Chapitre 2
« Ils s'appellent eux-mêmes 'Les enfants que Dieu a oubliés', » dit Lottie, roulant des yeux. Elle fit une léchouille à sa glace avec sa langue rose et coinça ses cheveux derrière son oreille alors qu'elle secouait sa tête à leur stupidité.
Louis haussa un sourcil. Il lui avait fallu beaucoup de corruption sous forme de glace pour persuader sa petite sœur de lui en dire plus sur Harry (il s'en fichait ; il essayait juste de se mettre à la page sur les ragots locaux, c'était tout). Jusqu'à présent, elle lui avait dit tous les endroits préférés du garçon, les différentes raisons pour lesquelles tous leurs voisins strictement chrétiens le détestaient (il était gay, mettait de l'eyeliner, écoutait de la 'musique horrible' – même si apparemment toujours à un volume correcte qui n'avait jamais dérangé quiconque, alors leur désapprobation était injustifiée – il aimait porter du noir, n'allait pas à l'église, détestait les coupes de cheveux, avait une mère divorcée et, en plus, il avait insisté pour garder le nom de son père pour que tout le monde le sache, et il avait un groupe d'amis très uni et non-chrétien), elle lui avait également donné une description détaillée desdits amis, et elle était en train de lui expliquer le nom de la petite bande de marginaux qui portaient de l'eyeliner à laquelle appartenait Harry.
« C'est supposé être ironique, » expliqua-t-elle, secouant sa tête. « Quand Harry a révélé son homosexualité, le Père Marshall est allé lui rendre visite et a essayé de lui faire entendre raison. Il a été très raisonnable à ce sujet ; il lui a expliqué que c'était juste une phase de l'adolescence, et que Dieu l'aiderait à la traverser. Il lui a dit que l'homosexualité n'est pas la volonté de Dieu et qu'il comprend que Harry traverse beaucoup de turbulences en ce moment, et qu'il sait que c'est dur, mais il espère que Harry recommencera à venir à la messe et laissera Dieu l'aider à la place de le rejeter. Il a, apparemment, dit quelque chose comme 'Je sais que tu dois avoir l'impression que Dieu t'as oublié, mais je pense que tu découvriras qu'il attend simplement sur le côté que tu prennes les bonnes décisions'. Eh bien, Harry ne l'a évidemment pas pris au sérieux, parce que le lendemain, sa petite bande a soudainement commencé à annoncer qu'ils étaient 'Les enfants que Dieu a oubliés', en pensant que c'était drôle. »
Louis n'arrivait pas à décider s'il devait être consterné ou amusé ; d'une part, c'était clairement une marque d'intelligence que le garçon ait tourné leur discussion contre le Père et trouvé une façon de s'en moquer, mais c'était également incroyablement irrespectueux.
« Il, euh... il a une tonne d'affreux... tatouages et tout, » dit-il de façon inadéquate.
Lottie rigola. « Oh, je sais ! Pour quelqu'un d'aussi pâle, il enlève beaucoup trop son haut ! Il y en a encore plus sous ces hauts, crois-moi. » Elle rit de nouveau et couvrit sa bouche pour cacher ses éclats de rire ; leur mère aurait été horrifiée par le genre de conversation qu'ils avaient.
« Qui sont ses amis, alors ? Je les connais ? En fait, je ne crois même pas le connaître quand j'y pense ; je ne l'ai jamais vu à l'école. » Il se serait souvenu de ce garçon, assurément. D'ailleurs, le code vestimentaire de l'école de Louis n'autorisait pas les angel bites, les coudes tatoués et tout.
