Chapitre 24-5(a)

Nord Quercy - Camp de Gourdon (6 septembre 02h12)

Liam a réussi à tuer Domitien, mais à quel prix ! Tex est mort et Léo a maintenant pris la place du petit pic dans le cœur de leur hôte. Résultat : le beau brun ne se ressemble plus et ses amis s'inquiètent. Heureusement, le courant semble être passé avec Sam...

Liam

La vie est un combat permanent, je l'ai vite compris à mes dépens. Mais quelle que soit notre pugnacité, la mort gagne toujours. La preuve, l'homme qui gît à mes pieds adorait jouer avec elle, et pourtant, elle a fini par le rattraper.

Je l'ai un peu aidée.

Je me penche, soulève le grand manteau noir qui le recouvre et scrute sa dépouille dans les moindres détails. Sa peau criblée de plaies, son visage ravagé, son orbite vide, son œil arraché qui pendouille tel un œuf de caille rubicond et le trou béant dans sa poitrine...

Le trou béant dans sa poitrine !

Malgré la nausée qui me guette, embusquée au plus profond de mon propre thorax, je m'incline davantage pour mieux l'examiner. Excité par cette vision macabre qui réveille ses instincts les plus bas, Léo ouvre le bec, puis tente d'étirer ses ailes. En vain ! Son nouveau domicile, mon cœur, est bien trop étroit...

Lui (salivant) : Bordel de mille dieux ! Tout ce sang frais, ces entrailles déchirées, ces viscères bulbeux... J'en ai l'estomac qui gargouille !

Moi (horrifié) : Calme-toi ! Ce n'est vraiment pas le moment.

Lui (à cran) : Je voudrais bien t'y voir ! Je crève la dalle et je ne vais pas encore pouvoir résister longtemps à la tentation de m'incarner.

Moi (les poils hérissés) : Si tu sors, mon cœur s'arrêtera de battre et je mourrai.

Lui (sentencieux) : Si je ne me matérialise pas rapidement, je ne serai bientôt plus qu'un souvenir brûlant dans ton crâne, à l'instar de ce pauvre Tex.

Bouleversé, je me tétanise, pris d'un violent frisson. Léo, lui, n'est plus qu'une boule de désolation et d'accablement.

— Alors ? me demande Sam resté sur le seuil.

Sentant son regard peser dans mon dos, je me relève d'un mouvement trop brusque. Résultat, ma douleur au genou se réveille, aussi violente et soudaine qu'un uppercut.

L'espace d'un instant, je songe à plonger la main dans mon jean en quête de la météorite que m'a laissée Thibaut, mais je renonce. Je me méfie des ondes qu'elle émet. J'ai l'impression qu'elles sont maléfiques, que si cet aérolithe aide son propriétaire, ce n'est que pour mieux l'asservir. Non, je préfère attendre que Chloé aille mieux afin de bénéficier de sa magie, plus lumineuse, plus pure, plus franche.

Léo : Et moi qui me disais qu'on pourrait utiliser cet artefact pour soutenir ton cœur pendant que je migrerai dans ton cerveau.

Moi (en alerte maximum) : Ce serait trop dangereux...

Léo (furieux) : Bordel de ta race ! Mytho, maso et maintenant parano, tu me fais la totale !

Tandis qu'il se met à bouder, je laisse à nouveau mon regard courir sur le corps supplicié. J'en mettrai ma main à couper, l'énergie que j'ai sentie en Domitien ressemble à celle qui pulse dans la pierre quand je la presse dans mes doigts. 

— Ça va ? s'inquiète Sam. Pourquoi tu ne dis rien ? Il y a un problème ?

J'attrape son aura. Naturellement couleur citrouille, elle a viré à un rouge vif, marbré de taches noires. Et ses contours déchiquetés ne trompent pas. Monsieur le Grand Guerrier s'impatiente...

— Mauvaise nouvelle ! annoncé-je.

Je m'attendais à un cri d'effroi, seul le silence me répond. Intrigué, je me retourne. Aussi incroyable que cela puisse paraître, mon nouvel associé dans le crime me semble avoir pâli.

— Quoi ? finit-il par gargouiller.

Je lui lance un œil moqueur.

— Vraiment désolé, mais tu ne pourras pas te défouler sur lui. Le cadavre est exactement comme je l'ai laissé. Le cœur n'a pas repoussé et l'énorme balafre ne s'est pas refermée...

