7. SOUTIEN (Partie X)

Le claquement de la porte d'entrée résonna jusque dans la cuisine.

- Bella ? interrogea la voix surprise de mon père.

- Je suis là, papa, confirmai-je en me levant de ma chaise.

Charlie déboula dans la cuisine et me gratifia d'un sourire angélique.

- Je n'espérais pas te voir ici, lança-t-il en posant un baiser sur mon front.

- Je t'avais bien dit que je passerais, non ? répondis-je en haussant les épaules.

- Il est si tard, se justifia-t-il.

- Tu m'avais prévenue, lui rappelai-je. Je ne te dérange pas, j'espère ? Je peux revenir une autre fois, si tu préfères.

- Ne sois pas bête, m'interrompit-il. C'est juste que je me fais du souci pour toi.

Cette déclaration me remua les entrailles. Pourquoi était-il si perspicace ?

- Je veux dire, l'heure du dîner est déjà passée et tu dois encore rentrer chez toi, expliqua-t-il en prenant place sur la chaise voisine de celle où je m'étais installée un peu plus tôt.

Simple inquiétude paternelle. Je m'autorisai de nouveau à respirer.

- Tu veux me faire croire que tu n'as pas faim ? tentai-je de plaisanter, tout en changeant subtilement de sujet.

- Je crois que je pourrais manger un cheval, avoua-t-il en tapotant son estomac.

- Imagine ce qu'il se serait passé si je n'avais pas été là, lui fis-je remarquer en sortant du réfrigérateur le plat que je lui avais préparé.

- C'est vrai, reconnut-il. Au pire, j'aurais commandé une pizza.

- Tu vas finir par t'intoxiquer avec ces cochonneries, le morigénai-je en piquant avec une fourchette le long steak grillé à point avant de le déposer dans une assiette.

Je plaçai le tout dans le micro-ondes et enclenchai la minuterie.

- Toi aussi, tu mangeais souvent ça il fut un temps, contra-t-il.

- Quoi ? m'offusquai-je.

Après tout, je n'avais jamais été ce genre d'ado à se gaver de ces saletés.

- Quand tu traînais au garage avec Jacob, souligna-t-il. J'ai souvent vu des cartons d'emballage traîner dans la cuisine quand j'allais faire un saut chez Billy.

- Ce n'est pas vrai, réfutai-je immédiatement. On les laissait toujours dans le garage et tu n'y es jamais venu.

Je me tus en constatant que j'avais foncé tête baissée dans le piège qu'il m'avait tendu.

- Tu vois, triompha-t-il.

- C'était plutôt rare, me défendis-je. J'allais souvent chez Jake dans l'après-midi, après les cours. Et puis, je me rattrapais le soir, non ?

- Ce n'est pas faux, acquiesça-t-il sans se départir de son sourire.

La sonnerie du micro-ondes interrompit momentanément notre échange. Je sortis l'assiette de l'appareil et la remplaçait par une boîte étanche qui contenait l'autre moitié du repas, après avoir préalablement ôté le couvercle. Je suivis un instant le plateau entamer sa ronde avant que mon père ne vienne interrompre ma rêverie.

- À propos de Jacob, il va bien j'espère ?

Aussitôt, je fus traversée d'une pointe de panique avant de me souvenir que ce n'était pas de de côté-là que j'avais le plus à craindre. Sans me laisser le temps de lui répondre, il continua en fronçant les sourcils.

- Je suis passé à l'hôpital cet après-midi, histoire de voir s'il tenait le coup, mais on m'a dit à l'accueil qu'il n'y était pas.

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