V.3 - Je ne dois pas être un monstre
Hey !
Bon dimanche a toustes ! J'espère que vous allez bien.
Le chapitre d'aujourd'hui est un gros morceau, Ombrage oblige. Donc prenez soin de vous et faites attention.
Attention ! Scène de violence éducative et de mutilation forcée.
Bonne lecture
Jamais Wanda n'aurait cru possible qu'il puisse exister pire professeur de défense contre les forces du mal que Lockhart. Et pourtant, elle donnerait cher pour échanger l'insupportable crapaud rose qui répondait au nom d'Ombrage contre le stupide charlatan qui avait au moins la décence de ne pas donner envie de l'étrangler au bout d'une minute de cours.
Cette année, les cours de défenses seraient purement théorique. Formidable ! C'est vrai, c'est pas comme si ils étaient dans une école où tous les élèves étaient dotés de pouvoirs magiques. La nouvelle d'un enseignement sans aucune pratique avait causé des vagues de protestations dans les rangs de la classe, que ce soit côté Gryffondor comme côté Serpentard.
Certains s'inquiétaient pour les BUSES, les examens de fin d'année. D'autres craignaient l'ennui mortel qu'allait être un cours de défenses sans pratiques. D'autres encore, seulement quelques uns mais probablement les plus lucides, savaient que par les temps qui couraient, mieux valait être le plus a même de se défendre possible.
Harry n'attendit pas qu'Ombrage l'interroge pour faire part de son indignation.
- Madame, avec le retour de Voldemort, nous devons être préparés !
Le visage des élèves se fit blème. La mention du mage noir n'était pas anodine. Si la campagne de propagande du ministère prétendant que tout allait bien avait porté ses fruits, les gens restaient tendus à l'entente de son nom.
- Cessez vos sottises ! Vous-savez-qui est mort depuis longtemps, vous êtes bien placé pour le savoir monsieur Potter.
Wanda ne savait pas si la professeure se contentait de répéter la propagande du ministère ou si elle croyait vraiment aux bêtises qu'elle sortait. Comment les gens pouvaient ils croire qu'il n'était pas de retour alors que cela faisait quatre ans déjà que des évènements étranges en rapport avec Voldemort se déroulait dans cette école ? La sorcière se doutait de la réponse à cette question. Ce n'était pas tant une question de stupidité que d'espoir. Les gens avaient trop peur de voir la vérité en face, préférant croire en un mensonge rassurant, croire en une promesse que tout irait bien alors même que le monde était en train de s'effondrer.
- Voldemort est de retour ! Il a tué Cédric Diggory, s'emporta le Gryffondor.
Pietro, assis à côté de lui, posa une main sur son bras, en geste de soutien. Wanda frissonna en repensant au corps sans vie de Cedric.
- La mort de Monsieur Diggory était un regrettable incident, répondit Ombrage d'une voix sèche.
Harry la foudroya du regard. L'assistance resta muette, observant le combat de coq qui se jouait entre le survivant et la professeure. Cette dernière, visiblement furieuse qu'on puisse contester son autorité, s'avança vers lui et finit par lancer avec une certaine colère :
- Vous serez en retenue toute la semaine, Potter ! Venez ce soir dans mon bureau.
Harry bouillonnait de rage, mais il ne répondit pas, la main de Pietro sur son bras lui offrant un point d'ancrage. La professeure marcha d'une démarche satisfaite jusqu'à l'estrade. Elle esquissa un sourire vainqueur qui ne fit qu'accentuer l'envie de Wanda de lui donner une baffe.
- Quelqu'un d'autre voudrait colporter des mensonges ?
Personne ne répondit mais la Serpentard n'allait pas la laisser s'en tirer comme ça. Elle croisa le regard de Daphné, qui semblait lui implorer de ses yeux bleus de ne rien faire. Mais Wanda était bien trop bornée pour suivre ce sage conseil. Elle fit un petit tour avec son poignet. Une discrète fumée rouge apparu au pieds d'Ombrage et la fit trébucher. La professeure n'eu pas le temps de réagir qu'elle s'étalait de tout son long sur le sol, sous les rires des élèves.
La sorcière sourit en voyant Ombrage allongé sur le sol, ressemblant avec son accoutrement rose à un grand saumon hors de l'eau. Quand elle réussit finalement à se relever, ses yeux lançaient des éclairs. Sa rage était tellement palpable que l'assemblée devint subitement silencieuse.
La professeure balaya la salle du regard, cherchant le coupable. Ses yeux inquisiteurs s'arrêtèrent sur Potter. Elle aurait bien aimé que ce soit lui, pour qu'elle puisse lui donner une punition plus grande. Mais le survivant n'avait pas sa baguette. D'ailleurs, aucun élève n'avait sorti la sienne, conformément à ses directives au début du cours. Autant dire que ça réduisait considérablement le champ des suspects.
