Galilée

Tuc-haut (11 septembre 22h35)

Cinq jours après leur demi-victoire sur les Impériaux, Jo organise une fête au Tuc-Haut. Pourtant, l'orage gronde toujours, la pluie tombe à flots et la Barguelonne a débordé, inondant les champs. Liam porte toujours le deuil de Tex et songe à profiter de ce que tout le monde est occupé pour s'injecter le sang de Domitien. 

Estelle est une jeune fille de quinze qui habite aussi le hameau. Maëva est la jeune sœur de Claire, la chérie de Nicolas, le meilleur ami de Thibaut. 

Galilée

J'ai toujours rêvé de participer à une fête. À n'importe quelle fête. Mais maintenant que j'en ai enfin l'occasion, me voilà réfugiée dans les toilettes.

Trop de bruit, d'odeurs et d'hormones en folie. Mais surtout pas assez de sang. Oh non ! Pas assez de sang...

Le cerveau en vrac, je me regarde dans le miroir, au-dessus du lavabo, et secoue la tête. Le reflet qu'il me renvoie n'est pas moi. 

Voulant me faire plaisir, les filles m'ont aidée à me préparer. Victime d'une mytérieuse apathie, je les ai laissées faire. Estelle m'a prêté des vêtements, Maëva m'a coiffée, un chignon tressé super chic, puis Claire m'a maquillée, eyeliner, ombre à paupières et tout le toutim... Sauf que je ne me plais pas. Je me rêvais en Buffy ou Clarke (1), je me retrouve déguisée en Serena (2)...

Mes armes me manquent. Et mon uniforme photochromique... Oh oui ! Mon putain d'uniforme photochromique que je déteste tant !

J'envisage de me passer la tête sous l'eau afin de retrouver mon visage habituel quand la porte s'ouvre. Estelle et Maëva entrent, chancelantes sur leurs talons démesurés.

— Ah, te voilà ! s'exclame la sœur de Claire. 

— On se doutait bien que tu te cachais ici, renchérit sa comparse.

Prise en flagrant délit d'insociabilité par deux gamines de quatorze ans, je me fige. Dans la lumière tremblotante de leur torche, je dois ressembler à un animal acculé. 

— Tu n'as pas à avoir honte, reprend Maëva. Ça nous est arrivé à toutes, de ne pas nous sentir à l'aise lors d'une fête...

Comment cette greluche a-t-elle deviné ? Je recommence à transpirer, un afflux de sensations manquant de me submerger. Exactement comme tout à l'heure, quand j'ai filé en catimini de la salle de réception.

— C'est tout à fait normal, renchérit Estelle. Le bruit, la promiscuité et les projecteurs qui clignotent, ça monte à la tête. En plus, tu ne nous connais pas vraiment. Et vu ton passé et ce que tes anciens collègues nous ont fait, tu as peur de notre jugement.

Vexée au plus haut point, je dois agripper le bord du lavabo pour ne pas céder à la tentation de me jeter sur elle. Mes articulations blanchissent. 

— Sauf que tu te biles vraiment pour rien, continue la petite campagnarde. Jo m'a expliqué les risques que tu as pris à Gourdon. Rapport à nos parents et tout ça... On ne t'en veut pas pour ton passé de prétorienne. On sait parfaitement dans quel camp tu es maintenant !

Totalement inconscientes de la colère qui bout en moi et du danger qui les menace, les filles m'étudient de pied en cap d'un œil critique. Qu'est-ce qu'il y a qui ne va pas ? Ai-je filé mes bas ? Voit-on mes seins parce que mon top est transparent ? Ai-je oublié de remonter la fermeture éclair de mon short ?  

D'instinct, je me retourne vers le miroir, complètement désarçonnée. Dans quelle putain de série pour ados suis-je tombée ?

— Si c'est ton apparence qui t'inquiète, s'exclame sa copine, tu n'es qu'une idiote. Tu es belle comme une déesse. 

— Il y a juste ton mascara qui a un peu coulé, intervient Estelle. Tu veux que je t'arrange ça ? 

Quoi ! Mais non... Effarée à l'idée d'une nouvelle séance d'abominables supplices, je me dépêche de secouer la tête.

— Inutile de te fatiguer ! grommelé-je. Ce n'est pas comme si j'avais un garçon à séduire.

À ma grande surprise, mes deux tortionnaires éclatent d'un grand rire joyeux. Je les foudroie du regard. Par le sang de Jupiter ! Pourquoi n'ai-je pas mon pistolet sur moi ? Je les aurais descendues sur-le-champ. 

