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Le lendemain, Mélanie se réveilla de bonne humeur. Quand elle descendit pour déjeuner, sa mère fut surprise du sourire qui baignait son visage.

- Pourquoi est-ce que tu souris comme ça, Mel ? demanda, perplexe, sa mère.

- Pour rien, pour rien, dit l'intéressée. Ah oui, et ce soir, je vais sortir avec des potes. En gros, Bryan et Nathan ont un match de basket ce soir, à 17 h, et on finit à 15 h 30. Du coup, avec Kate, on va revenir ici pour se changer, faire nos devoirs, bref. Après, on ira voir le match, et Nath, le copain de Kate, nous a proposé d'aller se promener dans L.A. pour me faire visiter. Mais je pense qu'on rentrera vers 20 h, 21 h, donc on mangera dehors. Ça ne te dérange pas ?

- Mmm, murmura sa mère.

- Allez, s'te plaît, s'te plaît, supplia la jeune lycéenne. Ça sera ma première sortie entre potes, et je veux en profiter. Comme ça, je pourrai visiter la ville.

- Ok. Je suis contente que tu te sois fait des amis.

La blonde regarda sa mère, les yeux pleins d'étoiles. Elle lui fit un gros câlin, et l'adulte lui rendit son étreinte.

- Merci ! T'es la meilleure !

- De rien.

Mélanie se desserra de son étreinte, et prit son petit déjeuner. Puis, elle monta se changer.

Elle se brossa les cheveux : cette fois, elle n'allait pas les lisser, elle voulait les laisser au naturel. Ensuite, elle prit son sac, avant de sortir, rejoindre Kate ; qui l'attendait devant sa porte.

- Coucou !

- Coucou Mel, ça va ? Mais pourquoi je pose la question : bien sûr que tu vas bien, supposa-t-elle en lui faisant un clin d'œil.

La jeune adolescente lui adressa un énorme sourire. Elle savait très bien de quoi son amie parlait : elle parlait du fait que Kate et Nathan allaient l'aider, pour qu'elle se rapproche de Bryan. Les filles se mirent en route, bras, dessus dessous. Elles arrivèrent devant le lycée.

- On attend les garçons ? demanda Mélanie.

- Ouais. Oh, ils arrivent, répondit la brunette en pointant Nathan et Bryan qui avançaient dans leur direction.

Ils vinrent se camper devant les filles. Kate s'approcha de son copain, et lui déposa un baiser sur la joue.

- Salut, souffla Kate.

- Salut, dit son amoureux, en passant un bras autour de ses épaules. Sinon, ça va, Mélanie ?

- Ouais, merci. Vous êtes prêts pour ce soir ? interrogea la jeune fille à l'intention des deux garçons.

- Oui. On est plus que près, intervint Bryan, en regardant la blondinette.

Cette dernière soutint son regard, mais elle lâcha prise à la dernière seconde ; ne pouvant pas tenir. Ses yeux bleus la troublaient beaucoup plus qu'elle n'aurait pu l'imaginer. Elle se passa une main devant le visage et se mordilla la lèvre. Puis, elle adressa le regard de Kate, qui lui adressa un sourire rassurant. Le silence s'était immiscé entre les quatre amis. Soudain, la sonnerie sonna.

- Bon, on y va.

Mélanie prit son amie par le bras, et la tira dans la cour. Elle jeta un regard, derrière son épaule, et aperçut les garçons qui les suivaient, tout en discutant. Les filles se mirent en rang, et le prof vint les chercher. Ils rentrèrent en classe.

- Asseyez-vous, ordonna l'adulte.

Les élèves exécutèrent son ordre et s'installèrent. Ils sortirent leurs cahiers. Mélanie balaya la salle du regard, et aperçut Olivia qui la regardait, d'un œil mauvais. La jeune fille balança ses longs cheveux en arrière, et croisa le regard de Bryan, qui rigola, amusé. La blondinette lui adressa un léger sourire, avant de tourner le regard, afin de se concentrer sur le cours, qui l'attendait.

