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Après quelques minutes de silence, Mélanie se leva d'un bond, ce qui suscita la curiosité de ses amis.

- Bon ! C'est bien beau de rester là, à rien faire, mais on est venu ici pour faire du basket, non ?

- Complètement d'accord avec toi ! approuva Kate, qui se leva à son tour.

Alors qu'elle s'apprêtait à récupérer le ballon de basket, la jeune lycéenne sentit – encore – son téléphone vibrer. Non, mais on ne pouvait pas la laisser tranquille ? Elle sortit l'appareil de sa poche et aperçut le numéro de sa mère, apparaître sur l'écran. Elle peut pas me laisser en paix, deux secondes ! Malgré sa résignation, elle répondit car elle savait que sa mère n'allait pas arrêter de la harceler d'appels, si elle ne décrochait pas.

- Ah bah enfin ! s'exclama la mère de la jeune adolescente. Pourquoi tu ne réponds pas à mes messages ?

- Tu me veux quoi ? demanda-t-elle, sèchement.

- Tu ne me parles pas comme ça, répliqua la femme, sur un ton beaucoup plus sec que le sien. Quand je t'appelle, tu me réponds.

- Et si je n'ai pas envie, provoqua la blondinette.

Elle savait qu'elle s'aventurait sur un terrain glissant, mais avait-elle le choix ? Elle avait bien le droit de dire non, non ? Se rebeller ne faisait pas de mal...

- Qu'est-ce que tu viens de dire là ?

Mélanie avait mis le haut-parleur afin que ses amis entendent.

- J'ai dit que NON, JE N'AI PAS ENVIE DE TE RÉPONDRE ! cria la jeune fille. Tu peux me lâcher deux secondes ? Je ne peux même pas passer une soirée tranquille avec mes potes.

- Très bien, tu veux jouer à ça, siffla sa mère, agacée. D'accord, on va jouer. Je viens te chercher.

- Sûrement pas ! objecta la concernée. Je veux encore rester avec mes amis.

- Est-ce que c'est toi qui commandes ? Je ne crois pas. Donc, quand je dis que je viens te chercher, JE VIENS te chercher.

- Mais...

- Il n'y a pas de mais qui tient, jeune fille. J'arrive.

Sa mère raccrocha. La jeune lycéenne fourra son téléphone dans sa poche, énervée. Pourquoi... Pourquoi est-ce que sa mère venait la chercher ? Pourquoi est-ce qu'elle se mêlait toujours de tout ?

- Aargh, elle m'énerve ! s'exclama-t-elle. J'en ai marre qu'elle contrôle ma vie.

- Mais peut-être qu'elle fait ça, parce qu'elle t'aime, argumenta Kate.

- Oui, mais m'aimer, ne veut pas dire contrôler ma vie, écouter aux portes quand je parle de ma vie... privée. Non, je ne suis pas d'accord.

Elle regarda le sol, frustrée et en colère. Elle n'arrivait pas à comprendre la réaction de sa mère, qui était absurde. Elle avait bien le droit de passer une soirée tranquille avec ses amis, sans être dérangée toutes les deux secondes, non ?

- En plus... j'ai même pas le temps de jouer au basket, puisqu'elle vient me chercher... Je suis désolée...

- Eh, ne t'excuse pas, lui murmura Kate, en mettant une main sur son épaule. Tu n'as rien fait : la seule fautive dans l'histoire, c'est ta mère, pas toi.

- Ouais, et en plus, pour ce qui est du basket, t'as encore le temps d'en faire. Bryan peut même t'apprendre à en jouer, si tu veux, continue Nathan, en lui faisant un clin d'œil.

- Moi ? répondit l'ex d'Olivia, légèrement surpris.

- Oui, toi. Ça te dérange ?

- Oh non, pas du tout.

La blondinette regarda son amie : un sourire éclairé par la lumière tamisée des lampadaires, apparut sur son visage ; tandis que ses yeux brillaient par la clarté que leur procurait l'astre de la nuit.

Il y avait encore un espoir, même s'il était petit, il était là. La jeune adolescente allait pouvoir profiter du temps qui lui restait à passer avec ses amis, en jouant au basket. Sa mère n'allait pas pouvoir gâcher une soirée qui avait si bien commencé, malgré les légères interruptions.

Soudain, le téléphone de la copine de Nathan, sonna. Elle se leva et dit :

- Oh, c'est ma mère... Désolée, mais je suis obligée de répondre. Nath, tu peux venir avec moi ?

- Bien sûr, répondit le concerné en la suivant.

La jeune lycéenne regarda ses amis s'éloigner. Quoi... mais, non ! Ils ne pouvaient pas partir et la laisser toute seule. Elle se rua vers eux.

- Eh, mais attendez ! dit-elle.

Les deux se retournèrent et la fixèrent.

- Qu'est-ce qu'il y a, Mel ? demanda la brune.

- Vous... vous pouvez pas me laisser comme ça, articula-t-elle tout en reprenant son souffle. Je vais faire quoi, moi ?

- Ben, devine... Bryan va t'apprendre à jouer au basket et peut-être qu'après vous allez pouvoir discuter, afin de vous connaître un peu plus.

- Mais... ça ne faisait pas partie du plan ça, s'offusqua la jeune blonde.

Car le plan de base était que, Bryan apprenne à Mélanie à jouer du basket, mais en présence de Nathan et Kate, pas sans eux. Parce que quand la jeune fille se retrouvait seule avec lui, elle perdait tous ses moyens et ne savait jamais comment réagir.

- T'inquiète, je suis sûre que tu vas assurer, la rassure Kate. Comme je te l'ai dit tout à l'heure : fais-toi confiance.

