Chapitre 6 : Décision.

PDV EDWARD

Résister à son odeur. Cette odeur. Freesia et citron. Mes démon personnels, dans mon enfer. Je suis la création du diable en personne. Un monstre dépourvu d'âme, d'accès au paradis. Un monstre qui refusait d'accepter sa nature. Et ce même monstre en moi qui criait, hurlait, voulait cette fille. Son sang.

C'est la première fois en un si long siècle que je sentais une odeur aussi...attrayante. Comment n'avais-je pas pu la sentir avant ? Sûrement parce que je n'en avais pas eu le temps. La première fois, la vitre a explosé. J'étais nourri et j'avais instinctivement retenu ma respiration. La deuxième fois ? Le vent soufflait dans l'autre direction.

Mon téléphone vibra dans ma poche. Je regardais l'écran d'accueil. Un nouveau message d'Alice. Bien sûr, elle voulait tout savoir. N'avait-elle doc pas vu que j'ai voulu tuer la fille ? Je lis mon message :

" Que s'est-il passé ?  Je n'ai pas pu voir ton avenir, mais je sens que tu es perturbé. Rentre à la maison, Esmée commence à s'inquiéter "

C'est à contre cœur que je quitte mon refuge, une jolie clairière couvertes de fleurs, éclairant l'endroit d'une différente façon, lui donnant un air féerique et une aura apaisante. Je venais souvent ici lorsque j'avais besoin de réfléchir, prendre de la distance avec les autres. Ou tout simplement pour la beauté des lieux.

Je traverse la forêt en courant à une vitesse incroyable, un avantage que j'aime pour les vampires, jusqu'à notre demeure. Une très grande demeure...

Au fil des années, on a pu stocker pas mal d'argent. Après, on peut s'offrir des accessoires inutiles pour nous, comme de la nourriture. C'est une couverture, pour "jouer à l'humain" comme dit Emmett. Nous ne faisons que ça. Nous contrôler à longueur de journée, dans l'espoir d'avoir une vie à peu près normale. Sauf que nous ne serons jamais "normal". Je laisse échapper un ricanement sans joie, pensant à cet après midi. Que faisait Bella ? A-t-elle remarqué mon étrange comportement ? Me suis-je trahi ? Mais son odeur... Comment y résister ? Je n'ai pas le contrôle de Carlisle ! Freesia et citron...

Je m'arrête soudainement, l'envie de retrouver la fille me prends à nouveau. Ma gorge est un véritable brasier, tous les muscles de mon corps se tendent. Le venin inonde ma bouche, aussi sèche que ma gorge après tout. Le monstre en moi me hurle de faire demi-tour, de retourner à  Ravenwood, de kidnapper cette fille, mon démon personnel, et de la viser de sons sang à l'odeur incroyablement délicieuse... J'imagine déjà le goût sur mes papilles, atténuant ma soif de sang. De son sang...

Non... Je ferme les yeux et serre les poings. Non... Le visage de Carlisle apparaît dans mon esprit, chaleureux, me souriant. Ainsi que celui d'Esmée, puis Alice, Jasper... Tous les membres de la famille. MA famille. Je ne veux pas les décevoir. Alors pour eux, je résisterai à cette tentation.

J'ouvre les yeux, déterminé, et finis le chemin vers la maison, toujours aussi crispé malgré tout. J'arrive devant la porte, mais avant que je ne puisse mettre ma main sur la poignée, Alice ouvre, me tire à l'intérieur, et referme la porte. J'ouvre la bouche pour protester, mais un regard noir de sa part m'en empêcha. Elle me prit le bras et me conduisit vers la salle à manger. Même si on ne mangeait pas, il faut garder notre couverture.

Tout le monde est là, assis autour de la table en bois de la pièce. On utilise cette table un peu comme un endroit pour se réunir, et parler des choses sérieuses. Je sens que je vais avoir des ennuis...

Rosalie est à un bout de la table, les bras croisés sur sa poitrine. Ses yeux sont noirs, noirs de colère. Contre moi. Elle me fusille du regard et ses pensées m'insultent d'un tas de chose que je ne citerai pas... Emmett, qui est à sa droite, m'adresse un pauvre sourire d'excuse.

Désolé frère. Mais sinon, elle m'en voudra à mort, pense-t-il en désignant sa compagne du menton.

J'hausse les épaules. De tout façon, quoi qu'il arrive, il se met toujours du côté de Rose. Jasper est appuyé au mur, derrière celle-ci. Je me tendis encore plus que je ne l'étais en entendant ses pensées. Son regard fixe le sol, et il réfléchit intensément. Il est tellement plongé dans ses pensées que je suis sûr qu'il n'a pas remarqué mon arrivée.

Je m'installe en face de Rosalie, qui continue de me trucider du regard, et m'insulter silencieusement, bien que je soit certain que les autres devinent aisément à ce qu'elle pense.