— Qu'est-ce que t'es con ! explose-t-il. Quelle blague foireuse !

— OK, rétorqué-je, mon humour est peut-être pourri, mais mes tirs sont rudement efficaces.

Beau joueur, Sam éclate de rire, ses grands yeux noirs tout étincelants et ses dents blanches brillant entre ses lèvres ouvertes. Aussitôt sous le charme, je me laisse aller à le reluquer. Dans le genre armoire à glace, ce mec est vraiment canon. Hélas ! Mon radar gay me l'assure, il est hétéro, totalement et définitivement hétéro...

— Quoi qu'il en soit, décrète-t-il, on doit quand même s'en tenir au plan.

Embarrassé par mon attention, il shoote dans la seringue qui traînait encore par terre. Bien que fugace, ce simple mouvement laisse deviner ses muscles puissants cachés sous son treillis. Jadis, je n'aurais pas pu m'empêcher de le provoquer, quitte à me prendre un coup de poing. Mais cette nuit, je ne me ressemble plus. Alors vite ! Avant que son sale côté réac ne ressorte, je me force à me ressaisir. C'est le copain de Jo, et puis, de toute façon, je n'ai pas le cœur à la bagatelle.

Je ne l'aurais plus tant que Tex sera mort et que me parents n'auront pas été libérés.

— Obligé, riposté-je, sinon notre petit patricien national nous ferait une de ces crises !

Nos regards se croisent et nous partons dans un nouveau fou rire, libérateur et cathartique, le genre de fous rires qui scellent une amitié.

— Tu n'es pas prêt pour ce que tu vas voir ! fanfaronne Sam, une fois le calme retombé.

Je recouvre la dépouille et recule de quelques pas, histoire de le laisser opérer. À l'issue de nombreuses discussions, Thibaut avait tranché. Le mieux était de remonter le défunt et de le brûler.

— Vise-moi le spectacle et prends-en de la graine...

Debout devant moi, mon nouvel ami fixe son regard sur le cadavre, puis tend son bras à l'horizontale, poing fermé. Aussitôt, le mort se nimbe d'une étrange lumière bleue venue de nulle part.

Moi (mi-admiratif mi-inquiet) : Par le Voyageur ! On se croirait dans Independence Day (1) !

Léo (bougon) : Si c'était moi qui m'étais incarné et non cet empaffé de pic de pacotille, on n'aurait pas eu besoin de tant de tralala. Ce sale psychopathe, je l'aurais dévoré tout cru, et puis c'est tout.

Moi : Tu serais mort. D'une balle en plein poitrail, d'une indigestion ou d'un empoisonnement.

Léo (jaloux) : Tu as beau dire, je me serais mieux débrouillé que cet avorton de vegan granivore.

Moi (choqué) : Je t'interdis de dire du mal de Tex. il s'est sacrifié pour nous sauver.

Léo : Mais bien sûr ! Non seulement cet idiot n'a même pas été capable de mener sa mission à terme, mais en plus, il n'est pas foutu de ressusciter. Phénix mon cul, oui !

Moi (le roi de la mauvaise foi) : Comment veux-tu qu'il y arrive ? Tu squattes ses pénates !

Léo (au comble de la fureur) : Je te rappelle que si ça ne tenait qu'à moi, je me serais tiré de là depuis longtemps. Sauf que tu es si trouillard que tu refuses toutes mes solutions...

Piqué au vif, je reporte mon attention sur Domitien. Tel un mini-Glisseur, son corps flotte maintenant à une cinquantaine de centimètres du sol. Tandis qu'un frisson me zèbre l'échine, je sens l'aiguillon de la jalousie me transpercer. La télékinésie, l'influence, la guérison, le commandement, la planification... Alors que tous mes amis ont hérité de pouvoirs de malades, qu'est-ce que j'ai, moi ? Un phénix infichu de renaître de ses cendres, un aigle ombrageux coincé dans le palpitant et la capacité de voir la couleur des auras...

Chienne de vie ! Saloperie de sort ! Putain de karma de merde !

Tel un agent de la circulation, Sam fait tourner son bras tendu à 90°, montrant le couloir. Obéissant, le cadavre s'oriente, tête en avant, dans la direction de la porte. Serein, l'air de rien, Domitien passe devant moi, puis franchit le seuil, son guide sur ses talons.

