VI.8 - Ne me quitte pas
Hey !
Ça fait longtemps. J'ai un peu été dans le rush avec la rentrée à la fac. Mais ne vous en faites pas, je ne compte pas abandonner cette fic pour autant.
Pour ceux qui comme moi ont fait leur rentrée, j'espère que tout c'est très bien passer.
J'espère que ce chapitre vous plaira. Bonne lecture !
- Tu devrai manger quelque chose, fit remarquer Wanda avec une petite voix.
Draco répondit par un soupir. Sa petite amie comprenait aisément. Elle non plus n'avait aucun apétit depuis quelques temps. Depuis qu'elle avait pris la marque à vrai dire. Pour être honnête, aucun membre de la petite bande de Serpentards n'avait vraiment le coeur à grignoter quoi que ce soit. Aucun n'avait le coeur à faire quoi que ce soit.
Depuis le début de l'année, une brume de mélancolie les entourait. Cette brume s'était encore épaissit au retour des vacances, laissant les adolescents naviguer dans un sombre océan de tristesse.
Pansy ne souriait plus. Elle ne prêtait plus attention aux personnes autour d'elle. Elle ne faisait plus de paris avec Tony sur qui oserait aborder les jolies filles qu'ils croisaient. Quelque chose s'était éteint en la sorcière.
Blaise ne plaisantait plus. Et c'était quelque chose, pour Blaise, de ne plus plaisanter. Le rire avait toujours été son mécanisme de défense, d'adaptation. Sa façon de gérer la tristesse, la douleur. Même la mort de Daphné n'avait pas suffi à lui enlever sa joie de vivre. Mais aujourd'hui, il semblait que cette joie de vivre s'était évaporée.
Tony était sur les nerfs. Il passait son temps à s'engueler avec tout le monde pour des sujets qui lui étaient d'ordinaire insignifiants. Le moindre détail suffisait à le faire entrer dans une colère noire, souvent accompagnée de cris de frustration et de coup de poings dans les murs. La seule personne capable de le calmer durant ces moments de rage était Loki, qui avait toujours eu une patience débordante, en particulier en ce qui concernait le jeune Stark.
Loki, quant à lui, semblait aussi bien que d'habitude. Ce qui ne voulait pas dire grand chose car il avait la réputation d'être constamment morose. Mais Wanda sentait une certaine tristesse émaner de lui aussi, mêlée à de l'inquiétude et une peur de ce que l'avenir leur réservait.
Astoria avait arrêté de se plaindre de tout et n'importe quoi. Elle ne pipait mot, désormais. Et Wanda se rendit compte qu'elle préférait encore quand la jeune sorcière l'insultait plutôt que de la voir dans ce triste état d'apathie.
Même Milicent Bullstrode n'avait plus le coeur à coloporter les dernières rumeurs. Et ça, c'était définitivement le signe que quelque chose n'allait pas.
Tous les Serpentards étaient hantés par le fantôme d'une guerre qu'ils savaient imminente.
La personne pour qui Wanda était le plus inquiète était bien évidemment Draco. Son amant avait beau lui répété qu'il allait bien, elle savait que c'était faux. Il ne se nourrissait plus, ne dormait plus et répondait à ses questions par monosylabes. Il se laissait peu à peu dépérir.
Wanda avait dû lui rappeler qu'ils s'étaient promis d'être honnête l'un envers l'autre. Ainsi, désormais il lui répondait honnêtement qu'il allait mal mais qu'elle ne pouvait rien faire pour lui, que personne ne pouvait rien pour lui, et que la seule chose qui comptait était réparer cette satanée armoire à disparaitre.
C'était la seule tâche pour laquelle Draco avait encore de la motivation. Réparer cette armoire. Pour sauver sa famille, pour sauver l'honneur Malefoy, pour ne pas finir au fond d'une fosse comme tout ceux qui avaient déçu le seigneur des ténèbres.
Wanda l'aidait du mieux qu'elle pouvait. Mais la magie noire n'était pas son rayon, loin de là. Et il était inenvisageable de demander de l'aide à qui que ce soit en dehors de ceux déjà au courant de leur secret. Alors ils se débrouillaient tous les deux, demandant de temps en temps un coup de main à Blaise ou à Pansy. Mais ils préféraient ne pas trop les impliquer. Moins ils en savaient et moins ils couraient de risques.
