Chapitre 10

Louis quitta la petite boutique d'un quartier pauvre avec un pincement à la lèvre et un sourire illuminant tout son visage, le summum de l'autosatisfaction. Sa bouche était douloureuse, ses yeux étaient toujours un peu humide, et son porte-monnaie était à présent beaucoup plus vide qu'auparavant, mais il décida que ça en valait le coup lorsqu'il passa à côté d'une petite voiture rouge garée au coin de la rue, se regardant dedans et souriant à la vue du petit anneau argenté à sa lèvre inférieure.

Ça lui faisait mal, mais il ne put résister à le taquiner avec sa langue, trouvant quelque chose d'étrangement satisfaisant à propos de l'élancement qui accompagna le mouvement ; c'était bizarrement thérapeutique. C'était sans aucun doute la chose la plus téméraire qu'il n'ait jamais fait dans sa vie, et ses parents allaient devenir complètement fous une fois qu'ils verraient ce qu'il avait fait – il pensait quand même que c'était la meilleure idée qu'il ait eue depuis longtemps. Ils n'aillaient pas aimer ça, mais c'était une protestation, il faisait de la résistance, et ça donnait clairement son point de vue : il était en train de changer, et il n'avait pas peur de le rendre évident.

Il avait envoyé un message à Harry pour lui demander de le retrouver à quelques rues, et il vibrait d'excitation ; la réaction négative de ses parents deviendrait sans importance en comparaison au fait qu'il savait très bien à quel point Harry allait l'aimer. Depuis qu'il avait mentionné l'idée d'avoir un piercing pour la première fois, Harry avait été captivé par ça – traçant du bout du doigt l'endroit de sa bouche où il pensait que ça ferait le mieux, montrant à Louis toutes les barres et anneaux qu'il avait, en achetant même de petits aimantés à Louis pour qu'il les essaie et il le fixait avec sa bouche restant adorablement ouverte lorsqu'il les portait. En fait, plusieurs fois pendant la semaine précédente, Louis avait surpris Harry en train de fixer sa bouche en restant simplement immobile. Ce fut assez amusant quand Harry s'était rendu compte qu'en plein milieu d'une conversation, il s'était arrêté de parler et avait commencé à fixer les lèvres de Louis, quelque chose qui ne loupait jamais de provoquer un rougissement. Mais si Harry restait sans voix à la simple idée de Louis avec un piercing, la question était comment réagirait-il si Louis en avait vraiment un ?

Louis n'était pas sûr de quand exactement les opinions de Harry étaient devenues les seules dont il se souciait réellement, mais il avait l'impression que c'était de loin un état d'esprit plus sain dans lequel être, même si ça voulait dire que son existence commençait à tourner autour de l'autre garçon, peut-être un petit peu plus que ce qui était considéré comme strictement normal.

Il repéra une silhouette habillée en noir à l'autre bout de la rue après avoir marché quelques minutes, et il garda délibérément sa tête baissée et ses mains dans ses poches, lutant contre un énorme sourire. Lorsqu'il autorisa ses yeux à se relever pour vérifier si Harry avait avancé vers lui ou s'il attendait impatiemment, il vit que bien qu'assis sur le mur où ils avaient promis de se rejoindre sans chercher à venir vers lui, Harry rebondissait d'haut en bas d'un air agacé, clairement impatient de le voir. Bon d'accord ; ça faisait un peu plus d'une journée depuis la dernière fois qu'ils s'étaient parlés face à face. Louis avait un match de football à jouer, et Harry était parti à une convention sur la fierté gay à Leeds (Louis roula des yeux à la vue d'un nouveau bandage sur le bras droit nu de Harry ; ce gamin se faisait des tatouages plus vite que la mère de Louis ne récitait les versets de la Bible) alors ils n'avaient pas pu se parler autrement qu'avec un échange de quelques messages rapides et un appel de cinq minutes quand Louis avait téléphoné à Harry pour lui faire savoir comment s'était passé le match de football. C'était cette idée qui fit qu'il se dépêcha à avancer plutôt que son excitation de montrer à Harry la nouveauté à sa bouche ; il avait presque tout oublié à ce sujet au moment où il courut carrément sur les derniers mètres le séparant du garçon sur le mur, il s'arrêta net devant lui et jeta ses bras autour de lui, enfouissant son visage contre le torse vêtu de noir de Harry.

Pendant dix secondes, Harry l'étreignit en retour – puis il le repoussa avec enthousiasme, surprenant tellement Louis qu'il tomba presque en arrière sur la route. L'attrapant habilement par la taille, Harry se mit sur la pointe des pieds et tira la tête de Louis en arrière avec une prise stratégiquement placée dans ses cheveux, un geste qui semblait rude mais qui était à grande peine doux. (Maintenant que Louis y pensait, c'était une représentation fidèle de toute leur relation – Harry semblant tellement terrifiant à l'extérieur mais étant tellement doux et attentionné quand personne ne s'y attendrait) Il respira doucement, tout excité, les yeux écarquillés comme un enfant en train de fixer quelque chose de très spécial, comme si Louis était un papillon sur une fleur qui venait juste d'ouvrir ses ailes, ou la longue trainée d'une étoile filante dans le ciel noir, et son attention fut entièrement dévoué à la bouche toujours douloureuse de Louis. Ayant l'impression que son plus profond désir du moment était d'écraser leurs bouches ensemble, Harry laissa ses doigts planer quelques millimètres au dessus de l'endroit sensible, et Louis ferma ses yeux, immobile. Il faisait confiance à Harry pour ne pas lui faire mal.

« Tu l'as fait, » dit doucement Harry.

