I.3 - Échecs et mat

- Lashlaback ! dit Wanda en agitant sa baguette.

La balle qui était sur son pupitre s'envola aussitôt et fut expulsée à l'autre bout de la pièce.

- Shlabashak, bégaya Daphné.

Aboslument rien ne se passa ce qui la fit pousser un soupir d'exaspération.

- C'est "Lashalabck", pas "Shlabashak", fit remarquer une fille de Gryffondor sur un ton parfaitement méprisant.

Daphné la foudroya du regard, déjà énervée de ne pas réussir et ne voulant pas qu'une inconnue en rajoute une couche.

Wanda sourit à la son amie et fit revenir sa balle avant de la poser à l'endroit où elle était auparavant. Elle se concentra et sans rien formuler, elle lança le sortilège qui fonctionna de façon moins impressionnante que la dernière fois mais suffisamment bien pour clouer le bec de l'inconnue.

- Non, en fait c'est rien du tout, repondit Wanda sarcastiquement.

La fille sembla énervée et se concentra sur son ballon, les laissant tranquille. Daphné la remercia d'un signe de tête et retenta de lancer le sortilège, avec la bonne incantion cette fois. Seules quelques étincelles dorées sortirent du bout de sa baguette. Elle grogna de frustration.

- Lashlabask, cria Pietro.

Un jet d'étincelles fouetta sa balle qui partit encore plus loin que celle de Wanda. Il se tourna vers sa sœur en souriant.

- Je crois que c'est la première fois que je suis meilleur que toi en classe.

Les jumeaux échangèrent un éclat de rire malgré les timides tentatives pour rétablir l'ordre du professeur Quirrel qui n'avait aucune autorité.

- Rêve pas trop.

Le regard de Blaise passait de l'un à l'autre, apparemment étonné. Il voyait d'un mauvais œil qu'une des leurs sympathise avec des Gryffondors, même s'il s'agissait de sa famille. Un rouge et or à la tignasse rousse fixait méchamment Wanda, apparemment persuadé qu'elle allait tous leur lancer un maléfice. D'autres Gryffondors ne quittaient pas leurs yeux de Daphné qui faisait tout son possible pour disparaître.

- Wingardium leviosa, murmura Pietro faisant voler sa balle qu'il fit volontairement tomber sur la Serpentard.

Elle rit et adressa un sourire sadique à son frère. Il allait le regretter ! Immédiatement, toutes les balles de la salle se mirent à léviter, quelques protestations fusèrent mais la plupart se turent, impatient de voir la tournure des événements.

Les ballons se retrouvèrent tous au-dessus du blond qui fût bientôt enseveli de ballons en plastique. Le fameux Harry Potter l'aida à se dégager tandis que quasiment tous les Serpentards pleuraient de rire.

L'espace d'un instant, Wanda se figea de peur. Son cœur tambourina dans sa poitrine, terrifiée par la punition que la mère supérieure allait lui réserver pour avoir perturbé un cours, de plus avec ses pouvoirs sataniques. Puis elle se calma instantanément en se rappelant qu'elle n'était plus à Sainte Félicitée et que la seule personne détenant l'autorité dans cette salle n'avait même pas essayé de la réprimander.

Alors elle se mit à sourire. Un sourire sincère. Car plus personne ne pourrait l'insulter, la frapper ou la priver de nourriture pour la punir de la personne qu'elle était. Et si quelqu'un tentait alors elle lui ferait regretter. Elle était libre, elle était forte. Elle ne s'était jamais sentie aussi puissante.

Tandis que tous les Gryffondors lui jetaient des regards meurtriers, seul Pietro la regardait de ses yeux bleus avec malice et douceur, son sourire amusé et bienveillant. Cela rassura la brune. Elle n'était plus à Sainte Félicitée mais Pietro était toujours là, et son frère le serait toujours, c'était une certitude.

***

Daphné était partie à l'infirmerie à cause d'une migraine. Wanda se retrouvait donc seule dans le dortoir, rédigeant son devoir de potion. Elle en était à son troisième parchemin quand elle se rendit qu'elle n'aurait pas assez d'encre pour continuer. Elle avait laissé ses affaires en bas dans la salle commune et du descendre.

Il faisait plutôt beau alors la plupart des gens était dehors. Il n'y avait pas beaucoup de monde dans la salle, à son plus grand soulagement. Son sac était posé sur un fauteuil de velours vert et elle le prit, vérifia rapidemment que tout était bien en ordre et fit mine de se rendre aux dortoirs quand une voix l'en arrêta.

- Hé Wanda ! cria Blaise.

