Chapitre 14

La valise était prête : remplie à ras bord. Des vêtements, des affaires de toilette, quelques activités même – qui sait, l'ennui n'est jamais loin – de quoi tenir les deux semaines de vacances scolaires qui emmènerait Fly loin de sa maison.

Lorsqu'il la prit à la main et sortit de sa chambre, Laura le regardait d'un air attendrissant.

— Prends soin de toi, mon petit oiseau, sourit-elle d'un air légèrement triste.

— Je ferai attention, compte sur moi ! répondit-il en un grand sourire qu'il voulait rassurant.

Il n'étais pas si sûr que tout se passerait bien, entre les armes d'Ella qui ne présageaient rien de bon, et la possible rencontre entre Miss Lalie et ses souvenirs oubliés. Il ne pouvait s'empêcher de se faire du soucis rien qu'à l'idée de quitter sa maison, sa tutrice, et la sécurité qui leur était associée même sans penser à la quête de son amie, mais il était néanmoins impatient de découvrir Géopolis et ses galeries souterraines, qui représentaient un monde totalement différent du sien, plein de mystères et donc d'attrait.

Laura avait décidé de les accompagner jusqu'à l'aéroport, afin de pouvoir leur dire au-revoir une fois sur place.

Lorsque Fly ouvrit la porte et s'engouffra à l'extérieur, le Soleil se posa sur sa peau comme un papier à peine imprimé.

Sa valise rebondissait gaiement sur les lattes de bois, émettant un bruit sonore et régulier.

Laura marchait à ses côtés sans parler, et une mouette venait les saluer de temps à autres. Fly leur lançait alors un regard amical. Il ne les reverrait peut-être pas avant deux semaines et leur communiquait ainsi un adieu inaudible.

Miss Lalie ne tarda pas à les rejoindre, elle aussi avec une grande valise. Son visage était toujours aussi gai, et Laura la salua succinctement.

Seuls quelques nuages se faisaient voir à l'horizon, et les vagues frappaient calmement les piliers des pontons. Leur va et vient répétitif avait fini par plaire au jeune homme.

Comme à chaque fois, il était assez long de regagner le centre-ville depuis la périphérie Nord-Est. Au bout de quelques minutes, les trois acolytes commencèrent à parler un peu, puis finalement discutèrent allègrement pendant tout le trajet.

Les maisons devenaient plus fortes et plus grandes à mesure que l'on s'approchait du centre-ville. Des petites cabanes vétustes comme celle du vieux Kan, on arrivait à de grandes maisons en bois neuf montées sur deux étages avec une petite cour en bois en guise de jardin.

Le groupe arriva bientôt au ponton qui menait à la première île. L'immense immeuble qui s'élevait peu après à leurs côtés renvoyait la lumière du Soleil de ses multiples façades.

Ils ne tardèrent pas à fouler l'île centrale, et aperçurent dans un coin, caché derrière les immeubles, le petit bâtiment blanc dans lequel ils iraient poser leurs bagages.

Fly et Laura échangèrent, au moment de se quitter, une longue étreinte dont aucun des deux ne ressortit sans pleurs, et le jeune homme s'engagea à la suite de Miss Lalie sur la grande passerelle qui menait à l'avion blanc trônant devant le bâtiment.

Miss Lalie avança rapidement dans l'allée, et Fly dû la héler lorsqu'il eut trouvé une place. Il pu néanmoins s'installer côté hublot grâce à la nonchalance de son amie, qui ne tarda pas à le rejoindre, toujours heureuse.

— Miss Lalie est contente de visiter Géopolis. Miss Lalie n'est jamais allée à Géopolis. Est-ce qu'il y a des fleurs à Géopolis ?

Fly la regarda en souriant, d'un haussement d'épaules.

— Je ne sais pas, je n'y suis jamais allé, répondit-il calmement.

Il regarda à nouveau dans le hublot, et vit Laura, s'essuyant les yeux avec un mouchoir, lui faire de grands signes de l'autre main, ce à quoi il répondit, retenant ses larmes.

L'avion prit son envol dans un grand soubresaut. La ville s'éloignait, toujours aussi magnifique. Ses immeubles rapetissaient au fur et à mesure que l'avion prenait de la hauteur ; les pontons semblaient aussi fins que des allumettes, et bientôt autant que des cheveux. L'engin survolait la mer, mais ne tarda pas à prendre de la hauteur et se glisser au dessus d'une fine couche de nuages.

Le paysage était long et monotone, les nuages cachaient toujours quoi que ce soit des panoramas que Fly essayait de voir en penchant sa tête sur le côté.

Soudain, les nuages se dégagèrent.

Au loin, on apercevait la terre. 

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