« Nan, il va à l'école publique de l'autre côté de la ville. Il ne va même pas à la messe, Lou ; tu crois vraiment qu'ils le laisseraient aller dans ton école ? Son meilleur ami est cet Irlandais, Niall quelque chose, et 'y a aussi ce gars Zayn, ils sont tout autant tatoués et maquillés que lui. Ce Zayn a emmené les tatouages à un tout nouveau niveau, cependant ; c'est ridicule, en fait. Il en a partout. »
Pendant un moment, ils restèrent dans un silence agréable, Lottie grignotait le cône de sa glace tandis que Louis se demandait si elle allait en réclamer une autre une fois celle-ci terminée, et s'il pouvait vraiment se permettre de continuer à satisfaire les désirs en glace de sa petite sœur, mais aussi si c'était juste d'en acheter pour elle et pas pour les autres filles, même si c'était de la corruption.
« Est-ce qu'il provoque beaucoup de problèmes en ville ? » demanda-t-il en essayant de paraître désinvolte.
Ça ne fonctionna évidemment pas ; elle leva le regard vers lui de façon suspicieuse. « T'es aussi mauvais que Fizzy ! Pourquoi t'es tout d'un coup aussi intéressé par lui ? C'est quoi toutes ces questions ? »
Enregistrant mentalement le fait que Fizzy avait aussi posé beaucoup de questions au sujet d'Harry, Louis se focalisa sur le fait de ne rien laisser savoir ; il n'aimait pas mentir, ce qui voulait dire qu'il maîtrisait l'art de ne pas donner toute la vérité lorsqu'il parlait.
« Je dois rattraper mon retard sur les potins. Tu sais que j'aime être au courant. » Un pourcent de vérité. Pour la distraire, il se pencha rapidement en avant et tapota son visage avec sa glace, laissant une énorme trace de vanille au bout de son nez.
Lottie poussa un cri d'indignation, le frappant, puis avec un éclat de rire elle sauta du muret et commença à reculer, essuyant son nez avec le dos de sa main et faisant une grimace de dégoût. « Oh, tu vas me le payer. »
« Tu veux parier ? » Louis jeta sa glace dans la poubelle la plus proche et leva ses bras avec un air de défi. « Vas-y, nunuche. Je pourrais en prendre dix comme toi et ne même pas dépenser une goutte de sueur. »
« Ouais ? Voyons ça après que je t'ai mis un coup de pied dans les couilles ! » Gloussant, Lottie se jeta sur lui, et il l'esquiva rapidement. Comme la plupart des frères et sœurs, ils se disputaient quotidiennement depuis leur naissance, ce qui signifiait qu'ils étaient expérimentés dans le domaine des petites bagarres les uns contre les autres. Louis avait dix-sept ans à présent, et Lottie était en pleine adolescence, mais ça ne voulait pas dire qu'ils allaient arrêter de déconner.
Prêt à faire un sprint pour l'éviter, Louis éloigna toutes ses pensées troublantes qui voulaient savoir pourquoi il était aussi fasciné par Harry, et il éclata de rire, appréciant l'avantage que ses grandes jambes lui donnaient. Il avait satisfait sa curiosité – pour le moment.
**
Cela faisait bien trop longtemps depuis la dernière fois qu'il avait fait du shopping, alors il fit un tour très nécessaire au centre commercial pour acheter l'essentiel pour la reprise de l'école (eh bien, l'université– glup !) en septembre ; de nouvelles chaussures pour l'école, un nouveau sac et toutes les affaires standards. Ce fut complètement par accident qu'il se retrouva à HMV, parcourant la section indé du magasin et jetant un coup d'œil aux CDs de groupes que ses parents n'approuvaient pas. Ils avaient des règles très spécifiques en ce qui concernait la musique qu'ils lui autorisaient à écouter, et il ne s'en souciait pas vraiment ; il n'était pas très fan du genre de choses très hard de toute façon. Il préférait les chansons plus calmes avec un vrai sens derrière plutôt que des riffs de guitare stridents.
