09 - Tristesse
Fallon était parti. Mélanie était toute seule dans l'appartement qui ne lui avait jamais parut aussi vide depuis le départ de Joe. Elle ne savait plus quoi penser de cette situation. Elle avait bien vu dans le regard du blond qu'il aurait aimé avoir plus que des larmes, des maigres sourires, quelques regards en biais, des paroles et une discussion tournant autour de celui qui était de retour à Pittsburg. Il aurait plutôt préféré revoir une brunette pétillante, drôle, comme celle qu'il avait rencontrée et avec laquelle il avait travaillé. Mais elle ne s'était pas sentie capable de faire comme tel.
Mélanie n'avait plus la force de faire semblant d'aller bien ou que tout aille bien. Son cœur saignait dans sa poitrine, la cicatrice s'était rouverte à la vue de Joe. Elle n'arrivait plus à cacher toutes ces choses qui la submergeaient et Fallon était là au moment où elle avait craqué. Il avait été là pour compenser toute la douleur qu'elle avait dans le cœur, en essayant du mieux qu'il le pouvait pour la réconforter, mais il n'avait jamais eu à la faire non plus alors il s'y prenait assez gauchement. Il n'était pas Élizabeth aussi. Il n'avait jamais eu à la ramasser à la petite cuillère comme avait du le faire la châtain qui avait réussit avec brio cette fois-ci mais qui ne se sentait pas capable de remettre le couvert.
Mélanie soupira et passa sa mains sur ses joues pour retirer les quelques lacrymales qui perlaient à nouveau au coin de ses yeux et qui commençaient à couler sur sa peau déjà sèche des précédentes. Elle n'avait aucunement envie de pleurer de nouveau. Elle préférerait plutôt rire, sourire comme une folle mais au lieu d'être d'humeur joyeuse, elle voyait tout en noir et la solitude la rongeait de plus en plus. Elle essayait de relativiser, mais c'était tellement dur.
C'était tellement dur de voir les choses du bon côté alors que plus rien n'allait autour d'elle. C'était tellement dur de voir une étincelle alors qu'elle se retrouvait dans le noir complet avec un épais brouillard tout autour d'elle, de la tête aux pieds. C'était tellement de dur de s'y retrouver dans un endroit qu'elle ne connaissait pas et qui explorait les tréfonds de la douleur dans toute sa splendeur. Elle ne savait même pas si cela avait été bonne idée de parler de tout cela, autant avec Fallon qu'avec Joe. Elle n'en avait pas la moindre idée et c'était bien ce la dérangeait dans toute cette histoire. Elle aimerait tellement pouvoir faire confiance en elle-même et à ses paroles, mais l'incertitude la gagne de plus en plus et n'arrange clairement pas son cas.
Mélanie se leva du canapé et se rendit jusque dans sa chambre. Elle sentait ses jambes tremblées et la lâcher aussi. Elle essayait de rejoindre le plus rapidement possible son lit et quand elle arrive enfin à la porte, elle se jeta littéralement dedans. Son corps tremblait sous les sanglots qui la gagnaient. Elle avait au cœur, mal à l'âme, mal au corps, mal à la tête, mais surtout mal à l'amour. Parce qu'elle avait toujours aimé les personnes autour d'elle d'un amour indéfinissable et indescriptible, qui partait tellement plus loin que les mots en pouvaient être capable, ce qu'elle n'avait en retour n'était jamais comblant et satisfaisant face à tout ce qu'elle donnait et là, avec toutes ces déceptions, tous ces départs, tous ces retours, tous ces événements ; tout l'amour qu'elle avait pour les humains étaient presque mis hors d'état de nuire tellement qu'il avait mal face aux remerciements qu'il récoltait par rapport à tout ce qu'il avait donné et qu'il donnait constamment.
Mélanie enfuit sa tête dans son oreiller en prenant malencontreusement celui avec lequel dormait Joe et qu'il n'avait par reprit. C'était sûrement la seule et unique chose qu'il avait laissé là, un oreiller et des draps. Son cœur se comprima encore plus alors que la douleur la plongeait au fin fond des abysses de la solitude, de la tristesse, de la perte et de l'échec. Elle avait lamentablement échoué, n'ayant pas été capable de le retenir et de comprendre pourquoi il était parti. Elle ne comprenait toujours pas, n'ayant toujours aucune réponse. Elle ne savait clairement pas quoi faire et hésitait vraiment à appeler celui qu'elle aimait bien plus que sa propre vie.
Les sanglots se transformaient en vraies lacrymales qui étaient absorbées par l'oreiller qui avait gardé l'odeur de Joe, même plus de cinq mois plus tard. Elle faisait les « pour » et les « contre » du fait de l'appeler et finissait ensuite par se raviser. Ce n'était pas à elle de recoller les morceaux. Ce n'était pas à elle de faire tout le boulot pour rattraper le temps perdu, puis son cœur ne supporterait pas une énième défaite alors elle préférait que cela se termine là entre eux plutôt que d'essayer de reconstruire leur amour si c'est pour qu'il s'effondre en peu de temps.
Mélanie n'avait pas le courage d'aller mieux. Elle n'avait pas la force pour se reprendre en main maintenant. Elle n'avait même pas le courage ni même la force pour se lever de son lit et aller se chercher à boire parce que sa gorge commençait à s'assécher sous toutes ces perles salées. Elle avait beau avoir envie de se relever, rien ne l'aidait à se cramponner à une idée qui pourrait la faire se relever. Elle croyait avoir touché le fond quand Joe était partit, mais elle ne se doutait pas du tout qu'elle serait encore plus là à son retour. Elle ferma les yeux alors que deux larmes glissaient de ses yeux et s'engouffrèrent dans le tissu déjà trempé de l'oreiller.
C'était sa première peine de cœur, une vraie et une douloureuse. Jamais elle n'avait eu autant de mal, juste pour un seul homme. Un seul homme qui avait chamboulé sa vie autant lorsqu'il arriva que lorsqu'il partit. Un seul homme qui l'avait rendu heureuse comme jamais, mais qui lui avait apprit tellement de choses à propos de la vie, de l'amour et la passion. Il lui avait apprit tellement de choses qu'elle n'arrivait même pas à se rappeler de tout. Et maintenant, elle apprenait aussi ce que c'était que la peine, la perte, les ruptures et la solitude même lorsqu'elle n'est point seule. Elle était un cœur, une personne esseulée et ne savait plus quoi faire que pour remonter à la surface.
Mélanie se releva, secouant la tête et écartant ses cheveux qui avaient collés à ses joues à cause des perles salées qui les avait humidifiés. Elle se mordit la lèvre inférieure alors qu'elle prit son cellulaire dans ses pensées. Elle avait sur le bouton pour l'allumer et elle tomba sur son écran de verrouillage où trônait toujours la même photo depuis presque sept mois. Dessus, il y avait Joe et elle en train de s'embrasser presque à pleine bouche. Elle ne pu se contenir de verser une larme, juste une seule, toute aussi esseulée que la jeune brunette.
« Être seul, c'est s'entraîner à la mort.
-Louis-Ferdinand Céline »
***
Musique ; Jet Black Heart - 5 Seconds Of Summer
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