Louis acquiesça ; quand il ouvrit ses yeux, lui et Harry étaient nez à nez, et il expira rapidement de surprise.

« J'avais dit que ça t'irait bien. » Après un moment d'hésitation, Harry dit dans un souffle, « Je peux ? » Sa main survolait toujours la bouche de Louis.

En réponse, Louis appuya sa bouche brûlante contre les doigts froids de Harry. Il fut surpris d'y trouver le soulagement qui éclipsa réellement la douleur ; les mains de Harry étaient froides et elles donnaient l'impression d'être de la glace sur sa bouche enflammée. Avec un petit soupir, il autorisa le côté non marqué de sa bouche à se relever en un sourire en coin, qui était ridicule, mais apparemment Harry apprécia, parce que son propre visage s'illumina.

« Tu sais, je serais venu avec toi si tu me l'avais demandé. Tu n'étais pas obligé d'y aller tout seul. »

Louis haussa des épaules. « Je voulais que ce soit une surprise, » dit-il d'une voix sourde.

Après avoir jeté un coup d'œil méfiant par-dessus son épaule, Harry l'embrassa fugitivement sur la joue. « C'en est une belle, » dit-il doucement. Puis il offrit à Louis ce mauvais sourire en coin familier. « Ça doit faire un mal de chien, cependant. »

« Ça fait définitivement mal, » marmonna Louis.

Avec un bruit de sympathie, le garçon habillé de noir tira la tête de Louis sur son épaule et fit courir une main à travers ses cheveux, le caressant comme un petit chaton. En fait, Louis ronronna presque mais mordit automatiquement sa lèvre pour le retenir, puis recula. Exprimant sa désapprobation, Harry posa son autre main sur le dos de Louis, le caressant le long de sa colonne vertébrale tellement légèrement qu'il aurait pu se demander s'il ne l'avait pas imaginé, s'il n'était pas appuyé contre la main de Harry, trouvant que son contact était une distraction bienvenue au sang battant dans sa bouche.

« Pauvre bébé, » murmura Harry, de cette façon qu'il avait de se comporter de façon condescendante mais tellement adorable que Louis n'eut pas assez de courage pour le détester pour ça. « On va devoir prendre soin de ça. »

Eh bien, ça sonnait comme étant à double sens, et si jamais Louis en avait entendu un, il aimait les implications diaboliques derrière cette déclaration, beaucoup plus que ce qu'un pieux chrétien ne le devrait probablement.

« Tu viens chez moi ? Je trouverai de la glace pour ta bouche... et tout... »

Ces jours-ci, il y avait peu d'endroits où Louis préférait être que chez Harry ; en public, ils devaient constamment regarder autour d'eux pour s'assurer qu'aucun regard curieux ne s'attardait sur eux ; quand ils étaient avec Niall, ils devaient faire avec son regard fixe sans défaillance, puisqu'il semblait trouver la dynamique de leur couple fascinante et n'avait peur d'être surpris à en rester bouche bée, et Zayn était beaucoup trop friand du fait de les taquiner avec les euphémismes les plus obscènes dont il était capable, ce qui rendait Louis à l'état d'un chaos rougissant et bégayant, et remplissait Harry d'irritation mais réussissant quand même à le faire éclater de rire en même temps, ce qui était tellement exaspérant. Il n'était pas question qu'ils aillent chez Louis ; autoriser Harry à aller sur le seuil de la porte serait une offense punissable par Dieu sait quoi, dans la mesure où les parents de Louis étaient concernés, et même s'il y avait une chance pour qu'il puisse se faufiler à l'intérieur et avoir environ une heure d'intimité, il y aurait toujours ce sentiment de panique sous-jacente qui rendrait les choses inconfortables, ce doux bourdonnement subconscient en fond qui ferait et si quelqu'un entre ?

Chez Harry, Louis pouvait se moquer de qui entrait – en fait, Anne était plusieurs fois tombée sur eux dans des positions compromettantes ; Louis assis sur le plan de travail de la cuisine avec Harry debout entre ses jambes, une main glissant doucement le long de sa cuisse pendant que l'autre apportait de façon taquine une fraise à sa bouche grande ouverte ; Harry couché sur le dos dans le jardin avec Louis assis sur son torse et lui souriant ; tous les deux léchant de la pâte de gâteau crue de la même cuillère et gloussant sans se soucier du fait qu'ils mélangeaient leurs salives et que leurs langues n'étaient qu'à quelques centimètres de se toucher. Chaque fois avait provoqué un rougissement pour Louis et Harry avait passé une main de façon penaud dans ses cheveux, mais elle roulait toujours seulement ses yeux avec tendresse et n'avait jamais fait un commentaire, autre que « Salut, Louis. »

Louis avait en quelque sorte l'impression qu'il pourrait l'aimer, bien évidemment dans un sens platonique du genre 'c'est la mère de mon petit-ami et elle est sacrément géniale'.

« Ouais, » dit doucement Louis. « Chez toi. »

Ils lièrent leurs doigts – c'était une rue calme, après tout – puis soudainement ils accélèrent le pas pour rejoindre la rue principale, courant à toute allure et rigolant à en perdre haleine en même temps. Gagnant de la vitesse, ils coururent encore et encore, ils donnaient presque l'impression que s'ils allaient encore plus vite, ils pourraient quitter le sol, décoller et s'envoler. Louis aimait assez bien cette idée. À chaque fois que Harry hésitait, il tirait rapidement sur sa main, et quand il semblait que Louis était sur le point de ralentir, c'était Harry qui tirait sur la sienne pour le faire continuer.