Sur ces mots, les deux amoureux partirent. La jeune fille les regarda s'éloigner, d'un air triste. Elle n'était pas, mais pas du tout prête ! Ce n'était pas du tout ce qu'ils avaient prévu. Je vais faire quoi, moi maintenant ? Elle soupira. La seule chose qu'elle devait faire, c'était affronter son destin, qu'elle le veuille ou non. De toute évidence, elle n'avait pas le choix.

La jeune adolescente pivota sur elle-même et aperçut Bryan, qui la fixait avec un léger sourire, ce qui la rendit légèrement nerveuse. Elle ne savait pas où se mettre. Ce qu'elle voulait à l'instant, c'était disparaître sous terre pour ne jamais revenir. Elle se mit à jouer avec son pied, sans un regard à l'ex d'Olivia.

Mais au bout de quelques minutes, elle finit par relever la tête et le fixa à son tour. Se défiler ne servait à rien ; ça la rendait encore plus ridicule. Ce qu'elle devait faire à présent, c'était prendre les choses en main. Après tout, elle était le seul maître de son destin, c'était donc à elle de tirer les reines de sa vie, qui la guideraient là où elle en avait envie.

- Bon, on commence, lança-t-elle, plus déterminée que jamais.

- Avec plaisir ! répondit le meilleur ami de Nathan, un sourire éclatant sur le visage, ce qui ne troubla pas la jeune fille (c'était la première fois) pour autant.

Bryan prit le ballon qui était dans son sac, fit quelques dribbles avant de mettre un panier. Mélanie était et sera toujours impressionnée par l'agilité et l'aisance dont il faisait preuve quand il jouait.

Le jeune homme se tourna vers elle après avoir récupéré le ballon et lui lança ce dernier, qu'elle intercepta au vol.

- Bon, montre-moi ce que tu sais faire, dit-il d'une voix douce, mais légèrement sérieuse.

- Je te rappelle que je suis nulle, souligna la jeune adolescente.

- Ça n'a pas d'importance. Si tu me montres ce que tu sais faire, je pourrai, par la suite, t'aider à arranger ce qui ne va pas.

La jeune lycéenne hocha la tête, même si elle n'était pas rassurée. Elle leva les bras en l'air, le ballon dans ses mains et tira... Bien sûr, le ballon n'atterrit pas dans le panier.

Elle poussa un léger soupir de déception. Elle était vraiment nulle au basket. C'était vraiment pas son truc. Elle se tourna vers Bryan, qui la considérait, la mine penseuse. Il semblait en pleine réflexion, ce qui mit la jeune adolescente dans l'embarras, parce qu'elle ne savait pas si son avis allait être positif ou négatif. Mais elle était sûre et certaine que ça allait être négatif...

- Je sais ce qui ne va pas, finit par dire le basketteur, sur un ton conspirateur après un long silence.

- Quoi ? s'enquit l'intéressée.

- Ta position.- Comment ça ?- Quand tu lances le ballon, tes bras ne sont pas bien positionnés, expliqua le meilleur ami de Nathan.

Mélanie le regarda, perplexe. Elle ne comprenait pas ; elle avait beau réfléchir, son esprit ne voulait pas enregistrer l'information qu'elle venait de recevoir. 

Bryan qui voyait bien qu'elle était perdue, s'approcha d'elle, le ballon en main.

- Comme je vois que tu ne comprends pas, je vais te montrer pour que ça soit plus simple. 

Il lui tendit le ballon qu'elle prit avant de venir se placer derrière elle. 

La blondinette qui ne comprenait pas ce qui comptait faire fronça légèrement les sourcils, mais ils reprirent leur position initiale, quand elle comprit.

L'ex d'Olivia vint se placer derrière elle et lui prit les deux bras. La jeune fille sentit son cœur battre à la vitesse d'un cheval au galop, quand elle se rendit compte de leur proximité. Elle pouvait même sentir son souffle contre sa nuque. Le meilleur ami de Nathan leva ses bras et les plaça comme il faut.

- Tu vois, c'est comme ça que tu dois les placer. Toi, tu étais comme ça, dit-il en bougeant ses bras, afin de lui montrer comment elle était ; puis, il les remit dans la bonne position. Et maintenant... tu tires.

Il poussa ses bras en avant et le ballon monta légèrement, avant d'entrer dans le panier. La jeune fille laissa échapper un petit cri de surprise. Elle avait mis un panier pour la première fois de sa vie !

- J'ai réussi ! s'exclama-t-elle.

Bryan lâcha ses bras et elle put se retourner.

- Merciii !

- Y'a pas d'quoi. C'est normal entre amis !

La blondinette sourit de toutes ses dents, ravie.

- Bon, on continue ? proposa-t-elle.

- Si tu veux.

Mélanie retourna chercher le ballon. Puis, les deux se mirent à jouer. Ils s'amusaient comme des fous ; ils rigolaient, couraient comme des enfants ; entre autres, ils passaient vraiment un bon moment.

Après de nombreux éclats de rire, les adolescents décidèrent de faire une pause. Ils s'assirent sur le bord du terrain et contemplèrent les étoiles en silence. Mélanie se sentait beaucoup mieux qu'avant ; la colère qu'elle a éprouvée pour sa mère s'était estompée. Elle était plus apaisée et sereine à présent. 

Sans prévenir, Bryan se mit à engager la conversation, rompant le silence qui s'était formé entre eux. Ils se mirent à discuter de tout et de rien, du quotidien ; la blondinette raconta des anecdotes — heureuses — de son enfance. 

Alors qu'elle racontait un souvenir avec son père, des pas résonnèrent derrière elle. La jeune adolescente ne se retourna pas : ça devait sûrement être Kate et Nathan qui revenaient.

Soudain, une voix résonna derrière leur dos :

- Je vous ai enfin trouvé.

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Saphira