— Tu ne vas tout de même pas oser nous dire que Thibaut te laisse indifférente, s'amuse Maëva. On a bien remarqué tes coups d'œil dans sa direction quand tu crois que personne ne te voit.

J'inspire un bonne goulée d'air. Non, pour elle, une balle en pleine tête ne suffira pas. Il me faudra mon Ka-Bar. Je la ferai souffrir longtemps, très longtemps...

— Si tu veux attirer son attention, embraye son acolyte, tu dois déjà sortir des WC. Tu rejoins la fête, tu discutes un peu avec lui, mine de rien. Puis tu l'invites à danser. Et quand tu vois que le courant passe, vous vous isolez dans un coin, tu le fais parler, tu le complimentes. Bref, tu lui fais comprendre que tu t'intéresses à lui. 

Je la dévisage, soufflée. Je connais par cœur toutes les séries pour teenagers possibles et imaginables - Beverly Hills, Gossip Girl et autres Élites - et pourtant, il ne me serait jamais venu à l'esprit d'agir ainsi. Parce que je ne suis pas normale, parce que j'ai déjà tout raté avec mon crush et parce qu'il est fou amoureux de quelqu'un d'autre, le seul vrai ami que je me suis fait sur cette Terre.

— Alors, s'enthousiame la sœur de Claire, qu'est-ce que tu en dis ?

D'habitude, j'ai la réplique facile, mais ce soir, dans ces toilettes pour femmes, je ne trouve aucune répartie bien sentie. Les mots se mélangent dans ma tête, confus et fuyants, au point que j'en reste aussi muette que Chloé. 

Mon adorable petite sœur.

J'espère qu'elle au moins, profite de la soirée !

— C'est maintenant ou jamais, insiste Maëva devant mon silence. L'occasion ne se reproduira sûrement pas de sitôt. Bouge-toi et suis-nous ! 

À ces mots, le flot de colère que j'avais réussi à contenir déborde en moi telle la Barguelonne hors de son lit. Vite ! Je me détache du lavabo de peur de l'arracher et m'avance vers la jeune brune afin de l'étrangler. Mais comme ces deux abruties ne vivent pas dans la même dimension que moi, elles se méprennent sur mes intentions. Croyant m'avoir convaincue, elles m'attrapent chacune par un bras, puis m'entraînent vers la sortie. 

Je pourrais bander mes muscles et d'un seul mouvement, les envoyer valser, mais toute psychopathe que je sois, j'ai compris qu'elles ne me veulent pas de mal. Au contraire ! Elles essaient de se rapprocher de moi afin de m'aider à m'intégrer à leur petit cercle de survivants.

— C'est bon, dis-je, je viens. Mais lâchez-moi, je ne suis pas tactile de nature.   

Tandis qu'Estelle applaudit sa joie, Maëva ouvre la porte. Aussitôt, un véritable déluge sonore me torpille et je chancelle. Je me retiens au mur et comme je sens ma tête sur le point d'éclater, j'entreprends de baisser mon ouïe. Sauf que le tohu-bohu continue, un charivari de bruits discordants, une cacophonie inaudible, un vacarme de tous les diables !

Que m'arrive-t-il ? Suis-je victime d'un bug ou mon application a-t-elle planté ? 

Je me raidis pour absorber la douleur. Par chance, mon malaise se dissipe légèrement et même si le monde tremble toujours devant mes yeux, je parviens à franchir le seuil.

— Ça va ? s'inquiète Estelle.

Je cligne des paupières, m'accroche à son bras comme à une béquille humaine et histoire de détourner son attention, braille la première idiotie qui me traverse l'esprit.

— Girl Power ! 

Galvanisées par ce cri de guerre, pourtant battu et rebattu, mon bataillon prend le relais, piaillant de concert.

— Une pour toutes, toutes pour une ! hurle Maëva.

— On va déchirer ! renchérit Estelle.

Étrangement revigorée par cette solidarité féminine, une grande nouveauté pour moi, je me sens enfin prête à prendre d'assaut la salle de réception.

Telle Queen B (3), j'entraîne mes suivantes le long du couloir enténébré. Malgré ma vue désormais limitée aux fréquences humaines, il ne m'est pas difficile de me repérer. Il me suffit de suivre la musique jusqu'à la grande pièce rectangulaire qui servait de restaurant quand le Tuc-Haut était encore un hôtel. Toutefois, à peine ai-je poussé la porte qu'agressée par un excès de stimuli, je manque à nouveau de me trouver mal. Mes jambes flageolant, je me laisse tomber sur la première chaise venue et me prends le crâne dans les mains. Putain de putain ! Que vais-je devenir si je ne parviens pas à surmonter tous ces dysfonctionnements ? 

