20 - Plaie par balle

Mélanie prit le jeune homme dans ses bras alors qu'il resserra son étreinte autour de son corps frêle. Il était sur le point de la briser s'il continuait ainsi. Heureusement que « Pumba » arriva et les sépara. Il prit le jeune homme sur son épaule avec la jeune femme sur ses talons. Ils commencèrent à avancer vers la sortie de la maison, étant dans le couloir quand ils entendirent des cris, des détonations et des vitres qui se brisaient. Les voix se portaient jusqu'à leurs oreilles et ils s'arrêtèrent en plein milieu du couloir, essayant de comprendre ce qu'il se passait. L'afro-américain comprit plus rapidement que la belge et il mit Joe dans les bras de celle-ci, prenant ensuite son arme qu'il avait à la ceinture et il s'aventura dans la pièce qui était le salon.

Mélanie n'osait plus bouger, tout son corps était paralysé. Aucun de ses membres ne bougeait autre que pour trembler sur place. Elle se demandait quand ses jambes, qui flageolaient comme jamais, allaient l'abandonner. Quand quelque chose brisa la fenêtre du couloir de laquelle elle était proche, elle s'abaissa, se mettant presque à quatre pattes sur le sol ; un réflex humain. Elle se mit en boule avec Joe auprès d'elle qui planait toujours et qui la tenait fortement tout contre lui. Elle retenait quelques cris qu'elle étouffait dans sa gorge, évitant aussi les sanglots parce qu'elle ne comprenait clairement pas ce qui était en train de se passer. Des détonations arrivèrent encore, dont deux pour la fenêtre du couloir mais ensuite, il n'y avait plus rien ; un silence de mort.

Mélanie respirait difficilement et fortement. On entendait sa respiration, qu'elle faisait par la bouche, déjà à quelques mètres d'elle. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine et s'il n'implosait pas dans son corps, il en sortirait pour ensuite exploser. Elle tremblait de partout et le silence qui régnait autour d'elle lui faisait encore plus peur. Il n'y avait que sa respiration et celle de celui qu'elle aimait qui emplissait la pièce. Il n'y avait que cela et elle ne comprenait pas pourquoi. Elle n'aurait jamais cru que les scènes comme dans les films d'action –son genre favori- était en train de se dérouler dans sa propre vie.

Mélanie entendit quelques bruits de cris, de gémissements et elle ne savait pas si elle pouvait bouger. Elle était littéralement terrorisée, paralysée, effrayée, pétrifiée, terrifiée. Elle peinait à respirer, même avec la bouche grande ouverte. Elle perçu des bruits de pas au loin mais c'était comme une sorte de bruit sourd, ses oreilles s'étant bouchés à cause des détonations. Une des trois balles qui avaient traversés la fenêtre était à ses pieds et elle sentait du sang coulé sur elle. Son cœur palpitait dans sa poitrine et elle n'osait pas relever la tête ou regarde autour d'elle, de peur de ce qu'elle pourrait voir. Ses tympans avaient sûrement explosé ou s'étaient déchirés.

Mélanie entendit son nom au loin, ou du moins une personne qui appelait quelqu'un d'autre. Elle n'osait toujours pas tourner la tête et la gardait baisser. Elle avait même les yeux fermés et refusaient catégoriquement de les rouvrir, c'était beaucoup trop dur pour elle surtout avec ces tympans qui continuaient encore de vibrer et de siffler. Elle refusait de faire tout mouvement, de peur de succomber ou de se faire tirer dessus en bougeant. Pourtant, Joe gigotait et n'avait rien et il était toujours en train de planer et murmurait quelques mots par-ci par-là complètement incompréhensible et inaudible.

-Mélanie ! Cria une voix masculine.

La jeune femme peinait à la reconnaître mais le déclic finit par se faire et elle releva doucement la tête, rencontrant le regard de « Pumba » qui avait du sang sur les mains. Il arriva rapidement jusqu'à elle et prit son visage en coupe, analysant chaque partiel et chaque pores de son visage. Son menton tremblait et elle menaçait d'éclater en sanglot si bien que le jeune homme la prit dans ses bras et elle pu entendre les battements cardiaques extrêmement rapidement de celui-ci. Ils se calmèrent légèrement, petit à petit et se levèrent ensuite. Mélanie sentait du sang coulé sur elle et elle regarda l'état de ses bras. Elle avait protégé sa tête avec ceux-ci et ainsi, elle n'avait pas reçu de débris venant de la fenêtre sur son visage mais sur ses bras.

