6. « Le Temps Passe. »


Ça fait si longtemps que j'attends que tu rentres mais
de ma mémoire tu disparais.

Presnel avait beau s'accrocher comme si sa vie en dépendait aux souvenirs qui le liaient à Draxler, mais ceux-ci commençaient lentement à devenir flous.

Comme si son inconscient faisait de tout pour éliminer chaque trace de Julian présente dans sa tête.

Le français n'avait pas vu l'homme qu'il avait aimé depuis la dernière visite de celui-ci à Paris. Tant de temps s'était écoulé. Les deux coéquipiers n'avaient plus aucun contact à part pour ce qui concernait quelques messages de temps en temps.

Un « comment ça va » par ci, un « félicitation pour ton match » par là, et aussi un « bravo, vous avez gagné la Ligue des Champions » de la part de l'allemand morsque le PSG avait l'avait finalement remportée.

Oui, le rêve impossible des parisiens s'était réalisé et le trophée de la plus importante compétition européenne avait été remporté par le club de la capitale.

En plus que l'Euro brillamment remporté par les Bleus suite à une finale à couper le souffle.

Presnel avait participé à tous les matchs victorieux, et il était au top de sa forme en conférant ainsi à son club et à son équipe nationale la confiance en l'un des défenseurs clé.

Il avait tout pour être heureux. Un club au top, des trophées, une femme et un fils aimants, et tout ce que la vie pouvait lui offrir de plus beau.

Quiconque aurait désiré être à sa place.

Mais Presnel, non. Il aurait tranquillement renoncé à tous ces privilèges si ceci lui aurait permis de vivre tranquillement avec Julian, qui habitait constamment dans ses pensées.

Presque deux ans s'étaient écoulés depuis le départ de l'allemand du club parisien. Et tant de choses étaient arrivées en se succédant avec un rythme presque monotone.

Les jours passaient lentement pour un des meilleurs défenseurs français, qui se contentait de jouer ses matchs, lâcher des interviews et vivre sa vie avec banalité.

Il avait fini par accepter.

Accepter que Julian faisait désormais partie de son passé. Accepter qu'ils avaient perdu le lien qui les unissait auparavant, et qu'ils avaient de moins en moins de contacts.

Draxler semblait bien se débrouiller dans son club, selon ses rares publications sur Instagram et celles de Al Ahli. Sans plus, ni moins. L'important était qu'il aille bien.

Presnel avait plusieurs fois hésité à venir le voir au Qatar. Se présenter au stade en incognito juste pour apercevoir son allemand courir sur le terrain et célébrer avec ses coéquipiers.

Qu'est-ce qu'il aurait donné pour le voir sourire autre que à travers les photos. Pour peut-être lui faire un signe et pour le voir poser ses joli yeux noisette sur lui.

Et peut-être essayer de construire quelques autres souvenirs ensemble, autres que mes nombreux que le français gardait secrètement dans sa tête.

Car peu à peu les souvenirs les plus lointains qu'il avait avec le milieu de terrain commençaient à disparaître et à se dissiper. Comme s'il essayait d'éliminer la source de celui qu'il pensait être son malheur

Avant, il aurait su par cœur révoquer chacun des événements qu'il avait vécu avec le brun. Mais désormais, seuls les plus marquants réussissaient à faire surface dans ses pensées.

Il en souffrait, mais c'était suffisant. Suffisant pour se rappeler qu'il avait côtoyé la personne la plus incroyable qu'il ait pu rencontrer. Julian... son Julian.

Et ça, il s'empêchera de l'oublier.

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Ce matin je suis retombé sur une photo de nous deux, dans les recoins les plus inexplorés de la gallérie de mon téléphone.

Tu dois sans doute t'en rappeler, car je t'ai dit bien trop de fois que j'adorais cette photo. Je l'avais même faite imprimer pour la mettre dans un petit cadre que j'avais posé sur ma commode.

Je ne me rappelle pas pour quelle occasion c'était. Sans doute quelque chose organisé par le club. J'étais habillé avec une veste grise et je tenais un ballon de basket. Et toi tu avais un simple sweat-shirt noir.

À l'époque j'avais la fameuse coupe de cheveux qui ressemblait à des nouilles chinoises, sur laquelle tu me vannais constamment.

Dans cette photo tu es en train d'ajuster ma veste, et tu me regardes avec tes yeux noisette desquels j'étais et je suis toujours amoureux... Oui Juju, mes sentiments pour toi sont toujours les mêmes.

Et tu souris, Babe. Je suis amoureux de ce sourire.

Je serais disposé à payer de l'or pour te voir un nouveau me regarder ainsi.

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