11. FUITE (Partie XV)
- Ma présence ne devrait pourtant pas vous étonner, lâchai-je d'une voix qui avait du mal à ne pas trembler, tant sous l'effet de la rage que de la tristesse.
- Vraiment ? renchérit-il. Mais que nous vaut donc l'honneur de ta visite ?
- Vous le savez parfaitement, répliquai-je sur un ton tranchant.
- Ah, Bella ! soupira le vieil homme.
Il secoua la tête, comme accablé sous le poids de ses responsabilités. Il pencha la tête de côté et me considéra quelques instants. Ça n'allait pas durer toute la nuit, quand même ! Combien de temps encore tournerait-il autour du pot ?
- Tu es toujours aussi mystérieuse. Tellement fascinante...
- C'est donc bien de cela dont il s'agit ? crachai-je alors. Vous espérez nous rallier à vous en nous faisant chanter. C'est bien ça, n'est-ce pas ?
Mon self-control commençait à m'échapper et j'en oubliais dangereusement la prudence qui s'imposait en la circonstance.
- Voyons ! se récria l'ancien, comme s'il semblait lui-même dégouté par cette idée.
Ben tiens ! Comme s'il valait mieux que ça ! Son hypocrisie m'agaçait et je ne supportais plus l'homme de principe derrière lequel il tentait de cacher l'homme cruel qu'il était en réalité. Je me pinçai l'arête du nez - manie que j'avais tendance à emprunter à mon mari - et tentai de m'exhorter au calme.
- Je suis navré que tu puisses penser une chose pareille, se désola-t-il.
- Aro, j'attends des explications ! m'emportai-je.
- Je ne te comprends décidément pas, déclara-t-il d'une voix un peu plus sèche à présent. Qu'est-ce qui te permet de croire que je t'en dirais plus que ce que je n'ai déjà consenti à dire à Edward ?
- Des menaces ! grondai-je. Tout ce que vous avez consenti à nous dire se résume à des menaces. Mais si vous ne voulez pas de nos vies, Aro, dites-moi donc ce que vous attendez de nous ! exigeai-je à présent.
Des murmures s'élevèrent derrière moi et je devinai que la garde n'appréciait pas du tout la manière dont je m'adressais à leur chef. Je ne parvenais toujours pas à me calmer et la tournure que prenait la conversation ne m'y incitait guère.
- Explique-lui, Aro, résonna soudain la voix morne et ennuyée de Marcus.
- Tu n'y songes pas ! intervint Caïus, qui venait tout juste de perdre son sourire mauvais. Elle n'a rien besoin de savoir de plus que ce que nous lui autorisons à savoir !
- Du calme, Messieurs ! les apaisa Aro d'un geste de la main.
Je trouvai étrange cette manière que ces deux derniers avaient de vouloir faire taire l'avis de leur condisciple. Si Marcus était d'accord pour s'expliquer, pourquoi les autres s'y refusaient-ils ?
- Bella, reprit-il d'une voix affable, je peux comprendre ce que tu ressens...
- Non, vous n'y comprenez rien du tout ! explosai-je. Sinon, pourquoi m'avoir arraché ma petite fille de cette manière ?
Je cachai mon visage dans mes mains afin d'épargner aux Volturi la satisfaction de voir mon expression torturée par la peine. Je ne voulais pas leur faire ce plaisir.
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