— La beaugossitude incarnée, triomphe le télékinésiste. Je suis vraiment le meilleur.

Incapable de rester dans la pièce où j'ai été torturé, je leur emboîte le pas. Pourtant quelque chose me turlupine. Je n'arrive pas à me défaire de l'idée que le Voyageur m'a envoyé un message que je ne parviens pas à décrypter. L'intuition est là, dans mon cerveau, mais demeure encore trop volatile pour que j'arrive à la saisir. Et ce n'est pas Léo qui va m'aider à y voir clair ! Ses plumes toutes hérissées, il est complètement focalisé sur Domitien.

Lui (inquiet) : Je doute que ce soit une bonne idée d'envelopper cet enfoiré d'autant de magie.

Moi (rassurant) : On va le brûler, ça ne risque rien.

Lui (la voix pleine de regrets) : Ah ! Si tu avais eu ses capacités de régénération...

Je pile tellement à l'improviste que si mon rapace ne s'était pas accroché de toutes ses serres à mon cœur, il se serait retrouvé expulsé hors de moi. J'ai enfin compris ce que mon instinct cherchait à me souffler. Avec l'aide de Chloé, ça pourrait fonctionner !

Vite ! Je relève la tête pour interpeller Sam. Déjà parvenu au pied de l'escalier, il regarde les marches avec inquiétude. Sans doute se demande-t-il s'il aura suffisamment de forces pour faire léviter le corps jusqu'au rez-de-chaussée.

— Attends ! crié-je. J'ai un dernier truc à prendre.

Tandis qu'il laisse brutalement retomber la dépouille, je pivote pour regagner mon ancienne cellule. J'y récupère ce dont j'ai besoin et ensuite, rejoins le télékinésiste. Un voile de sueur luit sur sa peau. Il a beau se pavaner, le prodige qu'il vient d'accomplir lui a coûté une énergie folle.

— Tu t'y connais en prise de sang ? l'interrogé-je.

Il penche légèrement la tête, puis aperçoit le matos dans mes mains. Je lis la compréhension dans ses yeux.

— Pour qui tu me prends ? Évidemment.

Il s'accroupit au chevet du cadavre et soulève son grand manteau noir. Je lui tends une seringue.

— Par la bite de Dark Rufus ! râle-t-il. J'aurais pu y penser moi-même. Mec, tu en as vraiment dans le ciboulot.

— J'ai toujours été nul en SVT, mais je me dis que sa magie venait peut-être de son sang. Vu les blessures que je lui ai infligées, il aurait dû en perdre bien davantage.

Se contentant d'acquiescer, Sam attrape le bras du mort qu'il commence à palper à la recherche d'une veine. À peine l'a-t-il trouvée qu'il y introduit l'aiguille et commence à pomper. Une fois le cylindre plein, il l'enlève, le ferme et en remet un autre. Après avoir réitéré trois fois l'opération, il se relève, satisfait.

— Surtout, lui dis-je, n'en parle pas aux autres !

— Tu as ma parole de soldat, me répond-il aussi solennel qu'un magister militum (2).

Il cache les petits tubes dans les poches du linceul improvisé, couvre à nouveau le cadavre, puis recommence ses trucs magique avec son poing. Est-ce parce qu'il a maintenant pris la place de Tex dans mon cœur que Léo est devenu aussi pusillanime et boudeur ? Dans un réflexe pavlovien de protection qui a creusé mes entrailles, il s'est caché la tête sous son aile.

— On y va ? me demande Sam.

J'acquiesce. Tel un gentil chien-chien, Domitien bondit dans la cage d'escalier où nous le suivons jusqu'au sommet. Mais une fois arrivé à destination, il s'affale au sol aussi lamentablement qu'une crêpe ratée.

— Bordel ! ris-je. Aucun respect pour les morts !

Dans la balafre d'un éclair étincelant, le hall s'illumine, débarrassé des cadavres qui l'encombraient. Histoire de ne plus les avoir constamment devant les yeux, nous les avions rassemblés derrière le distributeur de boissons. 

— Parce que tu crois qu'il en avait, lui ? s'indigne mon acolyte. 

Alertée par nos éclats de voix, Jo jaillit de l'une des pièces, Thibaut sur ses talons. Aussitôt, Sam comble d'un pas énergique la distance qui nous sépare.

— Alors ? leur demande-t-il.