Carlisle est à ma droite, et Esmée à ma gauche. Celle-ci me couve d'un regard maternel, plein d'amour pour moi. Elle est vraiment une vraie mère pour nous, à s'inquiéter. Alice s'assoit à ses côtés, et Jasper relève la tête vers elle, se demandant un moment si il devrait la rejoindre, avant de finalement rester où il est. Il braque alors ses yeux sur moi, emplis d'une détermination farouche.Je serre la mâchoire, et me retiens d'aller chercher quelque chose de suffisamment solide pour qu'il ne bouge pas d'ici.

- Edward, commença alors Carlisle. Alice a eu une vision.

- Quel genre de vision ? M'inquiétais-je, assez surpris par la nouvelle. On doit partir ?

Rose se lève soudainement de sa chaise, et tout le monde sursauta, étonnés. Elle pose brutalement ses paumes sur la table qui grince légèrement, et Esmée grimaça un peu, donnant un avertissement à Rosalie. Elle est attachée à cette table, elle l'a eu lors d'un voyage avec Carlisle à Venise. Rose plante ses yeux noirs comme une nuit sans lune dans les miens.

- On devra partir ! Cracha-t-elle. Si tu n'es pas capable de te contrôler ! Alice t'a vu, le corps de la fille Duchanne dans les bras, morte, et toi avec des yeux rouges ! c'est quoi ça ? C'est quoi ce manque de contrôle ? On est ici depuis seulement deux ans, je ne veux pas partir tout de suite ! Tu es le deuxième après Carlisle à avoir un plus grand self-contrôle, et un humaine te fait craquer ? Si on part à cause de ça Edward, je démonte ton Aston Martin !

Et elle se rassit, la haine ne quittant pas son regard, toujours braqué sur moi. Je grimace en entendant sa dernière phrase : mon Aston Martin est ma voiture préférée ! Il faudra que je trouve une bonne cachette, parce que d'après ses pensées, elle a vraiment l'intention de la mettre en pièces... Et je tiens à ma voiture !

Edward...

Alice a pensé mon prénom. Je détache lentement mes yeux de Rose pour les poser sur mon autre sœur. Celle-ci fixe la table en bois, un peu fissurée après le coup de Rosalie dessus, le regard vague. Elle se concentre et détourne le regard vers Jasper.

Tu as vu les intentions de Jazz, concernant la fille, Bella ?

A ce moment, elle me montra la vision qu'elle venait d'avoir. C'est un don très rare. Mais ses visions peuvent beaucoup changer, le futur n'est pas gravé dans le marbre. Comme moi, pour entendre les pensées des autres. Je ne peux pas appuyer sur le bouton "OFF", je les entends toutes, en même temps. Sauf pour les Duchanne. Quelque chose m'empêche de les entendre, ça ne m'était jamais arrivé.

Un autre mystère... Je soupire et me concentre moi aussi sur Jasper. Il pense à la même chose que lorsque que je suis arrivé. Je me mets à gronder, le fusillant du regard. Non, il ne va pas faire ça ! Qu'est-ce-qui lui ai passé par la tête ? Il soutint mon regard, son expression indéchiffrable. Je le sens tâter mes émotions. Il utilise son don... Jazz a un pouvoir d'empathie. Il est capable de ressentir les émotions des autres, et d'en envoyer. Comme moi, il n'a pas de bouton "OFF". Il les ressent sans arrêt. Il commence à m'envoyer une vague de calme, puis de compréhension. Je me lève d'un bond, renversant la chaise sur laquelle j'étais assis, encore plus furieux, ne le lâchant pas des yeux.

- Ne commence pas, sifflais-je. Je ne te laisserai pas faire ça, tu ne la toucheras pas...

- Réfléchis Edward, murmura-t-il. Elle est un danger pour nous, pour Alice. De toute façon, si je ne la tue pas, tu perdras un jour le contrôle, et tu la videras de son sang. Tu ne cessera de broyer du noir, regretteras ton manque de self-contrôle, tu t'en voudras à mort ! Bon sang, je ne veux pas passer l'éternité à ressentir ta culpabilité ! Finit-il d'un ton plus dur, en se décollant du mur.

- C'est tout de même hors de question !

- Je...

- Jazz, intervient Alice en se levant à son tour. Ne fais pas ça, ne fais pas de mal à Bella, s'il te plaît !

Jasper l'observa, étonné qu'elle dise ça aussi franchement, d'un ton froid en plus. Quant à moi, je restais bouche bée face à la vision qu'elle venait d'avoir.

- Mais... Pourquoi ? Demanda-t-il, toujours aussi surpris.

