V.7 - She loves a man who's not around
Hey !
J'espère que votre année commence bien.
Bonne lecture.
Après ce que les élèves de Poudlard avait finalement nommé le "pétage de plombs de Wanda", la sorcière avait prétendu que tout se passait parfaitement bien. Même si c'était le mensonge le plus éhonté qu'elle avait jamais prononcé. Non les choses n'allaient pas bien. Tout allait de mal en pis. Mais elle ne pouvait pas le dire, elle ne pouvait pas se permettre de craquer. Parce qu'elle avait déjà craqué et que l'armée de Dumbledore en avait fait les frais.
Cela faisait un mois déjà et Wanda gardait ce sourire faux en permanence. Elle ne prétendait pas rayonner de joie mais elle disait aller bien. Même si le monde s'effondrait autour d'elle, même si elle se sentait perdre pied, même si elle avait juste envie de hurler jusqu'à briser ses cordes vocales, de pleurer jusqu'à épuisement... Elle prétendait que tout allait bien. Elle devait rester forte, du moins en apparence. Parce que Daphné s'inquiétait.
Évidemment que Daphné s'inquiétait ! Elle qui était si attentive, si bienveillante, si empathique. Évidemment qu'elle s'inquiétait pour sa meilleure amie. Et Wanda ne pouvait pas lui avouer la vérité. Qu'elle se sentait complètement perdue, seule au milieu d'un désert. Car Daphné s'inquiéterait encore plus. Et elle n'avait pas besoin de ça. Elle n'avait vraiment pas besoin de ça.
Wanda refusait de faire peser sa détresse sur les épaules de son amie. C'était hors de question. Daphné était déjà si faible, le moindre poids supplémentaire sur ses épaules suffirait à l'écraser. La sorcière savait déjà à quel point elle se sentait coupable à cause de l'incident du mois précédent. Pourtant, elle n'y était pour rien. C'était de la faute de Wanda, et uniquement la sienne si cela s'était produit. La sorcière le savait. Elle n'aurait pas dû laisser sa colère l'emporter.
Pietro et elle avait eu une conversation douloureuse à ce sujet. Son frère avait fait de son mieux pour la rassurer, lui dire que ni Harry ni les autres ne lui en voulait. Que ce genre de choses arrivaient, que ce n'étaient qu'un accident. Mais ce qu'il avait dit ensuite avait eu sur sa soeur l'effet d'un coup de poignard en plein coeur.
- Je suis vraiment désolé Wanda mais... Harry, il... Il y a des petits qui ont dit qu'ils avaient peur... Beaucoup ne veulent pas revenir et... Enfin c'est surtout pour eux qu'on a créer l'AD, tu comprends ? Pour qu'ils puissent apprendre à se défendre... Alors on peut pas les laisser partir. On perdrait beaucoup de nos membres... Et imagine s'ils nous dénonçaient à Ombrage ! Bref, on s'est dit que... Ce serait mieux si tu ne revenais pas.
La Serpentard avait entendu le bruit très net que faisait un objet juste avant de s'exposer contre le sol. Quelque chose en elle s'était brisé. Et les morceaux affûtés venaient se planter droit dans ses poumons. Elle suffoquait. Elle aurait dû crier à l'aide, elle se contenta d'esquisser un sourire.
- Je pense que c'est mieux aussi. L'AD se débrouillera très bien sans moi.
Pietro avait été sous le choc.
- Tu es sûre que ça ne te dérange pas ? Parce que je peux discuter avec Harry, on peut trouver une autre solution !
Elle avait haussé les épaules, feint le désintérêt.
- Ne t'en fais pas, ça me convient.
Pietro avait sourit, visiblement soulagé.
- Super alors !
Au fond d'elle, Wanda aurait aimé que son jumeau remarque à quel point les choses n'étaient pas supers. Qu'il voit au delà de ses mensonges. Elle avait espéré qu'il la connaîtrait un peu mieux que ça.
- Au fait, on a viré les trois crétins. Même si je doute qu'ils comptent revenir, vu comment tu les as remis à leur place.
La Serpentard avait alors comprit l'ampleur de sa propre détresse quand elle avait remarqué que cette nouvelle ne lui faisait ni chaud ni froid. Elle avait acquiescé, puis n'avait plus quitter son sourire faux et son air détaché.
Elle se sentait comme un robot. Qui passe de jours en jours sans rien ressentir. Comme une machine vide, terriblement vide. Elle ne se sentait même plus la force de crier désormais. Parfois elle pensait au professeur Bins, le seul professeur fantôme de Poudlard. Peut être était elle comme lui finalement, peut être qu'elle aussi s'était levé un matin et avait entamé sa journée de façon normale sans se rendre compte que son corps étaient resté allongé. Peut être qu'elle aussi était morte mais continuait de prétendre être vivante, juste parce que c'était plus facile. Si elle ne se sentait pas si faible elle aurait hurlé tant elle était pathétique.
Elle passait ses nuits à lire. Elle avait quasiment terminé le recueil de Victor Hugo offert par Daphné. Elle se noyait dans les mots, laissait les vers des poèmes s'inscrire dans sa mémoire. Parfois, au milieu d'un cours, elle se surprenait à en réciter certains du bout des lèvres.
A quelques rares moments, le rire de Daphné la sortait du brouillard qu'était devenu son quotidien. Et elle riait à son tour, riait sans humour mais riait tout de même. Et quelque part, au fond de sa poitrine, ça se réchauffait un peu.
Et puis, il y avait ce cours de métamorphose. Wanda serait bien incapable de vous dire le sujet exact du cours. Elle ne se souvenait que de la voix sévère de MacGonagall. Puis, alors qu'elle songeait à quelques vers de La conscience, Daphné s'était évanoui. Elle était tombée au sol juste sur le "Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien".
