III.4 - Discussion à coeur ouvert

Hey ! Voici le nouveau chapitre. Dans celui-ci on va alterner entre le point de vue de Wanda et un celui de Draco. J'espère que ça vous plaira.

La chanson à la fin est Brandy (You're a fine girl) de Looking Glass. Que j'ai découverte grâce aux Gardiens de la Galaxie volume 2 et que j'adore.

Bonne lecture.

- Qu'est ce que tu fais là, Maximoff ?

C'était rassurant de savoir que le Serpentard, n'avait, au moins, pas perdu son habituelle aimabilité.

- Je pourrais te retourner la question.

Il soupira mais ne dit rien. Ils restèrent en silence quelques instants et Wanda savoura le calme. Elle n'entendait pas les pensées de Draco, peut-être qu'il savait qu'elle était bizarre et verouillait son esprit en conséquence.

- Pourquoi tu fais ça ? demanda-t-elle soudain.

Ces mots brisèrent le silence. Il tourna la tête vers elle, fronçant les sourcils. Il semblait ne pas comprendre de quoi elle parlait.

- Faire quoi ?

- Pourquoi tu fais semblant d'avoir mal ?

Il ouvrit immédiatement la bouche, visiblement prêt à répondre quelques paroles bien senties. Mais rien ne sortit. Il hésita, Wanda vit le doute se dessiner sur son visage. c'était étrange : c'était la première fois qu'elle voyait un doute le traverser. Il se reprit vite, son air redevint impassible. mais la Serpentard n'oublierait pas ce qu'elle venait de voir.

- Je ne fais pas semblant, dit-il simplement.

Elle leva les yeux au ciel.

- Pas à moi !

Il ne répondit pas. Pas tout de suite du moins, il semblait réfléchir à quoi dire maintenant. Après tout, elle venait de le percer à jour. Il devait reprendre l'avantage le plus vite possible. Mais il ne trouvait pas quoi dire. Lui qui avait toujours des piques à lancer, il se retrouvait à court de mot. Etait-ce du aux prunelles noisettes qui le fixaient et qui semblaient capables de lire au plus profond de son âme ?

- Bravo ! Tu as découvert à quel point je suis ridicule.

Ce fut la seule chose qui sortit. Et, en vérité, ça ressemblait beaucoup plus à un aveu de vulnérabilité que ce qu'il aurait voulu. Il aurait parié que Wanda sauterait sur l'occasion pour se moquer mais elle n'en fit rien. Au contraire, elle lança d'une voix étrangement douce :

- Je ne pense pas que faire semblant d'avoir mal soit ridicule.

Il ne sut que répondre à cela. Heureusement, elle reprit :

- C'est plutôt un moyen de chercher à attirer l'attention. Une peur de la solitude, de l'abandon.

Il n'osa pas la regarder, de peur qu'elle puisse lire en son regard encore plus de ce qu'elle venait déjà de deviner. Les mots qu'elles venaient de prononcer semblaient résonner, se heurter contre les murs et emplirent la pièce. Pourquoi ces mots là s'entêtaient à rester alors que tous les autres avaient déjà été emportés par le vent depuis longtemps déjà ? Peut-être parce qu'ils étaient bien plus importants. Parce qu'ils contenaient en eux une simple vérité qu'il tentait pourtant d'enfouir. Parce qu'ils étaient si vrais et si faux à la fois.

- Et bien je suis ravi de savoir que je ne suis pas ridicule mais pathétique.

Il haissais le sentiment qu'il ressentait en ce moment. Il se sentait faible, tellement faible. On lui avait appris à être fort quoiqu'il arrive, à toujours être droit et sûr de lui. Et il détestait la façon dont il devait avoir l'air si pathétique actuellement.

- Je ne trouve pas ça pathétique.

Ce n'étaient que quelques mots doucemment soufflés mais ils avaient une importance toute particulière. Peut-être était-ce juste ce que Draco avait besoin d'entendre.

