10. ABANDON (Partie XIII)
Cela faisait des heures que je m'attelais à nettoyer le cottage. J'avais astiqué chaque pièce de fond en comble - en prenant soin d'éviter la chambre de Renesmée -, traquant le moindre grain de poussière. J'avais profité de l'occasion pour réagencer quelque peu le salon.
Je m'arrêtai quelques instants, les mains sur les hanches, les cheveux en bataille et contemplai le résultat. J'avais fait plusieurs essais sans parvenir à trouver l'agencement idéal cependant, et une fois encore, le résultat ne me satisfaisait pas. Rien ne semblait être à sa place.
Me dirigeant vers la salle de bain, j'attrapai deux baguettes que je plaçai habilement dans mes cheveux relevés en un chignon presque parfait. Je commençais à attraper le coup de main. Je regagnai le salon dans un soupir avant de tout remettre comme auparavant. Une fois ma tâche accomplie, je me sentis satisfaite. Les choses resteraient en l'état. J'avais subi assez de changements comme ça ces derniers temps.
Lorsque je n'eus plus rien à faire, je me remis à me triturer les méninges. Non, il fallait que je trouve autre chose pour m'occuper. La solution s'imposa à moi comme une évidence. Pourtant, je ne tenais pas à me soumettre à ça. Je ne tenais pas à entrer dans la chambre de Renesmée et risquer de m'effondrer en sentant son odeur dans la pièce. Je ne voulais pas risquer d'effacer les dernières traces de sa présence auprès de moi.
C'est pourquoi je résolus de ne rien nettoyer. Je ne ferais qu'un peu de rangement, rien de plus. Je pris tout mon temps pour ranger les produits d'entretien dans la cuisine dans les placards en hauteur - une mesure de sécurité devenue inutile depuis longtemps. Mais je ne me sentais pas le cœur de les déplacer. Pas tant que la petite ne reviendrait pas.
Je rassemblai les chiffons sales et les plongeai dans l'eau bouillante, frottant énergiquement, avec application, jusqu'à ce que la crasse disparaisse. J'ôtai ensuite la bonde de l'évier avant d'essorer le linge. Enfin, je les mis sécher sur le porte-serviette de la salle de bain.
Ne pouvant plus reculer, je me dirigeai vers la chambre de Renesmée. Je retins ma respiration - je ne reprendrais mon souffle qu'après avoir quitté les lieux. Je pénétrai lentement dans la pièce et mon cœur se serra. Cela faisait des semaines à présent que je n'avais pas revu Nessie et la vue de cette chambre vide renforça encore mon sentiment d'impuissance.
Je jetai un coup d'œil au lit vide. Le petit berceau avait fait place depuis longtemps à un modeste lit à baldaquin en bois beige. Une colombe plus sombre avait été sculptée de chaque côté sur les bords les plus longs. Les gazes écrues déferlaient jusque sur le sol. Une peluche - un loup brun - trônait sur l'oreiller. Je saisis le cadeau de Jacob entre mes mains avant de le reposer rapidement.
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