Alors qu'ils s'enfuyaient de la petite rue comme s'ils étaient poursuivis par une foule en colère, le cœur de Louis flottait plus à la sensation des doigts de Harry liés aux siens plutôt qu'à cause de l'effort. A chaque fois qu'il pensait qu'il pourrait trébucher, il se rattrapait juste à temps, jusqu'à ce qu'il ait presque l'impression d'être invincible. Ses pieds pilonnaient le sol dans un rythme régulier qui se mariait en une parfaite harmonie avec le son des pas de Harry, et il se demanda si sa lèvre ne s'était pas déjà horriblement infectée, le faisant délirer, parce qu'il pouvait entendre ses pas aussi clairement que le jour mais il n'avait pas l'impression que ses pieds touchaient le sol.

Quand ils atteignirent la rue principale, il était trop tard pour lâcher la main de l'autre et ralentir ; Harry fit une vive pression sur la main de Louis pour lui donner du courage puis le tira vers l'avant, et ils coururent dans toute la rue. Aucun d'eux ne prit la peine de regarder des deux côtés ; même s'il y avaitun trafic permanent, Louis se dit qu'il préférait ne pas être conscient qu'il était sur le point d'être brisé en mille morceaux par une voiture en excès de vitesse ; il préférait juste mourir. Avec ses doigts entrelacés à ceux de Harry et son cœur battant tellement vite qu'il était seulement à quelques centimètre d'éclater à travers sa poitrine, et d'atterrir en une sanglante pagaille glissante sur le sol, avec sa gorge sèche et ses oreilles bourdonnantes à cause du bruit du trafic, de sa propre respiration lourde et du rire de Harry, ils s'élancèrent sur la route ensemble.

Ils coururent droit devant eux sans interruption. Il n'y eut aucun klaxon ; aucun crissement de pneus. En fait, la route resta remarquablement libre alors qu'ils la traversaient tous les deux en courant et atteignirent le trottoir de l'autre côté complètement indemne. Pourtant, alors qu'ils se décalaient pour une halte et lâchèrent la main de l'autre, Louis plié en deux et haletant à cause de l'effort, il ne put s'empêcher de se sentir un peu comme s'il venait de tromper la mort.

« Ouf. » Harry se redressa, passant une main à travers ses cheveux, et dit gaiement, « rien de mieux qu'une course folle à travers une route principale sans regarder avant de traverser pour se réveiller un peu le matin, j'ai raison ou j'ai raison ? »

« Tu veux dire, rien de mieux qu'une course folle à travers une route principale sans regarder avant de travers pour avoir la peur de sa vie. »

« C'est pratiquement la même chose. A chaque fois que je me réveille, ça veut habituellement dire que quelqu'un vient d'ouvrir mes rideaux, alors ma première pensée c'est 'C'est vachement lumineux, suis-je mort dans mon sommeil, est-ce le paradis ?' Donc, me réveiller me fait toujours douter sur si je suis ou non vraiment vivant. »

Louis haussa un sourcil, délibéra pour savoir s'il fallait poursuivre le sujet, puis il secoua sa tête et laissa échapper un soupir. « Je pourrai jurer que t'essaies de me tuer. »

« Et pourquoi je ferais ça ? » demanda innocemment Harry. « Allez, bougeons ton derrière parfait, ou on va vraiment se faire écraser. »

**

Louis savait que Harry aimait le piercing, mais il avait terriblement sous-estimé à quel point il l'aimait.

Il était conscient que les yeux verts de Harry le suivait un peu plus attentivement que d'habitude, ne loupant pas une seule pincement ou bâillement, ou mouvement – si bien qu'à chaque fois qu'il relevait les yeux, Harry était en train de fixer avidement sa bouche, ou de jouer avec l'anneau à sa propre lèvre, ou de rebondir d'haut en bas comme s'il n'arrivait pas à se forcer à rester immobile. C'était vraiment mignon, mais Louis décida de ne pas exprimer cette opinion pour le bien de la fierté de Harry ; il ne pensait pas que Harry apprécierait être taquiné sur son engouement soudain pour la bouche de Louis.

Ils étaient assis sur le lit de Harry, Louis avec de la glace appuyée contre sa bouche, écoutant la vaste collection de musique de Harry, et de temps en temps il retirait la compresse froide de ses lèvres et Harry les examinait et faisait des remarques (léchant ses lèvres plusieurs fois, mais Louis cacha un sourire derrière le pack de glace et fit semblant de ne pas remarquer). Ensuite ils jouèrent à la Xbox et Harry battit Louis les quatre premières fois, puis il fut distrait durant la cinquième partie et resta bouche bée à observer le piercing scintillant de Louis au moment crucial, lui permettant de gagner. Ils eurent une bataille de chatouille et roulèrent sur le sol, riant, et Harry eut un peu les mains baladeuses parce qu'il était enclin à ça ces derniers jours ; ses longs doigts avaient pris l'habitude de glisser sous la ceinture du jeans de Louis ou sous son haut pour caresser le léger renflement de son ventre, qui était finalement revenu après que sa période d'exercices intenses à la colonie chrétienne fût terminée. Il aimait voir jusqu'où il pouvait aller avant que Louis ne soit tout gloussant et ne donne une petite tape à ses mains baladeuses pour les retirer, il aimait pousser sa chance aussi loin qu'il osait, et même encore plus pour regarder les joues de Louis devenir roses d'excitation alors qu'il débattait sur s'il devait ou non l'autoriser à aller plus loin.

