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Bonne lecture !

- Bonjour Draco.

Ce fut la voix froide de Lucius qui l'acceuilli quand Draco pénétra dans le hall du manoir Malefoy.

- Bonjour père, répondit-il d'un ton respectueux mais dénué de tous sentiments.

Cela faisait longtemps que la relation entre lui et Lucius s'était brisée. Il n'y avait plus aucune affection entre eux, pas même une once. Plus le temps passait et plus Draco voyait son père devenir de plus en plus froid pour finalement se changer en cet homme de glace, au regard dur et au coeur de pierre. L'adolescent se demandait parfois si lui aussi allait un jour finir par devenir aussi détestable que son paternel quand il grandira. Peut être que le coeur des héritiers Malefoy était voué à se dessécher au fil du temps.

Il fut interrompu dans ses réflexions par l'arrivée d'une femme aux cheveux bruns dont seules deux longues mèches encadrant son visage étaient d'un blond platine. Draco sourit en reconnaissant Narcissa, sa mère. Celle ci s'approcha d'un pas aristocratique et le prit doucement dans ses bras. Puis, se séparant rapidement de lui, elle tapa son pied sur le sol, d'un geste ferme. Des elfes de maisons apparurent aussitôt et prirent les valises du blond pour les monter jusqu'à sa chambre. Narcissa les suivit et Draco en fit de même.

Alors qu'ils montaient l'escalier, la voix de son père resonna gravement :

- Draco, tu viendra me voir une fois que tu te sera installé. Nous devons parler.

Le blond frissonna, les évènements du Tournoi des trois Sorciers lui revinrent brusquement en mémoire. Si Potter disait vrai, s'Il était vraiment de retour alors cette discussion serait parmi les plus pénibles de sa vie.

Sa mère l'entraîna dans sa chambre et congédia les elfes de maisons une fois qu'ils eurent déposé ses valises. Désormais seuls dans la pièce, Draco vit le visage de sa mère se faire plus doux. Elle semblait se détendre un peu. Ce fut a ce moment là que le Serpentard réalisa qu'elle avait été particulièrement tendue dans le hall.

- Draco... Nous devons parler de cette fille.

Le visage de l'adolescent se liquéfia sur place. Il savait que cette conversation allait arriver tôt ou tard mais il avait espéré la repousser encore.

- Wanda est juste une connaissance, maman. On est allé au bal ensemble parce que je voulais trouver une excuse pour que Pansy arrête de me tourner autour.

Après le coming out de son amie, les deux avaient mis en place un plan pour éviter que l'homosexualité de Pansy ne s'ebruite. Ainsi, ils avaient fait courir le bruit que la brune était complètement obsédée par lui et que c'était pour ça qu'on ne l'avait jamais vu aux bras d'un autre homme.

Narcissa fronça les sourcils. Elle n'avait pas l'air en colère, juste dubitative.

- Ne mens pas à ta mère, Draco.

Le Serpentard su en cet instant qu'il était inutile de nier. Sa mère le connaissait trop bien. Il n'était cependant pas effrayé de lui dire la vérité. Narcissa avait ce regard doux et maternel qui semblait lui assurer que tout irait bien. Qu'il pouvait tout lui dire sans craindre sa réaction.

- J'aime Wanda, maman. Elle n'est peut être pas parfaite mais elle... Elle est formidable.

Sa mère poussa le soupir le plus triste qu'il n'avait jamais entendu. Elle avait l'air d'être en train de porter tout le poids du monde sur ses épaules. Mais elle ne flanchait pas. Car elle était une Malefoy, une Black qui plus est. Et ce n'était pas dans ses gènes de se laisser broyer par quoi que ce soit.

- Mon ange, j'aimerai tellement être heureuse pour toi. J'aimerai tellement que tu puisses être heureux avec elle. Mais ton père...

Draco se mordit la lèvre, tentant de camoufler son stress. Il savait très bien que son père ne serait pas ravi d'apprendre pour lui et Wanda, loin de là même. Il se sentait soudain si stupide d'avoir cru, pendant ces derniers mois, que leur couple avait une chance de marcher, qu'ils pouvaient être ensemble envers et contre tout. Mais il avait fallu retourner à la réalité. Au monde sombre, triste et froid du manoir Malefoy.

- Dès que j'ai eu vent de ces rumeurs, j'ai fait en sorte de les cacher à ton père. Mais il va finir par le savoir si tu ne mets pas un terme immédiat à votre relation. Et maintenant qu'Il est de retour, tu coure un grand danger.