— Ah les filles, entends-je Medhi s'exclamer, vous voilà enfin !

Comme mes compagnes se mettent à glousser telles des pintades hystériques, je relève la tête. Vivement. Trop vivement. Aussitôt, une espèce de voile opaque apparaît devant mes yeux. Une brume légèrement teintée de rose, qui donne aux trois jeunes debout devant moi, une allure bizarroïde de zombies putrescents.

— Vous voulez danser ?

Le hurlement suraigu qui accueille la proposition de l'adolescent manque de me briser les tympans. Estelle agrippe le bras de son ami et l'entraîne vers le centre de la pièce. Plus circonspecte, Maëva se tourne vers moi.

— Tu viens aussi ?

Je la fixe. J'ai appris à utiliser quasiment toutes les armes existantes, je connais mille façons de tuer et d'instinct, je sais piloter un Glisseur. Pourtant, je doute que BMI ait jugé utile de m'enseigner l'art de remuer les fesses avec élégance. Et comme je ne me sens pas très bien et qu'à l'instar de mes autres applications, mon Wikipédia mental me semble en rade, je préfère ne pas me lancer dans une nouvelle expérience, inutile et traumatisante. 

Je secoue la tête.

— Je vais d'abord manger un bout.  

M'abandonnant sans honte, la petite brune disparaît de mon champ visuel. Lasse du brouillard qui palpite devant mes yeux, je cligne des paupières. Par miracle, le monde s'éclaircit suffisamment pour me permettre de me traîner jusqu'au buffet. Hélas ! Les odeurs qui s'en échappent sont si écœurantes qu'il m'est impossible d'y rester. Alors - vite ! - je rejoins le bar devant lequel je m'assieds.

Tous ces jeunes et leurs éclats de voix, les grondements du tonnerre, ces lumières mouvantes, cette musique tonitruante et mes propres pensées en accéléré ! J'ai besoin de ralentir mon esprit, de reprendre le contrôle, de filtrer les informations qui me parviennent. Mais comment y arriver ? Jusqu'à présent, il me suffisait d'avoir un réglage en tête pour que celui-ci s'effectue automatiquement. Maintenant, je bugue complètement. Suis-je victime d'une obsolescence programmée ? Ai-je juste besoin d'une réinitialisation mentale ? Quelle que soit l'affection dont je souffre, je suis condamnée. Seul un généticien de BMI pourrait me soigner. Toutefois, il est hors de question que je me rende à ces salopards d'apprentis-sorciers qui ont fait de moi leur sujet d'expérience, une ancienne prétorienne qui ne rêve que de meurtre et de sang, une pauvre ado qui ressemble plus à une IA qu'à un être humain.  

Sentant la rage à nouveau monter en moi, je me tourne vers le centre de la pièce. Bien sûr, tout le monde profite à fond de cette soirée volée au Voyageur et à la fin du monde. Les couples se bécotent, les mômes font les fous, Chloé joue avec Sampa, Charlotte se donne en spectacle et à côté d'elle, sur le dancefloor...

Nom de nom de Zeus !

Je fais brutalement volte-face. 

Ma respiration s'emballe, mon pouls accélère, le sang rugit à mes tympans. Je me croyais prête à tourner la page, mais visiblement, la page ne veut pas se tourner (4).

Je fixe les bouteilles alignées derrière le bar, mais je ne les vois pas. Une scène cruelle a pris sa place, incrustée sur ma rétine, une vidéo-catastrophe qui tourne en boucle devant moi.

Je ferme les yeux comme on appuie sur le bouton pause.

Bien sûr, l'image persiste dans mon esprit, aussi nette que si j'avais gardé les paupières ouvertes. Thibaut et Jo dansant ensemble. Thibaut et Jo dansant ensemble. Thibaut et Jo...

La rage me submerge, embrasant mon être tel un incendie. Ce putain de connard de patricien. Cette enfoirée de salope de plébéienne... Je serais bien allée leur en coller une. Mais impossible de bouger. Alors, je reste plantée là, sur mon tabouret à m'imaginer les égorger, les étriper, leur arracher la tête, puis les découper en morceaux.

Et quand il ne reste de ces traîtres qu'un amas de chair et de sang, je rouvre les yeux. 