Draco leva les yeux vers elle et croqua dans une pomme. C'était déjà ça. Wanda savait qu'il le faisait juste pour lui faire plaisir mais elle se sentit satisfaite quand même. Si elle devait nourir Draco à la petite cuillère alors soit, elle ne le laisserait pas mourir de faim.
Elle lui adressa un mince sourire qu'il lui rendit. Les épreuves qu'ils étaient en train de traverser ne faisaient que renforcer le lien qui les unissaient l'un à l'autre. Ils savaient qu'ils seraient prêts à tout affronter pour garder l'autre à leurs côtés, et ce jusqu'au bout du monde. Ils avaient quelqu'un sur qui compter, une épaule pour se reposer, et c'était tout ce qui comptait en ces temps troubles.
Leur petite bulle de calme se brisa avec l'arrivée dans la Grande Salle de Katie Bell. L'élève de Gryffondor venait tout juste de sortir de l'hôpital après un mystérieux incident incluant un collier ensorcelé, quelques semaines plus tôt.
L'accident n'avait rien de mystérieux pour le couple de mangemorts. Mais il avait tout d'un accident. Katie Bell n'aurait jamais du être blessée, elle n'aurait jamais dû toucher le collier en premier lieu. La déesse se souvenait encore de la terreur qu'elle avait ressentie en apprenant que leur plan avait envoyé une innocente à l'hôpital. Elle se souvenait encore de la panique de Draco, de sa respiration sifflante et irrégulière alors qu'elle le serrait dans ses bras, de la terreur dans ses yeux. Il ne se serait jamais pardonné si Katie n'avait pas survécu. Et elle non plus.
Les choses n'étaient pas censées se dérouler ainsi. Katie avait bien récupéré le collier ensorcelé, et elle aurait dû l'offrir à Dumbledore, sous les effets du sortilège de l'Imperium que Draco lui avait lancé. Le collier aurait tué le directeur dès qu'il l'aurait touché. La faille de ce plan ô combien bancal, du moins une des centaines de ses failles, résidait dans le fait que le moindre effleurement avec le collier conduirait à blesser sérieusement la victime. Et Katie en avait fait les frais.
La voir de retour à Poudlard était un véritable soulagement, elle s'en était sortie sans dommage. Mais cela fit également l'effet d'une douche froide au couple. La revoir était un violent et douloureux rappel de ce qu'ils auraient pu causé. Et du fait qu'il avait échoué, lamentablement échoué.
Draco se leva brusquemment de table.
- J'ai besoin d'un moment seul, déclara-t-il.
Wanda fronça les sourcils. Elle n'avait pas besoin de ses pouvoirs pour savoir que Draco était boulversé.
- Tu es sûr ?
Il hocha la tête.
- J'ai vraiment besoin d'être seul, juste quelques minutes. S'il te plait, Wanda. Ca va aller.
Malgré son inquiétude, la sorcière était soucieuse de respecter les limites de Draco. Et s'il avait besoin d'espace, soit. Elle pouvait comprendre qu'il ait besoin d'un peu de temps à lui, surtout après ce qu'il venait de se passer. Elle n'avait aucune envie de le voir s'éloigner, elle ne pouvait faire taire le terrible sentiment de panique qui l'envahissait chaque fois qu'elle était séparée de lui. Ce sentiment qui lui criait que Draco était peut-être en danger, que Voldemort avait peut-être compris son petit manège et avait envoyé un de ses sbires tué le blondinet. Elle savait que c'était irationnel, mais elle ne pouvait s'empêcher d'être terrifiée à l'idée d'être séparée de lui, même quelques instants. Mais elle ne pouvait pas laisser sa propre peur parasiter Draco. Il avait déjà bien assez de choses à gérer comme cela. Aussi, elle hocha la tête.
- Fais attention à toi.
- Promis, répondit-il.
Il quitta le réfectoire sous les regards interloqués de quelques élèves, même si la majorité n'y prêta aucune attention. Si Wanda avait tourné son regard vers la table des Gryffondors, elle aurait pu remarqué Harry Potter qui suivait des yeux Draco, et qui se leva à son tour pour le suivre. Mais elle ne le remarqua pas, occupée à discuter avec Loki pour essayer de distraire ses pensées de ses sombres ruminations.
