6. DÉCISION (Partie XI)
- Son bassin est très douloureux et je ne sais pas s'il pourra remarcher normalement un jour. Je ne peux pour l'instant être sûr que ses os se soient correctement ressoudés. S'il devait boiter...
Carlisle ne termina pas sa phrase. Il me laissa le temps de digérer la nouvelle. Nous restâmes ainsi silencieux un long moment. Enfin, il se pencha par-dessus le bureau et posa sa main sur mes doigts qui martelaient le bois.
- Ne te fais pas de souci, m'apaisa-t-il.
- C'est difficile, rétorquai-je sans chercher à récupérer ma main.
- Je reconnais que ces derniers temps, les choses se sont un peu gâtées pour toi.
- Je me sens si mal, avouai-je alors. Et avec Edward qui veut s'éloigner...
- Ne lui en veux pas, le défendit-il. C'est une décision courageuse de sa part.
- Courageuse ? m'exclamai-je en ôtant précipitamment ma main du bureau. Carlisle, comment pouvez-vous cautionner une telle chose ?
J'étais en colère de voir que le médecin s'était définitivement rangé à l'avis de son fils. Personne ne voyait-il donc à quel point sa décision était stupide et dangereuse ?
- Calme-toi, Bella, tempéra Carlisle en s'enfonçant dans son fauteuil. Je n'ai pas dit que j'étais d'accord avec lui. Seulement, il est dans une situation face à laquelle je ne peux rien faire pour l'aider.
- Vous n'avez même pas tenté de l'en dissuader, marmonnai-je.
- Son idée ne t'a-t-elle pas traversé l'esprit ? rétorqua-t-il.
Je ne répondis rien. Il m'avait coupé la chique.
- C'est bien ce que je pensais.
- C'est peut-être vrai, reconnus-je, mais j'ai parfaitement conscience que ce serait suicidaire.
- Pas forcément. Je ne crois pas qu'il y ait de réel danger à ce qu'il se rende en Italie. D'un autre côté, je ne suis pas très rassuré par le fait que nous ne sachions toujours pas pourquoi ils nous ont pris la petite.
Le trou noir dans ma poitrine gagna en force. Je grimaçai.
- Excuse-moi, souffla Carlisle.
- Ça ne fait rien, mentis-je. De toute façon, je vais être obligée d'accepter les choses telles qu'elles sont.
- Attends, observa le médecin, je ne t'ai pas entendue le contredire une seule fois.
- Je compte bien lui dire ma façon de penser, répliquai-je fermement. Mais je ne tenais pas à faire un scandale. Il sait très bien ce que j'en pense et s'il croit pouvoir s'échapper, il se trompe.
- Ne sois pas trop dure avec lui, Bella. Essaie de le comprendre. Il ne lui reste pas beaucoup d'alternatives.
- Essayer de le comprendre, fis-je distraitement en caressant du doigt les épines de la couronne de laurier qui reposait sur la tête de l'Apollon. Je n'ai pas besoin d'essayer, Carlisle. Je souffre autant que lui de l'absence de Renesmée. Chaque heure passée sans elle est un calvaire et les heures me filent entre les doigts sans que je puisse y changer quoi que ce soit.
Le médecin parut surpris par ma dernière révélation. Il se leva et enfonça ses mains dans ses poches, avant d'arpenter l'espace derrière son bureau.
- Certes, sa décision est un peu... précipitée, concéda-t-il.
- Il ne veut même pas que je l'accompagne, renchéris-je.
- C'est uniquement dans le but de te protéger.
- C'est donc qu'il estime qu'il y a danger, objectai-je.
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