🌼🦋🌼🦋🌼🦋

Quand la sonnerie retentit, les filles rangèrent leurs affaires. Elles sortirent dehors. Les deux amies allaient rentrer chez elles, puisqu'il n'était que 15 h 50 - or le match de basket n'était qu'à 17 h, donc elles avaient le temps. Elles arrivèrent devant chez elles, environ 10 minutes plus tard. Mélanie rentra chez elle : sa mère n'était pas là, elle devait être à l'entretien avec son nouveau patron, comme elle lui avait dit ce matin. Elle lui parla, puis, elle monta dans sa chambre afin de travailler ; après avoir pris son goûter. Ensuite, la jeune fille dessina un peu, quand soudain, elle reçut un message. Elle eut un léger sourire, au coin : c'était Bryan.

Bryan 🏀 : Salut ! 😀

Mélanie : Hello, ça va ?

Bryan 🏀 : Ça va et toi ?

Mélanie : Oui. T'es prêt pour ce soir ?

Bryan 🏀 : Bien sûr 👍

Mélanie : Super, alors ! 🙂 Bon, bah, à tout à l'heure !

Bryan 🏀 : À tout 😁

La blondinette eut un léger sourire et continua de dessiner jusqu'à ce que Kate arrive à 17 h 30. Quand son amie arriva, les deux filles discutèrent de leur plan pour que Mélanie se rapproche de Bryan.

- Vous avez énormément de points en communs, dit Kate.

- Sérieux ? s'étonna la jeune lycéenne.

- Ouais, au total, vous en avez (elle compta sur ses doigts)... beaucoup, au point que je ne peux pas les compter. C'est cool, non ?

- Yes !

Les filles discutèrent, puis vers 16 h 45, Mélanie se changea, avant de sortir pour aller au lycée. Elles arrivèrent quelques minutes plus tard : elles se dirigèrent de suite vers les tribunes, qui n'étaient pas remplies. Il y avait une quinzaine de personnes, mais pas plus. Les deux amies s'installèrent un peu à l'écart, ne voulant pas avoir à faire au brouhaha des autres lycéens. La jeune blondinette regarda en direction du terrain et elle aperçut l'équipe de Bryan et Nathan, qui était sur un coin du terrain. Dans un autre, il y avait l'équipe adverse, dont les tee-shirts étaient rouges et orange. Quant à l'équipe des garçons, leurs tee-shirts étaient noirs, avec des bandes d'or, comme les tigres, d'où le nom de l'équipe - les Tigers.

- C'est qui le capitaine ? demanda Mélanie à son amie.

- C'est Nathan, répondit cette dernière. Bryan est le sous-capitaine.

Les Tigers se mirent à s'échauffer sur le terrain. La jeune adolescente aperçut son amoureux : il courait avec les autres. Ses cheveux volaient avec le vent et ses yeux semblaient sombres. Il avait une mine sérieuse, très sérieuse. Il paraissait déterminé à gagner ce match. Soudain, des filles, dans les tribunes, se mirent à crier le nom du jeune homme, quand elles le virent. Mélanie tourna la tête et aperçut les fameuses admiratrices de l'adolescent, avec des pancartes et des bannières sur lesquelles étaient écrit son prénom. La jeune fille lâcha un léger soupir. Ridicule. Soudain, Bryan lui adressa un léger signe de la main, ignorant complètement les autres. La blondinette lui lança un léger sourire.

Kate et Mélanie discutèrent jusqu'à l'arrivée de l'arbitre : c'était un homme d'une trentaine d'années. Il était grand et avait une carrure assez imposante. Il portait une casquette pour se protéger du soleil. L'homme se plaça entre les deux équipes, qui s'étaient mises en place. Il demanda aux capitaines de se serrer la main. Nathan serra la main, d'un grand gaillard, aux cheveux sombres.

Les joueurs se mirent en place.

Le match commença...