Mélanie et « Pumba » soulevèrent Joe, tant bien que mal et remarquèrent qu'il saignait beaucoup à l'abdomen. Elle ne comprenait pas pourquoi et elle se rappelait maintenant des trois balles dont l'une était proche d'elle. Celui qu'elle aimait avait une balle logé dans son abdomen et sa tête menaçait d'exploser à cause de la migraine qu'elle se tapait. Son meilleur ami remarqua comme lui l'état dans lequel se trouvait l'autre jeune homme. Si bien qu'il avança vers l'arrière de la maison, prenant une sorte de couloir et arriva dans une pièce sombre et froide. Il alluma la lumière, portant toujours plus le corps de Joe que la jeune femme. Quelques véhicules étaient entreposés là et il prit l'une des clés qui pendaient dans une petite armoire en bois et peinte en gris accroché au mur.

Mélanie prit l'objet que lui tendait le jeune homme et elle appuya sur le bouton pour déverrouiller le véhicule. Ils se rendirent jusqu'à la voiture et ouvrit la portière du passager pour déposer Joe sur ce siège et ensuite, « Pumba » reprit la route pour se rendre dans la maison. Il s'arrêta tout de même en cours de route et jeta un regard derrière lui, voyant sa meilleure amie d'enfance arracher un bout du tissu de son t-shirt pour essayer de faire un bandage autour de l'abdomen de celui qu'elle aimait, pour arrêter l'hémorragie. Il savait déjà qu'il appellerait un médecin qu'il enverrait dans l'appartement des deux jeunes tourtereaux. Il les voyait comme des amants maudis, parce que quand tout commence enfin à aller pour eux, il faut que quelque chose vienne perturber le tout et il devait avouer qu'il détestait à présent la vie de jouer de pareils tours à a meilleure amie.

-« Pumba » ! S'écria Mélanie.

Celui-ci se retourna alors qu'il venait de reprendre sa route. Il avança doucement vers la jeune femme et la prit dans ses bras, enfouissant son visage de son cou et en humant son parfum pour ce qui allait être peut-être la dernière fois. Il savait ce qui c'était passé et savait aussi que la jeune femme qui était déjà fragile à la base menaçait de craquer dans tous les sens du terme. Il n'avait pas envie de la perdre et qu'elle le perde non plus mais il vivait dans un milieu hostile où les meurtres sont aussi courant que les petits-déjeuners et où les guerres avec les autres gangs sont un quotidien qu'il faut assumer. Il détestait ceux qui venaient de s'en prendre à son gang, les « Pittsburg's Trouble maker ». Il devait protéger les siens, les « Pittsburg's Snake » et dans les siens, il attendait bien évidemment Mélanie parce que même si tous les membres n'étaient pas au courant –dont « Crève Serpent »- elle faisait comme partie de cette famille.

-Prends soin de toi et ne t'en fais pas, je t'envoie un médecin chez toi dans la seconde. Je vais juste régler une petite affaire avant, dit-il dans le creux de l'oreille de la jeune femme.

-Fait attention à toi aussi, renchérit la brunette.

Ils s'éloignèrent l'un de l'autre, se regardèrent encore quelques secondes et Mélanie prit la route pour aller derrière le volant et se rendre jusqu'à chez elle. Elle fit vrombir le moteur, jeta un dernier regard à son meilleur ami qui sortait du garage. Quelques détonations surgirent de nulle part, si bien qu'elle accéléra quand elle sortit enfin du garage dont les portes s'ouvrirent sans même qu'elle n'ait le temps de les voir et savoir comment cela se faisait. Elle roula jusqu'à chez elle, essayant de respecter le plus possible le code de la route pour ne pas rajouter de contraventions en plus à son meilleur ami qui avait l'air d'avoir déjà assez de problèmes comme ça.

« Pumba » passa sa main dans ses cheveux dressés en des « rasta ». Il continua sa route, prenant une nouvelle arme et de nous chargeurs. Il appela quelques personnes encore présentes dans la maison et repartit à la charge pour enfin tuer ces enfoirés qui avaient tués plusieurs membres de leur gang et qui avaient peut-être tuer l'amour de sa meilleure amie d'enfance avec qui il avait encore quelques contacts, qui n'était pas morte et qu'il continuait encore de protéger de tous les dangers qu'elle pourrait rencontrer dans l'ordre de la sécurité.

« Pumba » voyait Mélanie bien plus qu'une simple amie, bien plus qu'une meilleure amie, bien plus même qu'une sœur. Il ne l'avait jamais avoué à quiconque mais il avait développé des sentiments amoureux pour elle au fil du temps et des parties de jambes en l'air. Il avait développé une affection qu'il démontrait par l'importance qu'il mettait à la protéger le plus possible de la vie, des dangers qu'il endurait tous les jours. Il la protégeait comme le frère, le père qu'elle n'avait jamais vraiment eu. Il endossait un rôle auquel il n'avait jamais eu le droit en étant un orphelin et fils unique. Il donnait au monde, aux personnes qu'il aimait, tout ce dont il n'avait jamais eu le droit.

« Le cœur d'une femme est un océan de secrets.
-Rose »

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Musique ; Time Of Dying - Three Days Grace


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