V.4 - Les rêves sont faits pour se terminer
Hey !
Dimanche de décembre, alors nouveau chapitre.
J'espère qu'il vous plaira. J'ai adoré l'écrire.
Bonne lecture !
Quand Blaise entra de son dortoir, il fut surpris de trouver Draco, à plat ventre sur son lit, le visage enfoui dans son oreiller, son cri de frustration étouffé par les plumes de ce dernier.
- Un problème ?
En entendant la question, le blondinet roula sur le côté. Désormais allongé sur le dos, il leva sa main dans laquelle il tenait une lettre.
- Mon père m'a écrit.
Le métisse leva les yeux au ciel en affichant une expression blasée.
- Quel terrible problème, dit-il d'une voix monotone qui soulignait son ironie.
Draco se redressa quelques instants, juste pour le fusiller du regard avant de se laisser retomber sur le matelas.
- Apparrament, Ombrage est sa supérieure hiérarchique au ministère. Alors il veut que je lui fasse le plus de lèche possible, histoire de se faire bien voir.
Son ami esquissa une grimace.
- Les parents de Pansy lui ont dit la même chose.
- Sauve moi Blaise ! Sauve moi de ce sale crapaud rose bonbon !
Le métisse lança un regard compatissant à un Draco désespéré.
- Bon courage vieux.
Il s'approcha et vint s'assoir sur le lit, à côté de l'héritier Malefoy. Il y eu un moment de silence avant que Blaise ne prenne la parole, d'une voix soudain sérieuse :
- Tu devrais parler à Wanda.
Le blondinet se redressa immédiatement. Son coeur se serra. Il avait cru qu'à force de l'éviter, son coeur finirait par oublier les sentiments qu'il avait pour elle. Mais c'était tout l'inverse : son amour ne faisait que grandir de cette absence.
L'insatiable brasier redoublait de puissance chaque jour. Le Serpentard ne savait pas comment il allait tenir.
- Je pense qu'elle ne veut plus vraiment m'adresser la parole maintenant.
Il eut un sourire triste.
- Je suis sérieux, Dray ! Wanda c'est une fille bien, elle mérite pas ça.
Non. Elle ne méritait pas cela. Draco le savait. Mais il ne pouvait pas juste la voir, lui parler, lui ouvrir son coeur. Sa mère avait été claire sur le danger qu'il lui faisait courir en la fréquentant. Le plus loin il se tenait de Wanda et le plus en sécurité elle était. C'était pour le mieux. Même si ça lui brisait le coeur.
- Non. Elle ne mérite pas ça.
Elle mérite quelqu'un qui la rende heureuse. Pas comme moi, pensa-t-il amèrement.
Un peu plus bas, dans la salle commune des Serpentards, Daphné était plongée dans un roman tandis que Wanda était occupée à recopier le devoir d'astronomie de Loki sous l'œil septique de ce dernier qui l'observait faire au dessus de son livre. Tony, quant à lui, écouteurs vissés dans ses oreilles, écoutait du rock sur le walkman qu'il avait fabriqué lui même et qui - il en était très fier - fonctionnait malgré les barrières magiques de Poudlard censées empêcher les objet électroniques de marcher.
Pansy fit son entrée dans la salle commune. Mais, contrairement à l'habitude qu'elle avait lors des années précédentes, ne vint pas s'assoir avec le petit groupe de Serpentards. Elle se contenta d'un signe de tête en leur direction, avant de monter dans son dortoir.
Wanda soupira. Ce petit jeu commençait à la fatiguer. Elle était déjà énervée contre Draco qui faisait tout pour l'éviter et voilà que Pansy s'y mettait aussi.
- C'est moi où ils sont tous supers bizarres depuis la rentrée ? demanda Tony.
Wanda allait répondre quand elle sentit une douleur poindre au niveau de sa main. Elle grimaça et posa instinctivement sa main droite sur la gauche.
- Ça va ? demanda Tony.
La Serpentard hocha la tête, mais son mensonge ne sembla duper personne. Surtout quand la manche de Wanda commença à tomber, révélant une partie de sa blessure. Daphné ferma aussitôt son livre, qui fit un bruit sourd dont elle ne se préoccupa même pas. Tony fixait sa main, l'air incrédule.
- Merlin ! Qu'est-ce qui t'es arrivé ?
Wanda tira sur sa manche, tentant de dissimuler la marque.
- Ce n'est rien, je t'assure.
La blonde posa délicatement une main sur son épaule. Elle prit une voix rassurant mais son inquiétude était évidente.