🌼🦋🌼🦋🌼🦋

C'était la quatrième et la dernière période. Les scores étaient serrés : 20 à 19, pour les Tigers. La tension était à son comble. Tous les joueurs étaient nerveux. Les deux équipes voulaient remporter la victoire, mais une seule d'entre elles pouvait gagner. Les adversaires des Tigers qui étaient en possession du ballon, essayaient de franchir le mur de joueurs qu'avait formé les noirs et or ; mais ils n'y arrivèrent pas. Alors, sans prévenir, Nathan s'empara du ballon et sous les encouragements des supporters, il courut jusqu'au panier et à la dernière seconde, il marqua le point final. Quand l'arbitre siffla la fin du match, toutes les personnes dans les tribunes, se mirent à acclamer Nathan. Ce dernière avait rejoint ses coéquipiers. L'équipe fêta leur victoire. Leurs adversaires étaient dégoûtés. Quant à Kate et Mélanie, celles-ci sautillèrent sur leurs sièges, comme des folles.

- On a gagné, n'arrêtaient-elles pas de dire.

Ce match a juste été incroyable. C'était le meilleur que Mélanie ait vu, de toute sa vie et elle avait adoré ! Acclamés par le public, les Tigers firent un tour du terrain. Les admiratrices de Bryan, crièrent le prénom du basketteur, quand il passa – mais ce dernier ne fit même pas attention. La jeune fille croisa son regard azur. Un énorme sourire s'était formé sur les lèvres du lycéen : il était très content, malgré la sueur qui perlait sur son front. En plus, c'est lui qui avait ouvert le score, avec un panier à trois points ; donc il ne pouvait que être fier de lui. Nathan le rejoignit en deux foulées et lui donna une frappe amicale dans le dos.

- Bien joué. C'était un beau match.

- Ouais ! Et toi bravo pour le but final, félicita Bryan.

- Merci, répondit son meilleur ami (il se tourna vers les filles, qui les observaient), on arrive.

Les concernées hochèrent la tête, toutes contentes. Un peu plus tard, les garçons rejoignirent les deux adolescentes, qui les attendaient, discutant des meilleurs moments du match avec enthousiasme. Kate courut dans les bras de son copain, qui la serra contre lui. Les deux amoureux échangèrent un long et tendre baiser. Mélanie détourna le regard, la mine triste. Elle n'était pas jalouse de Kate, bien au contraire : elle était très contente pour elle. C'est juste que... la blondinette en avait marre de voir les autres heureux, et pas elle. Elle ne disait pas qu'elle voulait voir son amie malheureuse, oh non ! - c'est juste qu'elle aussi, elle voulait être heureuse. À chaque fois que le bonheur entrait dans sa vie, il repartait comme une traînée de poudre, comme s'il n'avait jamais existé. Ça commençait à devenir pénible, au bout d'un moment. La jeune lycéenne enviait un peu Kate, qui avait pratiquement tout : une vie incroyable, des parents qui l'aiment fort, des tonnes d'amis et... un petit copain, qui était juste fabuleux. Si seulement c'était possible, Bryan et elle...

Tu crois vraiment que c'est possible entre vous ? Regarde-toi, et regarde-le. Vous êtes complètement différents. Tu peux continuer de rêver ma cocotte, tu sais autant que moi, que vous ne sortirez jamais ensemble. Comment est-ce qu'il pourrait aimer une fille comme toi ? Tu es laide, débile, tu n'as aucune chance de trouver le bonheur. Tu ne fais pas le poids face à Olivia. Tu seras malheureuse toute ta vie. Personne ne t'aimera, tu comprends, PER-SONNE !

Cette voix... Mélanie la connaissait depuis longtemps. Elle la critiquait, la rabaissait, jusqu'à ce que la jeune fille perde confiance en elle. Au total, elle avait trois voix : celle de l'ange, celle du démon et celle-ci, qui était sans doute la pire.

Soudain, quelqu'un posa sa main sur l'épaule de l'adolescente.

- Mel...ça va ?

L'intéressée aperçut ses amis, qui la regardaient, inquiets.

- Oui, vous êtes faites pas, répondit-elle d'une voix convaincante.

Mais, le tremblement dans sa voix, la trahissait. Elle était cramée. Bryan prit la place de Kate, et vint se planter devant elle, ce qui incita la jeune fille à lever les yeux, vers lui. Elle cligna des yeux, afin d'estomper les larmes qui menaçaient de couler.

- On est pas bête Mélanie, on sait que quelque chose ne va pas, dit Bryan. Qu'est ce qu'il y a ? Tu nous le dire, tu sais. On est tes amis.

