Chapitre 2 : Cours de biologie mouvementé
Un grand merci à Fanta0612 pour la correction de ce chapitre ! Bonne lecture !
PDV EDWARD
C'est assez rare de voir un orage comme ça. Un éclair. Six secondes. Le tonnerre. Puis un nouvel éclair, plus bruyant, plus déchirant que le précédent.
Je suis arrivé dix minutes avant le début de mon cours de biologie avancée. Je suis le seul à posséder une table pour moi tout seul, chose que j'apprécie beaucoup pour cette année. Qui dit rentrée, qui dit nouvelle année, nouveau redoublement, nouvel établissement... Nouveaux cours, nouveaux sujets pour les humains. Seulement pour les humains. Même parmi eux, il y avait des nouveaux. Ou plutôt des nouvelles.
D'après ce que j'ai entendu, elles s'appellent Isabella et Lena Duchanne, des sœurs jumelles. Duchanne... Ce nom est pensé avec mépris, méchanceté... Étrangement, ça ne me plaît pas. Ça me répugne presque. Ils ne jugent que par les apparences, par les rumeurs qui circulent. Celles-ci disent que les deux sœurs sont - je cite - : "les nièces de ce vieux fou de Ravenwood". Et d'après ce que j'ai entendu, ce "vieux fou de Ravenwood" est en fait Macon Ravenwood. Si celui-ci est si méprisé, c'est peut-être parce que jamais personne ne l'a vu se balader dans la petite ville de Forks depuis au moins cinquante ans.
Lorsque nous avons emménagé ici, nous avons été les Nouveaux, avec un grand "n". Mais les rumeurs qui ont courues ont été plutôt...remplies de curiosité. Pas comme celles-là, pleines de méchanceté, de mépris. Sur nous, c'est plutôt du style "je suis sûre que je vais sortir avec lui dans une semaine" ou alors "il paraît qu'ils sont tous célibataires..." Pourtant, lorsque nous sommes arrivés pour la rentrée au lycée, personne n'est venu nous voir pour nous parler, nous draguer, etc. Peut-être deux ou trois filles avec moi, plus tard, mais le bahut tout entier a ensuite compris que nous préférons rester à l'écart. "En famille", disent-ils.
Ne voulant pas prendre de risques, je retiens ma respiration, et attends que notre nouveau professeur de biologie franchisse enfin cette porte. Tout le monde est déjà arrivé, prenant bien soin de rester à côté de leurs amis, de m'ignorer du mieux qu'ils peuvent. Sauf peut-être ces deux filles, Lauren Mallory et Jessica Stanley.
Dans ce lycée, tous le monde se connaît. Comme dans toute la ville. Mais LE groupe le plus "populaire" est sûrement celui de Jessica Stanley, Lauren Mallory, Savannah Snow et Emily Asher. Après, il y a encore plein d'autres petits chiens qui les suivent partout, dont je n'ai pas pris la peine de retenir le nom. Bref, c'est le groupe des cheerleaders. Toujours en mini-jupe. Toujours avec leurs portables. Toujours avec une tonne de maquillage. Leurs mini-jupes sont tellement petites que j'aurais pu les confondre avec une ceinture. Et bien sûr, il ne faut surtout pas oublier les hauts hypers chers avec des sacs à mains à peu près du même prix que ma Volvo, et tellement petits qu'elles ne peuvent uniquement y ranger que leurs téléphones portables. Seulement pendant les rares moments où elles n'envoient pas des messages, bien sûr.
Soudain, l'orage qui gronde dehors se calma. Seule la pluie reste, on l'entend cogner sur les toits, telle une mélodie dont seul le vent peut déchiffrer, modifier à sa guise. Au même moment, la porte s'ouvre, et les bruits dans la classe s'arrêtent. Tout le monde a les yeux fixés sur elle. D'après les pensées que j'entends, c'est Isabella Duchanne.
Ses yeux verts électriques furètent dans tous les coins, toutes les tables, analysant les différents visages tournés vers elle. Elle cherche une place libre. Ses joues pâles virent au rouge vif lorsqu'elle se rend compte que toute la classe a les yeux virés sur sa petite personne. C'est adorable. Avec la façon dont elle se tient, les épaules rentrées, ses joues rouges, ses doigts se croisant et se décroisant, encore et encore, on remarque tout de suite qu'elle est une personne timide, et qui préfère rester dans son coin.