- Wanda, est ce que tu peux me montrer ta main, s'il te plaît ? Tu n'es pas obligée, bien sûr. Mais je veux que tu saches que je suis là pour toi et que je ne te jugerai jamais.
Loki ferma à son tour son livre et ajouta :
- On sera toujours là pour toi. Et si tu ne veux pas en parler, on n'insistera pas. Prends le temps qu'il te faudra.
La sorcière essuya les larmes qui perlaient aux creux de ses yeux. Elle était tellement touchée par la bienveillance de ses amis. Quelque chose au fond d'elle lui dit qu'elle ne devrait pas leur faire confiance, qu'ils finiraient par avoir peur d'elle, par l'abandonner comme tous les autres avant eux. Mais elle fit taire cette petite voix et, avec lenteur, leva sa main droite et baissa sa manche.
Loki laissa échapper un "gasp" choqué, Tony, quant à lui, jura à mi-voix. Daphné se contenta d'un sourire rassurant mais son visage semblait si triste.
- Ombrage ? demanda Tony dont la colère était palpable.
- Je vais la tuer ! s'enquit Loki.
Wanda soupira. Ses yeux tombèrent sur la plaie qui se refermait petit à petit. Plus que la douleur, c'était l'affreux aspect de la blessure qui lui donnait envie de hurler.
- Ça ne... Ça ne fait presque plus mal.
Le dieu approcha doucement ses main de celle blessée.
- Je peux ? demanda-t-il.
Le calme de sa voix contrastait avec la rage qu'elle sentait bouillonner en lui. Elle hocha la tête.
Loki enferma délicatement sa main dans les siennes et laissa sa magie imprégner sa blessure. C'etait chaud et doux. Wanda sentit la douleur s'envoler. Quand le dieu retira ses mains, la sienne avait cicatrisée. Mais la phrase était toujours lisible, en lettres bordeaux, couleur typique du sang coagulé.
Je ne dois pas être un monstre.
- Désolé, lança Loki. Je n'ai rien pu faire pour la cicatrice. La magie qui t'a fait ça et bien trop tordue. Ça risque de rester un long moment.
Wanda savait, sans qu'il n'ai besoin d'en dire plus, qu'elle ne se débarrasserait jamais totalement de la longue et hideuse cicatrice.
Je ne dois pas être un monstre.
Daphné la prit soudain dans ses bras, la serrant aussi fort qu'elle le pouvait. Wanda répondit à l'étreinte, se laisser porter par les bras rassurants de son amie. Peut-être qu'Ombrage avait tort finalement. Elle devait avoir tort. Parce que si une fille aussi formidable que Daphné pouvait l'apprécier et tenir à elle alors peut être qu'elle n'était pas aussi monstrueuse que cette vielle bique le prétendait. Peut-être qu'elle était simplement humaine, après tout.
Le lendemain, Daphné la réveilla en lui tendant une boîte en carton. Soit disant un cadeau de Noël en avance, très en avance en l'occurrence. Wanda avait été surprise d'y découvrir deux mitaines en cuir rouge. Elle admirait longuement a couleur écarlate, assortie à sa veste fétiche, celle que Pietro lui avait offerte. Elle enfila les gants, qui lui allaient parfaitement. Ils étaient beaux et avaient l'immense mérite de cacher totalement l'horrible marque laissée par sa retenue avec Ombrage.
La sorcière se mis à pleurer sans pouvoir s'arrêter, elle remercia Daphné une bonne centaine de fois. Et elle ne quitta plus ses mitaines écarlates.
***
- Je vais la massacrer, je vais lui tordre le cou et découper son corps en un millier de morceaux !
Pansy se contenta d'hausser un sourcil. Assise sur une table, adossée au coin du mur d'une vielle salle de classe vide, la sorcière commençait à en avoir assez d'écouter les plaintes répétitives de Draco.
- Non, tu ne vas pas faire ça. Je sais que tu aimerai énormément, et moi aussi j'en ai envie, mais pour l'amour de Merlin ne fait pas de conneries. Déjà parce qu'elle va te tuer avant que tu ne puisse faire quoi que ce soit et aussi parce que les retombées seront terribles.
Il y eut un silence. Draco savait que son amie avait raison. Et il détestait ça. Ne pas avoir le dernier mot était la bête noire du Serpentard. Mais, malgré toute sa mauvaise foi, il devait admettre que Pansy disait vrai.
- Tu as vu la phrase sur sa main ?
