Une fois notre autorisation donnée à Jacob, Edward et moi avions décidé de nous retrouver un peu au cottage. Enfin, vers 20h30, nous avions rejoint à notre tour la grande maison familiale. Ce ne fut qu'une demi-heure plus tard que je vis arriver Nessie au pas de course. Jacob n'avait pas menti, il faisait encore clair.

Elle franchit la porte en riant aux éclats avant de se jeter sur moi puis de sauter dans les bras de son père. Elle me fit bien entendu une description détaillée de sa virée avec Jake.

- Toute la meute était là ?

- On était si nombreux dans la petite maison ! Il y avait une montagne de nourriture sur la table et tous les garçons se sont jetés dessus. Surtout Jacob ! précisa Renesmée.

- Ça ne m'étonne pas beaucoup, tu sais. Je les ai déjà vus se disputer pour savoir qui aurait la dernière part.

- Je ne suis pas restée assez longtemps pour voir ça. Jacob a pris autant de gâteaux qu'il a pu et il m'a emmenée à la plage. Si tu avais vu comme c'était beau !

Je lâchai un petit rire.

- Tu sais, je connais très bien la plage de la Push. C'est même là-bas que Jacob a évoqué pour la première fois les légendes Quileutes. Figure-toi qu'à l'époque, il ne savait même pas qu'il était un loup-garou. J'aimerais pouvoir y retourner un jour... Bon, et sinon, tu as été sage ?

- J'ai fait tout ce qu'il m'a dit ! Par contre, à un moment, j'ai voulu l'éclabousser et je suis tombée dans l'eau. Il a complètement paniqué, il s'est mis à brailler dans tous les sens ! rigola-t-elle en agitant les bras. Il se fait toujours du souci pour moi..., crut-elle bon d'ajouter.

- Tu as vraiment de la chance de l'avoir, nous avons tous de la chance de l'avoir. Jacob a toujours été là pour moi, quelle que soit la situation. Il est plus qu'un ami, c'est un membre de la famille...

Il aurait été trop compliqué d'essayer d'expliquer à Renesmée la nature de mes sentiments pour Jacob. Certes, il était mon ami et je l'aimais comme tel. C'était un amour sain et sans ambiguïté. Nous avions traversé tant de moments qui nous avaient tantôt séparés, tantôt rapprochés. C'était une relation unique et je le savais.

Pourtant, avec Edward, c'était autre chose, autre chose que de l'amour. Un sentiment que les mots ne suffisaient pas à exprimer. Une seule comparaison me venait à l'esprit. Celle d'un ressort incassable qui me liait à l'homme que j'aimais. Comme si chacun de mes pas me ramenait à lui. La sensation que chacune de mes décisions se répercutait en lui, lui qui m'avait offert l'éternité à ses côtés.