8. FEU DE CAMP (Partie IX)
- Rien que ses chamailleries habituelles avec Jacob. J'ai l'impression que sa colère envers lui ne faiblit pas. Et j'ai peur qu'elle ne finisse par le pousser à bout.
- Comment est-ce qu'il réagit, lui ?
- Il passe ça sous la plaisanterie, mais je suis sûre qu'il en souffre. Mais il ne s'en plaindra certainement pas.
Edward faisait jouer dans sa main un petit morceau de rocher dont une partie retomba en poussière sur le sol.
- À sa décharge, elle est dans une position délicate vis-à-vis de nous, la défendis-je.
- Elle s'est débrouillée toute seule pour en arriver là, me fit-il observer. Elle a fait ses propres choix.
- Peut-être, mais ça la pousse davantage à croire que Jacob est la cause de tous ses problèmes.
- Tu sais quel est le véritable problème de Rosalie ? Son sale caractère.
- Tu ne lui as toujours pas pardonné, constatai-je tristement.
- J'ai eu le temps d'y réfléchir en chemin, commença-t-il en ouvrant la main.
La fine poussière de roche s'envola dans un tourbillon. J'en profitai pour glisser ma main dans la sienne.
- Je suis sûr qu'elle est en plein conflit intérieur. Elle a appris à tolérer Jacob avec le temps, même si elle ne l'aime pas. Elle s'y est efforcée, en particulier pour Renesmée, parce qu'elle savait que la petite ne pouvait se passer de lui. Mais maintenant que Nessie n'est plus là, elle ne voit plus l'intérêt de se donner tant de mal. Et Jacob s'étant retrouvé impuissant durant l'attaque, elle a trouvé en lui le coupable idéal.
- Ce qui veut dire...
- Je ne lui en tiens plus rigueur, si c'est ce que tu veux savoir. Je mets ça sur le compte de son chagrin, même si j'ai trouvé sa réaction un peu outrée.
- C'est vrai, approuvai-je. Enfin, le principal, c'est que Jacob se soit rétabli. Malgré elle.
- Je t'avoue que j'ai été surpris de le trouver sur pied à mon retour, changea-t-il de sujet.
- Ça m'a pris au dépourvu, moi aussi, confiai-je.
- Ça lui a pris quoi ? Cinq jours ? Six ? lança-t-il.
- J'ai beau savoir ce qu'il est, je suis toujours aussi étonnée de voir ce qu'il est capable de faire.
- Certaines de ses blessures seront plus longues à guérir que d'autres, souligna-t-il pourtant.
- À ce propos, pourquoi tu ne m'as rien dit avant ton départ ? l'interrogeai-je.
- Tu veux parler de Sam ? C'était uniquement pour que tu ne te fasses pas de souci supplémentaire. J'avais espéré qu'en résolvant notre problème, je résoudrais également le sien.
- Je sais que tu as tout tenté, le réconfortai-je. Même l'absurde.
Edward resta muet. Une branche craqua dans le brasier. Des étincelles jaillirent, s'éteignant dans l'obscurité.
- Je ne comprends pas, insistai-je pourtant. Tu te doutais bien que leur parler ne suffirait pas.
- J'étais moi-même sceptique au départ. Et puis, j'ai fini par me convaincre que c'était réalisable.
- Réponds-moi franchement, exigeai-je. L'idée d'échanger ta vie ne t'avait-elle pas traversé l'esprit avant que tu ne t'en ailles ?
- Pas vraiment. Ce n'était qu'une éventualité à mes yeux. Je n'avais rien arrêté, se justifia-t-il.
- Alice n'a donc rien pu voir avant ton départ, convins-je. En revanche, il y a quelque chose que je ne m'explique pas. Elle dit n'avoir rien vu pendant ton voyage.
- Je m'en suis aperçu, rigola-t-il. Je m'attendais à ce que tu me tombes dessus à peine rentré. Mais en voyant que tu n'avais pas l'air au courant, j'ai compris qu'Alice avait voulu te préserver, même si je savais parfaitement que tu ferais le lien une fois que je t'aurais dit ce qu'il s'était passé là-bas.
- Elle m'a menti ! m'offusquai-je.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top