Ce n'était certainement pas la première fois que Daphné s'évanouissait au milieu d'un cours. Les malaises de la jeune femme étaient trop fréquents pour les compter. Mais Wanda eu ce drôle de sentiment au fond de la gorge. Celui que se serait peut être la dernière fois.
Elle avait, avec Blaise, emmené Daphné à l'infirmerie. Ils étaient restés quelques heures, vite rejoints par Pansy et Astoria. Mais la blonde ne se réveillait pas et madame Pomfresh, l'infirmière, finit par les mettre dehors pour qu'ils puissent dîner. Il était inutile de préciser que peu de Serpentards réussirent à avaler quoi que ce soit ce soir là.
Le lendemain, les élèves s'étaient agglutinés autour des fenêtres de l'établissement, au grand désespoir des professeurs, pour observer la diligence tirée par un pégase, décorée d'une croix rouge sur fond blanc, emporter la fille-qui-selon-les-rumeurs-serait-maudite.
Assise sur son lit au fond du dortoir, Wanda laissa finalement allé toutes ces larmes si longtemps retenus. Une voix dans sa tête lui répétait que tout irait bien, que Daphné avait juste été transférée à l'hôpital le temps que sa santé s'améliore, ces paroles rassurantes tournaient tellement en boucle qu'elles en avait perdu tout leur sens.
D'une main tremblante, elle fouilla dans son placard pour en sortir Les contemplations. Elle voulait le lire, se plonger dans les pages et oublier le monde autour. Elle voulait relire ces mots encore et encore. Non, elle ne voulait pas. Elle en avait besoin.
Ses gestes étaient désordonnés, imprécis, furieux... Elle renversa beaucoup d'affaires mais elle s'en fichait. Il lui fallait ce livre ! Où l'avait elle encore mis ? Et puis, quelque chose tomba sur le sol dans un bruit sourd. Elle posa son regard dessus et son coeur manqua un battement.
Le destin avait un sens de l'humour bien cruel soupoudré d'une certaine ironie. Wanda se baissa pour ramasser le collier en argent représentant deux serpents en train de s'enlacer. Dire que Draco le lui avait offert il y avait quasiment un an. Dire qu'à l'époque elle était folle amoureuse de lui et pensait qu'il ressentait la même chose. Dire qu'à l'époque elle s'était autorisé à être heureuse.
Et soudain, sans trop savoir pourquoi, un souvenir précis lui revint en mémoire. Elle se souvint de cette soirée en troisième année où elle s'était mise à chanter. Les paroles, comme ancrées au plus profond de sa tête, prêtes à ressurgir au moment opportun, se mirent à résonner dans ses oreilles.
At night when the bars close down
La nuit, quand les bars ferment
Brandy walks through a silent town
Brandy marche dans une ville silencieuse
And loves a man who's not around
Et aime un homme qui n'est plus là
She still can hear him say
Elle l'entends encore dire
Elle caressa de son pouce le collier, repensant au Draco qu'elle avait aimé. Ce Draco si doux, si gentil. Ce grand coeur caché derrière cette façade froide. Cette vulnérabilité masquée par son masque d'arrogance. Ce Draco qui avait envoyé valser ce qu'on attendait de lui pour elle. Ce Draco qui n'existait plus. Remplacé par un garçon sans intérêt, un fils à papa qui jouait les fayots auprès d'une professeure immonde pour rentrer dans ses bonnes grâces. Que restait il du Draco qu'elle aimait chez cet homme là ?
Elle aussi, comme Brandy, aimait un homme qui n'était plus là. Et elle aurait tout donné pour qu'il soit là à nouveau. Pour qu'elle puisse retrouver le Draco qu'elle avait connu. Merlin qu'elle aurait aimé qu'il soit là pour la prendre dans ses bras, la rassurer, lui promettre que tout irait bien. Ce seraient des mensonges mais dans sa bouche, les mensonges avaient toujours l'air si vrais, si réconfortants.
Mais ce n'était pas possible. Parce qu'un petit con méprisant avait pris la place de l'homme qu'elle aimait. La tristesse fit place à la rage. Elle referma son poing autour du collier.
Il lui avait promis qu'il serait toujours là pour elle. Il lui avait dit qu'il aimait ! Mais il était parti. Mais il l'avait abandonné. Mais il n'était pas là ! Il n'était pas là alors que Wanda avait besoin de lui. Alors qu'elle était sur le point de devenir folle. Il n'était pas là.
Elle se leva en trombes, alla tambouriner à la porte du dortoir des garçons jusqu'à ce que Blaise lui ouvre. Elle le bouscula sans ménagements pour se mettre nez à nez avec Draco. Ce dernier n'eut pas le temps de réagir qu'elle lui balança son foutu collier au visage.
- Tu peux te la reprendre ta promesse de merde ! Quand je pense que j'ai cru que t'avais changé, que t'étais quelqu'un de bien. Qu'est-ce que j'avais tort bordel !
Et sur ce, elle tourna les talons et fit claquer la porte. Laissant derrière elle un Blaise confus et un pendentif presque aussi brisé que ne l'était le coeur de Draco en cet instant.
She hears him say, "Brandy, you're a fine girl
Elle l'entends dire "Brandy, tu es une fille bien"
What a good wife you would be
Quelle bonne épouse tu ferai
But my life, my love and my lady is the sea
Mais ma vie, mon amour et ma femme c'est la mer
Désolée pour ce chapitre un peu triste. Disons que les choses ne vont pas aller en s'arrangeant...
J'espère quand même qu'il vous a plu. Et oui, j'ai un problème avec la poésie française, ravie que vous l'ayez remarqué, ça non plus ça n'ira pas en s'arrangeant.
On se retrouve bientôt.
Prenez soin de vous !
Fic
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