08 - Intrus
Mélanie soupira et passa sa main dans ses cheveux trempés. Ces joues étaient encore creuses mais elles n'étaient plus recouvertes de larmes sèches. Elle avait prit une douche, directement après être rentré chez elle. Elle ne pouvait plus supporter l'air de dehors et sa propre personne. Elle se sentait sale et dégueulasse et avait prit une douche, mais cette sensation était encore présente malgré qu'elle soit beaucoup moins forte. Elle alla se servir un verre d'eau du robinet qu'elle bu en une gorge pour s'hydrater. Elle avait besoin de quelque chose mais elle ne savait pas de quoi. Elle n'avait pas vraiment envie de savoir non plus, redoutant cette « chose » dont elle pourrait bien avoir besoin.
Mélanie était totalement désorientée. Elle ne savait plus où regarder, quoi faire, quoi dire et se retrouvait comme une conne dans ce milieu et ce monde dont elle ne comprenait plus rien. Elle était totalement paumée, perdue entre tous ses sentiments, toutes ces sensations dans lesquelles elle était plongée, contre son gré. Elle n'avait pas envie de ressentir de la haine, de la colère, des regrets, des remords, des interrogations, des incertitudes, de la culpabilité et de l'ignorance. Ce n'était pas des sentiments et des sensations qui faisaient bons ménages avec la jeune femme, surtout quand ils étaient tous ensemble.
Tout à l'heure, alors qu'elle avait craché ces mots au visage de Joe, elle croyait qu'elle était libérée d'un poids sur le cœur, mais ce n'était que pour quelques instants mais sans plus. Si ce poids là était partie, ce n'était pas le cas de celui-ci qui était venu en remplacement et qui, forcément, était encore plus gros, encore plus lourd et encore plus imposant et pesant à supporter, à porter. Elle posa lourdement son verre sur le plan de travail alors qu'elle entendit que l'on toquait à la porte.
Mélanie leva les sourcils, ne comprenant pas qui pourrait bien toquer à la porte alors que la seule personne qui pourrait bien lui rendre visite était Élizabeth, mais celle-ci avait la clé de l'appartement depuis que Joe était partit en laissant sa clé là. La jeune femme avait récupéré cette clé et toquait avant d'entrer et ne faisait pas uniquement que toquer. Elle se rendit jusqu'à la porte, son cœur battant la chamade de plus en plus et les mains tremblantes. Avec tous les films d'horreur et toutes les séries policières, elle avait peur d'ouvrir la porte à un psychopathe ou à un tueur en série.
Mélanie ouvrit la porte, doucement puis ensuite à la volée, consternée qu'il soit venu jusque là. Il n'avait donc pas comprit qu'elle avait besoin d'avaler la pilule, qu'elle avait besoin d'air, qu'elle avait besoin d'espace, qu'elle avait besoin d'avaler l'affaire ? Elle ne comprenait pas pourquoi il était revenu, lui aussi, dans sa vie alors qu'elle aurait tellement préférer que les deux jeunes hommes la prévienne à un éventuel retour pour qu'elle s'y prépare psychologiquement. Fallon avait les mains dans les poches avant de son jean, jouant sur ses pieds tellement il était gêné de son intrusion.
Il avait entendu le retour de Joe Manganiello dans la vie et il voulait porter du soutien à Mélanie, rien de plus. À la base, il n'y voyait rien de plus, ni même aucun inconvénient jusqu'à ce qu'il toque à la porte de l'appartement qu'ils partageaient auparavant en espérant que la jeune femme n'ait pas changé d'adresse depuis, et en croisant les doigts pour que le revenant ne soit pas présent parce qu'il n'avait pas envie de se battre ni de repartir sans avoir fait quoique se soit. Mais en revoyant la jeune femme, il avait tellement envie de faire plus que de la soutenir, parce qu'il voyait que son cœur brisé était secoué dans tous les sens et qu'elle était perdue. Cela se voyait dans ses yeux.
-Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda-t-elle durement, faisant sortir de pensées et de son analyse le jeune blond.
Fallon releva les yeux et les ancra dans ceux de la jeune femme. Il se demandait pourquoi elle était aussi froide, distante, glaciale et dure. Mais il se rappela ensuite de tout ce qu'elle avait sûrement du endurer suite au départ de Joe, du jour au lendemain. Il n'avait pas osé revenir auparavant, parce qu'il ne voulait pas lui rajouter un poids et puis, il n'en avait le courage, la force ni les couilles. Il sentait très bien que ce n'était pas le bon et qu'elle avait démissionnée de ce bar pour une bonne raison mais il ne supportait pas la distance qu'elle mettait entre eux.
-Je suis venu pour prendre des nouvelles de toi, tu nous manque au bar. Je te dérange ? Répondit-il en essayant d'avoir l'air le plus sérieux et compatissant qu'il soit.
Mélanie haussa les sourcils, ne comprenant pas vraiment pourquoi il était là. Certes, il était venu prendre des nouvelles d'elle, mais il aurait très bien le faire au téléphone. Il aurait très bien pu envoyer un simple message mais il avait fait le déplacement et même si elle était partie en étant en froid avec le blond, elle appréciait encore cette attention qui lui faisait chaud au cœur. Il n'était pas venu pour lui demander quelque chose, mais pour elle. Il dansait encore sur ses jambes, les joues rougies par la gêne et les yeux un peu perdus. Elle lui fit signe de pénétrer dans l'appartement grand, parce qu'il était presque vide, manquant les affaires de Joe.
-Entre, dit-elle ouvrant laissant encore plus d'espace entre la porte et elle pour laisser passer le jeune homme.
Fallon fit son entrée dans l'appartement, qu'il trouvait vide. Mais il se souvenait qu'il aurait du y avoir les affaires de Joe, cet homme qu'il détestait plus que tout pour lui avoir volé Mélanie et pour l'avoir séduite depuis longtemps avec elle. S'il n'avait pas été là, il aurait pu avoir toutes ces chances avec la jeune femme. Il aurait peut-être été un meilleur compagnon, un meilleur petit-ami que lui. Il en était intimement convaincu mais il savait bien que ce n'était pas le moment de faire part de cette pensée à la brunette qui s'assit sur son canapé où il la rejoint ensuite, mettant une certaine distance physique entre eux qui n'empêcherait clairement pas celle mentale de grandir ou de rétrécir.
Mélanie soupira, complètement lasse de toute cette douleur qui lui comprime la poitrine et dont elle en a marre de supporter le poids. Elle aurait tellement préféré que Joe ne revienne pas dans sa vie plutôt qu'il ne revienne de la sorte ; si soudainement, changé, différent, glacial et distant. Elle passa sa main sur son front dont la température avait nettement augmenté tellement qu'elle pensait trop, beaucoup trop et qu'elle réfléchissait bien trop profondément. Elle ne se sentait pas bien et sans vraiment savoir pourquoi –sûrement parce que c'était la seule personne présente pour elle sur le coup- elle se laissa glisser dans les bras de Fallon tandis que des perles salées coulaient à nouveau sur ses joues.
« Un jour, j'irais vivre en théorie. Car en théorie, tout se passe bien.
-Anonyme »
***
Musique ; Safe And Sound - Taylor Swift ft. The Civil War (The Hunger Games : Songs From District 12 and beyond)
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