Alice sourit, s'avança vers lui et posa une main sur son bras. Emmett regarde tour à tour moi et le couple derrière lui, curieux de savoir pourquoi sa sœur se mettait elle aussi à protéger cette...humaine. Humaine ? Non ! Bella est plus que ça ! Je me souviens nettement d'avoir vu ses yeux passer du vert profond en un vert...électrique, ses cheveux habituellement raide se boucler tout seuls, avant que la vitre de la classe n'explose. Le regard des deux sœurs, lorsqu'elles se sont tournées d'un seul mouvement vers la voiture de Tyler, celle-ci se détournant de sa trajectoire avant de s'arrêter quelques mètres plus loin. Non, les Duchanne sont plus que ça ! J'en suis sûr !

- Ne la tue pas, s'il te plaît, sinon je ne serai vraiment pas très contente. Bella et moi sommes... amies.  Enfin, nous le serons ! Ce sera ma meilleure amie !

L'image qu'elle se représentait dans sa tête était très claire : Alice, un bras autour de la taille de Bella, un sourire aux lèvres, un sourire éclatant. Bella, l'autre bras autour des épaules d'Alice, semblait rire aux éclats, nullement dégoûtée par la peau froide, dure comme le marbre, du vampire. Mais je sentais qu'Alice me cachait autre chose...

- Alice, dis-je doucement. Que me cache-tu d'autre ?

Elle ferme les yeux et secoua la tête.

- Alice, insistais-je. Que me caches-tu ? Tu sais très bien que je finirais par le découvrir, n'est-ce-pas ?

- Oh non ! Gémit Emmett. Ne recommencez pas avec votre jeu ! Que se passe-t-il ?

Je l'ignore. Alice refusa d'ouvrir les yeux, et enfouit sa tête dans le torse de Jasper, juste  à côté d'elle. Il passa un bras protecteur autour de sa taille.

- Alice ! C'est à propos de la fille ? C'est à propos de Bella ?

Au nom de Bella, une autre image prit la place de l'ancienne : c'était à peu près toujours la même, Alice et Bella meilleures amies, sauf que leurs peaux étaient identiques, froides, irréelles, dures. Les yeux de Bella étaient rouges vifs, ceux d'un vampire nouveau-né. et encore une autre image se mit à côté de celle-ci.

- NON ! Hurlais-je.

J'en restais une nouvelle fois bouche bée. Impossible ! Non, elle devait se tromper ! Alice se tourna vers moi, pourtant déterminée. Moi, j'étais en colère, et surpris. Tellement étonné que j'en restais la bouche ouverte, les yeux écarquillés. Impossible...

- Euh, fit Emmett, complètement pommé. Quelqu'un nous explique ce qu'a vu Alice ? C'est si choquant que ça ?

Alice se mit à lui expliquer ses visions, et Rosalie rit hystériquement à la fin.

- Mais écoute un peu, siffla-t-elle. Alice le voit tomber amoureux de cette humaine ! C'est de l'Edward  tout craché ça !

Elle eut une sorte de haut-le-cœur, et Emmett se mit à rire lui aussi.

- C'est ça ce qu'il se passe ? Bonne chance vieux frère !

- Tomber amoureux d'une... humaine, parla Esmée pour la première fois. Isabella... Duchanne ?

- Soit il n'aura pas assez de self-contrôle, et il la tuera lui-même, précisa Alice. Soit il tombera amoureux.

Je repris mes esprits. Carlisle posa sa main sur mon épaule, d'un geste réconfortant, paternel. Je savais qu'il respecterai ma décision, quoi qu'il arrive. Je respire profondément (mais inutilement) et repris la parole.

- Je changerai ce futur. Je ne ferai ni l'un, ni l'autre. J'ai..., dis-je, cherchant un instant mes mots. J'ai besoin d'espace.

- tu ne pourras pas y échapper ! S'écria Alice. C'est soit l'un, soit l'autre !

- Une semaine, suppliais-je.

Et sans attendre sa réponse, je sortis de la pièce, et me dirigeais vers le garage. Je pris mon Aston Martin, pour éviter que Rosalie ne la démonte lors de mon absence, et démarrais. J'ai besoin d'une pause. Mais jamais, je ne laisserai les visions d'Alice se réaliser.

Jamais.

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Et BIM ! Chapitre 6, enfin posté ! N'hésitez pas à mettre un commentaire, à laisser un vote pour me dire comment vous avez trouvé ce chapitre.

Je commence une réécriture des premiers chapitres, histoire de les rallonger un peu, et de corriger les fautes d'orthographes.

Je voulais aussi présenter mes condoléances pour les familles déchirées par l'attentat à Nice. Je ne suis pas très douée pour ça, je ne ferai que répéter des paroles, mais pourtant, c'est la vérité : ce qui s'est passé à Nice, c'est horrible. Ces types là sont de vrais fous, je ne veux pas accuser une religion, mais seulement ceux qui ont participé à cet attentat pour semer la terreur. C'est horrible. Donc voilà, je suis vraiment désolée pour ceux qui on perdu des proches.

Sur ce, gros bisous, désolée pour ce retard, j'essaierai de poster ce week-end.

Aurore.


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