Draco ne fut pas surpris que Narcissa ai réussi à garder le secret auprès de Lucius. Sa mère avait toujours été une bonne occlumens et était dotée d'une volonté de fer quand il s'agissait de protéger ceux qu'elle aimait.

L'idée de devoir quitter Wanda lui brisait le coeur. Il ne pouvait pas faire ça. Il ne pouvait pas la laisser. Pas alors qu'il lui avait promis d'être la. Pas alors qu'il se sentait enfin entier.

- Je ne peux pas. Je ne peux pas lui faire ça !

Quelques larmes perlèrent aux creux des yeux noisettes de la sorcière, venant faire couler son maquillage parfait.

- Tu aimes vraiment cette fille ?

Draco hocha la tête. Bien sûr qu'il aimait Wanda ! Plus que tout même !

- Alors tu dois la quitter. Tu dois faire comme si elle n'a jamais existé, comme si tu ne la connait pas. Si ton père l'apprends, si Il l'apprends... tu sera tué. Et elle aussi. Si tu veux la protéger il faut que tu t'en éloignes.

Le Serpentard savait que sa mère avait raison..il savait qu'il n'avait pas le choix : même si ça le détruisait de l'intérieur il devait quitter Wanda. C'était mieux ainsi. Il ne pouvait pas risquer de la mêler tout ça. Il l'aimait trop pour la mettre en danger. Il l'aimait trop pour ne pas la laisser partir.

Il sentit la colère monter en lui, comme un feu ardent venant consommer tout ce qui se trouvait sur son passage. Pourquoi avait il fallu que les choses tournent ainsi ? Pourquoi ? Pourquoi le destin avait décidé de s'acharner sur lui ? Pourquoi n'avait il pas le droit d'être heureux pour une fois ?

A ce moment plus que jamais, Draco Malefoy aurait tellement souhaité naître dans une autre famille, une famille normale, une famille aimante où les membres s'encourageaint les uns les autres, où les gens se respectaient par amour et non par crainte, où personne n'avait prêter allégeance au seigneur des ténèbres, où il pourrait aimer qui son coeur avait choisi sans avoir peur. Mais il n'en avait pas le droit.

- Ce n'est pas juste, murmura-t-il d'une voix brisée.

Sa voix était déformée par des sanglots. Il voulait hurler, hurler sa rage contre le monde, contre son nom, contre le putain de destin. Mais il se contenta de pleurer, de laisser aller les larmes qui vinrent brûler ses yeux comme autant de minuscules aiguilles venaient se planter dans son coeur.

Sa mère le prit dans ses bras et le serra contre elle. Il se laissa aller dans l'étreinte, enfouissant son visage dans son épaule.

- Je sais mon chéri, je sais. Je suis tellement désolée.

Et ils restèrent enlacés, refusant de briser le câlin par peur de ce qu'il allait advenir ensuite. Par peur d'un retour brutal au monde réel, où les choses allaient de plus en plus mal et où ils n'avaient aucun contrôle sur leurs vies qui volaient en éclats.

***

Appuyée contre la fenêtre du dortoir, Wanda regardait le ciel, dans l'espoir de voir y apparaître une chouette, un hibou ou n'importe quel volatile qui viendrait lui apporter une lettre de Draco. Mais il n'y avait rien. Voilà un mois qu'elle attendait tous les jours un signe de vie de son amant et qu'elle ne recevait que du vent.

La sorcière commençait sérieusement à s'inquiéter. Est ce que Draco allait bien ? Et s'il lui était arrivé quelque chose ? Non ! Elle devait arrêter de paniquer. S'il était arrivé quoi que ce soir au grand Draco Malefoy, la presse sorcière en aurait parlé, et Weasley, Potter ou Granger - avec qui Pietro entretenait une correspondance régulière - les aurait mis au courant.

Les seules lettres qu'elle avait reçu jusque là était un message de la part de Daphné qui racontait ses vacances en France avec Astoria et d'à quel point elle allait étrangler cette dernière si elle continuait à chanter Les champs Elysées à tout bout de champs. Une de Pansy et Blaise qui s'extasiaient d'avoir assisté à la finale de la Coupe de Quidditch aux États Unis. Et une brève lettre de la part de Loki qui semblait aller un peu mieux mais qui ne se sentait pas la force de longtemps écrire.