Draco avait été surpris de voir que son ancienne petite amie portait désormais constamment la même paire de mitaines. Il avait compris que quelque chose clochait dès lors. Et il avait, peut-être un peu, espionner la jeune fille jusqu'à l'apercevoir retirer ses gants pour planter une fleur en cours de botanique. C'est alors qu'il avait vu la cicatrice qui barrait sa main gauche, qu'elle semblait déterminer à cacher. Alors il s'était promis de tuer celui ou celle qui avait osé blesser cette fille formidable.
Et puis, il avait remarqué que Potter avait une cicatrice similaire. Il ne lui avait fallu pas beaucoup de temps pour recoller les morceaux. Les seuls moments où Potter et Wanda s'étaient retrouvés ensemble à sa connaissance était lors de leur retenue avec Ombrage. Quelques coups d'oeil sur son bureau trop rose et plein de chats lui avait appris l'existence de plumes sanguinaires, ces plumes qui écrivaient avec le sang de leur utilisateur.
Cela faisait maintenant plusieurs heures qu'il expliquait à Pansy comment il allait détruire Ombrage après l'avoir salement torturé pour ensuite la laisser se vider de son sang.
- Non, je ne l'ai pas vu. Mais comme tu monologue dessus depuis une heure, j'ai compris. Et oui c'est horrible. Oui c'est dégueulasse. Oui, moi aussi, j'ai envie de tabasser cette vielle chouette mais on ne va rien faire. On ne peut rien faire. Alors on se tait et on endure.
Draco répondit en frappant du poing contre un pauvre pupitre qui n'avait rien demandé. Pansy ne broncha pas.
- Comment veux tu que je me taise et que je continue à jouer les fayots auprès d'elle après ce qu'elle a fait ?
- C'est pas comme si on avait le choix. Ça n'a jamais été négociable. Tu le sais aussi bien que moi. On fait ce que nos parents nous disent, point. Parce que, si on se détourne ne serait-ce que d'un centimètre du plan qu'Il a prévu, on en payera le prix. Tout comme tous les gens qu'on aiment.
Le regard de Pansy se perdit dans le vague. Ses yeux noirs brillants reflétaient une profonde tristesse, qu'elle avait tenté d'enfouir au plus loin d'elle-même. Mais les choses enfouies finissaient toujours par remonter.
- Je ne peux pas continuer à traiter Wanda comme ça ! C'est juste... C'est trop dur. Quand je la vois, j'ai juste envie de me jeter dans ses bras, de m'excuser un millier de fois, de l'embrasser, de lui dire que je l'aime et... Passer mon chemin sans la regarder me brise un peu plus le coeur a chaque fois. C'est en train de me tuer Pans.
- Je comprends.
Cette simple phrase, murmurée du bout des lèvres par sa meilleure amie, suffit à exacerber la colère de Draco. Il s'écarta d'un pas, le corps tremblant de rage. Comment pouvait elle prétendre qu'elle comprenait ? Il vivait un enfer. Et pire que tout, il lui faisait vivre un enfer. Alors qu'il l'aimait, il l'aimait tellement. Et il la faisait souffrir. Parce qu'elle aussi l'aimait. Et leur amour consumait lentement leur coeur respectif, d'un brasier inéluctable qui ne laisserait derrière lui qu'un petit tas de cendres, grises, tristes, seules.
- Non ! Tu ne comprends pas. Tu ne peux pas comprendre !
D'un bond, Pansy se leva de la table sur laquelle elle était assise.
- Mais qu'est-ce que tu crois Dray ? Que c'est facile pour moi ? Que je suis ravie de n'être plus que la marionette de mes parents ? Un pion de plus sur l'échiquier d'un connard suprématiste ?
Pour la première fois depuis le début de cette conversation, la Serpentard leva la voix. Parce qu'elle aussi était en colère, elle aussi souffrait. Et elle n'en pouvait de retenir sa souffrance, de faire semblant que tout allait bien. Le monde était en train de brûler autour d'elle, autour d'eux. Et personne ne pouvait éteindre ce brasier.
- Tu crois que ça me plaît d'être prise dans une guerre qu'on ne peut pas empêcher ? De savoir que, quel que soit l'issue de cette dernière, je finirai soit au fond d'une cellule, soit à craindre pour le restant de ma vie d'être tuée au moindre mot de travers ? D'épouser n'importe quel homme que je n'aimerais pas, que mes parents auront choisi pour moi, et de devoir me lever tous les matins en prétendant être quelqu'un que je ne suis pas ? D'effacer ma propre identité parce qu'elle est considérée comme sale, contre-nature, impure ?