Il n'y avait, à la connaissance de tous, que deux élèves de cinquième année capable de faire de la magie sans baguette. Et, comme Loki n'avait pas daigné de venir au cours de ce matin, il ne restait plus que Wanda. La jeune fille se mordilla la lèvre alors qu'Ombrage s'avançait vers son pupitre. Elle n'avait pas été maline sur le coup.
- Comment osez vous utilisez votre magie contre moi ? Encore plus une magie impure et monstrueuse. Vous devriez avoir honte.
Wanda haussa les sourcils. Elle ne se sentait pas vraiment honteuse de ce qu'elle avait fait. La professeure l'avait bien cherché. Et puis ça avait eu le mérite d'être drôle.
- Vous serez aussi en retenue cette semaine ! Avec Potter, s'exclama la professeure.
La sorcière soupira. Elle n'avait aucune envie de passer son temps libre cette semaine avec le crapaud. Mais ça aurait pu être pire, se dit elle pour se rassurer.
Le cours prit fin et personne ne se fit prier pour quitter la salle en vitesse. Wanda reçu des remerciements de cinq ou six élèves, ravis d'avoir pu assister au jouissant spectacle d'Ombrage se mangeant le parquet de l'estrade.
A dix neuf heures, après avoir achevé tous ses cours, Wanda du se résoudre à rejoindre le bureau d'Ombrage. Daphné l'accompagna, lui assurant que ce ne serait pas si terrible. Quel était le pire qu'elle puisse lui faire faire ? Nettoyer ses hideuses assiettes roses décorées de chats ?
Une fois arrivée devant la porte, Daphné souhaita une dernière fois bon courage à son amie avant de s'éclipser. Wanda toqua, d'un coup sec et décidé. Elle n'allait pas se laisser mater par ce vieux crapaud. La porte s'ouvrit immédiatement, laissant apercevoir une Ombrage assise à son bureau qui esquissait un sourire satisfait en la voyant.
- Prenez place miss.
La sorcière entra dans le bureau, elle croisa le regard d'Harry, assis à un table, et lui adressa un sourire qu'il lui rendit. Puis elle s'installa à l'autre table, et attendit qu'Ombrage donne ses instructions.
Le crapaud ne se fit pas prier et, sans quitter son insuportable sourire, fit apparaître du matériel sur leur table. Les deux adolescents observèrent sans comprendre. Wanda fronça les sourcils. Devant elle se tenant du parchemin et une plume. Rien d'autre.
- Monsieur Potter, vous me copierez la phrase "Je ne dois pas dire de mensonges".
Wanda sentit la colère qui émanait d'Harry et qu'il retenait fermement. Elle était suprise qu'il n'ai pas encore bondit de sa chaise pour se jeter sur Ombrage. Mais il se contenta de demander :
- Combien de fois Madame ?
- Autant qu'il le faudra pour que ça rentre.
La façon dont elle avait insisté se le mot "rentre" fit frissonner Wanda. Elle s'avança ensuite vers la sorcière, son sourire méprisant n'annonçait rien de bon.
- Quant à vous, Miss Maximoff, vous me copierez la phrase "Je ne dois pas être un monstre". Je voulais d'abord vous faire copier "Je ne dois pas me servir d'un type de magie particulièrement monstrueux et dangereux qui fait honte à me nature de sorcière" mais dans ma grande miséricorde je vous ai choisi une phrase plus courte.
Ce fut un miracle que Wanda trouve la force en elle de ne pas lui donner une claque magique. Elle serra les dents, ravalant sa colère. Plus vite elle se taisait et obéissait et plus vite elle pourrait sortir d'ici.
- Dois je faire apparaître de l'encre Madame ? Avec ma baguette, puisque j'ai bien compris que je ne dois pas utiliser mes pouvoirs.
La sorcière contrôla le ton de sa voix pour que l'ironie acide qui s'échappait de ses lèvres ne soit pas trop évidente.
- Ne vous en faites pas pour ça. Contentez vous d'écrire, répondit la professeure en laissant entendre une pointe d'amusement dans sa voix.
Wanda se sentait de plus en plus mal à l'aise. Elle détestait cette femme, profondément. Quelque chose de particulièrement détestable émanait d'elle. Bien plus que toutes les autres personnes qu'elle avait rencontré jusqu'alors. Et elle en avait vu passer des professeurs incompétents, étranges voir dangereux.
La Serpentard empoigna la plume et commença à tracer la phrase. Avec stupeur, elle se rendit compte que, malgré l'absence d'encre, les mots s'inscrivaient sur le parchemin en lettres rouges. Elle fronça les sourcils, apposant le point final de cette première ligne. Les mots écarlates luisaient d'une bien étrange façon. Un frisson lui parcouru l'échine. Elle ne savait pas pourquoi mais elle avait violement envie de vomir.
Elle écrivit une deuxième ligne. Puis une troisième. Elle essayait de ne pas penser à la signification des mots, de juste former les lettres de façon automatique. Mais elle ne pouvait pas détacher le regard du mot qu'elle écrivait désormais pour la quatrième fois et qui semblaient la narguer de sa couleur ensanglanté. Monstre.
