Chapitre 11 : Les Quileutes partie 2.
PDV BELLA
Un hurlement déchirant se fit entendre. A glacer le sang. A nous figer complètement. A faire tourner la tête de tous les passants dans cette unique direction. Sauf que moi, je ne peux pas tourner la tête. Parce que ce cri, c'est moi qui l'ai poussé. J'agite les bras dans tous les sens, comme une vraie tarée. Mais cette fois, je ne suis pas folle.
Comme je me suis mise à gesticuler horriblement, je suis complètement déséquilibrée par ma propre tentative de survie. Et je tombe par terre. Avant même que le loup géant n'est eu le temps de me renverser et donc de me briser la colonne vertébrale. Finalement, c'est une belle tentative de survie. Je m'applaudirais, dans d'autres circonstances. Mais surtout pas dans celles-là.
Maintenant, je me giflerais presque pour avoir autant pensé. Parce que je suis restée allongée sans rien faire, sur le sol, de nouveau paralysée. Comme avant.
La bête pose son corps au dessus de moi, sa gueule se rapprochant dangereusement de mon visage. Je plisse le nez, écœurée par l'haleine fétide qui se dégage de son souffle, et me colle le plus possible au sol, tournant ma tête sur le côté droit, les yeux écarquillés.
Les larmes commençaient à perler au coin de mes yeux. Je pressais mes lèvres l'une contre l'autre, essayant de ne pas laisser échapper un autre hurlement suraigu. A la place, je déglutis péniblement et fermais mes paupières, avant d'essayer la dernière chose qui me sauverait peut-être la vie.
Au secours !
Ma tentative d'appel se perdit dans les tréfonds de ma tête, et je ne pus la rattraper et la relancer au bon endroit. J'étais complètement, totalement désespérée.
Avec l'énergie qu'il me reste, je ferme mes yeux encore plus fort, et recommence :
Lena, s'il te plaît... Viens...
Je crus vraiment fondre en larmes lorsque je me rendis compte qu'elle m'avait bloqué. J'entendis ma propre voix résonner dans ma tête, comme si je me Chuchotais à moi-même... Très étrange, d'ailleurs. Comme si il avait...rebondi contre...une barrière.
Ma voix semblait cassée. Détruite. Par la tristesse ? Le chagrin de mourir si jeune ? De ne pas m'être réconciliée avec Lena ? Je n'en savais rien moi-même.
Persévère, Bella. Persévère. Une larme coule.
Lena ! Allez, viens... Je suis désolée... Ne me laisse pas mourir !
Mon appel résonna encore une fois dans ma tête. Pourquoi ? Pourquoi me bloquer maintenant ? Oh, ma sœur, si tu savais comme je regrettais... Je ne le pensais pas. Je ne savais pas ce qui m'a pris... Je ne savais pas ce qui m'a poussé à te dire toutes ces choses, horribles, ignobles... Je regrettais tellement... Je savais que je le méritais. Mais pas maintenant, s'il te plaît...
Toujours avec l'énergie du désespoir, je me débattis alors de toutes mes forces, roulant sur le côté droit, puis sur le côté gauche, laissant échapper des larmes malgré moi. Pourtant, l'animal me gardait au sol. Il grognait toujours, mais n'attaquait pas, comme si... il était réticent.
Qu'est-ce-qu'il attend ? Qu'il fasse nuit ? Arrêtant de me débattre, je me tiens alors droite, toujours couchée au sol, le fixant d'un œil mauvais. Qu'est-ce-qu'il attend ?
C'est décidé... Si je devrai mourir, autant le faire dignement. Et puis... la mort ne sera peut-être pas si horrible que ça. C'est vrai, peut-être que j'aurai enfin la paix. Peut-être que j'arrêterai de me poser la même question tous les jours. Peut-être que j'irai au paradis, et que je deviendrai un ange gardien, veillant sur ma famille et mes proches. Ou peut-être que j'irai en enfer.
Un frisson parcourut mon dos tout entier à cette pensée. Je ne voulais sûrement pas aller pourrir dans les flammes de l'enfer. Mais peut-être que tu le méritais, me murmura une petite voix, enfouie tout au fond de mon esprit. Mon cœur se serrait. Oui, elle avait sûrement raison, cette petite voix. Peut-être que je le méritais. Un ticket pour aller en enfer. Mais personne pour m'en donner un pour le retour.
Par contre, le loup, lui, semblait être un fournisseur pour l'aller. Il était toujours hésitant. Il hésitait à me tuer ? Mais qu'on en finisse, bon sang !
Je le fixais toujours d'un œil mauvais. Rempli de détermination. Qu'il me tue !
La détermination quitte peu à peu mon corps, remplacée immédiatement par la colère. Et enfin, elle se transforme en un sentiment plus grand, plus fort, plus intense... Il se propage dans tout mon corps, faisant monter l'adrénaline jusqu'au fin fond de mes veines. Faisant aussi monter le courage. Qui alimente ma haine.
Cet accès de fureur me rappelle le moment juste avant que je me mette à hurler, à me disputer avec Lena. Vaguement. J'écarte aussitôt cette idée, me concentrant à nouveau sur ma haine, qui continue de monter, toujours plus forte, toujours plus rapidement.