Elle fut sortit de ses pensées quand soudain, semblant crever le ciel, et venant de nul part, surgit une chouette blanche. Wanda ouvrit la fenêtre, espérant que ce soit enfin un message de Draco. Mais elle fut vite déçue en voyant le nom sur l'enveloppe. La lettre n'était pas pour elle mais pour Pietro. Elle poussa un soupir, caressa distraitement la tête du volatile qui vint se poser sur la tête de son lit et quitta son dortoir pour rejoindre la cour de l'orphelinat.

Dans cette dernière, quelques groupes d'enfants s'adonnaient à différents jeux. Certains jouaient aux billes, d'autres aux cartes, d'autres encore discutaient simplement. Wanda ne tarda pas à trouver son frère, en train de raconter à un groupe d'adolescents ébahis à quel point son école pour surdoués étaient cool et formidable - il avait bien évidemment omis les détails sur la magie et tout le bazard.

- Hé, Piet ! T'as du courrier, lança sa soeur.

L'intéressé se leva d'un bond et ses yeux s'iluminèrent. Wanda sourit. Les lettres d'Harry lui faisait toujours cet effet. Elle sentit son coeur se pincer en pensant qu'elle aurait aimé avoir la même étincelle dans le regard en découvrant une lettre de Draco.

- Désolé les gars, le devoir m'appelle.

Le jeune homme partit en trombes, entraînant sa soeur avec lui. Ils rejoignirent son dortoir et Pietro salua la chouette en venant lui caresser la tête avant de lui lancer un petit bout de viande qu'il avait chippé dieu sait où.

- C'est ton chéri ? demanda sa jumelle avec un sourire amusé alors qu'il ouvrait la lettre.

Pietro rit et hocha la tête. Il avait l'air si heureux et la sorcière pouvait sentir la joie qui émanait de lui. Il l'aimait vraiment et Wanda était vraiment ravie que son frère ait trouvé quelqu'un qui lui corresponde. Tout ce qu'elle pouvait espérer maintenant était que leur amour allait durer un long moment. Et même pour toujours, pourquoi pas ?

Le Gryffondor lu la lettre avec un grand sourire. Pendant ce temps, Wanda observa le ciel. Elle avait fini par abandonner l'idée d'attendre un signe de Draco. Si le blond ne tenait pas sa promesse, elle n'allait pas rester comme une cruche devant cette fenêtre durant encore un mois. Même si ça lui faisait mal. Peut être qu'il l'avait tout simplement oublié.

- Pietro ?

- Hum, hum.

Le regard toujours vers la fenêtre, Wanda demanda :

- Ça fait combien de temps que tu sais que t'aimes les hommes ?

Son frère soupira.

- J'sais pas trop... J'ai toujours su que y avait un truc qui clochait chez moi, que j'étais pas vraiment comme les autres. Je crois que j'ai jamais été intéressé par les filles en fait. Mais c'était juste... tellement bizarre. Je savais même pas que deux garçons pouvaient tomber amoureux avant que j'aime Harry. Alors j'ai enfoui tous mes doutes, toute mon impression d'être bizarre au fond de moi. Je me suis dit que c'était mieux comme ça, que ça allait finir par disparaître si je me convaincais moi même que j'étais normal. Mais quand je suis tombé amoureux d'Harry, j'ai appris à laisser aller tout ce que j'avais essayer d'enterrer. Et ça m'a vraiment libéré.

Cette fois, Wanda se tourna vers lui.

- Pourquoi tu ne m'as jamais dit tout ça ?

Pietro haussa les épaules.

- Je sais pas. J'avais un peur de ta réaction. Et puis... C'est moi ton grand frère. C'est moi qui suis censé te protéger.

Wanda s'approcha et l'enlaça. Le garçon répondit tendrement à l'étreinte.

- Tu n'as pas besoin de me protéger Piet.

- Mais j'en ai envie. Je veux te protéger parce que je t'aime Wanda. Je ne sais pas ce que je ferai sans toi.

Sa jumelle caressa doucement ses cheveux.

- Alors laisse moi te protéger aussi. Laisse moi prendre soin de toi. N'essaye pas de toujours tout porter sur tes épaules.

Le coureur se blottit un peu plus dans les bras de sa soeur.

- D'accord, murmura-t-il simplement.

Et les jumeaux restèrent enlacés, en se promettant mutuellement de toujours veiller sur l'autre.

J'espère que ce chapitre vous a plu.

Je suis ravie de vous retrouver pour cette nouvelle année des jumeaux à Poudlard !

On se retrouve dimanche pour le prochain chapitre.

Prenez soin de vous !

Fic