- À l'orphelinat où j'ai grandi, on est plus d'une centaine d'enfants. Et les religieuses sont une quinzaine tout au plus. Autant dire qu'on est l'enfant de personne. Petite, je me sentais vraiment seule, je n'avais pas d'amis ni de famille à part mon frère.

Draco resta silencieux. Il écoutait Wanda avec calme, sans rien dire. Il sentait au fond de lui l'importance de la confession que faisait la brune. Elle aussi elle avouait sa vulnérabilité. Mais contrairement à lui, elle ne semblait pas énervée. Elle souriait.

- Alors parfois je faisais semblant d'avoir mal juste pour que quelqu'un s'occupe de moi, même quelques minutes, pour qu'on me remarque. J'imagine que j'avais juste besoin d'attention. J'avais peur que personne ne se souvienne de mon existence si je ne leur rappelais pas.

Une larme naquit au creux de son oeil. Le Serpentard la regarda, troublé par la confiance qu'elle avait en lui pour oser lui raconter cette histoire. Il pourrait très bien s'en servir contre elle, se moquer d'elle, le répéter à tout Poudlard. Il ne le ferait pas. Pas par pitié mais parce qu'il se reconnaissait étrangement en elle.

- Peut-être que moi aussi j'ai besoin d'attention. Peut-être que je suis terrifié à l'idée d'être seul.

Le blond ne savait même pas à quel moment exactement il avait autorisé ses mots à franchir la barrière de ses lèvres. Il ne pensait pas l'avoir fait. Les mots étaient sortis tous seuls, ils étaient trop lourds pour rester en lui, ils devaient sortir.

Wanda lui lança un regard compréhensif. Elle esquissa un sourire.

- Le prince des Serpentards a peur de la solitude ? demanda-t-elle.

Sa voix était teintée d'un soupçon moqueur mais elle dégageait aussi une forte douceur et beaucoup de bienveillance.

- Justement. Je suis populaire, j'ai l'habitude d'être le centre de l'attention. Je suis l'héritier Malefoy, le prince des Serpentards. Si je ne suis pas ça alors qu'est-ce que je suis ? J'ai besoin de l'attention des gens, de leur admiration.

Cet aveu sonnait bien plus triste qu'il l'aurait voulu. Il n'avait pas pu arrêter les mots qui avaient franchi ses lèvres en cascade. Sans le savoir, Wanda avait poussé le premier domino et désormais il ne pouvait plus stopper ses confessions. Ou peut-être ne le voulait-il pas ? Peut-être avait-il besoin que quelqu'un sache, au moins une seule personne ?

- Je ne suis pas sûre que la meilleure manière de gagner leur admiration est de raconter qu'un hypogriffe a failli te tuer.

Elle sourit malicieusement. Il soupira mais sourit à son tour. Peut-être qu'elle avait raison, en fin de compte. Même s'il ne l'admettrait jamais. Le silence reprit, apaisant. Après tous ces aveux qui avaient résonner, le retour au calme était bienvenu. Ils ne dirent mot un long moment et se surprirent a apprécier la présence silencieuse de l'autre. Peut-être se sentaient-ils simplement moins seuls ?

Finalement, Wanda se leva, décidant de rejoindre ses amis.

- Hé, Maximoff ! lança Draco.

Elle s'arrêta devant les escaliers et se tourna vers lui.

- Pas un mot de cette conversation ne dois sortir d'ici, dit il.

Il était hors de question qui que ce soit sache.

- Quelle conversation ? demanda Wanda en fronçant les sourcils.

Ils échangèrent un sourire et la sorcière descendit.

***

Les rires résonnaient dans la salle sur demande. Il était possible que Wanda ai évoqué cet endroit à Daphné qui elle-même en avait parlé à Blaise et Pansy et désormais toute leur promo de Serpentard était au courant de la pièce secrète. Et ils passaient un nombre conséquent de soirées dans la salle, certains que personnes n'allaient les déranger.