Elle se retourna et sourit au métisse. Il l'invita d'un geste de la main à s'approcher, ce qu'il fit. Il était assis sur un fauteuil en face d'une table où un plateau d'échecs était posé. De l'autre côté, une fille brune semblait être en intense reflection. Wanda se tendit en reconnaissant Pansy Parkinson.

- Fou en D.9. Échecs et maths, s'exclama Pansy avec un petit sourire satisfait.

Son fou avança et Blaise quitta les yeux de la sorcière pour regarder le plateau, paniqué. Il commença à bouger son roi dans tous les sens, cherchant désespérément un endroit que Pansy n'aurait pas vu pour se sortir de cette situation. Mais il du s'avouer vaincu : la jeune fille l'avait battu, encore une fois.

- Je suis trop forte.

Blaise le les yeux au ciel. Il en avait particulièrement marre de constamment se faire mettre au tapis aux échecs par son amie. Son regard croisa celui de Wanda et il échafauda un plan.

- Je suis sûre que Wanda peut te battre.

Les deux filles en restèrent comme deux ronds de flan.

- Pardon ? crièrent-elles en cœur.

Le métisse prit son plus beau visage de chien battu et supplia du regard les Serpentards qui poussèrent un soupir.

- Pansy, tu dis toujours que tu en as assez de jouer avec moi car je suis un adversaire trop facile à battre. Pourquoi tu n'essaierai pas contre Wanda ? Tu as peur de perdre ?

Blaise était un excellent manipulateur. Encore plus quand il s'agissait de Pansy. Leur famille se connaissait depuis des siècles et ils avaient été élevés ensemble avec Daphné. Si la blonde était plus dur à convaincre, il savait sur quelles cordes appuyer pour faire céder Pansy.

- Bien sûr que je peux battre cette impure !

Wanda fronça les sourcils. Elle voyait clair dans le jeu du métisse. Il voulait instaurer un climat de défi entre elles pour les forcer à jouer l'une contre l'autre. Dans quel but ? Ça elle n'en savait rien. Peut-être pour se divertir ou parce qu'il pensait vraiment Wanda capable de gagner clouant le bec de Pansy ? Ou peut-être pour les faire se rapprocher toutes les deux, après tout elles étaient techniquement ses amies...

En tous cas Wanda n'allait pas rater une occasion de donner un coup dans l'ego démesuré de Parkinson et accepta la compétition. Elle prit la place de Blaise, les pièces revinrent à leurs places de début et le jeu commença.

Wanda avait joué quelques fois aux échecs à Sainte Félicitée. Mais elle n'était pas habituée à voir les pièces parler et discuter sa stratégie, ce qui était particulièrement déstabilisant en plus d'être agaçant.

Le combat fût rude. Pansy avait une stratégie très agressive, apparemment habituée à gagner le jeu rapidemment. Wanda opta pour des attaques plus fourbes. Elle avait toujours un coup d'avance. Comme si elle savait ce que Parkinson allait faire avant qu'elle ne bouge ses propres pièces.

La première partie dura trente minutes et Pansy finit par avoir raison de son roi. Mais Blaise réclama une revanche et les jeunes filles se lancèrent de nouveau dans une bataille. Celle-ci dura presque une heure, Blaise avait fini par prendre un livre et regardait parfois le jeu du coin de l'oeil.

Wanda commençait à s'habituer aux échecs sorciers mais Pansy savait qu'elle était plus coriace que Blaise et changea son jeu en fonction. Après plusieurs feintes, stratégies complexes et soupirs de frustrations, Wanda avançait dangereusement vers le roi de Pansy.

Elle bougea sa tour, bien décidée à tenter un coup de bluff malgré le protestation de la pièce. Mais Wanda su aussitôt quelle était son plan - comment, elle ne le savait pas elle-même - et le contra sans peine. Encerclée, Pansy déclara forfait en pestant. C'était la première fois qu'elle se faisait battre et Wanda jubila.

Quand Daphné obtint l'autorisation de retourner à son dortoir après une potion donnée par l'infirmière, elle trouva son amie d'enfance haïssant les nés-moldus en train de disputer une troisième partie d'échecs avec sa meilleure amie née-moldue qui la détestait elle.

- Tu pense vraiment m'avoir avec le coup du berger ? demanda la voix moqueuse de Pansy.

Ce n'était techniquement pas le coup du berger original mais ça y ressemblait effectivement. A l'exception qu'elle avait bougé quelques pièces qui n'avait rien à voir avec la manœuvre en plus. Pansy sourit, toute contente d'avoir interceptée le plan de Wanda et déplaça un pion pour laisser à son roi le temps de s'enfuir.

