Chapitre 15 : Cerise

C'est le soir, nous sommes à table avec Jakiel.

- Au fait, je te rend ça, fait- elle en me tendant la lettre du maire. Tu en sais pas plus sur cette prophétie?
- Non désolée, lui répond je sèchement, tout en mangeant.
- Et ça t'a pas titillé plus que ça?

Je fait la moue et m'apprête à répondre

- Pardon, reprend elle en me coupant, si t'as pas envie de me répondre, fais ce que tu veux ... C'est pas mes histoires après tout... Comme tu veux.
- Ne t'inquiète pas, je préfère que tu me pose un peu trop de questions plutôt que tu m'en pose pas du tout et que tu me donne l'impression d'être là juste pour ma maison, répond je en pensant l'inverse, ayant le sentiment qu'elle est là pour fouiller ma vie.
- OK, merci, fait elle avec un rire génée mais avec un air rassuré
- Pour la prophétie, non, ça m'a pas plus intéressée que ça...
- Pourtant, le maire à l'air de t'aduler... Ça te dit rien d'être admirée par tout un village?
- Non, à vrai dire, je suis pas très sociable... Tu peux y aller à ma place, si ça t'amuse... dis je, devinant que c'est ce qu'elle souhaite
- Non, le village ne m'aime pas trop... je sais pas pourquoi... j'y suis allé, quand j'avais huit ans, mais ils m'avais jetée dehors en m'insultant, fait elle en fixant son assiette. Honnêtement, je pensais trouver une réponse dans cette prophétie, m'avoue t elle.
- Oh... fais je

Je me sent égoïste d'avoir pensé qu'elle voulait juste prendre mes "privilèges". Je ressens l'envie de l'aider maintenant, pour me déculpabiliser. Puis je me rappelle que si j'héberge Jakiel, c'est pour avoir le courage d'aller au village. On peut dire que ça a plutôt bien marché!

- Je peux la chercher si tu veux... je verrais bien si, en m'y intéressant, je... je vais peut être aimer, non?
- Je veux pas te forcer, répond elle doucement.
- C'est décidé, j'irai! Enfin, pas exprès, je passerai au village avant d'aller chasser.
- T'es vraiment pas obligée si tu n'as pas envie, Insiste Jakiel, je veux pas faire la petite fille capricieuse...
- Mais non, je la coupe, t'inquiète pas. Faudra bien que j'y aille un jour, non?
- Ouais, sûrment, fait elle avec un petit sourire franc.

Elle se met à ramasser les assiettes.

- T'inquiète, je répète, je gère. Et puis t'es sympa comme fille, je me demande aussi pourquoi il t'en veulent, j'ajoute pour la rassurer.
- Merci, fait elle en rougissant, mais c'est toi la plus sympa, de m'héberger et d'en plus me rendre ce service. Comment je ferais sans toi! Renchérit - elle en rigolant.

Puis elle se dirige vers la cuisine, et je culpabilise intérieurement. Si elle savait... si elle savait que je me servait d'elle...

Tant pis, elle doit être habituée à être mal aimée, non?

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