J'aimais ce sentiment puissant.
Il me donnait la sensation d'être forte. Que j'étais capable de tout. Que je pouvais obtenir tout ce que je voulais. Absolument tout. Comme si j'étais... invincible. Oui, c'est ça. Je suis invincible, et personne ne pourra jamais me battre.
Là, ce que je veux, c'est très simple. Je veux un beau, un magnifique ticket pour la mort. Alors, je hurle dans les oreilles de ce loup géant :
- Vas-y ! Tue-moi, qu'on en finisse ! Tue-moi ! Fais-le lentement, ou rapidement, ça m'est égal ! Juste, tue-moi ! C'est pas si compliqué !
Une averse recommence à tomber. Décidément, je bats mon record, ces temps-ci. La deuxième fois. Puis, le tonnerre éclate, suivi d'un éclair. Je le vois derrière le loup, déchirant le ciel en deux parties inégales, un peu plus à droite qu'à gauche.
Au début, la bête paraît surprise. Puis, elle grogne, son museau toujours tout près de mon front. L'odeur est... beurk. Juste beurk. Je plisse encore une fois mon nez, et commence par respirer par la bouche. Pourquoi les animaux ne connaissent pas le dentifrice ? Dans les films lorsque les personnages sont dans la même position que moi, ils se contentent de fixer le monstre au dessus d'eux, les yeux complètement exorbités, remplis de terreur. Ils se plaquent le plus possible contre le sol, et reculent la tête par peur. Pas par dégoût.
C'est fou comme des fois, c'est absolument pas crédible, les films. Et tout le monde le sait.
Soudain, le loup recula brusquement. Je me relevais le plus vite possible, l'adrénaline coulant dans mes veines me permettant d'atténuer la douleur de ma cheville, que j'avais complètement oubliée. Comme lorsque les yeux jaunes de la bête me fixaient durement, et que je reculais pas à pas, tout doucement. Quelle belle idiote je faisais ! Mais je n'avais pas mal. A cause (ou grâce ?) à l'adrénaline. Des fois, le corps humain était vraiment bien fait.
Ma bouche s'ouvre et tombe presque jusqu'au sol - comme dans les dessins animés - lorsque je vois d'autres loups, identiques à celui aux yeux jaunes et à la fourrure brun-roux, tous aussi énormes, tous aussi impressionnants, tous aussi grands, sortir de nulle part. Ils s'entassent tous les uns sur les autres. Impossible de les compter !
Mais, le plus impressionnant, est sans doutes le gros noir. Il se détache nettement du reste de la... meute, et s'avance vers celui qui m'a attaqué. Ils se fixent sans rien faire. Quelques fois, des grognements se font entendre, et le noir avança d'un pas, alors que l'autre en reculait d'un autre.
La domination. La soumission. Ça saute directement aux yeux. Le brun-roux a légèrement baissé la tête, alors que l'énorme noir le dominait de toute sa taille.
Mon hypothèse se confirme sous mes yeux. Je ne suis pas venue ici juste pour rien. Non. C'est sûr et certain. Je referme alors ma bouche et déglutis précipitamment alors que je commence doucement à manquer d'air, et que mon cœur s'affole sur un rythme tellement rapide que j'en ai peur de faire une crise cardiaque. Mais pourtant, ce n'est pas à cause du manque d'air que mon cœur s'accélère autant. Non, absolument pas. C'est à cause de la vérité qui se fraye un chemin dans mon cerveau qui essaye désespérément de rassembler les morceaux du puzzle que formait ce mystère.
J'ai devant moi une meute, une véritable troupe de métamorphe.
Il ne manque plus que je découvre qu'Edward est au fait un vampire et là, je fais véritablement une grosse crise cardiaque.
******
Des bruits de pas précipités se font entendre un peu à ma gauche. Oh non... Et si c'était la police ? Quelqu'un aurait-il entendu mon horrible hurlement perçant ?
Je me tournais alors à moitié vers la gauche, et les métamorphes se tapir au sol tous ensemble, grognant plus fort que jamais. Je grimaçais en plaquant mes mains sur mes oreilles, décidément trop sensibles au bruit.
Puis, je l'entendis. Malgré mes mains plaquées sur mes oreilles. Complètement paniquée. Avec des sanglots dans la voix. Cette voix, complètement déformée, entièrement cassée, remplie de remords. Je faillis me remettre à pleurer, moi aussi.
- Bella ! Où-es-tu, bon sang ? S'il te plaît, c'est... c'est pas drôle !
Je voudrais bien lui répondre. La rassurer, lui dire que tout va bien. Mais j'étais trop tétanisée. Après ce traumatisme, cette bande de métamorphes devant moi, qui continuaient de gronder en concert, ma cheville qui me lançait toujours autant, ça faisait beaucoup trop d'émotions.
Lena continuait de m'appeler. Mais je n'osais toujours rien faire, terrorisée par le gros mâle noir qui, à présent, me fixait, moi, dangereusement. Je ne pouvais même pas lui parler par le Chuchotement.