Ce soir là, la salle les avait accueilli avec de nombreux canapés et de coussins moelleux ainsi qu'une drôle de machine enchantée qui ressemblait à une ancienne platine et qui diffusait de la musique. Les Serpentards avaient commencé la soirée par divers jeux de cartes mais ils en perdirent rapidement l'intérêt, la moitié des joueurs trichait trop pour que ça marche.

- Comment va ton bras Dray ? demanda Pansy.

Avachi sur le canapé, le Serpentard sembla soudain se souvenir qu'il devait être souffrant et poussa un grognement de douleur.

- C'est douloureux mais je tient le coup.

Tony Stark leva les yeux au ciel, exaspéré par la comédie du blond.

- Mais quelle chochotte !

Draco se contenta de l'ignorer.

- J'ai écrit à mon père. Il va mettre à mort ce sale poulet, lança le Serpentard.

Les conversations moururent dans la seconde et tous les regards convergèrent vers l'adolescent. Wanda commençait à être atterrée par sa stupidité. Donc maintenant il allait faire exécuter la première créature qui l'avait ennuyé.

- Le grand prince des Serpentards est obligé d'appeler son papa à la rescousse à la moindre contrariété ? demanda la sorcière en penchant la tête sur le côté, un petit sourire moqueur accroché aux lèvres.

Il fronça les sourcils, cherchant que répondre. Il n'eu pas le temps d'ouvrir la bouche que Daphné prit la parole :

- C'est vrai que ça terni un peu ta légende. Tu imagines ce que les gens vont dire s'ils apprennent que l'héritier Malefoy règle tous ses problèmes en envoyant son père tuer n'importe quel créature un peu trop agressive ?

Le regard de Wanda croisa celui de Daphné et elles échangèrent un regard complice. La blonde avait beau être un diamant de gentillesse et de douceur, elle n'en restait pas moins une Serpentard et elle était douée en manipulation.

- Et puis je trouve ça vraiment triste pour cette pauvre bête, ajouta-t-elle avec une petite moue.

Personne ne pouvait rivaliser contre le pouvoir des yeux de chien battu de Daphné. Draco poussa un soupir mais fut interrompu de plus bel par Pansy qui se mis à crier :

- C'est ma chanson !

Elle bondit immédiatement de son siège et se mis à se trémousser alors que résonnait dans la salle une musique des Bizar'Sisters. Elle entraîna Blaise sur la piste de danse et ils dansèrent en riant, vite suivis par le reste de la bande à l'exception de Daphné qui resta assise sur son fauteuil mais agitait la tête en rythme avec un grand sourire. Une fois la chanson terminé, une musique plus douce se lança et les Serpentards se regardèrent, se demandant ce qu'ils pouvaient faire maintenant. Ce fut Blaise qui fit la proposition la plus intéressante. 

- Et si tu chantais un truc moldu, Wanda ? 

La sorcière écarquilla les yeux. Elle ? Chanter ? Elle ne chantait pour ainsi dire jamais si on excluait les chants religieux durant les messes à Sainte Félicitée. Il lui arrivait de fredonner les paroles des chansons entendues à la radio de temps en temps mais chanter devant un groupe de personnes, c'était intimidant. 

- Quoi ? Pourquoi moi ? 

Le métisse répondit :

- Parce que tu es la seule née moldue ici. J'ai jamais entendu de chanson moldu et je suis prêt à parier que c'est aussi le cas de Pans', Dray et Daphn'.

- Je ne suis pas sûre de bien chanter, avoua la jeune femme. 

Draco sourit. 

- Tu ne pourras jamais faire pire que Pansy et sa voix suraiguë ou Daphné et son absence totale de justesse. 

Les deux filles échangèrnt un regard outré avant de fusiller des yeux le blond qui explosa de rire. Pansy croisa les bras et fit mine de bouder. 

- Vous savez que je vous adore les filles mais vous êtes loin d'être des chanteuses nées, rajouta le Serpentard.