Aujourd'hui, Louis avait l'intension de laisser ça aller aussi loin que Harry le voudrait ; il ne repoussa pas les mains de Harry, à la place il l'encouragea, attrapant ses poignets et faisant glisser ces grandes mains sous son haut. Les yeux écarquillés, Harry fit courir ses mains sur le corps de Louis, passant une quantité suffisante de temps à caresser le gonflement de son ventre, puis les déplaçant pour les glisser jusqu'à sa colonne vertébrale, explorant chaque centimètre carré de son dos. Il attrapa Louis par les hanches et le tira vers lui pour le rapprocher encore plus, de sorte qu'à la place d'être assis l'un à côté de l'autre sur le sol, Louis soit à présent assis sur ses genoux, et après un moment d'hésitation, il l'embrassa légèrement sur le coin non percé de sa bouche, continuant d'explorer chaque partie de peau bronzée avec le bout de ses doigts. Frissonnant, Louis posa une main sur la hanche de Harry, et quand ce dernier poussa avec insistance contre, il la glissa sous son haut et traça de petits cercles sur sa peau.

Ils continuèrent de faire ça pendant un moment, Harry déposant une pluie de baisers légers comme une plume sur la bouche de Louis, lorsque ce dernier s'impatienta de la lenteur, Harry perdit son contrôle de soi. Alors que Louis pencha sa tête afin que le prochain baiser atterrisse carrément au centre de sa bouche, Harry fit un bond en avant pour l'approfondir, ainsi leurs lèvres s'écrasèrent ensemble à un niveau de férocité inhabituel – ce qui, avec la lèvre tellement sensible de Louis, causa plusieurs choses à la fois : un forte pointe de douleur explosa dans la bouche de Louis, ainsi qu'une vague de plaisir inattendue qui envoya des pics de chaleur à travers tout son corps ; et leurs bouches se rencontrèrent tellement maladroitement que le métal de leurs piercings s'heurta dans un tintement bruyant.

Louis haleta et Harry s'étrangla presque, attrapant accidentellement un morceau de peau et enfonçant ses ongles dedans – mais quelques secondes plus tard, il se rendit compte de ce qu'il faisait et le lâcha immédiatement, semblant mortifié. Hébété, Louis cligna plusieurs fois ses yeux vitreux alors qu'ils se séparaient rapidement, relevant une main pour toucher sa bouche douloureuse.

« Eh bien, merde, » dit doucement Harry, léchant ses lèvres et se penchant en avant pour regarder de plus près la lèvre inférieure de Louis. Il tremblait légèrement, les pupilles dilatées comme des tâches d'encre sur les feuilles d'un trèfle, essayant de dissimuler son assaut soudain de désir et s'en sortant épouvantablement mal. Louis avait vu des fenêtres moins transparentes que lui. « J'avais pas vraiment pensé à ça en fait. Ça a vraiment l'air d'être douloureux, est-ce que je t'ai fait mal – »

Mettant un terme à ses marmonnements avec un grognement sourd, Louis fit un coup en traite et se dirigea tout droit vers son point sensible. Il saisit une poignée de boucles dans la nuque de Harry et tira rudement sa tête en arrière, provoquant un hoquet de la part de cette bouche obscène, celle qui avait fait perdre à Louis son sommeil tellement de fois pendant les dernières semaines, fasciné comme il l'était par elle. Pulpeuses, charnues et d'un rose profond et sombre, comme la couleur du ciel lorsque le soleil était sur le point de se coucher – le genre de bouche que la plupart des filles mouraient envie d'avoir, avec cette diabolique lueur argentée dans l'un des coins pour couronner le tout et qui donnait à son sourire cet éclat – le même éclat métallique plein de confiance que Louis avait essayé de copier dans une tentative d'imiter également la façade de confiance de Harry, mais il ne croyait sincèrement pas pouvoir réussir à effleurer le même degré de finesse que le punk sous lui.

Harry avait-il déjà paru aussi impuissant ? C'était peu probable. Satisfait par sa réaction, et sa nouvelle position de dominance, Louis l'embrassa plusieurs fois passionnément, plein de chaleur et des pointes de douleur choquantes se répandant à travers sa bouche et le métal amer s'entrechoquant. Il s'attendit à moitié à ce que des étincelles commencent à s'envoler, à cause du raclement du métal contre du métal et de l'énorme chaleur entre leurs bouches. S'abandonnant complètement à lui, Harry gémit doucement, ses doigts tordant le tissu de son haut, et ceux de Louis laissèrent la racine de ses cheveux pour trouver une prise autre part, glissant à travers les boucles soyeuses de Harry, plein d'approbation et avide de plus, appuyant sa tête en arrière contre les mains de Louis.

Quelque part au milieu du baiser, l'équilibre balança. Peut-être que c'était Harry se rendant enfin compte que la résistance épouvantable de son piercing et la douce douleur de sa lèvre, chaque baiser apportant de nouvelles sensations pour le faire frissonner, excitaient beaucoup plus Louis que ça ne lui faisait mal. Peut-être que c'était sa propre excitation qui l'emporta sur son inquiétude et lui fit faire abstraction de toutes idées d'être doux. Ça aurait pu être un instinct de mâle dominant enterré depuis longtemps qui ne pouvait plus être caché, se révélant et prenant le contrôle. Peu importe ce que c'était, quelque chose incita Harry à ruer ses hanches vers l'avant, faisant perdre à Louis son équilibre, puis il roula et s'installa triomphalement au dessus de lui. Il reprit le baiser avec une ferveur bestiale qui ne fit rien pour démentir la théorie du mâle dominant.

Le baiser de Harry envoya des étincelles électriques de plaisir et douleur mêlés à travers tout son corps, partant de sa bouche sensible et voyageant jusqu'à ses orteils, s'attardant surtout sensiblement autour de son sexe. Louis ferma ses yeux et résista à l'envie de mordre très fort sa lèvre enflée ; il dut compter sur la seule force de sa volonté pour retenir un gémissement.

