2. PARTAGE (Partie VII)
Je tournai le bouton du chauffage - de la buée commençait à se former sur les vitres de la Volvo. Le ciel gris et pluvieux ne nous avait pas épargnées durant le court laps de temps où nous avions quitté la maison pour gagner le garage.
La pluie avait redoublé d'intensité lorsque je déposai Alice et la petite devant chez mon père. Je les vis alors rejoindre Charlie qui les attendait sur le seuil de la porte, aussi rapidement que la vitesse humaine le leur permettait. Je fis alors un grand signe de la main à mon père qui me hurla quelque chose qui ressemblait à un "Salut, Bella !". Je redémarrai en trombe, laissant une gerbe d'eau dans mon sillage et éclaboussant au passage la voiture noire du vieil Indien.
***
- Bonjour, Charlie !
- Alice, je suis heureux de te revoir ! s'était exclamé mon père, l'air ravi. Et toi ma belle, tu n'as pas bientôt fini de grandir ? J'ai l'impression que Jacob déteint sur toi, avait-il poursuivi.
- Il y a un peu de ça ! avait rigolé Alice.
- À ce propos, où est-il ? Elle est si rarement débarrassée de lui ! avait plaisanté Charlie.
- Il est à la Réserve en ce moment. Il devait s'occuper de certains détails et a emmené notre visiteur avec lui.
- Qui est-ce ? avait-il demandé, la voix soudain empreinte de curiosité.
- Seth Clearwater ! Cela faisait un moment que nous ne l'avions pas revu. Il nous a fait la surprise de débarquer à la villa !
- C'est vrai que je ne l'ai pas revu depuis un bon bout de temps, moi non plus, mais bon... les jeunes d'aujourd'hui...
Charlie avait marmonné quelque chose d'inintelligible avant de sourire à Renesmée. La petite évitait toujours de trop s'exprimer en présence de son grand-père, dans la mesure où elle n'avait pas encore un an. Cependant, vu son apparence physique et son incroyable intelligence, il était de plus en plus difficile pour Nessie de tenir son rôle. Elle lui avait donc rendu son sourire mais n'avait pipé mot.
- Charlie ? était intervenue une voix grave et rocailleuse en provenance du salon.
- J'arrive ! avait répondu l'intéressé en prenant la direction de la cuisine.
Alice lui avait emboîté le pas et s'était appuyée sur le chambranle de la porte, adoptant ainsi une attitude humaine pour la circonstance. Charlie s'était ensuite dirigé vers le réfrigérateur et en avait sorti deux bières.
- Vous ne devriez pas aller et venir sans cesse et forcer sur votre cheville comme ça, lui avait recommandé ma belle-sœur.
- Le plus dur est passé, ne t'en fais pas ! Je ne m'amuserai pas à prendre la voiture mais je peux quand même circuler sans trop de difficultés dans la maison.
- Au fait, comment se fait-il que mon père n'ait pas été au courant de votre accident ? avait demandé Alice, remarquant au passage deux béquilles appuyées contre une des chaises de la cuisine.
- En fait, j'ai dévalé les escaliers ici, à la maison, et Sue a appelé le Docteur Gérandy pour qu'il se déplace. Je lui ai fait promettre de ne pas en parler à Carlisle parce que je savais que ce serait arrivé aux oreilles de Bella, avait-il expliqué.
- Vous pensiez vraiment pouvoir garder ça secret ?
- J'aurai au moins essayé. Bon, Renesmée, tu viens avec moi ? Billy meurt d'envie de te voir.
Nessie l'avait précédé et s'était ruée dans le salon. Elle s'était spontanément installée sur les genoux du vieil Indien dont la face ridée s'était fendue d'un large sourire. Elle avait alors déposé un baiser sur la joue tannée de Billy.
Remarquant tout à coup la présence de Sue, Renesmée avait poliment salué la jeune femme puis s'était installée sur le canapé à côté d'Alice. Personne ne semblait avoir remarqué l'expression vide de ma belle-sœur. Son visage impassible n'avait rien trahi mais je compris qu'Alice venait tout simplement d'avoir une vision.
***
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