Ce ne fut qu'au bout de quelques minutes qu'elle jeta un coup d'oeil à la table des rouge et or, dans l'idée de voir comment allait son jumeau, et remarqua immédiatement l'absence du survivant. Elle connecta les éléments aussitôt et sauta sur ses pieds alors qu'elle sentit la panique la gagner.
Lançant une rapide excuse à son petit frère, elle courut en direction des toilettes du deuxième étage. Elle savait que cet endroit servait de sanctuaire à Draco. La présence du fantôme de Mimi Geignarde avait fait fuir tout le monde depuis longtemps, l'endroit était donc désert. C'était le coin idéal pour s'autoriser à perdre pieds, à fondre en larmes, à tout casser. Personne ne venait jamais là-bas. Le pire qui pouvait arriver était de recevoir un commentaire moqueur de la part du fantôme, mais les piques perdent beaucoup de leur poids quand elles sont envoyées par quelqu'un nommé en fonction de sa capacité à pleurnicher, et il suffisait d'une remarque bien placée pour faire fuir Mimi dans un torrent de larmes de crocodile.
Sur le chemin, Wanda se répéta qu'elle paniquait pour rien. Que Draco allait bien, du moins qu'il n'était pas dans un danger immédiat. Que l'absence de Potter n'était qu'une coincidence, que le survivant était probablement parti faire ses devoirs ou quelque chose du genre et qu'il ne s'était pas lancé à la poursuite de Draco. Elle essaya d'ignorer la voix de sa raison qui lui rapellait que Potter ne faisait quasiment rien sans Pietro, et que voir son jumeau non-accompagné par l'élu n'annonçait rien de bon.
Toutes ces vaines tentatives de se rassurer volèrent en éclat quand elle entendit des cris provenant de la salle de bain. Elle accéléra, distinguant désormais deux voix en train de lancer des sortilèges. Est-ce que Draco et Harry pensaient vraiment que démarrer un duel dans les toilettes des filles étaient une bonne idée ?
Quand elle déboula enfin dans la pièce, les voix s'étaient déjà tues. Elle comprit avec horreur pourquoi alors qu'elle baissait les yeux vers le sol de la salle de bain, innondé de sang. Son coeur rata un battement. Allongé sur le sol crasseux des toilettes, Draco gisait dans une marre de son propre sang. Au dessus de lui, Potter était tétanisé, une expression de pur choc peigné sur son visage.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? hurla Wanda. Potter, réponds moi ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Harry sembla soudain prendre conscience de sa présence. Il répondit d'une voix tremblante, sans al regarder :
- Je... On s'est battu et j'ai... J'ai lancé ce sort mais je ne savais pas... Je ne pensais pas que...
Le mirroir de la salle de bain explosa.
- Tu ne pensais pas que quoi ?! Est-ce que tu réfléchis au moins avant de faire quelque chose ?
Il ne répondit pas, toujours sous le choc. La sorcière avait envie de lui crier dessus. Quel droit avait-il d'être choqué alors qu'il venait de blesser Draco ? Alors que le Serpentard était celui en train de se vider de son sang sur le carrelage. Comment avait-il pu lui faire ça ?
Elle s'agenouilla auprès de son amant, se fichant royalement du sang qui tachait sa robe. Elle posa sa main sur sa poitrine, et se concentra pour essayer de le soigner. Mais qu'importe la détérmiantion qu'elle y mettait, elle n'arrivait à rien. Elle essaya encore et encore, en vain. Elle ne pouvait tout simplement pas stopper le sang qui s'écoulait des multitudes de plaies du blondinet.
- Je ne sais pas si tu es totalement inconscient ou simplement stupide mais je te jure que si tu ne me dis pas comment le soigner tout de suite, je te tue !
Wanda se sentait désespérée. Draco était en train de se vider de son sang, et elle ne pouvait rien faire pour stopper l'hémorragie. Et Potter, celui qui lui avait lancé ce sort dont elle ne parvenait pas à contrer les effets, restait figé sur place, incapable de répondre à ses questions. L'envie de le frapper s'imposa à la sorcière, mais elle la fit taire immédiatement. Elle ne devait pas penser à Harry, elle devait se concentrer sur aider Draco. Sur l'aider avant qu'il ne soit trop tard.
- Wanda ? la voix du Serpentard était si faible.
Elle attrapa sa main dans la sienne, la serrant doucement. Elle ne savait pas quoi faire. Draco était en train de mourir dans ses bras et elle ne pouvait rien faire. Elle ne s'était jamais sentie si impuissante de toute sa vie.
