11. FUITE (Partie VII)

Une femme apparut tout à coup dans mon champ de vision, s'avançant d'une démarche stricte vers la petite fille. Sa mère, à n'en pas douter. La ressemblance était trop frappante pour s'y méprendre.

Un sourire tremblant fendit le visage de sa progéniture mais la femme la contourna pour se rasseoir sans même lui jeter un regard. Devant ses tentatives sans succès pour établir une conversation avec sa mère, l'enfant fondit enfin en larmes. Agacée par ses sanglots, la jeune femme la gifla fortement. Tout mon être se révulsa devant une telle attitude.

- Je t'interdis de te donner en spectacle, pesta-t-elle. C'est bien compris ? Je me demande pourquoi j'ai laissé ton père me convaincre de t'emmener avec moi, continua-elle en époussetant vaguement son bustier, avant de s'assurer que son chignon était resté impeccable. Tu es insupportable...

Je m'interdis d'écouter la suite, luttant pour ne pas me lever et dire ma façon de penser à cette femme, qui ne se rendait même pas compte de la chance qu'elle avait d'avoir son enfant auprès d'elle.

J'agrippai les accoudoirs de mon siège avec force, y laissant l'empreinte de mes ongles au passage. Me contenir ne fut pas chose facile. J'ouvris le volet et comptai sur les heures de vol qu'il me restait pour trouver une idée pertinente, mais rien ne vint. Rien de concluant, du moins.

Je réalisai tout à coup que l'avion avait progressivement entamé sa descente. L'Italie, enfin. J'avais conservé ma longueur d'avance jusque-là, mais rien n'était encore joué. Quelque chose pouvait toujours mal tourner.

Je jetai un coup d'œil par le hublot, en tentant de ne pas réveiller ma voisine, admirant quelques secondes le paysage qui s'étalait sous mes yeux, le temps que l'avion s'arrête définitivement. Lorsque les roues touchèrent le sol, le soleil pénétra lentement dans l'appareil.

Je fus brutalement prise de panique lorsque l'un de ses rayons entra en contact avec ma peau. Le scintillement éblouissant me tétanisa une bonne seconde avant que je ne parvienne à réfléchir froidement.

D'un geste sec, je tirai le store. Les diamants incrustés dans ma peau disparurent immédiatement mais je ne parvenais toujours pas à bouger. Je m'étais prise au piège toute seule.

Je n'avais pas accordé une pensée à la météo en partant pour l'Italie et par conséquent, n'avais pas songé un instant que ma tenue était loin d'être la plus appropriée. D'un point de vue humain, elle l'était. Je ne portais qu'un de mes vieux jeans et un simple débardeur. Je me mis à réfléchir intensément. Il y avait forcément une solution.

Je distinguai alors, posé sur un sac qui trônait sur un siège en bordure de l'allée, une sorte de blouson en cuir avec une capuche en tissu, du genre blouson de motard, et n'eus aucun mal à l'imaginer sur mon dos.

Je ramassai donc mon sac de voyage que j'avais coincé sous mes pieds et pris la direction des toilettes, subtilisant le blouson au passage. L'homme à qui appartenait probablement le vêtement ne se rendit compte de rien. Je m'enfermai ensuite dans la cabine et fouillai les poches. J'y trouvai un portefeuille non moins bien garni que celui de Diana et en profitai pour voler près de 500 dollars.

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