- L'Amazonie ? Pour son anniversaire ?

- Nous connaissons du monde là-bas, expliqua Edward.

- C'est une idée originale ! intervint Sue. Et quand comptez-vous lui annoncer ?

- Nous n'avons encore rien décidé pour l'instant. Mais, ne vous inquiétez pas, Alice compte organiser une petite fête avant notre départ.

- Nous ne lui dirons rien ! assura mon père d'une voix plus ferme. Nous aurons bien d'autres sujets à aborder...

Edward toussa afin de réprimer un rire - je me demandai bien à quoi pensait mon père. Charlie ne put étouffer un bâillement. Je jetai un coup d'œil à la pendule qui affichait 23h05.

Moins de dix minutes plus tard, nous étions sur le chemin du retour. J'avais profité de ce court instant en tête-à-tête avec Edward pour lui poser la question qui me brûlait les lèvres. Qu'avait voulu sous-entendre mon père ? Edward avait à nouveau réprimé un rire.

- Je ne peux rien te dire.

Il avait déclaré cela avec un grand sérieux.

- Tu ne peux ou tu ne veux rien me dire ?

Il n'avait pas bronché.

- Je veux savoir ! avais-je exigé.

- Désolé, avait-il déclaré en me jetant un coup d'œil amusé.

Je n'avais pas desserré les dents durant le reste du voyage. Il n'y avait qu'une seule explication possible à son mutisme : Charlie avait dû profiter de mon absence et de celle de Sue pour lui confier un secret. Mais lequel ?

J'avais envisagé de passer un petit moment avec Renesmée dès son retour à la maison puisque, si j'en croyais les dires de mon père, il aborderait le sujet avec elle. Cependant, je m'étais ravisée. Ce ne serait pas très fair-play de ma part. Je n'avais donc plus qu'à attendre péniblement, sans vraiment savoir quand ni à quelle occasion le coup frapperait.

Je m'étais demandée comment mon père pouvait me mettre dans un embarras pareil, lui qui détestait au moins autant que moi être au centre de l'attention. Je n'en comprenais pas la raison. Peut-être avais-je loupé un épisode significatif, plongée que j'étais dans les préparatifs de l'anniversaire de... Non ! Pas ça ! Je venais d'être frappée par la foudre et la réponse avait fusé comme un éclair.

- Mon anniversaire ! m'étais-je écriée.

Edward avait éclaté de rire.

- C'est une plaisanterie ? m'étais-je révoltée.

Je n'avais pas songé que l'on continuât à me souhaiter mon anniversaire - je ne fréquentais plus d'humains - mais il m'apparaissait désormais évident que mon père était l'exception qui confirmait la règle. Seulement voilà, au-delà de la célébration même, un problème se posait : je ne vieillissais plus. Aussi, je devrais rapidement trouver le moyen d'y mettre un terme.

Je n'eus pas le loisir d'y réfléchir bien longtemps ; Jacob et Rosalie nous attendaient sur le perron. L'air résigné de ma belle-sœur tranchait avec l'immense sourire qui illuminait le visage de mon ami.

- Qu'est-ce que tu fiches ici ? m'exclamai-je en refermant la portière. La petite n'est plus là, tu sais...

- Justement ! Je suis venu t'annoncer une bonne nouvelle...