir faire en sorte que tout se passe selon ses plans ? D'ailleurs, en y repensant, c'est exactement ce qui c'est passé avec Jakiel. Tout c'est passé comme prévu. Bientôt - quand j'aurai finis de chasser - je retournerai à la maison prendre mes affaires et partirai vivre au village. D'abord, il faudra que je lise cette prophétie pour savoir pourquoi il en veulent tant à Jakiel, et je me débarrasserai d'elle. Soit j'estime qu'il exagère sur sa dangerosité et l'abandonnerai juste, soit il s'avère que c'est un vrai danger et dans ce cas je ferai en sorte qu'elle ne puisse plus nuire.

Ça me parait juste. Je me suis pas vraiment attachée à elle, et même si je trouve qu'elle n'est pas si dangereuse que ça, elle m'empêchera d'avoir toute la confiance des Cornants, car eux n'ont absolument pas confiance en elle.

Je chasse trop. Je n'emmènerai pas la viande avec moi à Cornal, et soit Jakiel sera morte, soit elle n'aura pas le temps se tout manger avant que ça pourrisse. Mais bon, dans les deux cas, il faut qu'elle se doute de rien. Pas le moindre petit soupçon. Sinon, elle va me mettre encore plus de bâtons dans les roues.

Je ramasse toute mes proies et rentre à la maison. Quand j'arrive, le papier contenant la prophétie n'est plus là, les fenêtres sont grandes ouvertes, Jakiel est dans sa chambre et il y a un peu trop de cendres dans la cheminée à mon goût. Je penche vers la cheminée et utilise mon pouvoir de guérison dans les cendres. Du feu et - tiens ! - un bout de papier contenant la prophétie apparait. Je le lis, et sourit intérieurement : Jakiel m'a donné le bâton pour se faire battre - et la clé pour me débarrasser d'elle. Je ferme les fenêtres, prend mon plus beau jeu d'acteur et hurle :

- Jakiel, je suis rentrée ! Tu peux venir s'il te plaît?!

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