5. « Ne pas oublier. »
⋆
Je t'attends comme si t'allais rentrer.
Tu vas me manquer, tu vas me manquer.
Les souvenirs ne cessent de me hanter.
Tu vas me manquer, tu vas me manquer.
⋆
Le soir dernier, ils avaient brisé leur promesse. La promesse de ne plus se rapprocher ainsi. De ne plus laisser les mains de l'un glisser sur le corps de l'autre de manière si spontanée.
Cela n'allait pas éclater publiquement, certes. Mais ça faisait mal. Ça leur faisait mal.
Presnel se demandait si ça n'aurait pas été mieux qu'ils ne passent pas la nuit ensemble. Qu'ils ne se laissent pas aller ainsi malgré le manque qu'ils avaient l'un de l'autre.
Qu'ils restent chacun dans leur coin sans aller au delà des amis qu'ils étaient en public. Ce ridicule mot qui servait à cacher leurs péchés.
Draxler était parti de chez lui peu après qu'il se soit réveillé. Il était redevenu l'homme distant qu'il avait été la veille avant qu'ils ne rentrent dans l'habitation de Presnel.
Il avait rattrapé ses affaires éparpillés sur la moquette de la chambre tandis que le français le regardait faire sans rien dire, installé sur le côté.
Est-ce que l'allemand regrettait de s'être laissé aller après avoir juré que nulle n'allait plus se passer entre eux ? Peut-etre que les émotions qui se mélangeaient dans sa tête étaient les mêmes qui habitaient celle de Presnel.
Le brun était ensuite reparti voir sa femme après avoir brièvement salué Presnel, qui s'était vite rhabillé pour lui proposer de l'accompagner.
Sans succès, puisque au final Draxler était reparti seul.
Ils s'était échangés une briève accolade, Presnel faisant de tout pour ignorer les yeux larmoyants que Julian essayait de cacher en ne croisant pas son regard.
Le français le comprenait. Il s'était toujours efforcé de comprendre les ressentis des autres. Son empathie était parfois plus un fardeau qu'une qualité comme le disaient nombreux proches.
Il savait que Julian était focalisé sur le faite de continuer sa carrière dans son nouveau club. Et que cet épisode allait sûrement lui faire perdre ses moyens.
Mais autant agir comme si rien de tout ceci s'était produit.
Presnel ne l'avait plus revu depuis.
Draxler était désormais retourné au Qatar avec sa femme, au moment où lui était installé dans son canapé, les images à la télévision défilant de manière monotone.
Ses pensées le rongeaient peu à peu. C'était désespérant. Des questions concernant leur passé et leur relation secrète qu'il étaient revenues après cette nuit là.
Il devait parler à Julian, mais il trouvait à peine le courage de lui envoyer un message, par peur que cela soit compromettant.
Pourquoi s'étaient-ils cachés, au lieux que dévoiler immédiatement leur relation avant que cela soit trop tard pour aller en arrière ?
Pourquoi n'avaient-ils pas trouvé le courage de faire face à ce sentiment qui un jour où l'autre aurait fini par porter à leur perte ?
Et surtout, pourquoi la personne qu'il aimait le plus au monde lui avait été arrachée comme ça ? Pourquoi c'était si compliqué de continuer à avancer seul ?
Il n'arrivait pas à tenir le poids devant ce genre de questions. Il préférait se réfugier dans les souvenirs qu'il avait créé avec son brun en feignant que ceci soit encore réel.
Presnel arrivait comme ça a ériger une sorte de mur entre lui et la réalité.
Quelque chose qui lui permettait de faire comme si Julian n'était jamais parti. Comme si il était resté l'homme doux et compatissant qu'il avait connu.
Ces pensées le hantaient, et ne faisaient qu'empirer son état. Mais c'était la seule chose qui lui permettait de ne pas oublier.
Ils étaient sa planche de bois au milieu de la mer déchaînée qui menaçait de le tuer un jour où l'autre. Il s'accrochait désespérément à ces souvenirs pour ne pas se laisser emporter.
Emporter par le courant d'une mer dans laquelle il ne savait pas nager.
⋆ ⋆ ⋆
⋆ ⋆ ⋆
Mon Juju.
Est-ce que un jour j'aurais l'occasion de te revoir ?
Mais pas dans ce sens là, non.
Je ne veux pas seulement échanger une accolade avec toi. Te serrer la main. T'affronter sur le terrain ou échanger nos maillots si jamais nous en aurons l'occasion.
Quelque chose de platonique correspondant à l'image que tu veux donner de toi. Qu'on veut donner de nous.
Non.
Je veux te serrer dans mes bras comme je le faisais. Je veux pouvoir goûter un nouveau à tes lèvres si parfaites. Je veux te murmurer que je t'aime et te le démontrer dans n'importe quelle manière.
Sans conséquences négatives. Sans te voir repartir le jour suivant.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top