5. RENESMÉE (Partie I)
Edward était rapide. Trop rapide. En un dixième de seconde, il traversa la pelouse avant de piler net, tant et si bien que je manquai le heurter de plein fouet. Sans crier gare, il franchit le cours d'eau avant de reprendre sa course folle. Son impressionnante vélocité ne pouvait signifier qu'une seule chose, il avait dû se passer quelque chose de grave.
- Edward, attends ! criai-je.
J'étais certes moins rapide, mais je n'en étais pas moins aussi précipitée que lui. Je dus déployer toutes mes forces pour ne pas me faire distancer, volant plus que ne marchant, tandis qu'il s'enfonçait plus loin dans la forêt qui bordait la propriété.
Pourtant, il ne s'arrêta pas lorsque je l'appelai. Mon mari semblait suivre un chemin déjà tracé mais mes idées étaient trop embrouillées pour que je réussisse à y voir clair en cet instant et je n'en fus que plus désorientée lorsque je reconnus la silhouette du cottage.
- Edward, que se passe-t-il ? réitérai-je, anxieuse à présent.
J'étais irritée d'être ainsi tenue à l'écart. Une dizaine de secondes s'étaient écoulées depuis que j'avais sauté du canapé, la peur au ventre. Je n'arrivais pas à croire que la situation ait pu prendre un tournant aussi dramatique, car il s'était passé quelque chose de grave, je ne pouvais plus en douter.
Je stoppai brutalement ma course. Je n'avais encore jamais vu Edward dans cet état, plus paniqué que réfléchi, et ce silence ne lui ressemblait guère. Que pouvait-il bien savoir que je n'étais en mesure de supporter ? La réponse, évidente, s'imposa à moi. Il ne pouvait s'agir que de Renesmée. Mais qu'est-ce qui pouvait justifier un empressement si soudain que je ne pouvais être mise au courant ?
La panique me submergea. Ôtant mes chaussures - qui n'entravaient pourtant en rien ma progression -, je me remis en route, filant à travers la végétation dégoulinante. Je n'avais pas perdu Edward de vue mais n'eus cependant pas besoin de le suivre bien longtemps.
J'estimai que nous avions parcouru un bon kilomètre, lorsqu'il s'arrêta brusquement avant de bifurquer sur sa droite. Ce fut à cet instant qu'une plainte retenue parvint jusqu'à mes oreilles, à l'instar d'un fumet que j'aurais pu, en temps normal, identifier à plusieurs dizaines de kilomètres. Ainsi, c'était de Jacob dont il s'agissait.
Je me rendis compte, tandis qu'Edward bifurquait à nouveau, que je tentais par tous les moyens de me rassurer, cherchant l'explication la plus supportable, mais ne parvenant cependant pas à me duper. Une nouvelle plainte nous parvint, plus sourde cette fois - nous nous rapprochions de Jacob, mais lui semblait immobile.
Je n'entendais pas le martèlement de ses lourdes pattes qui galopaient à notre rencontre - à moins que ce ne fût la pluie qui altérait ma perception des choses. À l'inverse, je claquai violemment mes pieds sur la terre détrempée, me donnant de plus en plus d'élan, à mesure que ma peur grandissait. Il fallait que je sache rapidement, avant de céder définitivement à la panique.
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