Pendant qu'il observait la pochette d'une compilation d'un de ses groupes préférés, se demandant s'il pouvait se l'offrir, il entendit un rire extrêmement fort derrière lui. Complètement par instinct, il se retourna vers la source du bruit, et se retrouva en face d'un garçon blond portant une veste en cuir avec tellement d'énormes pics dessus qu'il avait un fort risque de crever l'œil de quelqu'un, ressemblant en quelque sorte à un porc-épic noir et argent.
Il sursauta presque, criant de surprise et titubant de plusieurs pas en arrière. Avant qu'il puisse tomber son dos à plat dans le rayon de CDs, le garçon tendit un bras et le rattrapa par la manche, l'arrêtant dans sa chute, et Louis vit qu'il portait une bague en forme de lion rugissant, et avait du vernis à ongle noir. Nerveusement, il lécha ses lèvres, hocha la tête en signe de remerciements puis se dégagea rapidement des mains étrangement serviables du garçon.
« Désolé, » dit le garçon d'un air penaud, le coin de sa bouche s'arquant vers le haut dans un sourire d'excuse. « J't'avais pas vu. » Il y avait un accent irlandais tellement fort dans sa voix qu'il était évident même avec ces simples deux petites phrases.
« Pas de problème, » répondit faiblement Louis, luttant pour se faire à l'idée que, par un pur hasard, il se retrouva nez à nez avec le meilleur ami de Harry Styles, que Lottie avait complètement bien décrit ; il avait aussi de l'eyeliner, et le bout d'un tatouage était visible juste au dessus du col de sa veste, décorant l'une de ses clavicules dessinées. Ça ressemblait étrangement à un pentagramme, l'un des symboles dont Louis avait toujours entendu parler comme étant un signe du diable, et il déglutit fortement.
« Hé, Niall ! Arrête de terroriser les autres clients, » vint une voix chaude et taquine, et Louis se retrouva à cligner des yeux sous le choc de la façon dont chaque syllabe sonna parfaitement et magnifiquement douces alors qu'elles glissèrent des lèvres percées de Harry Styles.
Se retournant, l'irlandais rit à nouveau, le même son rauque mais étrangement agréable qu'il avait fait auparavant. « Oups. J'ai pas fait exprès ! » insista-t-il, « Je ne l'avais même pas vu ! »
« Ouais, c'est qu'ils disent tous. » S'avançant, Harry enroula tendrement un de ses bras nus autour des épaules de son ami ; ses bracelets tintèrent ensemble et également avec les pics sur la veste de Niall, qu'Harry ne semblait pas sentir s'enfoncer dans son bras. Il sourit gentiment à Louis, qui put à présent voir, étant très près, que les yeux d'Harry avaient la même couleur que le sapin visible par la fenêtre de sa chambre, et ils étaient que plus définis par l'eyeliner qui était habilement étalé autour. Ses cheveux tombaient en boucles ébouriffées sur son front pâle, et il y avait une sorte de torsion ironique sur sa bouche qui laissait entendre un grand sens de l'humour. Aujourd'hui, il portait un pull en laine noir uni avec les manches remontées jusqu'aux coudes, un pantalon chino avec des trous aux genoux, et les mêmes baskets que la vieille, bien qu'elles semblaient avoir été nettoyées, et il avait troqué les lacets blancs customisés pour des rayés au couleur de l'arc-en-ciel. Comme l'avait remarqué Louis la vieille, il avait une délicate toile d'araignée tatouée à chaque coude ; maintenant qu'il était assez poche pour lire les mots écrits sur l'avant-bras gauche du garçon, il les examina de plus près, espérant ne pas être pris en train de regarder.
« Aime-moi ou déteste-moi, les deux sont en ma faveur... Si tu m'aimes, je serai toujours dans ton cœur... Si tu me détestes, je serai toujours dans ton esprit. »
Hmm.
« Désolé pour cet idiot, » dit Harry chaleureusement, et sa voix était le genre qui devrait narrer les livres audio pour enfants ; elle était profonde et calme, le faisant fondre comme de l'eau chaude ; une des voix les plus plaisantes que Louis n'avait jamais entendu. Sa bouche s'ouvrit presque de façon complètement débile, mais il réussit tout de même à la garder fermer.