Daphné rit à son tour et Pansy soupira juste mais afficha un air amusé. Blaise agita sa baguette et la musique de fond se coupa, il lança un regard encourageant à Wanda. La sorcière prit une profonde inspiration et les bruits s'arrêtèrent. Elle hésita, se demandant ce qu'elle pourrait bien chanter. D'un coup, elle se rapella d'une chanson que Pietro et elle adorait écouter quand ils étaient petits et que soeur Marguerite leur prêtait son vieux walkman.

- There's a port on a western bay. And it serves a hundred ships a day. (Il y a un port sur une baie de l'ouest. Et il sert une centaine de bâteaux par jour)

C'était étrange de chanter comme ça, à capela devant la petite bande. Mais elle ferma les yeux, se concentrant sur ce sentiment de sérénité et de joie typiquement enfantine qu'elle ressentait lors de ces moments partagés avec son frère. La suite des paroles vint tout seul, elles glissèrent de sa bouche comme une onde légère qui, une fois sortie, se changeait en brise et volait au travers de la pièce. Les Serpentards commècerent à danser un peu alors que Wanda entonnait le refrain :

- The sailors say "Brandy, you're a fine girl. What a good wife you would be. Yeah your eyes could steal a sailor from the sea" (Les marins disent "Brandy, tu es une gentille fille. Quelle bonne épouse tu dois être. Tes yeux pourraient voler un marin de la mer")

Elle ouvrit les yeux et sourit, son corps se balançait sur le rythme de la chanson. Elle continua à chanter, beaucoup de notes sonnaient fausses, elle n'était pas vraiment une bonne chanteuse mais elle se débrouillat.  Elle fut d'un coup surprise par la voix de Tony Stark.

- He came on a summer's day. Bringin' gifts from far away. (Il est venu un jour d'été. Apportant des cadeaux venant de loin)

Lui aussi chantait, elle sourit de plus bel. Il conaissait la chanson. Ca semblait logique : les Stark étaient une famille de sang-mêlés et ils étaient célèbres pour leurs impressionantes créations combinant magie sorcière et technologie moldue. Qu'il ai reçu une éducation à la fois moldue et sorcière semblait logique.

- "But my life, my lover, my lady is the sea"(Mais ma vie, mon amour, ma femme c'est la mer)

Ils chantèrent tous les deux le reste de la chanson, les Serpentards riaient, dansaient. Elle se sentait bien, étrangement à sa place. Draco la regardait avec un sourire, il était loin le temps où ils se haissaient. Ca semblait si vieux désormais, comme un souvenir d'une autre vie. 

- At night when the bars close down. Brandy walks through a silent town. And loves a man who's not around. She still can hear him say. (La nuit quand les bars ferment, Brandy marche dans une ville silencieuse. Et aime un homme qui n'est pas là. Elle l'entendra toujours dire.)

Elle entonne le dernier refrain, accompagnée cette fois non seulement par Tony Stark mais aussi Blaise et Pansy.

- "Brandy, you're a fine girl. What a good wife you would be. But my life, my lover, my lady is the sea" ("Brandy, tu es une gentille fille. Quelle bonne épouse tu dois être. Mais ma vie, mon amour, ma femme est la mer")

A peine le dernier mot prononcé que Wanda éclate de rire et finalement l'hilarité finit par gagner toute la salle. Le sérieux ne revint qu'au bout de longues minutes, la fatigue se faisait trop forte. Wanda parlait avec Pansy tandis que Daphné s'endormait sur ses genoux. La sorcière sentit ses yeux se fermer petit à petit et le sommeil l'appeler. A quel moment les lits étaient-ils apprus dans la salle ? Elle n'eut pas le temps de se poser la question qu'elle tombait dans les bras de Morphée.

Voilà !

Qu'avez vous pensé de ce chapitre ?

J'avais envie d'écrire des moments un peu mignons entre les Serpentards, histoire de développer leur amitié entre eux.

N'hésitez pas à voter et surtout à commenter, je lis tous vos commentaires et ça me motive beaucoup à continuer.

On se retrouve bientôt pour le prochain chapitre, plus centré sur Loki.

Prenez soin de vous !

Fic

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