- Je t'ai eu, fit calmement remarquer Wanda et ordonnant à sa tour d'aller à une case, fauchant la dame noire au passage.

Pansy grogna de rage en récupérant sa pièce qui la blâmait de ne pas l'avoir protégée. Le faux coup du berger de Wanda avait été une excellente diversion pour avoir avoir le champ libre afin de lui prendre sa dame.

La Serpentard ordonna à son fou de s'approcher avec colère et le combat entre elles continua. Avec bien plus de haine et de violence, chaque déplacements des pièces semblaient être une déclaration de guerre et elles semblaient être dans un véritable combat, ressentant chaque pertes comme un véritable coup.

Elles laissèrent exploser leur frustration et leur haine contre l'autre dans cette danse à mort entre le noir et le blanc. La rage et la rancune s'evaporèrent au fur et à mesure de la partie, elles les avaient laissés échapper. Cet affrontement leur avait permi de passer l'éponge.

Daphné et Blaise avait fini par partir dîner puis étaient revenus admirer l'étrange amitié qui se formait entre elles. Tout le monde avait rejoint les dortoirs sauf elles. Après cinq parties, deux victoires pour Pansy et trois pour Wanda. Elles n'eurent pas le loisir de continuer leur sixième partie déjà bien entamée car Daphné vint presque leur tirer les oreilles pour les envoyer se coucher. La blonde savait que si elle n'était pas intervenue, elles seraient capables de continuer jusqu'au matin. Vu qu'il était déjà trois heures quand elle était descendue les chercher.

***

Le professeur Rogue poussa un long soupir tout en se pinçant légèrement l'arrête du nez. Il semblait être sur le point d'exploser mais se contenait tant bien que mal, l'air terriblement agacé.

- Monsieur Potter, puis-je savoir pourquoi votre potion est rouge au lieu de bleu ?

Wanda vit la plupart des Serpentards sourire tandis que le dénommé prenait la même teinte que sa potion ratée.

- Heu, bégaya-t-il.

Le professeur de potion lui lança un regard satisfait bien qu'enervé. Il semblait jubiler en imposant sa supériorité à l'élu ce qui exaspérait Wanda. Surtout parce qu'à chaque fois son cretin de frère trouvait une façon de répliquer et cela finissait en joute verbale.

- C'est ce que je me disais : vous ne connaissez même pas les raisons de votre cuisant échec. Je retire donc dix point à Gryffondors.

Quelques soupirs frustrés s'échappèrent de la bouche des rouges et or mais personne n'osa répondre, de peur de s'attirer pires foudres. Personne sauf Pietro qui, même après six mois à avoir Rogue pour professeur, était incapable de rester à sa place.

- Monsieur ce n'est pas juste ! La potion de Crabbe est tout aussi rouge voir plus mais vous ne lui avez pas enlevé de point à lui.

Wanda ne savait pas si elle devait être amusée ou exaspérée par la réaction de son frère. Elle se contenta de lever les yeux au ciel, sachant quelle tempête allait s'abattre sur la salle de cours.

Rogue s'approcha de la paillasse de Crabbe et se pencha sur son chaudron qui bouillonnait effectivement d'une substance rouge visqueuse qui n'avait rien à voir avec l'énoncé. Il enragea mentalement en se rendant compte que cet insolent Gryffondor venait de le prendre en flagrant délit de favoritisme.

- Effectivement, votre potion est particulièrement ratée Monsieur Crabbe. Je retire dix points aussi à Serpentard.

Toute la classe était médusée. Severus Rogue, professeur le plus haïs de Poudlard et favorisant constamment les Serpentards venaient de donner la même sanction à un Serpentard qu'à un Gryffondor. C'était trop beau pour être vrai.

- Cependant, je n'apprécie guère votre zèle Monsieur Maximoff. D'autant plus que je ne vous ai pas invité à parler il me semble.

Rogue reprit son air satisfaisait. Il n'allait tout de même pas se laisser faire par deux pauvres Gryffondors de première année !

- Non mais...

Il fut interrompu par Wanda qui lui donna un gros de coup de coude afin de lui faire comprendre qu'il ferait mieux de se taire. Pietro se tut, comprenant que tout combat était vain et ne mènerait qu'à une punition supplémentaire.

- Je retire vingt points à Gryffondor pour votre impertinence. Et vous serez en retenue tous les soirs de la semaine, avec Monsieur Potter puisque vous semblez particulièrement proches.

Les deux sorciers se regardèrent, dépités et Wanda se retint de rire. Son frère avait décidément le don pour s'attirer des ennuis. Ici ou à Sainte Félicitée, ça ça n'avait pas changé.

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