Il fit courir presque fiévreusement ses doigts à travers les boucles de Harry, l'embrassant avec ardeur, et Harry y répondit avec empressement, oubliant d'être doux avec sa bouche meurtrie et endolorie. Leurs piercings tintèrent ensemble en un doux bruit, et Louis pensa qu'il n'avait jamais entendu un son aussi excitant dans sa vie. Puis Harry gémit et appuya encore plus rudement sa bouche contre celle de Louis, et ce dernier changea brusquement d'avis. C'était le son qu'il voulait écouter en boucle, encore et encore, dans sa tête et laisser parcourir ses pensées tous les jours pour le restant de sa vie, lorsqu'il était heureux, triste ou s'ennuyait et l'avoir comme chanson à son mariage et à son enterrement, respectivement.

Harry traça du bout de sa langue l'endroit palpitant où se trouvait le piercing, et Louis se demanda si toute cette activité pourrait l'infecter et le faire mal cicatriser, mais il n'arriva pas à se résoudre de s'en soucier. Il haleta dans la bouche de Harry et ses mains bougèrent jusqu'à ses épaules, le rapprochant, et les élancements de douleur se manifestant dans sa bouche l'étourdirent. Il était dur dans son pantalon, et la main de Harry commença à errer sur le haut de sa cuisse, se rapprochant de plus en plus de la bosse dans son pantalon avant qu'il n'hésite et ne détache sa bouche.

« Tu veux que je... ? » chuchota-t-il. « Je peux m'occuper de ça, Louis, mais... j'veux dire... je sais que les gens peuvent plaisanter sur le fait de se faire plaisir ; le sexe en dehors du mariage, et tout ça... est-ce que t'as déjà... ? »

« En théorie, c'est contre mes croyances religieuses, alors non ; en pratique, bien sûr que oui, » dit Louis à bout de souffle, « qu'est-ce que tu crois que je suis, un sorte de prude chaste ? Il y en a qui prennent les principes chrétiens trop à cœur. Je suis peut-être un dévot, mais je ne suis pas un saint. »

Harry rit, semblant un peu étourdit – juste comme Louis se sentait, alors – puis ils se débattirent tous les deux avec le bouton de son jeans, Harry le fit glisser jusqu'à ses chevilles et Louis s'en débarrassa en s'aidant de ses pieds, le laissant sur le sol de la chambre. Les longs doigts de Harry glissèrent à l'intérieur de son boxer et ce qui attesta qu'avec la taille dérisoire de ses mains, il pouvait presque prendre toute la longueur de Louis dans l'une d'elles (et ce n'était définitivement pas chose facile). Louis haleta alors que ses doigts se refermèrent autour de son sexe et y fit un va-et-vient expérimental, sa bouche se remplit d'un bredouillement incohérent qui, à défaut de pouvoir mordre sa lèvre pour le retenir, fut déversé de façon embarrassante et emplit l'air sans aucun sens. Le plaisir explosant en lui était absolument ridicule ; il n'avait jamais rien ressenti d'aussi intense avant.

Au début, Harry était prudent, sa main glissant presque atrocement lentement le long du sexe de Louis, faisant ruer ses hanches vers l'avant d'une façon presque honteusement nécessiteuse – mais semblant comprendre le message, Harry se détendit un peu, passant son pouce sur le gland humide et récupérant une quantité décente de liquide séminale sur ses doigts, ce qui rendit soudainement, le mouvement de ses doigts sur le sexe de Louis dix fois meilleur. Il agita habilement son poignet, et les doigts de Louis s'enfoncèrent dans la couette et il laissa échapper un faible bruit désespéré qui vint de quelque part au plus profond de son ventre. Des vagues de désir incandescent se déversèrent en lui et s'écrasèrent à l'endroit où les doigts de Harry étaient renfermés autour de lui avec une sensation presque insupportable. Louis voulut ouvrir ses yeux et regarder Harry le branler ; il pouvait très bien l'imaginer et l'image mentale le fit frémir d'envie – Harry avec ses dents plantées dans sa lèvre inférieure, un léger froncement de concentration sur son front, ses yeux rivés sur la main qui accélérera son rythme et bougeait à une vitesse que Louis trouvait franchement ridicule, quelque chose qu'il n'avait certainement jamais atteint auparavant.

Harry serra doucement sa main et Louis fit un bruit qui ressembla plus à un sanglot qu'autre chose – un sanglot désespéré et suppliant pour plus. C'était la meilleur stimulation qu'il aurait pu donner à Harry, dont les doigts étaient la seule chose au monde que Louis était capable de sentir, bougeant avec expérience et envoyant des pics d'extase, se déplaçant comme un courant électrique, à travers tout son corps. Louis gémit et ses hanches bougèrent frénétiquement vers l'avant alors qu'il donnait des coups de reins impuissants dans la grande main de Harry, puis les lèvres de ce dernier trouvèrent son oreille, le branlant avec délicatesse alors qu'il commençait à murmurer dedans.

« T'es tellement beau comme ça. J'aimerais que tu puisses te voir. Tes cheveux collés à ton front, tout rouge – ta bouche, bon Dieu. Toute gonflée et rose et me suppliant de l'embrasser. J'aime t'entendre aussi. J'aimerais que tu ne te retiennes pas autant, je veux tout entendre, tout, ne sois pas gêné. »

Les désirs de Harry étaient apparemment liés aux capacités vocales de Louis, ou peut-être que c'était juste le fait qu'en le disant, il passa son pouce sur le gland et ralentit le rythme de sa main sur son sexe pour le taquiner, mais tout d'un coup les vannes s'ouvrirent et Louis perdit complètement la tête, chaque pensée incohérente qui traversa son esprit vint éclater dans un brouhaha discordant de gémissements désespérés.