Toute cette violence ne m'aura servi à rien. Je me sens vide, si vide...

Désespérée, je lorgne du côté des bouteilles d'alcool. Boire pourrait sans doute m'aider à aller mieux, non ? J'attrape une Desperados, mais au moment de la décapsuler, je renonce. Dans mon état, me saoûler n'est vraiment pas une bonne idée. Les toiles que mes araignées tissent et retissent dans mon putain de cerveau, c'est en moi-même que je dois trouver la force de les déchirer. 

M'inspirant de la méthode estampillée Sam, j'inhale une grande goulée d'air et l'expire lentement par la bouche. Puis, je recommence ainsi, encore et encore, en essayant de rassembler mes idées. Tout ce bordel dans ma tête et mon corps qui part en vrille, ce n'est pas normal, mais je sais que cela m'est déjà arrivé. Et soudain, malgré mes pensées qui se bousculent et s'entrechoquent, cela fait tilt dans mon esprit. Ce n'est ni mon éloignement de BMI, ni l'excès de stimulations sensorielles, ni la trahison de Thibaut qui me rendent malade, c'est mon allergie à la magie qui se manifeste à nouveau. Mais pourquoi ? Personne n'est censé s'en servir, ce soir. Quelqu'un mijoterait-il un mauvais coup en douce ?

Sentant mon sang se glacer, je pivote d'un bloc. Mon cerveau a été modifié pour fonctionner constamment comme s'il était sous tension. Et là, je ne sais pas ce qu'il se passe, il est vraiment en effervescence. Malgré la pénombre et le tumulte, j'ai conscience de chaque humain présent dans la salle de réception, de l'occupation à laquelle il s'adonne et même de son état d'esprit. Tous les participants n'ont qu'une idée en tête, s'éclater, s'éclater et s'éclater. Parce qu'on ne sait pas de quoi demain sera fait. 

Personne ne nourrit de noirs desseins. Personne n'a fait appel à ses pouvoirs. 

Les yeux plissés, je me tourne vers la porte donnant sur le hall d'entrée. Je viens de réaliser que Sam et Liam ne sont plus là. Comme moi tout à l'heure, ils ont quitté la pièce. Est-ce simplement parce qu'ils ne supportaient pas de voir l'amour de leur vie ostensiblement les provoquer ? Non. Ma main à couper que nos Starsky et Hutch du Tuc-Haut nous préparent un tour à leur façon !   

Je saute de mon tabouret pour partir à leur recherche quand soudain, d'un coup, un nouveau vertige me prend. L'impression d'un vide terrible, d'une absence absolue.

Chloé.

Il manque Chloé.

Et Sampa.

Catastrophée, je me précipite vers le buffet et agrippe le bras du premier gosse qui passe à ma portée.

Nasma.

— Aïe ! gémit-elle. Tu me fais mal.

— Tu n'as pas vu ma sœur ? crié-je pour couvrir les aboiements de Bonnie Tyler. 

La môme roule des yeux terrifiés, mais elle ne réussira pas à m'amadouer. J'ai l'habitude qu'on tremble devant moi.   

— Elle doit être avec Liam, ils sont toujous fourrés ensemble.

Sans doute croient-ils que j'agresse leur copine... Ses amis m'entourent, l'air furibard. Que pensent-ils pouvoir entreprendre contre moi ? Je pourrais tuer tous ces nains de jardin d'un seul geste de la main. 

— Lui, m'informe Hugo, il est sorti, y a pas cinq minutes.

— À mon avis, embraye son frère, il est allé dans le hall rejoindre Sam. 

Je lâche mon otage, fonce vers la porte, l'ouvre à la volée, manquant d'assommer Liam qui se trouve juste derrière. À la vue du grand manteau noir dont il s'est une fois de plus affublé, je me sens blêmir. J'en mettrais ma main au feu, Peaky Blinders (5) nous concocte un truc louche, bien gratiné... Sauf que ce n'est pas lui qui se trouve à l'origine de mon malaise. La magie que diffuse son accoutrement de tueur ne ressemble en rien à celle qui imprègne l'atmosphère. Si sa malignité m'écœure, elle ne m'incommode pas. 

— Toi non plus, m'apostrophe-t-il, tu n'es pas fan de notre nouveau petit couple ?  

Je secoue la tête. Tant de dangers nous menacent et cet abruti ne pense encore qu'à sa misérable petite histoire de cul ! Je lui enverrais bien un coup de latte en plein visage afin de lui remettre les idées en place, mais je me retiens. J'ai trop besoin de lui, ou plutôt de son pouvoir, pour retrouver ma sœur.  