Au lieu de répondre, la jeune fille éclata en sanglots : elle n'a pas pu contenir ses larmes. Kate accourut et l'enlaça. La jeune blonde pleura de plus belle.

- Désolée..., bredouilla-t-elle. C'est juste que...

- Si seulement c'était possible entre lui et toi, acheva Kate dans un murmure, afin que les garçons ne l'entendent pas. Je sais.

Mélanie se desserra de l'étreinte de son amie, et la regarda dans les yeux, un léger sourire aux lèvres. Elle fut sur le point de dire quelque chose, quand soudain :

- Tu peux dégager, lança sèchement une voix. Tu vois pas que tu gênes le passage, la moche.

La blondinette lâcha un grognement strident. Elle savait à qui elle avait à faire. Mais cette personne devait faire gaffe, elle n'était pas d'humeur à plaisanter. Elle sécha ses larmes avant de se retourner : elle se retrouva nez à nez avec Olivia et ses sbires. La pom-pom girl la jugeait de haut en bas.

- C'est qui que tu traites de moche, dit froidement la jeune lycéenne.

- Toi. Oh...mais en plus, tu as pleuré ? Ohh, que c'est triste. Tu veux un mouchoir ?Regardez, la mocheté a pleuré, ricana Olivia, en se tournant vers ses amies, qui rigolèrent.

La jeune lycéenne sentit la colère monter en elle : cette fille commençait vraiment à l'énerver. Elle voulut rétorquer, mais Bryan intervint :

- Laisses la tranquille, Olivia.

- Oh, Bryan, tu es là. Je ne t'avais pas vu. Je voulais te féliciter pour le match, tu as été fabuleux! s'exclama la populaire d'une voix mielleuse.

L'intéressé ne répondit pas ; toisant simplement la fille du regard.

- Je voulais m'excuser pour ce qui s'est passé entre nous, continua Olivia. Je te jure, je voulais pas te quitter. Ce type était une vraie plaie. Je t'aime encore tu sais.

Mélanie regarda Olivia, les yeux grands ouverts : alors, c'était elle l'ex petite amie de Bryan ? C'était elle qui l'avait largué ! Cela n'étonnait pas vraiment la jeune fille. Olivia était le genre de personne qui changeait de mec toutes les semaines. Mais cela n'était pas juste pour Bryan, le pauvre, il n'avait rien demandé. 

Le joueur de basket de réagit pas aux paroles de son ex. Son visage s'était assombri et ses lèvres étaient pincées. Il se plaça à côté de Mélanie et lui attrapa le poignet pour éviter qu'elle ne fasse quelque chose.

- Arrête de nous emmerder Olivia, intima-t-il. Fiche nous la paix, et n'approche pas Mélanie.

L'intéressée lâcha un léger grognement : elle n'était pas un bébé, elle n'avait pas besoin de protection. Elle savait se défendre toute seule. Enfin... presque. Elle essaya de partir, mais Bryan la tenait trop fermement.

La capitaine des Cheers posa son regard sur la main de Bryan, qui entourait le poignet de la blonde. Puis, elle leva la tête et regarda le jeune homme. Un sourire narquois s'était dessiné sur ses lèvres.

- Oh, tu la protèges, comme c'est mignon. Moi qui croyais que tu t'étais promis de ne plus tomber amoureux d'une fille. Tu l'aimes ?

La jeune lycéenne sentit son cœur se serrer, quand elle entendit ces mots : Bryan... l'aimer. Non, ça jamais de la vie. Peut-être que ça arrivera quand les poules auront des dents, qui sait. Le jeune homme fixa Olivia, de ses yeux aussi froids que la glace. Rien que le fait de le regarder, vous faisait froid dans le dos.

- N'importe quoi, je ne l'aime pas, rétorqua le basketteur. C'est juste que je ne supporte pas que tu embêtes les autres. Va ailleurs ! Dégage Olivia, on veut plus te voir.

La jeune fille ne se fit pas prier : elle balança ses longs cheveux blonds, d'un revers de main, adressa un regard amer à Mélanie, avant de partir, ses amies sur les talons. Quand elle fut hors de portée, la jeune blonde se dégagea brusquement de l'emprise de celui qu'elle aimait. Elle tourna le dos à ses amis et croisa les bras sur sa poitrine.