Elle fit un pas de plus vers Draco, les poings serrées.
- Non ça ne me plaît pas. Non ça ne me plaît pas !
Elle hurla ces mots si forts que ce fut un miracle que tout Poudlard ne débarque pas dans la salle, voir pourquoi il y régnait un tel remus ménage.
- Mais je le fais. Je le ferais. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour protéger ma famille, mes amis, pour te protéger toi. Même si ça signifie abandonner celles que j'aime, même si ça signifie jouer un rôle tout ma vie, même si ça signifie perdre toute envie de sourire.
Sa voix s'était faite de plus en plus faible au fur et à mesure de sa tirade. Si bien qu'elle était presque imperceptible à la dernière phrase. Des larmes innondaient ses joues, se mêlant aux traces noires laissées par son maquillage qui avait coulé.
Elle s'effondra contre le Serpentard qui la serra dans ses bras. La tête enfouie dans son épaule, elle pleura toutes les larmes de son corps. Les pleurs et le mascara tachaient la robe de Draco mais il n'en avait cure. Serrant un peu plus fort sa presque-petite-soeur contre lui, il se mis à sangloter a son tour.
- Ce n'est pas juste, dit-il d'une voix brisée.
La voix de Pansy lui répondit, étouffée par le tissu de sa manche :
- Non. Ça ne l'est pas. Mais c'est comme ça.
Draco posa sa main sur l'arrière du crâne de son amie, caressant ses cheveux. Il savait que ce geste était fait pour calmer. Mais il ne savait pas qui exactement : lui ou Pansy ? Peut-être un peu des deux.
- L'année dernière... Tout était si bien.
Il sentit la fille au cheveux de jais hocher la tête, toujours contre son épaule.
- Mais c'était avant. Quand on était encore des enfants. Quand on pouvait encore agir comme tel. Mais maintenant... Il est de retour. Et nous n'avons plus le droit d'être des enfants.
L'héritier Malefoy songea à la musique endiablée du bal de Noel, à la valse que Wanda et lui avait partagé, à son sourire radieux, à la douceur de ses lèvres contre les siennes, au sentiment si incroyable de sécurité qu'il avait entre ses bras, à ces éclats de rires mélodieux, à tous ces moments volés autour de pâtisseries diverses et variées, au yeux bleus brillants comme une nuée d'étoiles...
Tous ces trésors qu'il avait perdu. Toutes ces choses qui n'étaient plus que des souvenirs désormais. Et plus il y pensait, et plus ces belles images se trouvaient d'une brume opaque. Et le brouillard venait emporter ces instants précieux, les envoyant dans les limbes de sa mémoire. Comme un rêve qui, malgré ses efforts pour s'en souvenir, finit par s'évaporer.
- J'y ai cru. J'y ai cru si fort. À ce rêve. Ce si doux rêve.
Car ce n'était que cela, après tout. Un rêve. Un simple songe, si beau et envoûtant soit il. Et on finissait toujours par se réveiller. Dans un lit froid, et tellement vide. Comment vivre après cela ? Après ce brutal réveil, ce brusque retour à la vraie vie et à l'horreur de ce qui allait suivre ?
- Moi aussi j'y ai cru. J'y ai tellement, tellement cru.
Pansy s'écarta lentement de son ami, elle essuya d'un geste doux les larmes qui glissaient encore le long de ses joues. Sous ses yeux se rejouaient les images de sa danse avec Natasha, de ce sourire fier que formaient ses lèvres, cette sensation d'être enfin elle-même... Tout ce qu'elle avait du sacrifier. Pour leur propre bien.
- On va tout faire pour les protéger, ajouta-t-elle d'une voix déterminée.
Draco opina du chef. Il esquissa un sourire triste et ravala ses larmes. Puisqu'ils n'avaient pas le choix. Puisqu'ils avaient dû abandonner ceux qu'ils aimaient, alors ils feraient au moins en sorte que ce sacrifice ait du sens. Ils les protégeaient. Tous. Tous ceux qu'ils aimaient.
Ils ne reculeraient devant rien.
Voilà pour aujourd'hui !
Dites moi ce que vous en avez pensez. N'hésitez pas à commenter, ça m'aide énormément.
Je viens de me rendre compte que dimanche prochain, c'est Noël. Alors on se retrouve le 24 avec l'OS de Noël et le 25 pour le prochain chapitre de cette fic.
Passez une bonne fin d'année.
Prenez soin de vous !
Fic
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