Les murmures recommencent. Mais cette fois, ils sont tous dirigés vers une seule et unique personne : Isabella Duchanne. Comme pour les pensées, ils sont emplis de mépris, de méchanceté... Ils sont tellement sûrs d'eux, inventant des trucs qui, je le sais, sont entièrement faux. Pathétique. J'ai presque envie de les balancer contre le mur de la salle. J'entends même déjà le bruit que ferait leurs os en se cassant, se brisant en mille morceaux, leur causant une telle douleur qu'ils en deviendront fous. Complètement fous. Ils en hurleraient, ils se déchireraient les cordes vocales. Sauf s'ils ne s'évanouissent pas avant.
Le sang coulerait. Et nous serions obligés de partir. Alors je ne peux seulement que me l'imaginer. Et...depuis quand je me soucie des humains ? Sûrement un vieil instinct qui resurgit. Oui, c'est sûrement ça.
Isabella a enfin repéré la seule place libre de la salle, c'est-à-dire à côté de moi. Elle s'avance, le regard viré au sol, la démarche hésitante et timide. Elle faillit trébucher une fois, avant de se rattraper à une table. Sur son passage, les élèves se poussent le plus loin d'elle, comme si elle possède une maladie grave et très contagieuse.
Lorsqu'elle s'assoit à côté de moi, je tente directement de lire ses pensées. Ce que j'y trouve déclenche une vague de frustration, accompagnée d'un léger froncement de sourcil. Comment-est-ce possible ? Jamais, Ô grand jamais depuis plus de quatre-vingt-dix ans, je n'ai rencontré un truc pareil.
Rien.
Silence radio.
C'est comme si je me heurte à un mur. Un mur infranchissable, impossible à casser, sans aucune faille. Cette fille n'est pas normale. À quoi pense-t-elle, là, maintenant ? Je sens que je vais me poser cette question beaucoup de fois... Une toute petite question, tellement innocente, si fragile, mais qui peut être finalement extrêmement dangereuse pour moi. J'ai l'impression de devenir fou, rien qu'avec le fait de ne pas pouvoir lire en elle.
À quoi pense-t-elle ? À quoi pense-t-elle ?
La frustration, mêlée à une curiosité maladive, commence déjà à me ronger lentement... Elle noue ma gorge, embrouille presque mon cerveau, qui se répète encore et encore cette même petite, toute petite question... Je veux prendre une bouffée d'air frais, avant de me raviser. Je sais que si la soif s'en mêle, j'allai déraper. Littéralement. Complètement.
Voilà comment une si petite, si innocente petite question peut presque entièrement nous détruire.
Isabella a sorti de son sac un petit calepin noir à spirale, et griffonne furieusement je-ne-sais-quoi à l'intérieur. Elle fronce les sourcils, et je remarque une petite ride sur son front, signe qu'elle est apparemment très concentrée. Du moins, c'est ce que j'en déduis. Ses yeux verts sont plus sombres que lorsqu'elle est entrée dans la salle.
Puis, je remarque ses mains. Couvertes d'encre noire. Il y en a tellement que même moi je ne peux pas déchiffrer ce qu'elle y a inscrit. On aurait presque dit qu'elle l'a coloriée entièrement avec un feutre noir.
Impossible de voir ce qu'elle écrit dans ce fichu carnet. Ses cheveux bruns chocolats me cachent la vue, ils font office de barrage, comme la barrière incassable qui me séparent de ses pensées.
La porte s'ouvre de nouveau, et M. Banner entre dans la salle. Il est plutôt petit, la démarche rapide, des gestes vifs... Il referme la porte derrière lui, ce qui me fait penser au même geste qu'Isabella a fait, sauf qu'elle l'a fait beaucoup plus timidement, en regardant le sol. Lui, il tente de se tenir le plus droit possible, maudissant intérieurement sa petite taille, regrettant presque de ne pas avoir fait cours dans une école primaire. Il réajuste ses petites lunettes carrées qui ornent son nez, et se tourne vers la classe, un sourire figé aux lèvres.