J'observe mon nouvel ami à la dérobée. Sa force tranquille, son arrogance assumée et sa rusticité monolithique... Avant le Black-Out, j'aurais fui sa compagnie à toutes jambes, mais maintenant, loin de la prévenance angoissée de Jo et de la froide chaleur de Thibaut, elle est exactement ce dont j'ai besoin, simple, solide et sécurisante.

Même si, bien sûr, elle ne réussira jamais à compenser la perte que j'ai subie... 

— Nous n'avons rien trouvé, lui annonce Jo.

Déçu, Sam ne peut retenir un mouvement de rage. Tandis que nous nous étions dévoués pour remonter le corps, Florian, Medhi, Thibaut et elle avaient décidé de fouiller les bureaux à la recherche de documents qui auraient pu nous éclairer au sujet du sort réservé à nos familles. Galilée, elle, était restée aux entrepôts avec David et Jesse afin d'interroger les anciens otages au cas où ils auraient eu des infos sur la destination des prétoriens.

— Les Impériaux évacuaient déjà avant notre arrivée, explique Thibaut. Ils n'allaient pas laisser des documents compromettants derrière eux.

Tandis que Florian et Medhi arrivent à leur tour, je marche jusqu'à la baie-vitrée et appuie mon front sur le verre glacé. Dehors, les conditions climatiques ont empiré. Telle une chape sombre, le ciel est descendu si bas que je vois des nappes d'obscurité danser devant moi, des lambeaux de nuages comme d'étranges barbes à papa, ténébreuses et enchevêtrées.

— J'avais malgré tout un peu d'espoir, souffle Jo. 

Pile en face de moi, un éclair arborescent déchiquette les ombres et électrise la campagne, puis un terrible grondement fracasse le ciel. Recroquevillé au fond de mon cœur, Léo ne bouge pas. Il dort comme une bûche...

— Et toi, le patricien, attaque Sam, tu ne sais rien ? C'est quand même étonnant que tu ne sois pas au courant de ce que mijotaient les tiens !

Sa voix était râpeuse et ses mots une claque, mais contrairement à moi, sa cible continue à respirer calmement. De l'autre côté de la baie-vitrée, des gouttes, grosses comme des billes, s'écrasent sur la terrasse.

— T'es vraiment un gros connard quand tu t'y mets ! s'excite Jo. Les pères ne racontent pas tout à leur fils, tu en es la preuve vivante !

Excédé par ces enfantillages, je me retourne d'un bloc et, sans le faire exprès, capte l'aura de Sam, flamboyant de colère. Je me demande ce qui l'énerve le plus, que sa chérie ait attaqué son paternel ou qu'elle ait pris la défense de Thibaut...

— Bordel ! m'écrié-je. Est-ce que j'accuse quelqu'un ? Et pourtant, mes parents, eux aussi, ont été raflés...

Sans doute reçoivent-ils ma rage comme un uppercut en plein ventre ? Le sniper crispe la mâchoire et Jo serre les poings. Quant à Florian et Medhi, je les vois se tasser sur eux-mêmes.

Les nuages crèvent en un torrent de pluie qui s'abat sur le bâtiment. 

— Voilà, dit Thibaut. Peut-être Galilée aura-t-elle des réponses ! Sinon, on enquêtera.

Le silence coule dans le hall d'accueil, aussi lourd que du plomb fondu. Je reprends ma surveillance de l'extérieur, mais soudain, je perçois des pas en approche, ceux de Thibaut. Aussitôt, plus rien d'autre n'a d'importance. Ni les grondements du tonnerre, ni le martèlement de l'eau sur le toit, ni les messes basses de mes libérateurs.

— Je suis vraiment désolé pour tout. Si tu ne m'avais pas rencontré...

La fin de sa phrase mourant dans un soupir fébrile, Thibaut vient se poser à côté de moi et évidemment, je ne peux m'empêcher de lorgner de son côté. Par le Voyageur ! Avec son fusil en bandoulière et les vêtements de Sam, il ressemble à un GI téléporté dans le futur. Trop sexy...

— Si je ne t'avais pas rencontré, je serais rentré au Tuc-Haut juste avant l'assaut. J'aurais fait le con, Domitien m'aurait capturé et comme nous ne nous connaîtrions pas, tu n'aurais pas pu venir à mon secours. 

