11. « Adieux. »


Ça fait si longtemps que j'attends que tu rentres mais
de ma mémoire tu disparais.

Je t'attends comme si t'allais rentrer.
Tu vas me manquer, tu vas me manquer.

La Coupe du Monde 2026 était terminée. Et sans grande surprise les français avaient réussi à remporter leur troisième étoile aux États-Unis, 8 ans après la victoire de 2018.

Une équipe imbattable contre laquelle personne n'avait réussi à rivaliser, pas même les brésiliens qui s'étaient issés avec tant de mal jusqu'à la finale de cette compétition prestigieuse.

La France était à présent sur le toit du monde pendant quatre ans, pour la plus grande joie des supporters et des joueurs.

2022 était à présent une époque révolue, et les larmes de tristesse causées par la finale perdue contre l'Argentine avaient à présent laissé la place à des larmes de joie

Presnel avait fêté avec ses coéquipiers, la finale ayant été son dernier match en carrière de footballeur. Il avait profité de ce moment avec le public et ses camarades.

Le temps d'un instant, il avait remis en question son choix de quitter définitivement le foot.

Tout de ce sport merveilleux allait lui manquer. L'euphorie de célébrer avec les supporters. La joie de partager une victoire avec ses coéquipiers. La sensation de représenter quelqu'un au sein d'une équipe. La fierté de porter un maillot floqué avec son nom sur le dos.

Mais il n'allait pas réussir à continuer à gérer sa carrière si il voulait à présent s'occuper de son état et de sa santé mentale. Donc, ça allait se terminer malgré tout.

Presnel Kimpembé. À présent 32 ans. Vice-capitaine du PSG et vainqueur de nombreuses Ligue 1 et une Ligues des Champions avec son club. Champion du Monde 2018 et 2026 et vainqueur de la Ligue des Nations 2021 et de l'Euro 2024.

Désormais ex joueur du Paris Saint-Germain et de l'Équipe de France. Ex joueur de foot.

De retour en France, l'équipe avait été accueillie à bras ouverts. Feux d'artifices, défilés, tout bien organisé comme cela avait été en 2018 lors de la victoire de leur deuxième étoile.

Avant la finale, Presnel avait annoncé sa décision concernant sa carrière. Et les supporters français avaient organisé une petite cérémonie d'adieux pour leur bien aimé numéro trois.

Comme ils l'avaient fait à la fin de l'Euro 2024 pour la retraite nationale d'Olivier. Et comme ils allaient le faire pour Antoine, qui avait déclaré vouloir jouer encore une année en sélection même du haut de ses 36 ans.

Durant la cérémonie, Presnel n'avait pas pu retenir ses larmes face aux milliers de supporters présents. Ses coéquipiers étaient là aussi, pour le réconforter et le serrer dans leurs bras à tour de rôle.

Le défenseur parisien était resté presque muet durant toute la durée, avant de récupérer le micro au final pour prendre la parole. Il avait remercié tout le monde pour ces années passées ensemble, quelques larmes solitaires coulant le long de son visage.

Il leur devait tout, à son équipe et à ses supporters. Il avait justifié son départ si précoce en disant qu'il avait besoin de temps pour lui même. Pour sa santé mentale.

Mais tout ceci etait au fond lié à un brun aux yeux couleur noisette. Si Julian était resté au PSG, aurait-il eut la force de continuer à courir derrière ce ballon qui l'avait accompagné presque toute sa vie ?

Oui. La réponse était évidente. Julian le motivait, l'aidait quand il allait mal et ne l'avait jamais laissé tomber. Durant son absence, Presnel n'avait fait qu'empirer.

Donc oui, il aurait continué si cela signifiait avoir son allemand à ses côtés, son sourire à chaque entraînement et sa bouille adorablement concentrée avant chaque match.

Mais à présent, la décision était prise, et aucun évènement n'aurait pû lui permettre de reprendre ce sport.

Une phase de sa vie se terminait. En laissant la place à d'autres jours qui l'attendaient.

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Je n'arrive pas à croire que je l'ai fait. Julian, dit-moi que je ne l'ai pas fait, en réalité.

À l'âge de 32 ans, j'ai quitté le monde du foot. Peut-être pas définitivement, mais ma carrière de joueur se termine là.

Si il y a quelques années on m'avait dit que mon destin était celui-ci, je n'y aurais pas cru. Si quelqu'un m'avait dit que tu partirais du PSG pour aller au Qatar, je n'y aurais pas cru...

Je ne suis pas en train de te donner la faute, Babe. Jamais je ne te donnerai la responsabilité de mes décisions.

Mais je suis convaincu que j'ai perdu l'envie de jouer depuis que tu es parti, il y a un peu plus de trois ans. J'ai perdu cette étincelle, mais j'ai continué tout de même à courir derrière un ballon.

Jusqu'à ce que je n'y arrive plus. Je ne peux plus, maintenant. Ma tête ne supporte plus, et mes jambes commencent à demander pitié. Oui. À 32 ans je suis réduit comme ça.

Mais au moins j'ai profité. Je ne pouvais pas désirer mieux comme carrière. Avec des coéquipiers géniaux, et des supporters tout autant extraordinaires.

Et puis le foot m'a permis de te rencontrer et de passer des moments inoubliables avec toi. Mais il m'a fait aussi te perdre. Toi, mon Babe. Avec lequel j'aurais pû passer le reste de ma vie si nous n'avions pas été joueurs de foot.

Je vais brûler ce carnet, à la fin de la semaine. Pour ne pas avoir à le voir chaque jour sur ma table de chevet et me souvenir de toi, comme ça arrive trop souvent.

Je t'ai tellement aimé. Et j'aurais désiré pouvoir le faire encore et encore.

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