-Bonjour à tous, commence-t-il. Je suis...
C'est à peu près à ce moment là où tout le monde décroche et commence à dessiner sur son cahier de notes des dessins complètement débiles, fabriquer des avions en papier pour pouvoir ensuite les jeter à travers la classe, envoyer des messages à leurs amis, ou bien chuchoter entre eux.
Du coin de l'œil, je continue d'observer Isabella. Elle a refermé son calepin noir et a posé son stylo à côté, sur sa gauche. Je remarque tout de suite que c'est en fait un feutre noir. Il a l'air assez vieux, un bouchon transparent pour le refermer, aucun papier autour... Je ne sais même pas pourquoi je cherche un signe particulier dessus.
-Monsieur ?
La voix de Lauren me fait tourner la tête vers elle. Quand je lis ses pensées, je dois vraiment me retenir de ne pas lui mettre un coup pour l'envoyer contre le mur.
-Oui Mademoiselle Mallory ?
-Vous êtes sûr qu'il n'y a pas d'erreur ?
M. Banner fronce les sourcils et s'approche de quelques pas. Isabella a relevé la tête et observe craintivement l'échange.
-Quel erreur ?
-Au niveau des élèves !
Lauren pointe du doigt la nouvelle.
-L'erreur, c'est Isabella ! s'exclame-t-elle, révélant le fond de sa pensée.
A côté de son amie, Jessica fronce les sourcils et se penche vers elle.
-C'est Isabella Ravenwood, n'est-ce-pas ? demande-t-elle.
-Hum... Je pense, répond Lauren en se tournant de nouveau vers M. Banner. Isabella Ravenwood est l'incarnation de Satan en personne, elle n'a même pas le droit d'étudier dans ce lycée !
-C'est Duchanne.
La classe entière se tourne vers Isabella. Elle a parlé d'une voix tranchante, glaciale. Remplie de colère. Peut-être même de haine. Un instant, je me mets à sa place.
Si quelqu'un insulte ma famille, moi aussi je serai hors de moi. Dans ma vie, ma famille est ce qui compte le plus pour moi. Même si mon frère, Emmett, est parfois extrêmement agaçant des fois. C'est très important, la famille.
Ses yeux verts sont rivés sur Jessica et Lauren. Le prof se dandine sur place, visiblement très mal à l'aise.
-Ah oui, répond Lauren en souriant hypocritement. Désolée.
Elle ne l'a pas l'air du tout. Elle affiche même un air satisfait, comme si c'est son but, de la mettre en colère.
Jessica se tourne une nouvelle fois vers M. Banner.
-Donc, comme elle le disait, Isabella... Duchanne, n'a pas sa place ici. Sa sœur aussi ! Elles sont jumelles, et comme on dit, l'union fait la force.
Stop.
Je sursaute. J'ai entendu une voix résonner dans ma tête, couvrant le bruit de toutes les autres. Plus exactement, celle d'Isabella. Ai-je entendu ses pensées ? Je me concentre à nouveau pour essayer de percevoir cette voix, vibrante de haine.
-J'ai entendu dire que leur propre mère a tué leur père.
-Elle l'a même assassiné de sang-froid ! En rajoute l'autre. Ce sont tous des satanistes, dans sa famille.
J'ai dit STOP !
Puis, j'entends un craquement. Je tourne la tête vers les fenêtres. Elles sont en train d'exploser. Je redirige ma tête vers le prof, rassuré. Avant de la retourner brusquement vers les fenêtres. Elles explosent !
Les morceaux de verre tombent, et une rafale de vent les pousse à l'intérieur de la salle. Comme les autres, je me baisse et protège ma tête de mes bras. Une sonnerie retentit, stridente. Avertissant le lycée tout entier d'un danger.
Je me redresse lentement, prenant soudainement conscience que je n'ai pas à faire ça, me protéger. Pourtant, j'ai protégé mon secret et ma famille.
À côté de moi, Isabella n'a pas bougé. Elle est restée immobile, raide, son regard vert plus électrique que jamais. Et je remarque ses cheveux.