« Ce n'est pas grave, » trouva-t-il à dire, « Je suppose que je n'ai pas assez fait attention à ce qui se passait derrière moi. »
Ses yeux verts vacillèrent vers le CD dans les mains de Louis et Harry demanda gaiment, « Hé, j'adore ce groupe aussi. As-tu leur nouvel album ? Il est génial, hein ? » Il défit son long bras des épaules de Niall et sourit radieusement à Louis.
« Euh, non, ma mère ne veut pas que je l'écoute puisqu'ils ont un peu changé leur genre... » Il rougit à la façon idiote dont ça sonnait. « Euh, je devrais probablement, euh – »
Harry tendit une main, et Louis lui donna rapidement le CD, ayant peur de se faire tabasser s'il ne le faisait pas – même si de plus près, et malgré l'eyeliner, le garçon ne semblait pas être capable de faire du mal à une mouche. Il était trop niais, trop dégingandé, trop pâle, maigre et bon enfant, il semblait que son corps était encore en train de se développer. La meilleure façon de le décrire était long – il était long de partout.
« Hé, Harry ! »
Tous les trois levèrent leurs regards de surprise alors qu'un beau garçon aux yeux bruns déambulait pour les rejoindre. La première chose que Louis remarqua à son propos fut ses très hauts cheveux noirs épais, avec une mèche blonde platine remontant juste au milieu rappelant ainsi à Louis un blaireau – la seconde chose fut qu'en plus de porter du noir et gris comme les deux autres, il avait également un haut orange fluo, un gilet et un jeans noirs, et une épaisse ceinture en métal avec des chaînes qui pendaient. Quelques secondes d'observation de plus lui apprirent que Lottie avait été parfaitement précise dans sa description ; il avait des tatouages partout. Le logo du groupe Nirvana était tatoué dans son cou, et il avait une note de musique enlacée avec des roses sur son poignet gauche. Il y a encore plein d'autres dessins sur sa peau parfaite, mais avant que Louis ne puisse les examiner correctement, il se rendit compte qu'il était bouche bée et détourna ses yeux, se sentant incroyablement stupide.
« Salut, Zayn, » dit calmement Harry, et sans arrêter de regarder Louis, il tendit sa main pour un high-five. Zayn lui donna un coup de coude dans les côtes, et Harry sourit en coin puis baissa sa main pour lui claquer les fesses, faisant rire l'autre garçon et se faisant ébouriffer ses cheveux bouclés en représailles. Après avoir salué convenablement son ami, Zayn le contourna et se mit à frapper de façon taquine l'arrière de la tête de Niall, puis il l'attrapa par le cou et détruisit complètement sa coupe de cheveux, aussi.
« Hé, » geint Niall, luttant vaillamment contre lui – Louis fut surpris de constater que jusqu'à présent aucun des garçons n'avait été empalé par les petits clous sur la veste de Niall ; ils semblaient horriblement pointus, mais soient ils y étaient tellement habitués qu'ils ne les remarquaient plus, soient ils n'étaient pas aussi mortels qu'ils semblaient l'être. Louis était enclin à croire en la première.
« Tout va bien ? » dit Zayn, puis il regarda Louis. « Hé, je suis Zayn. »
Louis réussit instinctivement à sourire et bégaya son propre prénom en réponse, mais il ne put s'empêcher de se sentir incroyablement mal à l'aise dans son jeans bleu et son tee-shirt rayé rouge et blanc ; il avait la ridicule impression d'être normal en comparaison avec les trois garçons devant lui, qui portaient tous au moyen un vêtement de la couleur noire et beaucoup de bijoux ; pour Harry c'étaient ses centaines de bracelets, Zayn avait plusieurs grosses chaînes autour de son cou assorties à celles à ses poignets, et Niall avait cette bague incroyablement peu communes ornant l'un de ses doigts.