- Je suis là, mon ange. Je suis là.
Elle força sa voix à sonner douce, dans un ultime effort de rassurer Draco. Mais elle ne pouvait pas contrôler les sanglots qui secouait son corps. Elle ne pouvait pas le perdre. Pas maintenant. Pas comme ça.
- Ne pars pas. Je t'en supplie. Ne me quitte pas.
Mais les yeux de Draco se fermèrent alors qu'il laissait échapper un gémissement de douleur. Wanda voulu hurler. Toutes les fenêtres de la pièce volèrent en éclat dans un bruit semblable à un cri désespéré.
- Je peux savoir ce qu'il se passe ici ?
La voix énnervée de la personne qui venait d'entrer fit sursauter Wanda. Elle leva les yeux vers Rogue, dont l'agacement fit place à un mélange de surprise et d'inquiétude lorsque son regard se posa sur le garçon gisant au sol.
- C'était un accident ! Je... Harry tenta vainement d'expliquer la situation.
Le professeur l'interrompit d'un geste de la main, sans lui accorder un regard.
- Epargnez votre salive, Potter !
Il s'accroupit près du blondinet et sortit sa baguette.
- Je vous en prie, Professeur. Il faut que vous l'aidiez, supplia Wanda.
Pour toute réponse, il approcha sa baguette du corps ensanglanté du jeune homme et murmura un sortilège du bout des lèvres. Les plaies commencèrent à se fermer, au plus grand soulagement de Wanda. Bientôt, l'hémorragie s'arrêta. Draco restait toujours inconscient, mais au moins il était hors de danger. En cet instant, la déesse aurait pu prendre Rogue dans ses bras tant elle lui était reconaissante.
- Monsieur Malefoy va s'en sortir, il a juste besoin d'un peu de repos. Je vais l'emmener à l'infirmerie.
Wanda hocha la tête à la remarque du professeur. Mais elle n'esquissa pas le moindre mouvement, ce qui sembla agacé le maitre des potions.
- Vous pouvez retourner à votre salle commune, Miss Odindottir.
Ce fut à cet instant que la sorcière réalisa que Potter n'était plus là. Il avait du s'éclipser après l'arrivée de Rogue. Quand exactement n'avait aucune importance, le Gryffondor était le cadet de ses soucis.
- Sauf votre respect, Professeur, je préférais rester aux côtés de Draco.
Rogue poussa un soupir alors qu'il se revela, le corps du Serpentard inconscient dans ses bras.
- Il est hors de danger. Votre présence ne le fera pas se réveiller plus vite. Vous devriez rejoindre votre dortoir et vous reposer.
Wanda serra les poings, il était hors de question qu'elle abandonne Draco dans cet état. Et elle se fichait bien de ce que le professeur pourrait penser. Draco avait besoin d'elle. Et elle avait besoin de lui. Elle ne le laisserait pas.
- Je ne le ferai pas, Monsieur.
Le potioniste répondit par un nouveau soupir agacé.
- Soit, concéda-t-il. Et bien dépêchez vous ! Ne restez pas plantée là.
Elle le suivit jusqu'à l'infirmerie, et insista de plus bel auprès de Pomfresh pour rester à son chevet. Le professeur resta très vague sur les explications qu'il donna à l'infirmière, ne parlant ni d'Harry ni du duel qui avait mal tourné ni de l'étrange sortilège qui avait failli prendre la vie du blondinet. Avant qu'il ne parte, Wanda le retint.
- Merci, Professeur. Merci de l'avoir sauvé.
Il haussa un sourcil.
- Je n'ai fait que mon travail.
Il se dirigea vers la porte et était sur le point de la franchir quand il se retourna vers la sorcière.
- Miss Odindottir, gardez un oeil sur lui.
L'espace d'une mili-seconde, Wanda crut voir un sourire attendri passer sur son visage alors qu'il jetait un coup d'oeil à la main de Draco qu'elle serrait dans la sienne. L'espace d'un court instant, elle crut percevoir chez leur professeur une once de nostalgie. Il disparut derrière la porte et elle secoua la tête. Elle avait probablement rêvé.
J'espère que ça vous a plu. Merci d'avoir lu.
N'hésitez pas à voter et à laisser des commentaires.
On se retrouve très bientôt.
Prenez soin de vous !
Ryan
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