7. SOUTIEN (Partie XVII)
Il sortit une main de ses poches et la remua lentement de haut en bas.
- Calme-toi, Bella. Ne crie pas comme ça. Qu'est-ce que ça aurait changé de toute façon ? m'interrogea-t-il en haussant les épaules. Tu le connais aussi bien que moi. Il est têtu, borné et personne ne peut le faire changer d'avis.
Je m'en voulus d'avoir jugé mon beau-frère aussi vite, parce que j'avais fait exactement la même chose que lui. J'avais donné mon accord à Edward à contrecœur, afin d'éviter le conflit et aussi parce qu'il n'avait rien voulu entendre.
- Et si ça tournait mal ? fis-je à voix basse.
- Fais-lui un peu confiance. Je ne crois pas qu'il soit parti sur un simple coup de tête. Je pense simplement qu'il a besoin d'explications qu'il n'obtiendra certainement pas en restant ici, les bras croisés. Et même si je n'approuve pas, je crois que je peux le comprendre.
- Réponds à ma question, Jasper. Si les choses tournaient mal, que me resterait-il ?
Je voulais le forcer à me répondre coûte que coûte, comme il m'avait forcée à le faire quelques instants plus tôt.
- Alice a dit qu'il n'y aurait aucun problème, alors je te le répète, tout ira bien.
Croisant les bras, je me mis à taper du pied. Il ne s'en sortirait pas comme ça. Cette difficulté qu'il avait à me répondre signifiait forcément que lui non plus ne préférait pas envisager les choses sous cet angle. Mais j'avais besoin d'entendre ce que je savais déjà. J'eus le temps de compter quarante coups avant que Jasper ne cède.
- Nous, déclara-t-il simplement.
Ce mot me fit l'effet d'une bonne claque et m'obligea à reconsidérer la question. En effet, je n'avais pensé qu'à moi, sans vraiment réfléchir aux conséquences qu'impliquerait la disparition d'Edward. Tout le monde souffrirait mais au moins, le reste de la famille serait là pour m'épauler et - bien que la question ne se posait pas - je perçus dans les yeux de Jasper, la tristesse de ne pas avoir lu la réciproque dans les miens.
- Ce n'est pas ce que tu crois, repris-je après avoir avalé ma salive. Je sais que vous serez là pour moi, mais moi, je ne serai pas assez forte pour aider qui que ce soit.
- Ne dis pas de sottises, chuchota-t-il, réalisant qu'il s'était fourvoyé. Tu es plus forte que tu ne veux bien l'avouer. Alors maintenant, tu vas cesser de piétiner près de ce téléphone et garder confiance. Et puis, fais-moi plaisir, va chasser, s'il te plaît.
- Je n'en ai pas envie.
- Menteuse, lâcha-t-il alors que ses yeux devinrent deux fentes étroites.
- Jasper, je...
- Ne discute pas. Tu ne voudrais pas risquer de t'en prendre à Jacob ? Ça ferait bien trop plaisir à certaines personnes.
Je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire et finis par accepter. Jasper me quitta alors, non sans se retourner une dernière fois. Il savait parfaitement que sa tentative pour me rassurer avait été inutile, mais il acceptait malgré tout de souffrir avec moi.
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