« Harry et Niall, » ajouta Zayn, indiquant ses amis.
Presque comme s'il n'avait pas remarqué que son ami l'avait présenté, Harry l'interrompit comme s'ils avaient été en plein milieu d'une conversation, « Je pourrais acheter celui-ci, en fait. Tu ne le veux pas, hein ? Parce que si tu allais le prendre, je peux toujours regarder pour voir s'il y en a un autre. » Son expression facile était amicale mais à part ça elle restait illisible alors qu'il établissait un contact visuel avec Louis et tapotait le boîtier du CD.
« Nan, je le prends pas – j'étais juste en train de regarder, » dit Louis faiblement. Faisant tinter sa poche avec regret, il se rendit compte qu'il n'avait de toute façon pas assez d'argent. « Tu peux l'avoir. »
« Vraiment ? Ah, merci ! » sourit Harry, et le sourire illumina tout son visage alors qu'il ressemblait à l'un de ceux visible sur les publicité pour dentifrice – il atteignit même son yeux vert, et Louis eut le souffle coupé de surprise à l'éclat du sourire du garçon.
Lorsqu'Harry commença à examiner d'un air absent le CD, ses magnifiques yeux parcoururent la pochette, il y eut un grand fracas venant de dehors, et le bruit de quelqu'un criant de consternation. La tête d'Harry se releva brusquement en alerte, il poussa à nouveau le CD dans les mains de Louis, puis se retourna et se précipita hors du magasin, ses boucles rebondissant et ses baskets grinçant sur le parquet ciré.
Zayn et Niall échangèrent un regard, roulant des yeux comme si Harry qui se précipitait au premier bruit perturbateur était quelque chose qui arrivait tous les jours et qu'ils étaient tous deux habitués et ennuyés par ça à présent – puis ils se retournèrent et partirent en trombe derrière lui, bien que Niall réussit à laisser échapper un « Salut ! » à Louis avant de disparaître par les doubles portes, laissant Louis tout seul avec le CD qu'il ne pourrait pas s'acheter et auquel ses mains se cramponnaient.
Le reposant hâtivement sur l'étagère où il l'avait trouvé, Louis les suivit (la sortie était dans cette direction ! Quel autre chemin pourrait-il prendre ? fut sa justification) et quand il se précipita hors du magasin, il découvrit une vieille dame par terre cherchant impuissamment à essayer de ramasser ses courses qui étaient tombées sur le sol quand ses sachets en plastique avaient craqué et qui étaient répandues partout – mais ce qui le choqua le plus fut la vue de Harry agenouillé à côté d'elle, l'aidant à ramasser ses courses, en prenant plein dans ses bras alors qu'il cherchait du regard quelque chose dans quoi tout mettre. Les bras minces de la vieille dame étaient eux-mêmes remplis, et elle semblait aussi perdue quant à ce qu'elle allait faire avec, maintenant que ses sachets étaient tout déchirés.
« Tout va bien ? » lui demanda-t-il d'une petite voix. « Voilà, tout est là, je vais porter ça – »
« Oh, merci beaucoup, mon cher, je ne sais pas ce que je vais faire de toutes ces choses ; j'espérais que les sachets tiennent le coup jusqu'à chez moi – »
Harry proposa avec empressement, « Si vous voulez, je pourrais retourner dans le magasin et vous rapportez plus de sachet ? Ça ne me dérange vraiment pas – »
C'était une vision tellement ridicule ; un garçon avec des cheveux dans tous les sens, des vêtements sombres et divers morceaux de métal partout sur le visage, essayant vivement d'aider une vieille dame en difficulté. Louis était plutôt en admiration devant elle, s'il était parfaitement honnête, car il s'était lui-même retrouvé à chevroter à la vue d'Harry et ses amis, tandis qu'elle acceptait son aide sans sourciller et avec reconnaissance. Il se sentit s'adoucir à la vue d'Harry acceptant avec gentillesse une autre brassé de course, puis jetant un regard implorant vers ses amis, qui observaient la scène immobiles avec une expression de résignation qui frisait l'amusement. Zayn sembla un petit peu exaspéré, alors que Niall avait apparemment du mal à se retenir de sourire.