Bouclés. Ils sont bouclés. Pas raides, comme je l'ai remarqué lorsqu'elle est arrivée en classe. Puis, sous mes yeux étonnés et ébahis, les boucles se relâchent toutes seules, ses cheveux redevenant raides.
Je lève ma tête doucement pour qu'elle soit à la hauteur de la sienne et l'observe. Comme si elle a senti mon regard pesant sur elle, Isabella tourne son visage en forme de cœur vers moi. J'encre mes yeux dans les siens, toujours aussi surpris pour la profondeur qu'ils ont, ainsi que sa couleur.
C'est la plus belle couleur que je n'ai jamais vue...
Elle écarquille les yeux, la surprise se lisant dans son regard. Je me surpris moi-même à penser ça. Non ! Ce n'est qu'une couleur comme les autres !
-Tu vas bien ?
Cette phrase sort toute seule de mes lèvres, sans que je n'en décide quoi que ce soit, vidant l'air de mes poumons que j'ai inspiré avant le début du cours. Assassiner une classe entière par manque de self-contrôle alors que je n'ai chassé depuis trois jours ? Pas pour moi, non merci !
Isabella se mordille la lèvre inférieur, baisse le regard, me coupant de la seule connexion que j'ai avec elle, met son sac sur une épaule et part en trébuchant. Lorsqu'elle ouvre la porte pour sortir, je vois quelque chose scintiller sur sa joue. Une larme.
Je reste cinq secondes sans bouger sur ma chaise, essayant d'ignorer les plaintes de Jessica et Lauren, avant de moi aussi saisir mes manuels et sortir de la classe.
Lorsque j'arrive au parking, je vois le corbillard des Duchanne quitter le lycée. Je sors les clés de ma Volvo, et l'ouvre.
Une fois à l'intérieur de ma voiture, je sors moi aussi du lycée et pars chez moi, avec une seule pensée dans mon esprit. Demain, je lui parlerai.
Mon CD tourne, et j'écoute ma musique préférée pour essayer de me calmer, avant qu'il ne s'arrête brusquement et qu'une chanson, que je n'ai jamais entendue auparavant, retentisse étrangement dans mon esprit.
Seize lunes, seize années,
Seize de tes pires peurs,
Seize songes de mes pleurs,
Tombent tombent les années...
Hey !
Voilà le chapitre 2, dans toute sa splendeur ! La réécriture de ce chapitre est terminée, enfin ! Je suis satisfaite de ça, mais si il y a des incompréhensions, des trucs très mal expliqués, ou des conseils pour l'améliorer, je suis toute ouïe ! Bon, techniquement, je ne pourrais pas vous entendre, mais c'est à peu près la même chose hein ? Dites-moi aussi ce que vous avez pensé du point de vue Edward, même si j'ai remarqué que j'arrive mieux avec celui de Bella. Donc si quelque chose est mal décrit, signalez-le ! Ne soyez pas timide, Wattpad sert surtout pour l'échange entre l'écrivain et le lecteur. En plus, j'aime beaucoup rencontrer des personnes qui , comme moi, aiment lire et écrire. Même si c'est à propos d'un sujet complètement débile, d'une question, de n'importe quoi, pour faire connaissance, venez me parler ! (Ou écrire) En MP ou par commentaire, n'importe comment ! :)
Donc, si la nouvelle version de ce chapitre est satisfaisante, n'hésitez pas à voter ou commenter, sinon... Sinon rien en fait. J'aime bien parler comme ça, alors désolée si je peux paraître...bizarre.
Mais bon, qui ne pourrait pas avoir un tout petit brin de folie dans sa noble personnalité ? (Phrase qui ne veut absolument rien dire, j'en suis bien consciente... :))
Les personnages ne m'appartiennent pas , je ne fais que jouer un peu avec eux ! (Même si c'est un très bon jeu)
Bon, trêve de bavardages, je vous fait de gros bisous, et on se retrouve pour la suite qui arrivera normalement demain ! (Eh oui, déjà chapitre 10, ce n'est que la réécriture...)
Aurore.
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