1. LIENS (Partie XVI)
- Tu peux venir plus souvent, si tu le souhaites. Tu ne perdrais pas tes repères. Rien n'a changé ici, pas même ta chambre ou ma façon de faire la cuisine ! plaisanta-t-il.
- Tu veux dire que ma chambre est toujours dans le même état ? m'exclamai-je.
- Elle est telle que tu l'as laissée en partant. Elle me rappelle la Bella d'avant...
- J'ai l'impression d'entendre Jacob ! râlai-je.
- Alors, qu'est-ce qui t'amène ici ?
- Rien de précis. Mon père me manque, c'est tout...
Dans un brusque élan de tendresse que je ne lui connaissais pas, Charlie me prit dans ses bras. Il frissonna au contact de ma peau glacée.
- Tu me manques aussi, Bella.
Mon père desserra son étreinte avant de se lever et de se diriger vers la cuisine. Je l'entendis ouvrir la porte du réfrigérateur et perçus un bruit métallique.
- Tu veux boire quelque chose ?
- Non, merci, refusai-je poliment.
Pourtant, la soif me tenaillait. Il faudrait que je songe à chasser dans l'après-midi.
- Tu avais peut-être prévu quelque chose avant que je ne débarque à l'improviste ? m'enquis-je, tandis que mon père reprenait place à mes côtés.
Charlie décapsula sa canette de bière dans un bruit de décompression et but une gorgée avant de répondre.
- Je comptais traîner à la maison. Ta visite est une bonne surprise ! Ça te dirait de rester déjeuner ?
- C'est gentil, mais Alice m'attend pour faire les magasins, mentis-je, un sourire d'excuse sur les lèvres. Je lui ai promis de venir avec elle. Et tu la connais, elle ne me laissera pas me défiler !
- À ce propos, comment va le reste de la famille ?
- Tout le monde va très bien. Edward s'est absenté et Renesmée passe la journée avec Jacob.
- La journée, tu veux dire... toute la journée ? s'étonna mon père.
- J'en suis la première surprise, avouai-je, mais nous avons une grande confiance en Jacob...
- C'est vraiment quelqu'un de bien, approuva-t-il. Je sais que ce n'est pas évident de te séparer de ta fille plus de quelques heures, mais il va falloir t'y habituer. Tous les parents doivent y passer un jour ou l'autre !
- Je sais, mais c'est tellement difficile... Je ferais n'importe quoi pour la protéger.
- Tu prêches un converti, Bella ! Un jour pourtant, tu devras laisser l'oiseau s'envoler du nid - de vampires ? Tout ce que tu pourras faire, c'est l'aider à prendre les bonnes décisions et crois-moi, ce n'est pas tous les jours facile ! renchérit mon père, moqueur.
J'éclatai de rire. Pauvre Charlie, c'est vrai que je lui en avais fait baver ! Et je devais bien le reconnaître, je lui avais beaucoup menti. Mais quel résultat ! Je n'avais pas traversé toutes ces épreuves en vain. J'avais su prendre les décisions qui m'avaient paru les plus justes et protéger ceux que j'aimais et que j'aimerais.
Je n'avais qu'un seul regret, celui de ne plus avoir aucune nouvelle de ma mère. Pas un seul coup de téléphone. Pas une seule lettre. Mais là encore, j'avais agi pour son bien. Je ne voulais pas détruire l'équilibre fragile de son existence. C'était déjà assez compliqué avec mon père qui ne voulait rien entendre de mes explications trop "bizarres" pour lui.
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