Ma famille ne me comprend pas… Quand je fais des crises car les sons de la vie sont trop forts… Quand je leur dis ne pas comprendre leurs blagues… Quand je leur parle de ma passion pour les plats d’hiver, même l’été… Qu’est-ce qu’il y a de plus important que les plats de courges et les quiches aux poireaux ? Qu’ils persistent à appeler « tartes ». Mais c’est pas des tartes ! Y a un appareil à quiche, alors ce ne peut être des tartes !

Ils sont quand même bien content quand mon obsession leur permet de bien manger…

J’adore cuisiner, même si je dois porter des boule quies pour éviter les bruits agaçants qui pourraient déclencher une crise…

Je suis obligé de porter des vêtements larges mais qui ne font pas de sons désagréables : jamais de cuir, de synthétique… Mon tablier de cuisine est en coton, il ne frotte pas contre mes vêtements en dessous…

Je cuisine tous les jours, et d’habitude, cela fait baisser mon angoisse, sauf bien sûr quand un son amène une crise…

Toute l’année, je cuisine des courges et des poireaux, voire même des tartiflettes quand il fait 35 degrés… Le son du lard qui crépite est le seul que je supporte. Tout dans ma cuisine est fait pour éviter les sons désagréables…  Malheureusement, mes parents n'ont jamais fait de travaux chez eux, pour m'éviter des crises... "Jonas, tu exagère !" Voilà ce qu'ils me répètent...

La cuisine, c’est mon univers… Dans l’ESAT où je travaille, je suis commis de cuisine pour le restaurant… Je ne vois pas grand monde dans ma cuisine, mais tout me plaît : la préparation, la découpe, les horaires, les plannings… Et ce même si la préparation des plats d’été me fait rentrer parfois dans une crise… Quelle idée de préparer des plats d'été quand les plats d'hiver sont si joyeux !
J’y ai rencontré l’homme de ma vie… Le serveur, celui dont on me déconseillait de fréquenter, à cause de sa bipolarité… Adrien… Qui a tout de suite accepté mon autisme… Et moi j’ai accepté les particularité de son trouble, je le connais… Je l’aime…

Et, cette année, je le présenterai à ma famille, le soir de Noël…

Je ne veux vivre qu’avec lui, lui cuisiner des chapons farcies, des quiches aux poireaux (qu’il appelle correctement lui...)…

Nous nous aimons comme nous sommes, nous connaissons les limites de l’autre, mais surtout ses qualités… L’autisme fait parti de moi, comme la bipolarité fait partie de lui… Et nous sommes parfaits ainsi...

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Voilà, nous sommes à une semaine de la fin du challenge...
C'est pour moi l'occasion de vous demander : quelle histoire avez vous préféré ?
Et aussi : seriez vous d'accord pour changer d'horaire de publication ? Genre l'avancer à 11h du matin ?