« Oh – oh, mon Dieu, Harry, Harry s'il te plaît – s'te plaît – oh – tellement bon, bon Dieu, n'arrête pas – pas comme ça, connard, arrête de ma faire languir, Harry, Harry, merde, oh – »

« Ouvre tes yeux, » chuchota Harry, et Louis haleta, parce que sa voix était tellement basse et lourde, comme s'il luttait pour ne pas commencer à gémir lui-même, et ce son alla directement dans son sexe qui tressauta dans la main de Harry. Avec un effort considérable, Louis força ses yeux vitreux à s'ouvrir et essaya de se concentrer sur Harry, mais avec des flashs de lumière dansant devant son regard à chaque coup de poignet de Harry, ce n'était pas facile.

« Harry – s'il te plaît – j'peux pas, oh, s'il te plaît, j'ai besoin de – »

« Dis-moi ce que tu veux, » dit Harry, sa voix rauque et basse, le son définissant le mot sexe. « Dis-le-moi tellement fort que les voisins pourront l'entendre. »

« Putain – »

« Dis-le-moi, ou j'arrête ! »

« N'ose – même – pas ! » haleta Louis.

Il y avait un fil électrique à dix mille volts qui le parcourait, et la source d'énergie était la main de Harry sur son sexe, envoyant des étincelles et des rafales de délicieuses sensations dans tout son corps, ses doigts caressaient Louis avec le genre de facilité venant avec l'entrainement, ce qui aurait rendu Louis jaloux de se demander à qui d'autre il avait fait ça, s'il avait été capable de penser à autre chose que putainputainputaindemerdeohmondieus'ilteplaîtoui – merde, juste là, oh mon Dieu, s'il te plaît –

Tout son monde tournait autour de la main de Harry sur lui, rapide, ferme et avec juste la bonne quantité de pression, et Louis dut refermer ses yeux parce que c'était trop. Il pouvait à peine respirer tellement c'était bon, bon Dieu, Harry

« J'arrive pas à t'entendre, » grogna Harry, et il embrassa Louis de façon désordonnée sur la bouche, faisant s'élancer de douleur sa lèvre sensible, ce qui fut tellement bon que Louis glapit un peu. Sa bouche douloureuse permettait apparemment d'allumer son sexe parce qu'il put sentir une chaleur familière se répandre dans son abdomen, plus intense que jamais, comme si elle allait le consumer de l'intérieur mais il ne put pas se résoudre à s'en soucier.

« S'te plaît, s'te plaît, s'te plaît, oh merde, oh mon Dieu, ta main – juste là – s'il te plaît, plus – oh, n'arrête pas – »

« T'es proche ? »

Louis gémit en réponse et poussa encore plus brutalement ses hanches dans la main de Harry, et ce dernier reçut le message ; sa bouche sur l'oreille de Louis devint plus insistante alors qu'il murmurait des suggestions toujours plus cochonnes dedans, sa main accélérant jusqu'à une cadence que Louis ne pensait pas être possible. Juste au moment où Louis pensa qu'il était sur le point de commencer à pleurer de pur désir, Harry se pencha en avant et ses dents se refermèrent autour de l'anneau à la bouche de Louis, tirant doucement dessus, juste assez pour faire geindre Louis de douleur.

Il jouit alors, puissamment et de façon désordonnée, sanglotant le prénom de Harry, et celui essaya de le calmer en caressant ses cheveux et le supporta dans le contrecoup, lui chuchotant à l'oreille alors qu'il vivait l'orgasme le plus intense de sa vie puis il s'effondra vertigineusement sur le lit, respirant fortement à travers ses dent.

« Où – sur Terre – as-tu appris à faire – ça ? » demanda Louis.

Harry rigola à bout de souffle. « J'ai été célibataire pendant un long moment – on a des besoins, tu sais. J'suppose que j'ai dû avoir beaucoup de pratique. » Il tendit la main pour attraper les mouchoirs sur sa table de nuit et commença à essuyer ses doigts, en passant également plusieurs à Louis, et ils se nettoyèrent méthodiquement, jetant les mouchoirs souillés dans la poubelle idéalement placée à quelques mètres. Pendant quelques minutes, ils restèrent silencieux, puis Harry remua inconfortablement. « Louis ? »

« Ouais ? » demanda Louis, puis son regard tomba sur le jeans tendu de Harry et il se rendit compte qu'il était douloureusement dur sous les couches de vêtement, ses yeux vitreux de désir jusqu'à présent inassouvi. Se redressant, Louis dit d'un air coupable, « Oh ! »

« Ouais. »

Louis lécha ses lèvres. Il avait plusieurs options, tel qu'il le voyait. Il n'avait littéralement aucun expérience à ce qui concerne le sexe, à part les choses qu'il s'était faites à lui-même, et après la prouesse inattendue de Harry en matière de branlette, il pensa qu'il était plus sûr de dire que tenter de retourner la faveur de cette façon ne serait rien d'autre qu'incroyablement gênant. Il n'avait pas particulièrement envie que Harry ait un avantage sur lui, et puisqu'il était à peu près aussi inexpérimenté qu'il était possible de l'être, il était un petit peu perdu. Gagnant du temps, il remit son pantalon puis s'assit sur le lit, et Harry le suivit, se posant tout près de lui comme s'il voulait commencer à lui faire un câlin. Louis n'aurait pas été dérangé de faire ça, mais Harry semblait aussi être sur le point de lui sauter dessus et de le ravager comme une bête, ses yeux fous d'envie malgré le ton calme de sa voix, et Louis savait que ça ne serait pas juste de le laisser dans cet état.