Il me jette un regard aussi tendre que brûlant et mon cœur s'emballe. Putain de putain ! Mais pourquoi ai-je pris la décision de l'éloigner de moi ? Et quel abruti je suis de ne pas arriver à m'y tenir ! Vite ! Avant que Léo ne se réveille pour me pourrir de tous les noms d'oiseaux de sa connaissance, je me rallume une cigarette. J'aspire une grosse bouffée de nicotine que j'expire doucement. Sans doute a-t-il senti la présence de son propriétaire ? L'artefact alien recommence à pulser contre moi. 

— Tiens, chuchoté-je en le tendant à Thibaut. Il m'a été très utile, mais il se languit de toi.

Une fois sa météorite rangée dans la poche de son treillis, mon ami s'absorbe dans la contemplation de la pluie, luisante sous la lumière des éclairs. Quelques secondes passent en silence. D'un étonnant bleu sombre, son aura s'est ramassée sur elle-même, la preuve que, comme d'habitude, l'homme de ma vie réfléchit intensément. 

Je tire une grande bouffée sur ma Marlboro, puis regarde la volute de fumée s'élever dans l'air oppressant.

Moi (nonchalant) : Mission accomplie. Demain matin, tu es à Carcassone.

Lui (la voix enrouée) : Si cela ne tenait qu'à moi...

Moi (l'interrompant avant qu'un aveu qui change tout ne lui échappe) : Mais il y a ta sœur et tu es responsable de tout ton groupe.  

Il ne me répond pas et cela m'arrange. Certes, je pourrais l'aider à choisir en le rejetant sur-le-champ. Mais on est si bien là tous les deux, presque heureux... 

— Tu prendras la bonne décision, dis-je. Tu prends toujours la bonne décision. 

Mon regard rivé sur la baie-vitrée, je porte ma cigarette à ma bouche, lorsqu'à travers le rideau grisâtre de la pluie, une tache évanescente attire mon attention.

— Sauf, me répond-il, quand je t'ai demandé de pénétrer seul dans le manoir ou quand je suis parti sur la Harley avec Galilée, puis qu'elle et moi...

— Chut ! l'interromps-je. Ce qui est fait est fait. Mais tu sais tirer les leçons de tes erreurs. 

Le halo en mouvement se précise en deux ronds lumineux, flous et tressautants, les deux phares d'un Glisseur qui stoppe le plus près possible de l'entrée. Une silhouette longiligne en sort, courant jusquà la porte coulissante qui s'ouvre. 

Galilée. 

Se croit-elle dans une série pour teenagers ? Sans un regard pour Thibaut, elle se jette sur moi pour me serrer dans ses bras.

— Attention ! ris-je en me dégageant. Tu vas m'étouffer. Et puis, tu es toute mouillée.

Elle se recule, les yeux aussi troubles que la surface d'un marais. D'un violet presque surnaturel, son aura se contracte à la manière d'un cœur qui bat, témoin de la rage qui gronde en elle.

— David et Jesse seront là d'ici cinq minutes, explique-t-elle. Ils ont raccompagné deux vieux à Gourdon. La bonne nouvelle, c'est que l'un des papys connaît un type qui dispose de vieux véhicules thermiques. Il le contactera. Dès la fin de la tempête, il se chargera d'organiser un convoi pour rapatrier les anciens prisonniers chez eux. 

Je fais rouler ma Marlboro consumée entre le pouce et l'index, puis d'une pichenette, lance mon mégot en direction du cadavre.  

Sam (impatient) :  Alors ? Pour nos parents...

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(1) Independance Day (1996) : film américain qui raconte l'invasion d'extraterrestres venus piller les ressources de la Terre. Lorsque leurs immenses vaisseaux apparaissent dans le ciel des USA, ils sont nimbés d'une lumière bleue. 

(2) Magister militum : officier de très haut rang dans l'armée romaine.

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Désolée pour cette fin qui n'en est pas une ! 

J'ai coupé à environ 3000 mots, en calculant que la fin ( toujours en chantier 😭) en fera à peu près autant...

Le début dans lequel je me suis amusée avec le corps de Domitien est venu facilement. Mais l'arrivée des autres personnages à tour de rôle s'est révélée épineuse. 

Et je ne vous parle même pas de la fin ! 😰

J'espère pouvoir y arriver dans le week-end. 🙏

À bientôt. Bisous. 😘🥰

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