6. DÉCISION (Partie X)

- Merci, souffla Edward.

J'étais estomaquée par la réaction générale. Je me retins de lâcher un juron devant leur attitude passive.

- Il vaudrait mieux que j'aille chasser, reprit-il.

- Je t'accompagne, décréta Emmett.

- Si tu veux. À tout à l'heure, lança-t-il à la volée, esquivant toujours mon regard.

J'aurais dû me lancer à sa poursuite et l'implorer à genoux de ne pas me quitter une fois encore. Mais je n'en fis rien, pas plus que le reste de la famille. Se levant brusquement, Alice entraîna Jasper par la main et sortit par la porte de derrière. Son visage était déjà assombri par une concentration intense lorsque son amant referma la porte. Rosalie monta au premier étage au moment où Esmée gagnait la cuisine, si bien que je me retrouvai seule avec Carlisle.

- Viens, lança-t-il en me précédant dans les escaliers.

Je suivis le médecin au premier étage où il me guida jusqu'à son bureau.

- Je t'en prie, m'invita-t-il à entrer.

Cela faisait un bon moment que je n'avais pas été amenée à pénétrer dans la pièce. Je constatai que cette dernière avait subi quelques aménagements. La bibliothèque, déjà imposante, me parut plus fournie qu'autrefois. Je ne pus m'empêcher de jeter un coup d'œil à l'imposant tableau central. Lorsque je m'approchai du bureau, je remarquai la présence nouvelle d'une statuette en marbre blanc. J'admirai la finesse de chaque détail et suivis les courbes harmonieuses des corps marmoréens.

- C'est magnifique, m'émerveillai-je.

Je ne pouvais détacher mon regard du visage de la jeune femme qui semblait fuir son amant. Une large écorce cachait sa nudité. Elle paraissait prendre racine dans le socle opalin alors même que sa chevelure devenait laurier.

- Apollon et Daphné, me renseigna-t-il. C'est une œuvre italienne.

Je l'interrogeai du regard.

- Le Bernin, ajouta-t-il.

Ce nom-là me disait quelque chose.

- Assieds-toi, je t'en prie, fit-il en désignant l'un des deux sièges en cuir qui lui faisaient face.

Je pris place dans celui de droite et croisai les jambes, histoire de paraître plus décontractée que je ne l'étais en réalité. Je savais parfaitement ce qu'il s'apprêtait à me dire, et je n'avais pas particulièrement envie de l'entendre.

- Bella... commença-t-il.

- Carlisle, le coupai-je, je sais ce que vous pensez, mais ça ne change rien à...

- Bella, calme-toi. Je voulais juste te parler de Jacob.

- Oh ! m'exclamai-je en réalisant que je m'étais fourvoyée.

J'avais redouté que le médecin ne me fasse la morale et je me sentis nulle de l'avoir jugé si vite. J'eus du mal à cacher ma gêne.

- Je vous écoute, articulai-je.

- J'ai profité des quelques instants durant lesquels tu t'es absentée pour ausculter Jacob.

Je déglutis bruyamment.

- Tu peux être rassurée, poursuivit-il, il ne sera pas paralysé.

Cette fois, je lui adressai un franc sourire.

- Vous n'aviez aucune raison de douter de vous, lui rappelai-je.

- Je n'ai pas terminé, s'empressa-t-il d'enchaîner.

- Qu'y a-t-il ? m'inquiétai-je derechef.

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