- Mel..., commença Kate.

- Mmm...

La blondinette se retourna et regarda ses amis, qui l'observaient.

- Bryan, j'peux te parler deux secondes en privée ? demanda-t-elle à l'ex d'Olivia.

Le concerné hocha la tête et Mélanie l'entraîna dans un coin à part. Quand le jeune homme fut apte de l'écouter, elle demanda :

- Pourquoi tu m'as défendu devant ton ex ?

Bryan se mordit la lèvre inférieur, avant de lâcher un petit soupir, las.

- Parce que je n'aime pas quand elle s'en prend aux gens, expliqua-t-il.

- OK, mais je peux me débrouiller toute seule ! Je suis pas une gosse de 5 ans. Je peux me défendre toute seule, je n'ai pas besoin qu'on le fasse à ma place.

C'est vrai : elle en avait plus qu'assez que les gens la prennent pour une enfant, qui ne sait pas se protéger. Elle était une adolescente, elle avait 16 ans ! Elle savait se débrouiller toute seule, elle avait besoin de l'aide personne. Même si parfois, ça ne lui faisait pas de mal, mais quand même !

- Je sais, concéda le basketteur. Je ne doute pas de tous ce que tu es capable de faire. Mais... C'est juste que je ne supporte pas qu'Olivia s'en prenne au gens, comme ça. Surtout toi, car tu es mon amie maintenant.

Le visage de la jeune lycéenne se renfrognit. Ah ouais, c'est ça qu'elle était ? Une amie ? Ce mot tourna en boucle dans l'esprit dans son esprit. Mais elle, elle ne voulait pas être une simple bonne amie de passage... Elle voulait être plus que ça !

Bryan aperçut le soudain changement d'humeur de son amie.

- J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? demanda-t-il.

- Non, répondit l'intéressée en se passant une main devant le visage, avant d'adresser un petit sourire au garçon. Bon, on rejoint les autres.

- OK.

Les deux lycéens retournèrent vers leurs amis, qui semblaient en pleine discussion.

- Ah, vous êtes là ! s'exclama Nathan en les voyant arriver. Enfin. Bon...

- Bryan, Nathan, coupa Mélanie, en adressant un regard d'excuse au copain de Kate, j'ai quelque chose à vous dire...

Elle allait leur dire qui elle était vraiment. Après tout, ils avaient bien le droit de savoir. C'étaient ses amis après tout.  Mais bon... la jeune fille avait peur de leur réaction. Surtout, elle avait peur qu'ils ne veuillent plus lui parler après ça. Elle ne voulait pas se retrouver toute seule. Elle ne savait pas si elle pourrait le supporter. Bien sûr elle avait Jade et Gaby, mais elles étaient à des kilomètres d'ici. 

L'adolescente adressa un regard aux garçons, qui semblaient avoir conscience que ce qu'elle allait leur dire, n'avait rien de drôle. Ils avaient l'air sérieux, très sérieux. On voyait bien qu'ils ne prenaient pas les paroles de Mélanie à la légère. 

- Ok, dit Nathan. J'ai un endroit où on pourra discuter tranquillement.

Il les emmena dans une sorte de Starbuck, mais qui vendait des smoothies, pas des cafés. Les lycéens rentrèrent à l'intérieur : l'endroit n'était pas bondé. Il y avait quelques adultes qui discutaient, tout en surveillant leurs enfants. Mélanie et ses amis s'installèrent à une table, qui se trouvait un peu à l'écart des autres. Kate et Nathan insistèrent pour que la blondinette se mette à côté de Bryan. L'intéressée lança un regard noir aux deux amoureux. Elle se mit du côté du mur : elle n'aimait pas se mettre du côté où passait les gens. 

La jeune fille regarda Kate, qui hocha la tête. Les deux filles n'avaient pas besoin de parler pour se comprendre. L'adolescente respira un bon coup, avant de poser son regard sur les garçons, qui l'observaient patiemment, en silence.

L'heure de la vérité a sonné.

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Saphira