11. FUITE (Partie XIX)
La jeune femme regagna son bureau prestement en m'adressant un petit sourire compassé et tendit mes effets personnels à Démétri. Le vampire s'en saisit et me les fourra entre les mains. Jane ne s'était pas encore décidée à suivre son camarade. J'en déduisis qu'elle devait avoir un petit message personnel à me délivrer – et ne me trompai pas.
- Un conseil, ne refais plus jamais ça, me menaça-t-elle avec des accents meurtriers dans la voix. Mon maître est peut-être suffisamment magnanime pour te pardonner tes écarts de conduite, mais pas moi.
- Je n'ai rien à faire de tes menaces, articulai-je en m'éclaircissant la gorge.
- Peut-être pas... reconnut-elle. Mais tu devrais me prendre un peu plus au sérieux. Tu sais, tout le monde n'a pas tes talents défensifs, conclut-elle sur un ton lourd de sens.
Elle fit quelques pas en arrière comme pour se retirer.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? m'énervai-je en me contenant pour ne pas me jeter sur elle.
Quelque chose me disait que Démétri ne devait pas être très loin, après tout.
- Ne t'inquiète pas, je passerai le bonjour à ta fille de ta part.
- Ne t'approche pas d'elle ! éclatai-je en jetant mes mains en avant.
Jane eut un brusque recul, un sourire mauvais étirant toujours ses lèvres. Je devais me calmer. Je devais me rappeler ce qu'Edward m'avait dit. Aro était le seul à savoir où était Renesmée. Mais ne m'avait-il pas également dit qu'une autre personne était au courant ? L'ancien n'aurait tout de même pas osé mettre ma fille entre les mains de ce démon ?
Bien sûr que non, cela n'aurait eu aucun sens. Cela ne pouvait être qu'une humaine qui s'occupait d'elle. Et puis, la tentation de tuer mon enfant pour pouvoir m'atteindre aurait été bien trop grande pour Jane. C'était un risque stupide que son maître n'aurait pas pris. Du moins, tentai-je de m'en convaincre.
- Au plaisir de ne plus te revoir de sitôt, me salua-t-elle en préparant sa sortie.
- N'en sois pas si sûre, grondai-je, par fanfaronnade plutôt qu'autre chose.
Il n'était plus question de me laisser marcher sur les pieds. Sans se départir de son sourire, Jane fit marche arrière et s'en retourna d'où elle venait.
- Qu'est-ce que tu regardes ? jeta-t-elle au passage à la réceptionniste, qui avait suivi l'échange d'un air fasciné.
En sursautant, celle-ci se replongea bien vite dans son travail et me parut tout à coup bien absorbée par ce qu'elle était en train de faire.
Lorsque je regagnai enfin la surface, je m'étais légèrement calmée. Au moins, mes sanglots s'étaient arrêtés. Je fonçai à l'extérieur du bâtiment, sans même saluer l'homme à l'entrée. Je me mis à courir à travers les ruelles jusqu'à finalement atteindre l'extérieur des remparts.
M'engouffrant rapidement dans la Chevrolet, je me posai quelques instants. Je me sentais toujours étouffée. J'ôtai mon chapeau et le jetai sur le siège arrière. J'aperçus mon sac à main et me mis à fouiller à l'intérieur, à la recherche de mon portable, persuadée qu'une centaine de messages m'attendaient, mais je n'étais pas certaine d'avoir envie de les entendre.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top