— Chloé n'est pas avec toi ? lui demandé-je, bien que je connaisse déjà la réponse. 

Il laisse échapper un long soupir las, comme si je l'agaçais. 

— Elle ne peut pas être bien loin, me répond-il. On était ensemble, à la fête...

— Eh bien, le coupé-je, furieuse contre son insouciance révoltante, elle n'y est plus. Quelque chose ne va pas, je le sais, je le sens !

Il me fixe. Sa cicatrice flamboie sur sa joue et le voile de goudron qui lui obscurcit les yeux ne me dit rien qui vaille.

— Impossible qu'elle ait fugué. Le pont-levis est relevé et le château solidement barricadé. Peut-être est-elle juste partie faire pipi ?

Ses paroles ricochent sur tous les murs de pierre, rebondissent sur le plafond, puis retombent sur moi, comme de gros grêlons agressifs. Une vague de colère me saisit. Contre lui. Contre moi-même... Résultat, je le plante là, traverse en hâte la salle de réception et remonte le long vestibule jusqu'aux toilettes dans lesquelles je me suis réfugiée tout à l'heure.

Évidemment, Chloé ne s'y trouve pas.

Je ressors. Tel le Flagelleur Mental (6), l'angoisse s'empare de mon esprit, descend le long de mon échine, plante ses pattes de fumée dans mes poumons et s'enroule autour de mon cœur qui s'embrouille dans ses battements.

Il y a de la magie derrière cette disparition, c'est sûr !

— Chloé ! me mets-je à crier en rejoignant les autres. Chloé ! ChloéChloéChloé...

Dans la salle de réception, un hurlement déchirant répond aux miens. Celui de Charlotte qui vient de s'apercevoir que sa fidèle compagne a également disparu. 

— Sampa ! 

La musique s'arrête. Je pousse la porte. L'adolescente se jette sur moi, toutes griffes dehors. 

— Bordel ! braille-t-elle. Ta débile de sœur s'est cassée avec ma chienne. Si jamais il lui arrive quelque chose à cause d'elle, je...

L'agrippant à bras le corps, Thibaut la tire en arrière, lui sauvant ainsi la vie. 

— Tu ne lui feras rien du tout, lui assène-t-il, parce qu'elle n'est qu'une petite fille alors que toi, tu es presque une adulte. 

Saisie, Charlotte se tait. Il faut dire que son frère a l'air aussi chaleureux qu'une prison Impériale et que Sam, revenu subrepticement dans la salle, la toise, l'œil méprisant. 

— Taisez-vous ! ordonne ce dernier. Écoutez ! Vous n'entendez rien ? 

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(1) Buffy ou Clarke : Deux héroïnes blondes et badasses des séries Buffy contre les Vampires et Les 100

(2) Serena van der Woodsen : "It girl"de l'Upper East Side dans la série Gossip Girl

(3) Queen B : L'un des surnoms de Blair Waldorf, meilleure amie/ennemie de Serena dans Gossip Girl. 

(4) Je me croyais prête à tourner la page, mais visiblement, la page ne veut pas se tourner : Citation de Mark Sloan (Docteur Glamour) dans Grey's Anatomy

(5) Peaky Blinders :  Série qui suit un groupe de gangsters de Birmingham à partir de 1919. Les longs manteaux portés par les personnages sont devenus une marque chez Shelby Brothers.

(6) Le Flagelleur Mental : Entité malveillante du Monde à l'Envers dans Stranger Things

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Voilà donc la réponse à la question que tout le monde se posait " Mais où est donc Galilée ? ". J'espère qu'elle ne vous aura pas trop déçus ! Alors oui, l'action n'avance pas beaucoup, j'en suis consciente... J'avais écrit la suite du point de vue de Galilée, mais je viens de tout couper pour la raconter du point de vue de Thibaut. Cela évitera encore des redites entre les points de vue...

Je voulais également mettre plusieurs narrateurs dans ce chapitre, mais Galilée a trop parlé et cela sera plus équilibré comme ça.

Promis, le prochain chapitre sera le dernier du livre IV ! 🙏

Et désolée pour ma pause-lecture sur certaines histoires, je n'ai guère eu le temps de lire ces derniers temps. 😭

Si ce chapitre vous a plu, n'oubliez pas la petite étoile. ⭐

Bisous et bon week-end !  😘🥰

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