9. POINT DE NON-RETOUR (Partie XI)
Rosalie s'approcha de moi et m'attrapa par les épaules, en adressant un regard insistant à Edward. Il me lâcha donc la taille et se dirigea vers le salon, suivi du reste de la famille.
- Viens, chuchota Rose. Il faut te sécher.
Je laissai ma belle-sœur me guider dans les escaliers jusqu'à la salle de bain, où elle s'empara d'une serviette qu'elle me tendit. Elle en sortit une autre et commença à éponger mes cheveux. Je m'assis sur la chaise qui faisait face au miroir et croisai mon regard hébété.
- Je suis vraiment navrée, Bella, lâcha-t-elle tout à coup.
- Tu n'y es pour rien, m'empressai-je de la rassurer.
- Je me sens pourtant coupable, ajouta-t-elle avec un sourire amer.
- Écoute, nous sommes tous à cran. Tout le monde a le droit de craquer.
Rosalie s'empara d'une brosse à cheveux et entreprit de me les démêler. J'essuyai les dernières gouttes qui coulaient depuis le sommet de mon front.
- Je ne sais pas comment tu fais pour me supporter. Sincèrement, Jacob a raison. Je ne suis pas quelqu'un de bien.
Mes yeux s'agrandirent sous la surprise. Comment était-il possible que son opinion sur lui ait changé du tout au tout, en l'espace de si peu de temps ?
- Ne dis pas ça, tentai-je de l'apaiser.
- Mais ce n'est que la vérité. Je ne fais que le mal autour de moi.
- Ça c'est faux, rétorquai-je. Et tu le sais. Qui m'a soutenue lorsque Renesmée est entrée dans ma vie ?
Ma belle-sœur interrompit quelques instants son brossage et posa ses mains sur mes épaules.
- Tu dis ça pour me faire plaisir mais... encore une fois, Jacob n'avait pas tort quand il a dit que c'était par pur égoïsme.
Cette fois, je me levai et fis volte-face. Rosalie, qui ne s'attendait pas à ma réaction, recula de quelques pas.
- Ne m'en veux pas, Bella, se défendit-elle en levant les deux mains. Je...
- Rosalie, l'interrompis-je en attrapant ses poignets. Je sais parfaitement ce que tu as cherché à faire en me protégeant du reste de la famille. Je sais parfaitement ce que tu as traversé et je ne te reproche rien du tout. Sincèrement, je crois qu'à ta place, j'en aurais fait autant. Et il n'est pas question d'égoïsme lorsque je te dis ça.
- Il n'empêche, insista-t-elle, rassurée de ne pas me voir en colère. Même s'il n'y avait pas que de l'intérêt personnel derrière tout ça...
- Avoir un enfant est un don du ciel dont tu ne pourras jamais bénéficier, la coupai-je. C'est donc normal que tu aies vu dans ma grossesse un moyen d'accéder à ce que tu désirais. Tu sais comme moi que c'était ma seule occasion, et par conséquent, la tienne aussi.
Ma belle-sœur se ravisa quelques instants. Elle paraissait déboussolée de me voir si compréhensive avec elle.
- Peu importe, éluda-t-elle. Ton ami n'est plus là, et c'est ma faute.
- Rosalie, fis-je en levant les yeux au ciel. Pas de doute, tu es bien la sœur d'Edward.
- Je parle sérieusement, rétorqua-t-elle. Tu as déjà perdu ta fille et à cause de moi, tu perds ton meilleur ami.
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