2. PARTAGE (Partie XIII)
Je contemplais à nouveau notre jardin en perdition tout en me laissant bercer par la respiration encore saccadée d'Edward. Je laissai ma tête se soulever à chacune de ses inspirations, tandis qu'il jouait distraitement avec une mèche de mes cheveux.
Je fis courir mes doigts le long de sa mâchoire musclée. Le pauvre ! Il était vraiment temps qu'il fasse une pause - je lui accordais dix minutes. Je laissai mon esprit vagabonder au gré de mes émotions. J'avais beau être en compagnie d'un dieu vivant, je mourrais d'envie de revoir Renesmée.
Son anniversaire approchant, je m'interrogeai encore sur ce que nous allions bien pouvoir lui offrir. La question était délicate, la petite ayant peu d'anniversaires à célébrer. En effet, nous avions décidé de ne fêter que ceux des sept ou huit premières années. Renesmée aurait alors atteint sa maturité à ce moment-là. Du reste, la règle était la même pour tout le monde : on ne fêtait pas l'anniversaire d'un vampire.
- À quoi songes-tu ? finit par me demander Edward, dont le souffle était déjà moins haché.
- À Renesmée, répondis-je. J'étais en train de penser que son anniversaire est pour bientôt.
- Eh oui, un an déjà... approuva-t-il. Et tu comptes lui offrir quelque chose en particulier ? hésita-t-il.
- Je n'en ai pas la moindre idée, avouai-je. Je souhaiterais que ça soit spécial, mais là... je sèche !
- Alors, je vais être honnête avec toi, j'ai déjà réfléchi à la question.
Une fois encore, Edward avait une longueur d'avance. L'inverse était rare mais pas impossible - le fait de pouvoir dissimuler mes pensées à mon mari m'avait permis d'échafauder un plan de fuite pour notre enfant. Mais lui savait toujours ce qu'il fallait faire, dans n'importe quelle circonstance et avant même que quiconque y ait seulement songé.
- Tu as déjà une idée précise ? l'interrogeai-je alors que son souffle n'était plus qu'un murmure.
- Très précise ! rigola-t-il. Mais je n'en tire aucune gloire, je n'en suis pas à l'origine, s'interrompit-il.
- Alice ! m'exclamai-je.
Il était évident que ma belle-sœur avait vu à l'avance ce que j'avais jugé le plus à même de faire plaisir à Renesmée. Son extralucidité était un avantage non négligeable dans certaines situations.
- Tu fais fausse route, reprit Edward, l'air malicieux.
- Ah bon ? m'étonnai-je. S'il ne s'agit pas d'Alice, alors qui a bien pu... ?
Je marquai une pause. La réponse s'imposa à moi comme une évidence.
- Renesmée, lâchai-je.
Pourquoi n'y avais-je pas songé plus tôt ? Edward avait tout simplement lu dans les pensées de Renesmée. J'oubliais parfois que j'étais la seule sur qui son pouvoir était inefficace.
- Aurais-je mal agi ? se renfrogna Edward. Si c'est le cas, je te tairai ce que je sais. Je te laisserai chercher le cadeau que tu jugeras le plus approprié.
- Bien sûr que non ! me révoltai-je.
Je me demandai si Edward n'avait pas été martyr dans une vie antérieure.
- Au contraire ! Je me sens juste idiote de ne pas y avoir songé moi-même. Alors ? De quoi s'agit-il ? repris-je, désireuse de connaître la solution au problème pour lequel je me triturais les méninges depuis plusieurs semaines.
- Notre petite fille a juste envie de revoir les Amazones, expliqua-t-il.
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