Harry sembla remarquer son hésitation. « Tu n'es pas obligé de faire quoi que ce soit, tu sais, » dit-il doucement, « je peux tout aussi bien m'en occuper tout seul. »

« Je peux le faire moi, et je vais le faire, j'étais juste en train de réfléchir, » lui dit sévèrement Louis, et Harry se tut, traçant des cercles électriques dans son dos et baissant son regard sur sa bouche gonflée et sensible.

Ce fut l'intensité du regard de Harry sur ses lèvres qui donna à Louis sa prochaine idée, et il déglutit avant de glisser hors du lit et de se laisser tomber à genoux devant Harry, ses propres yeux rivés sur la bosse dans le jeans incroyablement serré de Harry, et Louis se demanda comment son sexe ne s'était pas ramolli et n'était pas mort asphyxié.

Infection ? renchérit la petite voix dans sa tête – celle qui était irritante, fluette et qui ressemblait de façon rebutante à celle de sa mère. Il n'avait pas entendu un mot de sa part depuis si longtemps – c'était comme si Harry l'avait ligotée et bâillonnée avec son sourire rassurant et ses taquineries incessantes – mais elle réapparaissant apparemment maintenant, au plus importun des moments, et Louis en avait déjà complètement marre d'elle.

La délivrance vint sous la forme d'une autre voix dans sa tête, celle qui sonnait un peu plus comme Harry et beaucoup plus comme une version de lui-même ayant plus de confiance. Et puis merde, fut le verdict beaucoup plus utile de la seconde voix, si j'attrape la gangrène et que ma bouche pourri, au moins je lui aurai fait une pipe mortelle d'abord.

Avec cette pensée en tête, Louis se mit à genoux.

Harry s'étrangla – tu aurais pensé que tu serais celui avec une queue dans la bouche, pensa Louis en pouffant de rire – et il attrapa à pleine main sa couette, comme si la simple pensée de la bouche de Louis sur lui était déjà plus que ce qu'il pouvait supporter. Souriant en coin, Louis défit le bouton de son jeans (il considéra brièvement l'idée d'essayer de le faire avec sa bouche, mais fut confronté à cette horrible image mentale où son piercing à la lèvre se coinçait dedans, ce qui aurait en quelque sorte ruiné l'ambiance), et il passa un temps abominable à jouer avec la braguette, taquinant Harry sans merci. Il attendit jusqu'à ce que Harry geint son mécontentement et releva ses hanches contre sa main dans un désespoir absolu, avant de prendre pitié de lui, glissant le pantalon et le boxer en même temps jusqu'à ses chevilles.

Il ne perdit pas plus de temps pour refermer ses lèvres autour du gland et le sucer légèrement, le liquide séminal perlant sur sa langue. La respiration de Harry était hachée et il pencha sa tête en arrière, fermant ses yeux – Louis prit ça comme un bon signe et appuya sa langue pour tracer une ligne depuis la partie inférieure du sexe avant de la faire tourbillonner autour du bout, récompensé par de faibles gémissements venant du fond de la gorge de Harry.

Après ça, Louis passa aux choses sérieuses – bougeant sa tête de haut en bas, léchant le gland, prenant Harry aussi profondément qu'il le pouvait, pendant que lui luttait héroïquement pour ne pas s'enfoncer dans sa bouche. Une autre fois, Louis aurait pu encourager ça ; aujourd'hui, il regrettait que la nouveauté à sa lèvre soit trop sensible pour ce traitement brutal, il la maltraitait déjà assez comme ça. Pourtant, il essaya de compenser en prenant Harry aussi profondément qu'il osait, jusqu'à qu'il s'étrangle un peu et que ses yeux larmoient.

Les petits gémissements, qui s'échappaient de la bouche ouverte de Harry à chaque va-et-vient de la tête de Louis, étaient tellement excitants qu'il pouvait à peine respirer – comme si le sexe de Harry n'était pas assez problématique comme ça. Il fit tout en son pouvoir pour en faire sortir encore plus de la gorge de Harry, utilisant toutes les astuces qu'il avait vu dans la quantité limitée de film porno qu'il avait sournoisement réussi à regarder, et improvisant aussi grandement, mais apparemment il faisait quelque chose de bien, parce que Harry se laissa rapidement aller, ainsi que ses lèvres jusqu'à présent fermées.

« Louis – s'il te plaît, oh s'te plaît, ouais, putain – comme ça, oh », gémit-il frénétiquement, « , Louis, merde, j'peux pas, Louis, j'vais – j'vais – »

Louis voulut lui dire à quel point il était excitant, tout rouge avec ses boucles en sueur, les yeux vitreux comme des algues sur un étang gelé, sanglotant presque de plaisir et de besoin, mais il avait en tête ses bonnes manières (« Ne parle pas la bouche pleine, Louis chéri, c'est terriblement impoli »), alors il se contente de souffler de contentement autour du sexe de Harry, et en même temps il se recula et fit trainer le bord glacial de son piercing sur le gland.

Harry se raidit et jouit en gémissant, Louis prit la décision en une fraction de seconde de tout prendre dans sa bouche pour la simple (et très peu romantique) raison que ça serait plus propre comme ça. Il avala pour éviter la gêne de devoir faire un saut à la salle de bain pour cracher le sperme dans l'évier, fronçant son nez au goût inconnu, puis il remonta les vêtements de Harry et referma son pantalon pour lui d'une façon presque professionnelle, s'il ne l'avait pas fait avec cette expression tendre sur le visage.