Son coeur se serra. C'était probablement pour cela qu'elle avait envie de vomir. Ombrage avait su choisir la phrase la plus douloureuse, la plus à même de percer son coeur, de s'insinuer sous ses ongles pour pénétrer dans son corps et se jouer en boucle dans son âme. La sorcière prit une profonde inspiration. Elle ne devait pas y penser. Une fois qu'elle serait sorti de cette pièce, une fois la retenue terminée, elle oublierait cette stupide phrase et toute ces implications. Ce n'étaient que des mots sur du parchemin. Rien qui ne laisserait une trace indélébile. N'est-ce pas ?
Ce fut à la septième ligne qu'elle commença a sentir la douleur. Elle se rendit compte que le dos de sa main gauche brûlait. La sorcière ferma les yeux quelques instants. Elle respira difficilement, l'air lui brûlait les poumons. Quelque chose en elle lui hurlait de ne pas regarder, de continuer à écrire, de se concentrer sur sa punition.
Alors elle continua à écrire. La douleur ne faisait que s'accentuer, encore et encore. Elle avait mal, tellement mal. La souffrance lui vrillait les tympans. C'était devenu difficilement supportable. Malgré sa lutte constante pour garder ses yeux fixés sur le parchemin, son regard se tourna instinctivement vers sa main endolorie. Et c'est alors qu'elle vit ce qu'elle avait déjà compris mais qu'elle se refusait a croire.
Le dos de sa main était barrée d'une marque rouge vive. On pouvait lire distinctement la phrase, les mots dechirrant sa peau. Elle reposa ses yeux sur les lignes qu'elle avait écrite. Elle avait maintenant la terrible certitude que ces mots écarlates avaient été écrit avec son propre sang.
Son regard alla chercher celui d'Harry qui semblait tout aussi horrifié. Malgré son évidente souffrance, il adressa a la sorcière un regard encourageant. Semblant dire que tout irait bien. Mais Wanda savait que c'était faux. Comment les choses pourraient aller bien ?
- Continuez, jeunes gens. Vous savez au fond de vous que vous méritez cette punition.
Wanda sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle les essuya d'un geste rageur. Elle essayait de ne pas penser aux paroles d'Ombrage, à la douleur lancinante dans sa main, à la phrase qui se répétait encore et encore et à ce même mot qui tournait maintenant en boucle dans sa tête.
Monstre.
Monstre.
Monstre.
La sorcière ne dit pas un mot jusqu'à la fin de l'heure. Elle n'émit pas le moindre son. Quand enfin Ombrage leur donna l'ordre d'arrêter, la main de Wanda saignait abondamment, celle d'Harry aussi.
- Bien. J'espère que vous avez retenu la leçon pour ce soir. Nous nous reverrons demain.
L'idée même de revoir cette femme fit frémir Wanda. Mais elle resta muette. Elle se leva, fixant le sol pour éviter de regarder sa main blessée puis se précipita hors de la salle. Une fois dehors, elle courut quelques minutes, histoire d'être le plus loin possible de ce foutu bureau.
Elle finit par s'arrêter, les poumons en feu. Puis, elle s'addossa au mur et se laissa glisser jusqu'au sol. Quelques minutes plus tard, Harry s'asseyait timidement a côté d'elle.
- Ça va ?
Question stupide. La réponse était évidemment négative. Mais Wanda hocha tout de même la tête. Parce qu'elle se voyait mal se plaindre alors qu'Harry avait vécu la même chose. Ça semblait terriblement égoïste.
- Et toi ?
Il soupira pour toute réponse. Puis il sortit un mouchoir en tissu de sa poche et le dechirra en deux. Il tendit une moitié à Wanda qui l'attrape et le regarda, incrédule. Il enveloppa alors sa main blessée dans le tissu et elle en fit de même.
Après un long moment de silence, Wanda demanda d'une voix hésitante :
- Tu... Est ce que tu pourrais... ne pas en parler à Pietro pour le moment ? Je... Je pense que c'est mieux si c'est moi qui le fait.
Harry hocha vigoureusement la tête. Il eu besoin de quelques instants avant de répondre :
- Oui, bien sûr. Je... Je ne comptais pas lui en parler de toute façon. Pas tout de suit.
Wanda esquissa un petit sourire triste. Le Gryffondor s'efforça de le lui rendre mais elle sentait une immense mélancolie en lui. Elle finit par trouver assez de force pour se relever et salua Harry d'une voix faible avant de rejoindre les cachots.
Une fois dans la salle commune des serpents, elle balaya d'un revers de main - droite, elle avait pris soin de dissimuler sa main gauche sous la manche de sa robe - les questions de ses amis. Puis elle monta dans son dortoir et s'allongea sur son lit. Alors seulement, elle s'autorisa à pleurer. Et elle laissa aller toutes les larmes de son corps.
J'espère que ça vous a plu.
On se retrouve dimanche prochain pour le prochain chapitre.
Prenez soin de vous !
Fic
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