Bien sûr, au bout d'une vingtaine de minutes, Lena, Ethan et Link se retrouvaient face à moi. Ils écarquillèrent tous les trois les yeux en même temps, ce qui, dans un sens, était assez comique. Je trouverai bien un moment pour leur rire au nez avec ça.
Mais dans l'autre sens, je les comprenais. Je les comprenais parfaitement bien. Car j'aurai fait exactement la même chose à leur place. Enfin... là, je restais tétanisée. Carrément figée sur place.
Lorsque ma sœur tourna finalement ses yeux verts électriques, d'habitude si pétillants, mais là, teinté d'inquiétude et d'effroi, j'eus une sorte de déclic. Ou plutôt, c'est comme si les éclairs que l'on apercevait dans le ciel tout à l'heure avaient atterris tous ensemble sur mon corps.
Celui-ci se réveilla soudainement. Sans réfléchir, je comblais la distance qui me séparait de ma sœur en courant presque - avec une cheville complètement tordue, c'est pas très pratique - et me jetais à son cou.
Tandis qu'elle me serrait fort dans ses bras, j'eus alors une révélation. Une très grande révélation.
Lena est mon pilier principal. Sans elle, je ne sais pas ce que je serai. Où je serai. Elle m'a toujours soutenue. Elle m'a toujours aidé. Elle m'a toujours canalisé. Elle m'a toujours fait prendre le bon chemin.
Alors, je fermais les yeux, qui laissèrent échapper quelques larmes de délivrances, et lui chuchotais à l'oreille :
- Je suis tellement désolée...
Lena resserra encore plus son étreinte et me répondit :
- Non, c'est moi qui suis désolée.
J'ouvris la bouche pour protester, lui dire qu'elle a tort, que c'est moi qui dois être la plus désolée, mais Link me coupa dans mon élan :
- Plus tard, les retrouvailles, s'il vous plaît... Comment ça se fait qu'on ne t'ai pas retrouvée morte, déchiquetée dans la forêt Bella ?
Je me détachais alors de ma sœur à contre cœur, bien que j'aurai voulu rester comme ça pour l'éternité, et me rappelais brusquement de la présence des métamorphes. Un sourire apparut sur mes lèvres. Peut-être saurais-je enfin qui sont les Cullen...
- Ce sont des métamorphes, lâchais-je de but en blanc.
Seul le silence me répondit. Tous les loups se sont tournés vers moi, apparemment eux aussi surpris.
Tu m'expliques ?
Je reposais mon regard sur ma sœur, qui avait les poings posés sur ses hanches, les sourcils froncés. Je m'empresse alors de lui dire ce qu'elle devrait normalement déjà savoir. Je me sens tellement honteuse et soulagée à la fois...
Soudain, une voix complètement inconnue me sortit de mes explications :
- Comment le sais-tu ?
Je me retournais là d'où venait cette voix. Je découvris alors un homme, qui devait peut-être faire mon âge. La peau naturellement bronzée, yeux marrons très foncés, tirant sur le noir, très... grand. C'est un géant. Il doit mesurer au moins un mètre quatre-vingt-quinze. Je remarque alors la disparition de deux loups, le noir et le brun-roux.
Mes joues se teintèrent d'une vive couleur rouge lorsque je me rendis compte que l'homme ne portait qu'un unique caleçon. Je détournais instinctivement le regard, extrêmement gênée.
- Comment tu le sais ? Réponds !
Sa voix est dure. Froide. Je repose involontairement mes yeux sur lui. Il est très bien... bâti. On pourrait même croire qu'il a passé la majorité de sa vie dans une salle de musculation.
Je plantais mes yeux verts dans ses yeux marrons/noirs, et lui répondis d'une tremblante, pas très sûre d'elle. Pas du tout, même.
- A.. à cause d'un livre.
Le métamorphe arqua un sourcil.
- Je ne connais pas de livres qui racontent quoi que ce soit sur nous, me répondit-il. Où-as-tu trouvé ça ?
Cet homme me faisait trop peur pour que je puisse inventer un quelconque mensonge. Je répondis donc sans réfléchir, la pure vérité :
- Dans... dans la bibliothèque de mon oncle.
- Qui est ton oncle ?
- Ma... Macon Ravenwood...
- Il n'est pas.. normal ?
- Non...
- C'est bien ce que je me disais..
Il s'avança de quelques pas vers moi. Je ne pus bouger, encore une fois paralysée par la terreur.
Mais, contre toute attente, il s'arrêta à quelques mètre de moi, et me sourit chaleureusement, comme à une amie de longue date.
- Je m'appelle Jacob. Jacob Black.
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Hey !
Eh oui, finalement, je pense que je vais faire trois parties pour ce chapitre... Alors ? Qu'est-ce-que vous dîtes de l'apparition de ce nouveau personnage ? (ou même de plusieurs)
Encore une fois, le chapitre 3 n'est toujours pas corrigé, j'ai de moins en moins de temps ! C'est vrai que ce chapitre est assez court, mais j'ai préféré le poster maintenant, coupé, plutôt que dans deux semaines, entier.
Enfin bref, gros bisous, et bonne semaine à vous tous !
Aurore.
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