Semblant un peu sous le choc, Harry se laissa tomber sur le dos, fixant le plafond et respirant toujours fortement.

« Ça va ? » demanda Louis, se couchant à côté de lui et le poussant doucement pour qu'il bouge un peu. Il posa sa tête sur le torse de Harry.

« Mon Dieu, » dit Harry d'une voix rauque.

« Tu peux m'appeler Louis, » rétorqua immédiatement Louis avec un sourire, qui disparut ensuite de son visage lorsqu'il se rendit compte de ce qu'il venait de dire. « Oh, putain, je ne – ce n'était pas – je ne suis pas – » Il lança un regard plein d'excuse vers le ciel, implorant Dieu d'être raisonnable et d'accepter qu'une langue soit tentée de se laisser emporter alors qu'elle vient de donner sa premier fellation avec un grand succès et qu'elle regarde beaucoup trop d'émissions télévisées en journée, préalablement.

« Ne t'en fais pas, » dit Harry, embrassant le sommet de sa tête. « Je ne pense pas qu'il t'en tiendra rigueur. »

« Mm. Peut-être qu'il m'en fera grâce puisque c'est ma première offense. » Il pencha sa tête en arrière pour rencontrer les yeux de Harry. « Comment tu te sens ? »

« Vidé, » répondit immédiatement Harry, ce à quoi Louis répondit en roulant des yeux. « Putain, c'était incroyable. On m'a jamais sucé comme ça dans toute ma vie... Est-ce que t'embrasses ta mère avec cette bouche ? »

Léchant ses lèvres, Louis dit pensivement, « Ça a été le cas lors de précédentes occasions, mais peut-être pas ce soir. » (S'il avait une sorte de satisfaction extrêmement perverse à l'idée d'embrasser sa mère avec des lèvres qui ont été enroulé autour du sexe de Harry Styles quelques heures auparavant, il espérait que personne n'en tiendrait rigueur contre lui. Il y avait juste un sens de l'ironie extrêmement gentil là-dedans.)

« Brosse tes dents d'abord, » conseilla Harry, puis la porte d'entrée claqua en bas, ils sursautèrent tous les deux et se dépêchèrent à se mettre assis. Louis essuya hâtivement sa bouche sur le dos de sa main pendant que Harry poussa du pied la poubelle pleine de mouchoir sous son lit, comme s'il avait peur que sa mère puisse aller fouiller dedans si elle restait exposée à ses yeux.

Environ une minute plus tard, Anne frappa à la porte pour annoncer sa présence, et Harry l'invita à entrer avec une certaine appréhension. Il avait terriblement peur que ses instincts de mère n'entrent en jeu et qu'elle sache exactement ce qu'ils avaient fait à peine quelques minutes avant qu'elle n'arrive (il pouvait seulement remercier Dieu pour qu'elle ne soit pas arrivée en plein milieu de la branlette, ou pendant que son sexe était toujours dans la bouche de Louis.) Dès qu'elle passa sa tête par la porte et posa son regard sur les deux garçons épars et rouges collés l'un à l'autre sur le lit, ses yeux commencèrent à scintiller d'amusement.

« Salut, Louis. »

« Bonjour, Madame Cox, » dit Louis avec un signe de la main nerveux.

« Anne, » réprimanda-t-elle gentiment, puis elle continua, « J'aime beaucoup ton piercing chéri ; il te va très bien. Je suppose que c'est une idée d'Harry ? Il a un certain talent pour persuader les gens à s'aventurer vers des endroits avec des aiguilles où ils juraient de ne jamais aller. » Elle semblait être en train d'apprécier une sorte de blague personnelle.

« Mon idée, son choix, » dit sèchement Harry, « Je n'étais même pas là. Et j'espère que tu ne fais pas référence à la fois où Sophia-Mae s'est faite percer les tétons, parce que ce n'était pas ce que j'avais en tête quand je lui ai dit qu'elle devrait faire quelque chose et je ne savais même pas qu'elle s'était faite percer jusqu'à ce qu'elle enlève son haut – »

« Bien sûr que non, mon chéri, » dit-elle avec amusement, « et pourquoi donc insinuerais-je quelque chose comme ça ? » Se tournant vers Louis, elle demanda, « est-ce que tu restes pour le goûté, Louis ? Parce que sinon je devrais probablement sortir plus de gâteaux. »

« Merci, mais non, » dit Louis, se relevant, « Je ferais mieux de rentrer. Maman doit m'attendre. Merci, je – à plus, Harry. » Après un moment d'hésitation, il se pencha en avant et embrassa furtivement Harry sur la bouche, sourcillant au petit pincement de ses lèvres en réponse, puis il se redressa et se précipita hors de la pièce, rougissant fortement.

Anna lança à Harry un sourire tellement énorme qu'il s'attendit à moitié à ce qu'elle se froisse un muscle ou autre.

« Taiiiis-toiii, » dit-il, cachant son visage dans ses mains de gêne, mais en vérité, il était ridiculement heureux, et les proportions de son propre sourire menaçait de faire mal à son visage.

**

Louis marchait le long de la rue de Harry, se retenant de sourire afin de préserver sa lèvre, mais il brillait presque de bonheur, se sentant tellement léger et désinvolte qu'il n'aurait pas été surpris de quitter complètement le sol et de flotter dans le ciel, comme si la gravité n'exerçait plus de pouvoir sur lui, semblant également le libérer de toutes ses autres obligations. Sa bouche lui faisait mal et il y avait une nouvelle sensation sur son entrejambe qui lui rappela sa présence à chaque pas.

Il ne pensait pas s'être déjà senti aussi libre.

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