« C'est totalement ridicule. Il ne peut pas s'en empêcher hein ? Dès qu'il voit quelqu'un qui a besoin d'un coup de main avec quelque chose, il est là. Parfois je me demande s'il croit qu'il est le prochain Clark Kent. » Zayn secoua sa tête avec lassitude.
Niall éclata de rire. « J'peux pas imaginer notre Haz en collant rouge et bleu, en toute honnêteté. Il a le corps pour ça, mais je pense pas que le rouge soit sa couleur. » Il commença à se diriger avec de grandes enjambées vers Harry et le vieille dame, en disant, « C'est tout aussi bien ; il n'y a aucun mal à faire quelques bonnes actions. Allez, mec, aidons-le. C'est pas d'notre faute s'il est trop gentil pour son propre bien. »
Grommelant dans sa barbe, Zayn suivit l'irlandais avec les mains enfoncées dans ses poches, mais il échoua complètement à avoir l'air hargneux ; il semblait être incapable de s'empêcher de sourire à Harry. Louis partagea le sentiment ; il avait complètement fondu, et avait presque envie de faire un câlin à Harry. Il ne pensait pas avoir déjà vu quelqu'un faire une chose sincèrement aussi gentille pour un parfait inconnu dans toute sa vie.
Louis leur tourna immédiatement le dos, reconnaissant déjà les signes d'alerte de sa propre tendance ridicule à développer une affection pour les parias, les sans abris et les asociaux en général. Il était complètement déterminé à ne pas développer ce genre d'affection pour ce parfait inconnu – cet étranger homosexuel, bizarre et à l'apparence effrayante que ses parents et toutes les personnes qu'il connaissait semblaient détester de tout leur cœur. En fait, il lui suffit de se souvenir du fait crucial que Fizzy avait presque éclaté en sanglot à la simple évocation de son prénom ; il y avait une raison derrière ça qu'il devait toujours découvrir.
Ce garçon avait des morceaux de métal sur le visage ! Ses amis en avaient partout sur leurs corps et leurs vêtements ! Ses lacets étaient aux couleurs de l'arc-en-ciel et il portait tellement de bracelets que vous ne pouviez plus voir les cinq premiers centimètres de ses poignets pâles ! Il mettait de l'eyeliner. Il était le genre de garçon que Louis avait toujours appris à éviter comme la peste. S'il avait été un lépreux, alors ça aurait été le devoir de Louis d'essayer de prendre soin de lui – mais un punk avec des tatouages sur les bras et des écouteurs pendant autour du col de son tee-shirt et se balançant sur son torse ? Non, on lui avait dit de rester loin des personnes comme ça, et il ne remettait pas ça en question pendant une seule seconde, ni même n'avait l'intention de commencer à remettre ça en question. Il ne se disputait pas avec ses parents – jamais.
Au moment où Zayn, Harry et Niall avaient pensé à lever les yeux pour demander à l'inconnu avec le crucifix en argent autour du cou s'il les aiderait à porter les course de la vieille dame, qui était apparemment pas du tout effrayée par leur abondance de piercings et demanda timidement si ça ne les dérangerait pas trop de l'aider à emporter tout ça à sa voiture, Louis avait déjà disparu au coin de la rue, perdu dans ses pensées et perdu de vue. Compte tenu du fait qu'il était un fervent chrétien et qu'aider les gens était supposé être une seconde nature pour lui, ce n'était peut-être pas le plus grand témoignage de sa façon d'être, mais il avait beaucoup de choses en tête.
Sa fascination évidente pour l'inexplicable bonté d'Harry Styles étant l'une d'elles.
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