11. FUITE (Partie XI)
Soupirant un bon coup, je rabattis le pare-soleil et un petit trousseau de clés tomba entre mes jambes. Un petit morceau de papier voleta avant d'atterrir sur mon genou. Je le saisis entre mes doigts et compris qu'il s'agissait du ticket de stationnement. Je me mis à rire. Décidément, la chance me souriait une fois encore et je pris ça pour un signe du destin.
Je mis donc le contact et pris la direction de la sortie. Je m'approchai du guichet, ouvris la fenêtre et présentai mon ticket à l'homme de permanence qui releva la barrière. Je sortis rapidement de l'aéroport et m'arrêtai quelques instants près des panneaux de signalisation.
Je ne me rappelais que très vaguement de la route qu'Alice avait empruntée pour se rendre à Volterra. Nous avions traversé Florence puis la Toscane, mais je n'avais aucun itinéraire précis en tête. J'avais une bonne excuse pour ça. Premièrement, cela remontait au temps où je n'étais qu'humaine et deuxièmement, les circonstances dramatiques qui m'avaient menée jusqu'ici ne m'avaient pas permis de profiter pleinement du paysage.
La voiture étant immatriculée en Italie, je me prise à espérer qu'une carte routière devait forcément traîner quelque part. J'ouvris la boîte à gants et ne pus m'empêcher de lâcher un autre rire. J'eus, une fois encore, pitié pour Alice qui devait bouillir devant ses visions.
Edward devait prier pour que le temps ne joue pas en ma faveur, mais c'était tout l'inverse qui se produisait. Finalement, tout portait à croire que ma décision était la bonne. M'emparant du GPS, j'y entrai ma destination, Volterra. Je me mis ensuite en route et me retrouvai rapidement au pied de la colline, le trajet s'étant révélé étonnamment court. Je crus sentir mon pouls s'accélérer en distinguant les remparts de la ville.
L'ascension fut tranquille. Il n'y avait que quelques voitures ici et là, une ambiance bien différente de celle que j'avais subie quelques années plus tôt. Les parkings qui occupaient l'extérieur de la cité étaient quasiment déserts et je choisis une place à l'ombre des murs archaïques. Sortant à l'air libre, je pris soin de verrouiller les portières - j'aurais besoin de cette voiture à mon retour.
Je me mis à arpenter les rues lentement, moins empressée qu'auparavant de me retrouver devant les Volturi. Il était étrange de revenir dans cette ville avec la même angoisse des minutes qui m'étaient comptées – ce n'était pas non plus le tout qu'Edward arrive au beau milieu de ma discussion avec les Volturi –, à cela près que je savais que je pouvais toujours reculer si je ne me sentais pas prête. L'urgence n'était plus la même – fort heureusement, d'ailleurs.
Je reconnus immédiatement la rue pavée et me mis à déambuler, me laissant guider par mes souvenirs. Je n'eus - à ma grande surprise - aucun mal à retrouver la venelle ombragée. Il fallait dire que ma mémoire de ces quelques minutes les plus horribles de ma vie n'était pas près de s'effacer et ne s'effacerait probablement jamais.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top