1. LIENS (Partie X)

Il était environ dix heures lorsque nous regagnâmes la villa. Je fus accueillie sur le pas de la porte par Renesmée qui m'étreignit les jambes avec force. Je la pris dans mes bras, tandis qu'Edward vint à ma rencontre pour m'embrasser.

Je pris soudain conscience des petits soubresauts qui agitaient le corps entier de mon enfant. Je plaçai mon visage devant le sien et m'aperçus que ses yeux étaient humides. De grosses larmes coulaient le long de ses joues rosies. Je lançai un regard inquiet à Edward au moment où Alice exprimait mes interrogations à haute voix.

- Ça dure depuis deux heures, depuis qu'elle s'est réveillée ! Elle était persuadée que tu étais... partie, hésita-t-il.

J'eus l'impression qu'il avait réfléchi à la manière dont il devait terminer sa phrase.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive, ma ... ?

Je n'eus pas le temps de finir de l'interroger, la petite avait posé sa main sur ma joue.

Je me tenais assise sur l'herbe fraîche et contemplais le ciel maussade. De gros nuages épais et cotonneux assombrissaient déjà cette froide journée. Comme à l'accoutumée, Jacob et Renesmée chahutaient non loin de moi. Pourtant je ne reconnaissais pas le lieu dans lequel nous nous trouvions.

Je remarquai alors que je vivais la scène à travers les yeux de ma petite fille. Le décor vacillait tellement que je dus me concentrer pour comprendre ce qu'il était en train de se passer. Tout à coup, les choses se précipitèrent. J'eus l'impression d'essayer de regarder un film à travers le hublot d'une machine à laver.

Je vis tantôt Jacob, tantôt le sol, défiler à toute allure. J'avais détourné le regard l'espace d'un instant et ne m'étais rendu compte de rien. Je n'avais pas bougé, interprétant les cris de ma fille comme des cris de joie ; la joie de partager un moment avec son meilleur ami.

Pourtant, elle se tenait tout au bord de la falaise où Jacob, paniqué, luttait pour ne pas tomber. La petite fit volte-face juste à temps pour me voir bondir auprès d'elle. Je tentai alors d'aider Jake en l'attrapant par une patte, mais il était si fort qu'il m'entraîna dans sa chute.

J'eus à peine le temps de m'accrocher au rebord de la falaise que Renesmée se jeta sur moi. Elle tirait de toutes ses forces, mais c'était inutile et dangereux pour elle. Je lui criai alors de me lâcher. J'eus même le temps de lui dire que je l'aimais. Mes doigts glissèrent et Renesmée hurla. Sa vue se brouilla tandis que nous disparaissions, Jacob hurlant à la mort...


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